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MISE A JOUR 25.04.19

SLOVENIE - CROATIE

18 au 25 avril 2019

340 km

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18 avril 2019 Venise (Italie)- Izola (Slovénie)
Beau, légèrement brumeux, 18 °C.
Nous quittons notre agréable agricamping de Punta Sabbioni vers 10h30, pour longer Jesolo et ses innombrables campings et hôtels. Quelle chance que nous soyons hors saison. Nous traversons la campagne vénitienne, plate comme un miroir et striées de canaux de drainages qui laissent imaginer que la plupart des champs sont innondables. La majorité des surfaces sont occupées par des céréales, quelques-unes, plus élevées, par du maraîchage.
Après le casse-croûte nous tentons de rejoindre l’autoroute vers Latitsa. La signalisation nous signale que l’autoroute et joignable par l’Ouest, le trafic étant restreint aux poids lourds dans la ville. Nous suivons ces indications pour rouler plus de quinze kilomètres vers l’Ouest avant de rejoindre un entrée d’autoroute visiblement obstruée par une file de camion immobile due à des travaux. Demi-tour au dernier giratoire avant l’entrée sur l’autoroute et nretour nvers Latitsa, 15 kilomètres à l’Est. Nous bravons l’interdiction destinée aux camions pour nous apercevoir qu’une route tangentielle évite la localité et nous conduit à une entrée d’autoroute fluide, trois kilomètres plus loin.
L’arrêt suivant a lieu à la frontière de la Slovaquie pour examiner la question des taxes poids lourd. Nous sommes astreints à acquérir un boîtier automatique de perception de taxe, à coller sur le pare-brise, pour 10 euros et le chargeons à hauteur d’un montant identique pour traverser la vingtaine de kilomètres que nous procurerons dans le pays. La Slovaquie bénéficie, heureusement pour elle, d’une langue de territoire qui touche l’Adriatique et lui a permis de développer un important débouché économique dans le port industriel de Koper sur les rives du golfe de Trieste. Nous dépassons cette zone pour sortir de l’autoroute vers la petite ville voisine de Izola où notre GPS à reniflé une place pour camping-car en bordure de ville. La place est bien équipée avec possibilités de vidange, de plein et d’électricité. Elle est à une centaine de mètres de la rive, près d’une immense marina qui accueillent plusieurs centaines de bateaux.

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Nous concluons notre journée par une ballade en vieille ville, sympathique mais sans charme particulier, et une excursion sur les quais et jetées de la marina. Elle abrite de nombreux bateaux, yachts à moteur ou voiliers, immatriculés dans d’autres pays. Plusieurs propriétaires et entreprises s’affairent à sortir les bateaux de leur torpeur hivernale.

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19 avril 2019 Izola (Slovénie) - Rovinj (Croatie)
Beau, légèrement brumeux, 18 °C.
Mise en route vers 10 heures en direction de la frontière de la Croatie, distante d’une dizaine de kilomètres. La route côtière s’élève un peu pour franchir des collines et déboucher sur le golfe marécageux de Piran où sont aménagés de nombreux bassins pour l’élevage de poissons.

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La frontière se trouve à l’extrémité Sud-Est du golfe et nos passeports sont contrôlés à la sortie de Slovaquie et brièvement à l’entrée de Croatie. La queue des véhicules nous a fait patienter une demi-heure pour un passage tout en douceur.
Nous entrons en Croatie, pays de 56'500 km2 (terrestres) pour une population de 4'200'000 habitants. Le pays comprend trois régions naturelles : l’arrière-pays qui s’étend jusqu’au Danube, à une élévation moyenne de 500 mètres, est fertile et propice à l’agriculture ; la chaîne des Alpes dinariques, qui s’étend jusqu’à l’Albanie, culmine jusqu’à 1'800 mètres, est couverte d’un important manteau forestier et présente des reliefs karstiques remarquables; la plus connue des régions est la côte de l’Adriatique qui s’étend sur plus de 600 kilomètres et compte plus de 1'100 îles dont une soixantaine sont habitées.
Notre premier but est l’Ilyrie, vaste péninsule qui plonge dans l’Adriatique, vers le Sud, sur la rive opposée à Venise. Ce territoire a fait partie de la république de Venise pendant des siècles et l’empreinte de la Sérénissime y est encore fortement marquée. Nous voulons visiter quelques-uns des villages perchés qui occupent l’intérieur collineux de la péninsule, en retrait de 10 à 20 kilomètres du littoral. Ces villages ont été implantés sur des escarpements qui étaient déjà occupés par les Histres, population autochtones entre le 8ème et le 5ème siècle avant notre ère. Ils ont été fortifiés, et leurs églises et demeures bourgeoises construites sous le règne de Venise, entre le 14ème et le 18ème siècle. Nous commençons par le village de Buje.

