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1ère partie NORVEGE :
ITINERAIRE EFFECTUE du 25 août au 13 septembre 2014
soit 2209 km (de Kristiansand à Trondheim)

Centre Norvège 1
Sud Norvège


MISE A JOUR 19.09.2014
Attention, les mises à jour de la Norvège sont à la suite de celle-ci.

23 et 24 août Hirsthals - Skagen - Hirsthals (DK)
Nous débarquons du Nöronna vers 12 h 30, sans contrôle douaniers particuliers. La première mission est celle du plein de carburant puisque celui-ci est environ 50 centimes moins chers par litre au Danemark qu’en Islande. Inutile de dire que Babar a voyagé, contrairement à ses maîtres, le ventre creux !
Nous nous arrêtons ensuite en ville pour regarnir notre frigo et refaire nos provisions. Nous avons en effet arrêté le frigo-armoire pendant la traversée puisque nous n’avions pas d’approvisionnement en électricité pendant les 50 heures de voyage. Ces commissions nous donnent l’occasion de faire une heureuse découverte dans un supermarché : des petits cornets de lard gras grillé commercialisé industriellement et qui se révélera excellent après dégustation, tellement ressemblant au nôtre !

25 août 2014 Hirstshals (DK) – en mer - Kristiansand (NO)
Le soleil est notre compagnon pour cette journée de transfert maritime et nous ne nous en plaindrons pas.
Après l’embarquement d’une partie des petits véhicules l’officier responsable du chargement nous invite à entrer en arrière sur la rampe du ferry est à nous serrer au maximum sur la droite pour permettre un embarquement aisé du reste des véhicules. Caméra enclenchée, pour vérifier que personne ne passe derrière le camion, je recule prudemment puis l’officier me parle en danois en me disant de le regarder alors qu’il se place à l’angle arrière gauche du véhicule en me faisant des signes. Lorsqu’il crie et gesticule pour dire stop ! c’est trop tard et Babar embrasse la gaine de ventilation qui ramène la hauteur du pont du ferry, une dizaine de mètres après l’entrée, à 2 mètres 90. Rien de grave si ce n’est le feu de gabarit haut à l’arrière gauche qui a subit le choc des amours de notre véhicule avec le ferry qui heureusement n’a pas coulé. Le constat de visu, après avoir avancé d’une vingtaine de centimètres, montre que Babar n’est pas le premier amoureux du ferry et que la caméra de recul, légèrement choquée par tant de proximité est indemne.

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Après une traversée de 2 h 30 sans histoire, sous un ciel majoritairement bleu, nous débarquons à Kristiansand.
Le camping est un site magnifique, vallonné, rocheux et abondamment arborisé, qui offre de nombreux emplacements permettant l’intimité, sous réserve de l’instinct grégaire des campeurs qui souvent d’agglutinent à 5 mètres les uns des autres alors qu’il y a de la place en abondance plus loin. A 30 mètres de l’endroit où nous installons Babar un portail donne accès à une belle plage publique, elle aussi arborisée et rocheuse, ainsi qu’au port de plaisance voisin.

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Nous partons faire une petite reconnaissance de la ville en fin d’après-midi avant une nuit excellente.
26 août 2014 Kristiansand
La clémence météorologique de la Norvège nous convient et je sens la navigatrice reprendre espoir. Il fait 22°C et le ciel est bleu !
Nous partons en bus pour le centre-ville de Kristiansand qui compte environ 75'000 habitants. La ville fut fondée en 1641 et son noyau a été construit selon un plan orthogonal. C’était une ville de garnison et le quartier du Posbyen comprend encore de nombreuse petite maison en bois, datant de la fin du 18ème siècle et du 19ème, où logeait les soldats et où ils prenaient leur pose ce qui a donné ce charmant nom.

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Sylviane part faire un tour des commerces tandis que je me dirige vers le bord de mer. J’assiste au départ d’un vieux voilier à trois mâts, Le Sorlandet datant de 1927, qui emmène un groupe d’aînés en croisière.

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27 août 2014 Kristiansand – Lac de Nisset
Nous suivons l’autoroute E18 jusqu’à la hauteur d’Arendal où nous prenons la route 42 direction Nord-Ouest. Après une tentative infructueuse de réparation de notre Eberspächer chez un technicien qui exerce cette activité en parallèle avec une autre, nous rejoignons la rive est du lac Nisset que nous longeons est ponctuée de villages et de hameaux à vocation agricole et touristique.

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Nous fêtons les 9'000 kilomètres depuis le départ avec un apéro extérieur ensoleillé.

