SUEDE :
ITINERAIRE EFFECTUE du 2 au 22 novembre 2014
soit 1890 km parcourus en Suède en 20 jours
MISE A JOUR 26.11.2014
2 novembre 2014 Vaasa (Fin) – Umeä (Suède)
A 6 h 30 nous sommes sur le pont pour déjeuner et être prêt à l’embarquement vers 7 heures. A 7 h 30 nous embarquons et à 8 heures précise le ferry largue les amarres. C’est un bateau d’une centaine de mètres de longueur qui a 25 ans de service et sera bientôt remplacé par un nouveau vaisseau aux formes futuristes. En ce dimanche matin seul environ 1/3 de sa capacité est occupée.
Le port de Umeä est situé à Holmsund, 18 kilomètres au Sud de la ville, et nous remontons sur la semi-autoroute en direction du camping qui se trouve au Nord-Est de la ville. Nous retrouvons, sur les routes latérales, des restrictions de circulation pour les poids lourds qui étaient quasi absentes pendant nos derniers mois en Norvège et en Finlande, pays qui sont conscients de l’importance économique du transport routier.
3 novembre 2014 Umeä (Suède) -Kopmanholmen
Nous découvrons un immense supermarché de la chaîne Willy’s qui offre un choix de produits dont nous avions perdu l’habitude. Nous achetons des viandes dont nous avions rêvé pendant des semaines, voire des mois pour le foie de bœuf et les tranches de veau. Notre caddy nécessite presque le permis poids lourd et son contenu excite déjà les papilles gustatives. Lorsque nous ressortons du magasin la lumière du jour diminue déjà.
Il faut dire qu’en changeant de pays nous avons avancé nos montres de 1 heure, nous sommes donc recalé sur la Suisse, et que la luminosité diminue déjà dès 15 h 30 heure locale, alors qu’à 16 h30 il fait nuit noire.
Un jour sans… soleil, presque… sans visibilité et sans photos. Mais un soir avec des tranches de foie de bœuf accompagnée par un papet vaudois, voilà qui maintient le moral de la troupe.
4 novembre 2014 Kopmanholmen - Bäräng
Notre objectif de la journée est de découvrir la Högakuste, qui est une côte très découpée et parsemée d’îles qui a été classée au patrimoine mondial par l’Unesco en 2000.
Une vingtaine de kilomètres avant la capitale régionale de Sundsvall, centre industriel de 50'000 habitants, nous franchissons un spectaculaire pont suspendu Högakustenbron, un des plus long du monde, avec des piliers de 180 mètres de hauteur est une portée centrale de 1'200 mètres de longueur à 40 mètres au-dessus des eaux de la rivière Angermanälven. Le brouillard dissimule partiellement notre vision de cet ouvrage remarquable inauguré en 1997.
5 novembre 2014 Bäräng - Lillhaga
Couvert après gelées nocturnes, 0 °C.
Après une nuit calme dans ce petit port le réveil nous apporte les frimas de l’hiver avec des serrures gelées dans l’humidité ambiante. Comme à la loterie il faut jouer avec plusieurs portes pour trouver une qui s’ouvre après sprayage. Le fidèle Babar démarre lui sans problème.
Nous continuons notre route E4 direction plein Sud sur environ 80 kilomètres, dans des paysages partiellement enneigés avant de quitter la côte direction Ouest avec pour objectif la région de Mora.
La fraîcheur persiste aux environs de 0°C et dès que nous nous élevons au-dessus de 200 mètres d’altitude la neige et le gel sont présents. Notre route s’élève peu à peu jusqu’à près de 400 mètres et Babar fait patte de velours dans le paysage blanc.
6 novembre 2014 Lillhaga – Rättvik - Mora
Couvert, 0 °C après nuit à -2°C.
Nous démarrons vers 9 h 30 après avoir constaté que la fente de notre pare-brise ne se repose pas, elle atteint maintenant 20 cm. Merci au progrès technique qui permet au pare-brise de tenir même entièrement fendu.
Nous entrons dans la région de la Dalarna, région riche culturellement riche de vieilles traditions et ayant vu naître de grands artistes et région riche économiquement par ses ressources minières et forestières. Le cheval en bois peint avec des fleurs que nous baptisons volontiers du nom d’une grande maison de meuble est originaire de la Dalarna.
Les grandes surfaces de coupes sont nombreuses et dégagent la vue sur un paysage de collines boisées enneigées à perte de vue.