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Ce beau village est vivant à souhait, regroupant plus de 2'000 habitants et doté de nombreux petits commerces. Le site historique occupe le sommet d’une colline et compte encore plusieurs centaines d’habitants. Nous pouvons parquer facilement notre pachyderme un peu en dessous de l’entrée du site. Une rue carrossable monte vers la place du village, dominée par l’église, puis des ruelles pavées montent au cœur de la cité médiévale comptant de nombreuses maisons anciennes entretenues et habitées, mais « dans leur jus ».

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Sur le bord de l’escarpement, le jardin d’une petite chapelle permet d’admirer les campagnes environnantes.

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En repartant vers une autre extrémité de la colline on atteint une grande esplanade dallée sur le pourtour de laquelle se dressent une grande église et une école qui portent toutes deux le lion de Saint-Marc, emblème de Venise.

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Les monuments aux morts sont difficiles à déchiffrer, portant les noms de combattants des guerres du siècle écoulé : pour ou contre les Autrichiens (la région était possession de ceux-ci jusqu’à la première guerre mondiale), contre les allemands, pour la » guerre de libération » conduite par Tito. Nous partons ensuite jusqu’à Groznjan, qui offre une belle place de parc panoramique, pour les véhicules lourds, au-dessus de son bourg. En allant vers l’entrée nous longeons une belle maison en pierre sèche de trois étages derrière laquelle se trouve l’esplanade circulaire dallée où l’on foulait le grain.

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Nous pénétrons dans le village par l’esplanade de l’église Saints Côme et Damien qui borde la muraille et offre une superbe vue sur la campagne environnante.

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Nous nous perdons ensuite avec délice dans le labyrinthe des ruelles étroites et pavées, bordées de maisons pluri centenaires. Ce village, quasi abandonné au début des années 1960, a attiré des artistes qui s’y sont installés. La plupart des maisons sont rénovées ou bien entretenues.

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Chaque fois qu’une échappées s’offre du haut de la muraille sur laquelle les maisons prennent appui, le panorama sur les campagnes, collines, hameaux et villages perchés des environs, est magnifique, teinté des graduations de vert printanier.
Le troisième village que nous visitons est Oprtalj. Ses murailles comprennent une porte unique qui fait face à un marché couvert de la Renaissance.

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Malheureusement à l’intérieur des murs, la majorité des maisons remarquables tombent en ruine et si un effort n’est pas fait il ne restera plus grand-chose à voir dans dix ans.

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Après avoir franchi une huitaine d’épingle à cheveux, pour atteindre le fond de la vallée de la Mirna, autrefois navigable, Babar remonte la route pentue et sinueuse en direction de Motovun, le plus célèbre de ces villages perchés. Les accès au village sont étriqués et seules les voitures des bordiers peuvent monter jusqu’à la localité. Babar doit rester sur un parking en contrebas et ses cornacs grimper un sentier qui gravit une centaine de mètres de dénivelé avant d’atteindre le village.