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28 août 2014 Lac de Nisset – Col de Kovstul (Rjukan)
Nous prenons ensuite une petite route qui longe 2 lacs dans un paysage où la forêt et la montagne dominent, laissant rarement de la place pour deux ou trois fermes. Nous sommes sur le territoire de la commune de Kviteseid qui a un blason qui conviendrait très bien à celle de Marchissy… une magnifique serrure !

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Nous arrivons ensuite dans la région du canal du Telemark, ouvrage qui relie plusieurs lacs et rivières sur une centaine de kilomètre entre Skien et Dalen. C’est à la grande époque de la navigation fluviale, entre 1861 et 1890 que cet ouvrage, qui compte 8 écluses pour une élévation de 72 mètres, fut réalisé. Il fut restauré au début des années 90 à des fins touristique et est aujourd’hui utilisé, quotidiennement en saison, par des bateaux anciens ou modernes qui peuvent accueillir une centaine de passagers.

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Le point fort de notre journée est situé quelques kilomètres plus loin : la magnifique église de Heddal. C’est la plus grande église médiévale du pays, réalisée en bois debout en 1242. Elle comprend 3 flèches et un toit à 64 pans. Les parois intérieures sont décorées par des peintures du XVIIéme siècle sous lesquels on a découvert des décorations plus anciennes. Cette construction harmonieuse, entourée d’un grand cimetière est encore utilisée comme église paroissiale aujourd’hui.

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Nous prenons ensuite la route de la montagne pour remonter la Tundalsdalen par une petite route étroite.
29 août 2014 Col de Kovstul (Rjukan) - Bjornevasshytta
Nous gravissons dès 9 h 30 les deux kilomètres qui nous séparent du sommet du col de Kovstul à 1275 mètres d’altitude. Ensuite une descente sinueuse nous amène à Rjukan, ville industrielle de 6'000 habitants, coincée au fond d’une vallée abrupte entre des montagnes de 1200 à 1'800 mètres d’altitude. Cette ville, développée au début du XXème siècle sous l’impulsion de la compagnie électrique Norsk Hydro, serait parfaitement anonyme si elle n’avait joué un rôle déterminant dans les enjeux de La seconde guerre mondiale.
Norsk Hydro construisit entre 1909 et 1911 une usine électrique, qui devait être une des plus grandes au niveau mondial, en mettant en parallèle une dizaine de turbines qui bénéficiaient d’une hauteur de chute de plus de 100 mètres. Cette centrale a fonctionné jusqu’en 1971. Vous avez peut-être vu l’image de cette usine de plus de 150 mètres de longueur, bâtie en pierre de taille avec de grandes baies vitrées, à l’image d’une grande gare, avec en arrière-plan un alignement d’une dizaine de conduites forcées. Où ? dans le film de 1965 « Les héros du Telemark » avec Kirk Douglas.
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La visite de l’usine hydroélectrique est impressionnante par les dimensions de la halle et des machines, turbines et générateurs. Les grandes marques suisses Escher Wyss, Brown Boveri et Sulzer, ainsi que AEG ont été, pendant le siècle passé, les principaux fournisseurs de ces machines témoins de l‘électromécanique monumentale. Les ruines de l’usine d’eau lourde ont, elles, été rasées et la verdure entoure à nouveau la centrale électrique.

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Après un bref arrêt à Dalen, ville terminus du canal du Telemark, nous reprenons de l’altitude pour dormir dans la vallée du Store Bjornevatn, après avoir traversé une station de ski et côtoyé une multitude de petits chalets de week-end éparpillés dans les forêts et sur les rives des lacs. Heureuse liberté !
30 août 2014 Bjornevasshytta - Lysebotn
Nous continuons notre route en direction de Lysebotn, village isolé de l’extrémité du fjord, qui devrait être surplombé par une route en lacets serrés et offrir des points de vue panoramiques. Malheureusement la pluie nous accompagne.

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31 août 2014 Lysebotn – Tau (Stavanger)
Nous regagnons la plaine et la route 45, puis la 508 qui nous conduisent en direction du littoral qui fait face à Stavanger et qui permet d’atteindre de Preiskstolen, le célèbre rocher en forme de console qui domine le Lysefjord. Une brève traversée en ferry, première d’une longue série dans les fjords, nous amène sur la route 13 le long du littoral Nord-Est de l’Idsefjorden. Notre idée est en effet d’éviter à Babar le stress du centre de Stavanger, et de gagner cette ville comme passagers piétons sur le bac depuis Tau.