Nous atteignons Rättvik. Cette petite ville de 10'000 habitants, située sur la rive Est du lac Siljan, possède un trésor : son église du 13ème siècle, construite au-dessus de la rive, et qui possède encore 87 écuries en bois. Ces petites bâtissent en madriers permettaient aux fidèles, venant au culte de toute la région, de laisser leur monture à l’abri des grands froids. La plus vieille date de 1470.
Nous poursuivons ensuite par la rive Nord du lac Siljan jusqu’à Mora, 20'000 habitants, berceau de la Suède moderne.
7 novembre 2014 Mora – Falun
Couvert, 0 °C après nuit à -6°C.
Après avoir consacré la fin d’après-midi d’hier à la visite du musée du peintre et sculpteur Anders Zorn (1860-1920), un artiste remarquable en particulier pour ses portraits et ses nus, je me dirige vers le musée de la Vasaloppets.
Cette course de ski de fond, la plus longue et la plus célèbre du monde, fut lancée en 1922 pour rappeler la fuite et le retour, en 1520, de Gustave Vasa futur roi et précurseur de la Suède moderne.
Nous quittons la ville de Mora, pour passer par la rive Sud du lac Siljan. Là aussi nous observons des villages avec de superbes bâtiments anciens et comprenons l’amour des Suédois pour cette région de vacances.
Les giboulées nous accompagnent sur la route en direction de la ville de Falun, 55'000 habitants.
Ce n’est pas tellement la ville qui nous attire mais l’ancienne mine de cuivre qui est à proximité.
Cette mine était la plus grande du monde au XVIIème siècle et son exploitation, débutée au XIIIème siècle, n’a cessé qu’en 1992.
Nous arrivons juste pour le départ d’une visite guidée et revêtons avec entrain nos casques et pèlerine ciré de protection.
Cette mine fut au XVIème et XVIIème siècle une cause importante de la puissance politique de la Suède et produisit par moment 2/3 de la production mondiale de cuivre.
8 novembre 2014 Falun - Ludvika
C’est dans le petit village de Sundborn aux constructions en bois que se trouve, à proximité d’une petite centrale électrique centenaire, que l’on trouve la maison des artistes Carl (1853-1919) et Karin Larsson. Il suivit une école pour les pauvres et développa en autodidacte ses talents pour le dessin. Il fut remarqué par l’un de ses enseignants qui lui permis d’accéder à l’Académie of Fine Arts où il connut des débuts difficiles.
En 1877 il quitta la Suède pour la France où vivait une communauté d’artistes scandinaves. C’est dans celle-ci, au village de Grez-sur-Loing près de Paris qu’il rencontra sa femme, fille de bonne famille, qui avait suivi une formation artistique académique.
Ils se marièrent et eurent une fille en 1884 puis rentrèrent s’installer en Suède.
A la mort du couple, ses 7 enfants ont décidé de laisser la maison en l’état et celle-ci est gérée par une fondation de famille. Grâce à elle nous pouvons aujourd’hui essayer de percevoir, en visitant leur milieu de vie et en voyant leurs œuvres et objets familiers, l’esprit de ces artistes de génie (les photos ne sont pas autorisées dans la maison).
9 novembre 2014 Ludvika - Sala
La Suède s’est développée économiquement grâce à ses ressources minières, mais également grâce à sa technique métallurgique et Engelsbergs Bruk y est pour quelque chose. Au XVIIème et XVIIIème siècle le haut fourneau et la forge constituait l’un des sites préindustriels les plus importants d’Europe. Inscrit au patrimoine mondiale de l’Unesco le site est bien entretenu et les installations, en production jusqu’au début du XXème siècle, sont en état de fonctionner.
MISE A JOUR 16.02.2015
10 novembre 2014 Sala - Stockholm
Nous atteignons Stockholm, 850'000 habitants, vers 15 h 30 alors que la clarté diminue. Nous avons repéré un camping sur Internet et nos GPS nous y conduisent d’autant plus facilement qu’il borde une des grandes pénétrantes dans la ville. Là, comme Rocépine devant l’obstacle, nous refusons. Le site est un bourbier et ressemble à un bidonville avec des vieilles caravanes très serrées, agrandies par des abris de fortune ou plutôt d’infortune. Nous avons l’impression qu’il est majoritairement occupé par des « travailleurs » de rue.