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Le bourg fortifié est magnifique, ayant conservé la quasi-totalité des sa muraille des 13ème et 14ème siècle dont on peut parcourir le chemin de ronde. Les puits qui recueillaient les eaux des toitures et des places dallées ont des margelles en pierre de taille finement ouvragées. La vue sur les collines, vignes et vergers d’oliviers environnants est magnifique. Au Moyen-Âge, de vastes forêts de chênes couvraient ces vallonnements et fournirent des milliers de pilotis, acheminés sur la Mirna, pour assurer les fondations des bâtiments de Venise et la construction des navires qui firent sa puissance. La Sérénissime a conquis Motovun en 1278 et construit ses remparts. La prospérité amena la cité à déborder de ses murs et à essaimer au flanc de la colline. Des ouvrages fortifiés furent alors construits pour relier les trois parties de la ville. La cité est aujourd’hui très orientée sur le tourisme et les hôtels et logements en location sont omniprésents.

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L’accès payant aux remparts est également décevant. Le camping qui jouxte le parking au bas de la colline n’est pas très séduisant et nous décidons de partir pour Rovinj, sur la côte de l’adriatique.

20-25 avril 2019 Rovinj (Croatie)- Bale et retour
Beau, 15 à 22 °C la journée, pluie le 23 avec 14°C.
C’est sous un soleil magnifique que nous nous réveillons dans le magnifique camping Amarin, situé à 4 kilomètres de la ville, au bord d’une baie protégée. Cet endroit, qui doit être un cauchemar pour nous en plein saison, avec ses 650 emplacements, son village de bungalows et son hôtel, est bien arborisé et fort agréable avec une fréquentation de l’ordre de 10 à 20%. Le camping sauvage étant interdit en Croatie, nous n’avons pas le choix, en particulier le long des côtes. Ayant choisi un bel emplacement de 100 m2, avec raccordement électrique, pour un prix entre saison tout à fait raisonnable de 18 €, nous savourons l’endroit à une centaine de mètres en retrait de la mer que l’on aperçoit entre les arbres.

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Cette futaie attire de nombreux oiseaux et on a l’impression d’être en plein campagne.
Agréable confort, c’est un bateau qui, toutes les heures, relie la jetée du camping à la ville de Rovinj. Nous n’avons pas besoins de sortir le quad et nous offrons une petite croisière d’un quart d’heure à chaque trajet.

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Rovinj ou Rovigno de son nom italien, est une petite ville historique de 13'500 habitants. Comme la plupart des communes de la région, elle est bilingue, usant du croate et de l’italien, les ressortissants de ce pays constituant environ 12% de la population. Le bourg est fondé sur un îlot rocheux proche des côtes de l’Istrie au 4ème siècle. Après sa conquête par les Huns puis les Ostrogoths elle passe au milieu du 6ème siècle sous le contrôle de Byzance. Vers l’an 800 les restes de Sainte-Euphémie arrivent dans la cité qui construit une église pour les abriter. La prolifération des pirates dans l’Adriatique, qui nuisent au commerce de la bourgade pousse celle-ci à demander la protection de Venise dès 1283. Au 16ème siècle, l’arrivée massive des Dalmates fuyant les Turcs fait exploser la population de la ville qui doit combler le chenal la séparant de la côte pour pouvoir s’étendre. Au 17ème et 18ème siècle, alors que son commerce décline au profit de Venise, elle devient le principal fournisseur des pierres blanches utilisées par la Sérénissime et ouvre de nombreuses carrières dans la région. Elle devient ainsi la plus riche cité d’Istrie.
Après notre mini croisière, c’est un régal de découvrir ce Mont-St-Michel de l’Adriatique. Ses étroites ruelles pavées montrent le confinement de son développement entouré par la mer. Ses bâtisses, principalement du 16ème au 18ème siècle, sont généralement en bon état et les rénovations des bâtiments les plus abîmés sont en cours.

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Les boutiques d’artisanat et de souvenirs sont nombreuses et présentent parfois des objets originaux ou artistiques. Quelques petites voitures des habitants se glissent précautionneusement entre les marches latérales en saillies, sous les voûtes de passages couverts par des maisons, pour tenter d’atteindre, par les ruelles les plus larges le domicile des conducteurs. Le pavé des ruelles, déjà glissant sous le pas des piétons qui l’ont poli au fil des siècle ne facilite ni la marche ni l’adhérence des pneus. Nous gravissons, en zigzagant dans les venelles, le rocher qui supporte la ville, pour atteindre la cathédrale Sainte-Euphémie, originalement bâtie au 8ème siècle et grandement remaniée au 17ème, qui abrite le tombeau de sa patronne et coiffe la ville. L’édifice est doté d’un campanile de 63 mètres bâti sur le modèle de celui de St-Marc à Venise. Au coin d’une ruelle, nous découvrons l’arcade d’une dizaine de mètres carrés, qui vend les tableaux de peinture naïve croate de Marija Peti Bozic.