Le port de Tau est dans une crique bordée par un grand moulin et c’est en tournant autour de celui-ci que nous apercevons un écriteau indiquant un point de vidange pour camping-car, puis un écriteau de place pour ces véhicules. Ce jeux de piste nous amène finalement sur la digue du port de plaisance de Tau, où nous sommes accueillis à bras ouvert par le vieux garde-port. Celui-ci nous montre l’emplacement de vidange, puis nous dit que nous pouvons rester sur la digue en indiquant le tableau pour branchement électrique et en nous faisant visiter les sanitaires bien équipés avec machine à laver et séchoir et, cerise sur le gâteau, liaison Internet comprise dans le prix de 150 NOK par jour (23CHF). Nous nous installons avec plaisir.

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1er septembre 2014 Tau (Stavanger)

Le temps peu clément, avec des nuages qui dissimulent les sommets environnants, nous invite à inverser notre programme et à repousser à demain notre montée au Preiskstolen pour aller visiter Stavanger aujourd’hui.

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Nous embarquons sur le ferry de 10 h 30, situé à dix minutes à pied de la digue où nous laissons Babar se reposer. Stavanger, qui compte 120’000 habitants est la capitale pétrolière de la Norvège. Elle est en effet située au centre géographique de la cinquantaine de champs de gaz et de pétrole exploités offshore et constitue leur base logistique arrière. L’exploitation des gisements occupe 25'000 personnes tandis que les services liés en occupe plus de 33'000. Le montant des ressources gazière et pétrolière représentait une valeur de production brute de 110 milliards de CHF.

Le musée du pétrole, moderne et très didactique, illustre l’évolution des technologies par de nombreuses maquettes, consoles interactives et expositions de matériel ayant été utilisé.

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2-3 septembre 2014 Tau (Stavanger) - Preikestolen
Au matin du 2 la météo nous dissuade à nouveau de partir pour le Preikestolen puisque les sommets sont barbouillés et la bruine dissuasive. Nous nous consacrons à nos tâches logistiques et Le 3 septembre la météo s’est améliorée et le ciel est à dominante bleu.

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Nous nous élançons en quad vers le Preikestolen dont le parking est à 19 kilomètres de Tau. Notre petit destrier ne faiblit pas et c’est à une vitesse de 50 à 60 km/h que nous atteignons le départ du sentier qui conduit à la célèbre console rocheuse d’où s’élancent les base-jumper pour profiter d’une chute de 600 mètres au-dessus du Lyseforden. La montée dure 2 heures sous un ciel qui s’est légèrement couvert, mais avec une bonne visibilité pour découvrir le paysage montagneux qui nous entoure. Le chemin est aménagé dans ses endroits les plus escarpés par des marches irrégulières en gros blocs de granit. Les passages dans les zones humides se font sur des passerelles de bois qui évitent l’embourbement.

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La fin du parcours, sur une corniche d’abord vaste, puis se rétrécissant à quelques mètres, offre un panorama époustouflant sur le fjord et les montagnes environnantes.

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4 septembre 2014 Tau (Stavanger) - Svytevatnet

Nous reprenons la route du Nord par la route 13 qui serpente entre fjords, ferrys et montagnes. Certains fjords sont occupés par des piscicultures qui alignent les bassins d’élevages comme des bouées géantes.

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Nous quittons la route 13 en prenant le ferry à Sand. Celui-ci nous amène sur la route 520 qui est bonne en longeant le Saudafjorden jusqu’à la ville qui a pris son nom. Au-delà, la route devient étroite et sinueuse en s’enfonçant dans des gorges profondes avant de grimper à coup de lacets serrés sur un haut plateau rocheux pour aller passer un col à 900 mètres d’altitude. Bivouac au col.

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MISE A JOUR 28.09.2014

5 septembre 2014 Svytevatnet - Nordheimsund
Nous parcourons la péninsule qui sépare le bras principal du Hardangerfjorden du Sörfjorden. La route suit le littoral, serpentant entre les nombreux vergers et les habitations colorées des petits villages. Les pommes sont mûres et leurs éclats rouge vif animent les vergers tandis que la récolte bat son plein et que les palloxes s’alignent au bord de la route. La vente directe est fréquente et nous en profitons sur la côte Ouest de la péninsule où la route est devenue beaucoup plus étroite et sinueuse.