Nous nous parquons dans une station-service et branchons la clé 3G pour examiner sur Internet les solutions alternatives. Un critère important est que le camping soit situé prés d’un arrêt de métro de manière à pouvoir laisser Babar se reposer pendant que nous visitons le centre-ville. Nous dénichons finalement l’objet rare dans le quartier de Bromma. C’est de nuit que nous nous installons parmi des cabanons et caravanes occupés majoritairement par des ouvriers de Pologne et de Lituanie.
11 novembre 2014 Stockholm
Nous partons pour la station de métro située à 600 mètres, l’entrée de la station est moderne, marqué par des faïences murales artistiques aux motifs colorés.
Nous achetons deux cartes libre-parcours pour 3 jours pour le prix d’environ 36 CHF par personne.
Nous quittons notre banlieue avec le confortable et moderne métro sur pneus de Bombardier et atteignons le centre-ville en 25 minutes. Nous sortons du métro à proximité de la bibliothèque de la ville, construite en 1920, dans le style néo-classique par l’architecte Asplund. Nous commençons notre visite par la descente de la Drottninggatan principale rue commerçante piétonne de Stockholm qui aboutit vers le parlement. Nous vagabondons quelquefois en dehors de cette artère, en particulier pour voir un très beau marché de primeurs sur la place du conservatoire. Celle-ci est bordée côté Sud par un immeuble qui abrite la Horstorgshallen, un magnifique marché de traiteurs dans lequel nous repérons quelques produits suisse comme la Tête de Moine ou le gruyère de l’Etivaz ainsi que du Morbier de nos voisins Jurassiens.
Nous atteignons Gamla Stan, la vieille ville, et le palais royal.
La cathédrale, à côté du palais royal, qui est le plus ancien édifice de Stockholm, construit en 1306, essentiellement en brique. Lieu de couronnement des Rois, son intérieur gothique est chaleureux avec de très belles peintures de plafonds ocre.
12 novembre 2014 Stockholm
Au programme de la journée visite d’un musée unique au monde le musée Vasa.
Le Vasa est un vaisseau de guerre suédois, commandé par le roi Guerrier Gustave II Adolphe (1594-1632), dernier roi de la dynastie, sa fille unique la reine Christine abdiquant en 1654 en faveur d’un cousin. Gustave II était un stratège et commandant avisé qui reprit une partie du Sud de la Suède aux Danois et assis la domination de son pouvoir sur l’Est de la baltique. Sa politique conquérante nécessitait des moyens militaires importants et il lança la construction du Vasa qui devait être le premier d’une série de 4 navires. Ce 3 mâts de grande dimension : 69 mètres de longueur et 48 mètres de haut comprenait une puissance de feu considérable pour l’époque avec 48 canons de 12 livres répartis sur deux ponts et 8 pièces de plus petit calibre.
Mis en chantier en 1626 le Vasa fut lancé de 10 août 1628 et coula après avoir parcouru moins de 2 miles marins faisant disparaître avec lui 30 à 50 de ses occupants.
Ce désastre du XVIIème siècle est un cadeau extraordinaire pour nous puisqu’en 1961 l’épave fut renflouée dans une opération spectaculaire initiée par Anders Franzen, archéologue amateur qui était persuadé que l’eau de la Baltique ne permettait pas le développement du taret, parasite détruisant les coques en bois dans les mers plus chaudes et plus salées… et il avait raison ! Le navire fût conservé dans une structure provisoire jusqu’à la fin des années 80, avant de prendre place dans le grand bâtiment actuelle. Aujourd’hui nous pouvons admirer, dans une grande halle à l’atmosphère contrôlée un vrai navire de guerre de 1628. Tel un puzzle, les 14’000 débris remontés par les plongeurs ont permis la reconstitution du bateau à 98% avec ses pièces d’origine. La conservation à long terme du Vasa est un défi permanent qui a fait l’objet de plusieurs programmes de recherches internationaux et les travaux d’entretien du navire sont constants.
13 novembre 2014 Stockholm
Nous décidons de rester un jour de plus à Stockholm, Sylviane veut reposer son dos et rester au camion pour s’étendre et travailler sur le site Internet. Je pars donc seul en ville pour visiter deux musées.