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Cette peinture sur verre est l’une des passions de Serge, qui a beaucoup aimé les œuvres de Laskovic dont nous avons acheté une grande sérigraphie pour notre mariage. Mais l’éclat des originaux n’a rien à voir avec les reproductions et nous craquons pour un tableau réunissant quatre représentations des saisons. Le mari de l’artiste, domiciliée à Bale, à une quinzaine de kilomètres, est très sympathique et garde le tableau pendant la suite de notre journée.

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Nous poursuivons notre visite du labyrinthe de ruelle de la ville, découvrant boutiques, belles demeures et restaurants. C’est finalement sur la terrasse de l’un deux, en bord de mer que nous nous régalons de poissons et crustacés, avant de reprendre notre périple moyenâgeux dans l’autre partie de la ville, celle qui a été implantée dès le 16ème siècle sur la colline qui faisait face à l’île. Les rues pavées sont plus large et les bâtiments davantage transformés mais la balade est agréable. Nous redescendons ensuite en direction du port de petite batellerie qui borde, au sud, l’isthme qui relie les deux parties de la ville.

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Après une bonne glace sur les quais il n’y a plus qu’à aller chercher notre peinture naïve et reprendre le bateau pour rentrer. Le dimanche nous restons tranquilles au camping, par un beau soleil qui nous permet de manger devant Babar.

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Notre pachyderme a des incontinences que nous devons surveiller et le changement de la pompe à eau prévu pour cet été devra peut-être être avancé… à moins que ce ne soit une durit vieillissante.
Le lundi matin nous partons visiter le village fortifié en pierres sèches de Bale.

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Le bourg d’origine romaine contient lui aussi des bâtiments magnifiques dont le palais Bembo, logis renaissance construit entre deux tours dont l’une couvre la porte d’entrée du petit centre du village appelé kastel.

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La majeur partie des maisons sont en pierre et habitées mais de nombreuses autres sont en ruine.

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A l’autre extrémité du kastel s’élève une grande église bâtie en pierre en 1880, à la place d’une église du 9ème siècle. La crypte montre une magnifique exposition lapidaire avec des pierres sculptées en entrelacs provenant des anciennes églises des alentours.

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L’après-midi est consacrée à basculer la cabine de Babar pour constater les raisons de son incontinence. Diagnostique confirmé, la pompe à eau nous a lâchés et nous irons demain au garage MAN de Pazin, situé à 25 kilomètres. En fin de journée nous retournons au village pour manger une glace puis visiter l’atelier de peinture naïve de Marija Peti Bozic. Que de merveilles, mais comment ramener des plus grands formats.
Nous passons une nuit fortement pluvieuse et ventée, passée sur une place de parc à proximité d’une salle de gymnastique neuve, semi enterrée, superbement revêtue de pierres identiques à celles des vieilles maisons du village.

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Nous passons au garage MAN de Pazin où nous sommes impeccablement reçus. Nous commandons une nouvelle pompe et les pièces annexes et prenons rendez-vous pour les travaux qui seront fait vendredi. Nous retournons ensuite, après avoir complété l’eau, au camping de Rovinj pour passer deux jours supplémentaires calmes en attendant les travaux. C’est l’occasion de faire plus ample connaissance avec des Suisses de Founex que nous avons aperçus les jours précédents, avec un joli camping car Weinsberg. Ils ont profité des vacances de Pâques pour revenir en Croatie, dont ils sont amoureux, avec leurs deux adolescents.
Le reste du temps est consacré à la balade en bord de mer, au journal et site Internet et à la lecture avec un temps changeant.



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