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6 septembre 2014 Nordheimsund - Dragsvik
Aujourd’hui est un grand jour car Babar va passer ses 100'000 kilomètres dont 30'000 dans son rôle de camion d’aventure. Le cornac a tout calculé en fonction des kilomètres indiqués sur la carte ; le jubilé aura lieu sur un haut plateau au-dessus d’Aurland, sur une vieille route ou piste magnifique, vue à la télévision, qui permet d’éviter un tunnel de 24,5 km de long. Mauvais casting, le compteur kilométrique tourne plus vite que prévu et après un tunnel inévitable de 11 km, Babar doit, après quelques kilomètres de respiration, s’enfiler dans un nouveau trou noir de 5 kilomètres alors que les 99'990 sont largement dépassé… C’est finalement à la sortie de ce tunnel, dans une vallée étroite qui ne connaît le soleil que trois heures par jour, à un endroit où il n’y a pas d’arrêt possible que les 100'000 kilomètres sont passés avec photo compteur en roulant ! Un arrêt de bus permet de stopper à 100'001 kilomètres pour photographier le jubilaire, dans un cadre indigne de lui à l’entrée du village d’Aurland.

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Nous sortons de la route principale après un kilomètre pour traverser le cœur du village et chercher le départ de la vieille route qui est aussitôt trouvée. Un écriteau jaune fluo accueille les automobilistes : route fermée pour cause de travaux à 32 km du 01.09.2014 au 01.06.2015 !!! Nous ne pourrons franchir la montagne et la seule solution pour nous, a moins de rebrousser chemin sur plus de 50 kilomètres avec plusieurs tunnels est de nous enfoncer dans ce long tunnel que nous voulions éviter. Notre moral aussi passe sous la montagne et nous devons encore subir 2 tunnels dont un sous le fjord avant de retrouver durablement l’air libre. Au lieu d’un jubilé sur un beau plateau montagneux c’est au total 58 kilomètres de tunnels que nous devons avaler dans l’après-midi.

7 septembre 2014 Dragsvik - Hjelle
La pluie et le brouillard sur les sommets sont là pour accompagner notre départ vers 10 h 30 sur la route 13 en direction du Nord et du petit col du Gaularfjell. Ce col monte à 715 mètres d’altitude en commençant au fond d’une vallée agricole par une série de lacets serrés et spectaculaires. Notre GPS n’en croit pas son écran et affiche un spaghetti bolognaise qui ressemble à la signature d’un Zorro bégayant. Heureusement la circulation est quasi nulle et nous ne croisons qu’une demi-douzaine de véhicules sur la montée.

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En fin de journée, alors que nous suivons les rives de notre 7ème lac, en cherchant un endroit pour la nuit, nous arrivons à l’extrémité du plan d’eau et devons traverser un tunnel. Nous hésitons à prendre l’ancienne route qui traverse la montagne et finalement entrons dans la roche. L’obscurité favorisant la réflexion, c’est à la sortie du tunnel que nous rebroussons chemin en prenant l’ancienne route pour arriver dans le paisible petit village de Hjelle qui nous offre une magnifique place au bord de l’eau pour la nuit.

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Le village a son destin lié à une famille, la famille Hjelle qui exploite depuis 1896 un hôtel d’époque dont l’agrandissement a peu péjoré le cachet. Nous avons profité de sa délicieuse cuisine pour marquer nos 31 ans de mariage. Cet hôtel, qui garde une ambiance Belle-Epoque, a accueilli autrefois, pour des vacances, les membres de la famille royale néerlandaise.

8 septembre 2014 Hjelle – Geiranger- Alesund
Avant de nous remettre en route flânons un peu à Hjelle, petit village délivré du trafic de transit par un tunnel de 3 km. Il a la particularité non seulement d’être au bord d’un lac d’une douzaine de kilomètres de longueur, le Strynsvatnet, mais d’offrir un panorama grandiose sur les sommets qui bordent le glacier Jostedalsbreen et sur 4 langues glacières qui sépare ces sommets en descendant en direction du lac.

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Nous partons ensuite à l’assaut du fond de la Hjelledalen en direction de Geiranger et de son célèbre fjord.

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La descente vers le Geirangerfjord offre des points de vue spectaculaires sur le village, le plan d’eau et la remontée de la route 63 en lacets serrés sur l’autre versant de la vallée.

Nous arrivons à Alesund, ville de 45'000 habitants, en fin d’après-midi et nous installons au camping situé à deux kilomètres du centre-ville en bord de mer. Le terrain est constitué de plusieurs plateformes entre des rochers et des bosquets en contrebas le séparent de la mer sans en masquer la vision. La navigatrice se transforme en lingère et se précipite sur les machines à laver et à sécher tandis que le chauffeur écrit son journal.