14 et 15 novembre 2014 Stockholm - Frovi - Nora - Nysund
Nous empruntons l’autoroute direction Sud-Ouest pour quitter la grande agglomération et ses zones industrielles et commerciales. Après une trentaine de kilomètres nous bifurquons Nord-Ouest pour gagner la région d’Orebro par l’autoroute E20.
Nous reprenons notre route après le casse-croûte sous un ciel toujours défavorable qui nous conduit à ne faire aucune photo pendant toute la journée ! De quoi détraquer le temps…
Au matin, lors de mon tour du véhicule, je constate que le pneu arrière gauche est très usé du côté intérieur, et d’une manière irrégulière sur la circonférence… il n’y aura plus de profil d’ici quelques centaines de kilomètres et il faut trouver un remède. Petit à petit la réflexion progresse et la lumière s’allume à tous les étages du cerveau fertile! La source des vibrations, que nous n’avons pas trouvée en Finlande avec les mécanos MAN, provient certainement de cette roue arrière gauche. Mes neurones d’archivages me rappellent un historique que les mécanos ne pouvaient pas connaître, c’est la roue que nous avons presque perdue en Slovénie en 2013, suite au desserrage des écrous, qui est sans doute la cause du problème. Les nervures de centrage de la roue sur le moyeu avaient été également endommagées, de même que la jante. La réparation effectuée à l’époque a donc tenu une quinzaine de millier de kilomètres avant que les défauts apparaissent à nouveau.
Nous rejoignons la petite ville de Nora qui est notre objectif de la journée. Nous sommes dans la région des lacs et Nora, un peu plus de 10'000 habitants est située au bord de l’un d’entre eux. C’est une petite ville qui comprend de nombreuses maisons anciennes en bois, reliées par des rues pavées. Elle compte également un musée du chemin de fer avec des trains qui ont presque un siècle et circulent sur une vieille voie d’une dizaine de kilomètres, tout cela à la belle saison…
Nous ne sommes cependant pas déçus de notre ballade dans les rues qui nous permet de découvrir de nombreuses boutiques familiales présentant des articles de qualité dans les domaines du ménage, de la déco ou des textiles. L’un de ces commerces est à saluer particulièrement, c’est la boutique Sandbergs, article de ménages et de décoration, en main de la famille depuis 1859 et qui est à l’angle Nord-Ouest de la place principale. Nous sommes servis par Madame Annika Sandberg, qui parle parfaitement le français. Elle a résidé et travaillé à Genève pendant plus de 5 ans. On perçoit, en laissant nos yeux et nos mains se promener d’étagère en étagère que tous les articles sont de qualité et choisis avec soins, un commerce à ne pas manquer : www.leonsandberg.se
L’angle Sud-Ouest de la place est occupé lui par une confiserie tea-room appétissante qui tient ce qu’elle promet. Nous nous régalons d’énormes et délicieux canapés aux crevettes suivis d’une succulente tranche de tourte meringuée.
16 novembre 2014 Nysund – Läckö Slott (Lac Vänern)
Nous suivons ensuite les rives du lac au plus près, en empruntant des petites routes qui traversent de ravissant villages aux maisons en bois. Là aussi les domaines agricoles paraissent être de grande dimension et sont parfois dotés de bâtiments qui ressemblent à des châteaux. De nombreux grands et vieux arbres sculptent le paysage témoignant de la pérénité des découpages parcellaires. Nous passons à proximité de Liköping sans nous y arrêter pour gagner le réputé Läckö Slott, « le château du lac », situé à l’extrémité d’une péninsule qui s’avance une quinzaine kilomètres au milieu du grand lac.
17 et 18 novembre 2014 Läckö Slott (Lac Vänern)- Trollhätän
Nous avons décidé de rester sur les parkings du château pour procéder à la réparation de notre roue. Le temps est doux et nous déplaçons Babar sur l’arrêt de bus qui est revêtu, horizontal et non desservi hors saison touristique. Après avoir criqué pour soulever la roue arrière gauche d’une quinzaine de millimètres, la rotation de celle-ci confirme le diagnostique : elle tourne comme une patate avec un décentrage de l’ordre de 5 à 6 mm. Après avoir identifié le point d’excentricité maximum je confectionne de petites agrafes métalliques qui pincent les nervures de centrage de la jante et les dispose de manière à centrer celle-ci au mieux possible. L’opération dure presque trois heures et se termine avant l’arrivée d’une légère pluie accompagnée de bourrasques.
Le Läckö Slott est un château magnifique, perché sur un promontoire qui domine le lac Vänern. Le premier château a été construit à la fin du XIIIème siècle et est devenu propriété du comte de la Gardie, un des plus grands propriétaires terriens de Suède, au début du XVIIème siècle. Dès lors, il fut transformé et agrandi pour devenir un des plus beaux exemples de l’architecture baroque suédoise. Il compte 240 pièces et est entouré d’un vaste domaine de plusieurs centaines d’hectares avec des ruraux impressionnants implantés à un kilomètre en retrait du château. L’édifice, désormais propriété du service suédois des monuments historiques, accueille en été et en hiver des concerts classiques et des représentations d’opéra. Le château est malheureusement fermé et c’est de l’extérieur que nous admirons ce témoin exceptionnel de l’apogée de la Suède dont la silhouette pourrait illustrer des livres d’enfants.
Le matin du 18 nous prenons la route vers Trollhättän, étape incontournable pour le fan de la marque automobile Saab qu’est le cornac. En effet cette ville abrite le musée automobile de la marque, qui a connu de nombreux soubresauts au cours des deux dernières décennies, et dont l’avenir n’est pas assuré.
19 novembre 2014 Trollhätän - Göteborg
Dès 10 heures nous visitons le musée Saab qui est installé, avec un musée de vulgarisation technologique, dans de grands bâtiments en brique d’une ancienne fabrique de locomotive et de composants de grands bateaux.
La marque de voiture Saab a été créée au lendemain de la seconde guerre mondiale et à produit ses premières voitures en 1947 avec un moteur bicylindres inspiré des DKW. Passant ensuite à des moteurs trois cylindres puis quatre cylindres dès le début des années 60, la marque a été la première à introduire le turbocompresseur sur des voitures de séries. Très innovative en matière de sécurité passive et active, comme sa compatriote Volvo, Saab a, la première, équipé ses voitures de renforts latéraux dans les portières et été parmi les pionnières en matière d’airbags automobiles. Bien que restant toujours une marque de dimension moyenne, visant une clientèle recherchant une qualité inspirée de l’aéronautique, branche sœur du consortium Saab, certains de ses modèles ont connu un grand succès comme la gamme 9000 produite à plus de 500'000 exemplaires. La marque a continué à mettre de nombreux développements technologiques au bénéfice de ses clients et a été la première à introduire sur le marché une voiture fonctionnant avec 85% de bioéthanol. Lors de ses premières difficultés, à la fin de la dernière décennie, Saab venait de lancer une nouvelle gamme, à nouveau à la pointe de la technologie, avec par exemple une assistance à la conduite intégrant un régulateur de vitesse avec maintien des distances aux véhicules précédents.
Saab automobiles était une marque du consortium du même nom, développant des activités industrielles dans plusieurs branches et majoritairement aux mains de la famille d’industriels Wallenberg. Dans un secteur automobile aux restructurations et concentrations constantes au cours des trois dernières décennies, la marque fut cédée à General Motors en 1992. Le groupe américain profita des percées technologiques de Saab et les intégra à de nombreux modèles. Il développa en particulier de nombreuses synergies entre la marque suédoise et Opel. Une quinzaine d’années plus tard GM décida de se séparer de Saab en gardant les nombreux brevets déposés par la marque, et eut de la difficulté à trouver un repreneur. Ce fut finalement Spyker, un petit constructeur hollandais de voiture sportive d’exception qui reprit la marque et connu rapidement des difficultés financières, en particulier à l’égard de ses fournisseurs de composants. Après un premier dépôt de bilan en 2011, il trouva des partenaires chinois en 2012, et pendant que la marque survivait avec quelques centaines d’ouvriers, les difficultés de paiement continuèrent avec un nouveau dépôt de bilan en fin 2013. A ce jour la pérennité de la marque et donc loin d’être assurée, GM, en conservant la propriété des développements technologiques, en ayant presque fait une coquille vide.
20 et 21 novembre 2014 Göteborg
Le camping dans lequel nous sommes installés est très vaste et parfaitement entretenu, ce qui justifie son prix. Il est très calme, entouré de forêts et pourtant à seulement 300 mètres de l’arrêt d’un tram qui conduit au centre-ville.
La ville fut fondée au début du 17ème siècle, autour d’une forteresse qui avait été un enjeu important des guerres territoriales entre Danois et Suédois.
L’essentiel du centre historique est marqué par des bâtiments imposants des 18ème et 19ème siècles qui attestent de l’opulence découlant des échanges coloniaux. Les rues piétonnières pavées du quartier historique principal sont pavées et bordées de nombreuses arcades aux vitrines accrocheuses en particulier dans le domaine de la décoration. Moins prestigieuse que Stockholm, la ville semble cependant être le berceau de la créativité des arts décoratifs suédois.
En soirée nous allons manger dans un restaurant gastronomique, le Wasa Allé (www.wasaalle.se) qui a pour philosophie de n’utiliser que des aliments de proximités produit à moins de 4 heures de Göteborg (vin exceptés). Le menu dégustation avec 5 plats ravi nos papilles et nos yeux et le service est attentionné et en français grâce une souriante personne qui a séjourné à Chamonix.
Le 21 novembre nous retournons en ville, Sylviane pour « boutiquer » et Serge pour visiter le superbe musée des Arts, Konstmuseet, qui rassemble de belles collections de peintures et de sculptures. J’y retrouve ne particulier de magnifiques œuvres des artistes précédemment découverts Anders Zorn et Carl Larsson.
22 novembre 2014 Göteborg-Frederikshavn-Vyborg
Nous quittons le Lysebergs camping vers 8h pour gagner le port et embarquer sur le Ferry, que nous avons réservé quelques jours auparavant par Internet, à destination de Frederikshavn au Danemark.
Nous embarquons en compagnie de trains routiers hors gabarits qui acheminent des coudes à 90°, en acier coulé, qui font plus de 3,5 m de diamètre. Pourvu qu’une tempête ne déclenche pas une avalanche de macaroni géant sur Babar qui serait broyé. La mer reste cependant calme par temps couvert et parfois brumeux pendant toute la traversée.
Le débarquement se fait sans contrôle douanier puisque nous restons en Europe. Nous prenons la semi-autoroute en direction de Vyborg où habite Rosette, une amie que Sylviane a connu il y a une quarantaine d’années et qu’elle n’a pas revue depuis.
Le paysage est d’abord plat puis légèrement vallonné par endroit, et parsemé de grandes fermes de culture ou d’élevage. Le temps couvert et bruineux ne permet pas d’apprécier ces beaux paysages ruraux.
Nous partageons une agréable soirée autour d’un excellent repas et parlons de nos familles et parcours de vie respectifs.
23 au 25 novembre 2014 Vyborg – Aabenraa - Ballebro - Goldenstedt (D) - Wesel
C’est sous la pluie que nous quittons nos amis pour reprendre la route en direction du Sud. Nous suivons les routes 52 puis 453 en direction de Vejle ville près de laquelle nous rejoignons l’autoroute. Le temps pourri ne nous incite pas à musarder encore longtemps au Danemark et les travaux d’entretien que nous avons à faire en Belgique et en Allemagne sur Babar nous incitent à avancer en direction de ces pays.
En passant par Vechta, heureuse surprise nous trouvons, juste avant l’entrée sur l’autoroute, une station de lavage camion dont nous rêvions depuis la Suède. La hauteur de Babar, salit par les pistes et neiges fondantes des pays nordiques, nous empêchait de trouver une place pour le nettoyer correctement avant les travaux d’entretien qui doivent être réalisés.
C’est une vaste halle avec 4 pistes parallèles de lavage camion qui nous accueille. Des opérateurs procèdent au lavage, d’abord manuel puis avec un tunnel de brosses rotatives de grande dimension, pour la somme de 24 €. Le résultat n’est pas parfait, mais largement satisfaisant en fonction de la saleté qui donnait à notre véhicule l’aspect d’un éléphant sortant du bain de boue.
26 novembre - 10 décembre 2014 Epilogue Wesel – Louvain (B) – Köln – Riedstadt – Bingen (D)– Bülach (CH) – Le Vaud
Les deux dernières semaines du voyage sont des étapes de liaisons, de réparation du véhicule et de visites familiales en Belgique, en Allemagne et en Suisse.
Depuis Wesel nous gagnons Louvain par l’autoroute pour réparer notre chauffage stationnaire Eberspächer, dans l’entreprise Eberca de notre ami Campo. Nous trouvons là, enfin, les compétences techniques qui nous ont fait défaut pendant le voyage. Le diagnostic est posé de manière précise et la pompe est changée. Le rotor de la pompe est immergé et magnétique, il capte donc petit à petit les petites particules métalliques qui sont en suspens dans le liquide de refroidissement, et celles-ci finissent par bloquer la pompe. Le système de chauffage étant monté en ligne, l’eau transite par la pompe, pour alimenter le radiateur de la cellule, lorsque nous roulons et que le brûleur ne fonctionne pas. Les heures de passage du liquide caloporteur dans la pompe correspondent aux heures de fonctionnement du moteur du camion et non pas à celles de fonctionnement du brûleur. Nous montons donc un bypass pour permettre le fonctionnement du circuit sans passage par la pompe lorsque le brûleur n’est pas en fonction. L’entreprise Eberca est vivement recommandée pour réaliser et entretenir les systèmes de chauffage, ventilation, production et distribution d’énergie dans les véhicules, son sérieux et ses compétences sont remarquables.
Pendant cette journée de réparation Sylviane a visité la vieille ville de Louvain qu’elle a trouvé superbe.
Nous prenons le lendemain la route de Cologne où nous voulons faire étape pour visiter le grand magasin d’équipement de sport et de voyage Globetrotter. Celui-ci comprend plusieurs milliers de mètres carré d’exposition avec bassin intérieur pour essayer les canoés et chambre froide avec soufflerie pour tester les équipements d’hiver. Nous rêvions depuis de nombreuses années de visiter ce paradis des voyageurs et ne sommes pas déçus. Nous restons trois nuits à Cologne dans le magnifique camping Berger, au bord du Rhin au Sud de la ville, et je continue ma cure d’observation de chalands.
Nous visitons le centre-ville et découvrons deux marchés de Noël, d’une qualité et d’une ambiance remarquables, sur les six que compte la ville.
Le 30 novembre nous quittons Cologne pour Riedstadt-Erfelden pour séjourner chez ma sœur Chantal et découvrir notre nouvelle petite nièce Léonie, née en septembre. Rendez-vous a été pris chez MAN pour changer le pare-brise, maintenant fissuré sur 40 cm et le moyeu de la roue arrière gauche. Babar reste 4 jours dans ce garage compétent et très serviable pendant que nous musardons dans la famille et dans les commerces de la région.
Nous arrivons à Bingen au soir du 7 décembre et dormons sur le site de notre constructeur de camion, l’entreprise Füss, après une petite étape gourmande dans l’excellent restaurant du village voisin de Wilflingen. Nous retrouvons Frank, notre constructeur, avec une cordialité réciproque, pour une demi-journée de bilan et programmation de quelques modifications à faire au printemps prochain. Nous devons en particulier lutter contre la condensation par la pose d’une hotte extractrice sur le plan de cuisson et la réduction des ponts de froid des serrures. Les incontinences de nos WC, leur faible capacité et leur remplacement éventuel par un système avec broyeur sont également évoqués.
Nous retrouvons avec plaisir Herbert, le fondateur de l’entreprise et globetrotter septuagénaire qui va partir sur l’Asie au printemps prochain. Nous quittons Bingen en fin de matinée en direction de la Suisse avec point d’entrée à proximité de Schaffouse.
En fin de journée du 8 décembre nous atteignons Bülach pour une étape de chaleureuses retrouvailles avec Anne-Marie et Benno, les parrain et marraine de Babar. Nous passons 36 heures de beaux moments de partage de notre expérience de voyage. La table gastronomique nuit un peu à notre ligne, jusqu’ici assez bien conservée, mais enchante notre palais et nous ne résistons pas.
Le 10 décembre, après un copieux déjeuner, nous quittons la région zürichoise pour les 300 derniers kilomètres de notre voyage. Après une étape à Yvonnand, pour saluer ma mère, nous retrouvons le bassin lémanique et notre village après plus de 22'000 kilomètres de voyage. Les retrouvailles familiales suivent jusqu’à Noël.
Nous sommes reconnaissants de ne pas avoir eu de gros problèmes de santé, tant pour le véhicule que pour l’équipage pendant les 193 jours de notre périple Nord-européen. Les cas bénins (blocage du dos, roue en patate ou mécanisme de vitre, etc.) ont pu être maîtrisés sans perturber le voyage. Les découvertes d’endroits magnifiques ont été nombreuses et les rencontre humaines, beaucoup plus rares, ont été enrichissantes.
Prochain départ avec Babar prévu juillet-août prochain, en principe direction Asie.
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