9 septembre 2014 Alesund
La ville d’Alesund a été presque totalement détruite par un incendie en 1904 et ce drame est devenu l’un de ses principaux atouts touristique d’aujourd’hui. En effet grâce à la rapide intervention de plusieurs pays européens et à leurs dons la ville fut reconstruite en 3 ans, en grande partie dans le style Art nouveau. C’est donc un exemple architectural presque unique en Europe.

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Pendant que Sylviane prépare le souper j’aperçois un camping-car avec plaques vaudoises qui cherche une place dans le camping. Je descends immédiatement procéder à une opération contact que j’appelle « contrôle de l’accent ».

C’est avec plaisir que nous faisons connaissance de Laurence, ses enfants Léo et Elliott et leur chien Hysope. Avec Sébastien, le papa en congé sabbatique, ce sont des retrouvailles puisque nous nous sommes connus dans une autre vie alors que lui portait les couleurs verte et blanche et que je défendais la bêche et les deux clés. Mais à Alesund nous partageons tous le destin d’aventurier nomades et nos chaleureux échanges d’expériences et d’anecdotes se poursuivent, une fois les enfants couchés, jusqu’à deux heure du matin. La bouteille partagée était valaisanne, eux en panne de Féchy et nous en panne de Vinzel, peut-être les vignerons vaudois nous
pardonneront-ils ?
Vous pouvez les suivre sur :
http://hysopeeneurope.wordpress.com

10 septembre 2014 Alesund - Torvik

Nous quittons nos amis vaudois et le camping en fin de matinée en direction du grand centre commercial qui est situé à une dizaine de kilomètre à l’Est de la ville. Eh oui c’est aussi la mode ici de vider les centres villes pour développer des grands centres sans âmes avec les mêmes commerces à chaque endroit.
Nous cherchons ce centre pour retrouver un magasin du fournisseur de la clé 3G que Sylviane a acheté à Kristiansand. Celle-ci ne peut être rechargée par internet, malgré les promesses et plusieurs tentatives. Fournisseur retrouvé la clé et rechargée pour 1 mois en espérant qu’elle soit efficace. En effet les problèmes de liaison internet, pour mettre à jour le site, pour gérer, avec l’aide de Laurence, nos affaires à distance, pour établir les liaisons téléphoniques avec la famille, sont un souci constant. Les nombreux commerces, camping, restaurant ou autre lieux qui affiche offrir des accès internet, ont souvent des débits anecdotiques et/ou des liaisons discontinues. Ne nous plaignons pas, il y a un siècle il fallait aller trouver le télétypiste morse !

11 septembre 2014 Torvik - Svartvatn
Nous repartons sous un ciel couvert avec la volonté d’aller visiter l’église médiévale en bois de Rödven qui est située dans un petit vallon au bord d’une petite rivière, à une centaine de mètre du fjord du même nom. Sa remplaçante depuis un siècle lui fait face de l’autre côté du chemin au bord de grandes prairies pâturées par des vaches.

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La nef et le portail Sud, qui fait face au cimetière étagé sur la pente du vallon, datent du 14ème siècle, le crucifix du 13ème tandis que le chœur, l’autel et la chaire datent de 1712.

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Cette église, restaurée dans les règles de l’art, n’est malheureusement pas ouverte à la visite hors saison, période qui a ses avantages, en terme de trafic, et ses inconvénients en terme d’accessibilité à l’offre touristique. C’est à travers les fenêtres dotées de vitres anciennes que nous observons l’intérieur réalisés entièrement en bois décoré de nombreuses découpes et les parois ornées de motifs peints en blanc. Assurément un bâtiment qu’il ne faut pas manquer si l’on passe dans la région.

12 septembre 2014 Svartvatn – Rye (Trondheim)
Nous retrouvons, une soixantaine de kilomètres avant Trondheim, les champs de céréales qui viennent pour la plupart d’être moissonnés. Lorsque nous atteignons les rives des différentes branches du Trondheimsfjorden, au-delà de Orkanger, nous tombons dans le grenier à blé de la Norvège et plus des ¾ des surfaces agricoles sont céréalières.

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Nous longeons les rives du fjord en direction de Flakk, 15 km à l’Ouest de Trondheim, port de départ d’un ferry qui dessert la rive Nord du fjord. Un camping est situé à côté du port à distance raisonnable de l’ancienne capitale dans laquelle nous ne voulons pas aller avec Babar. Nous trouvons ce camping fermé, la haute saison étant terminée. Nous rebroussons chemin sur 4 kilomètres en direction du petit port de Rye que nous avons repéré en passant et nous installons sur l’esplanade graveleuse qui sert de parking aux propriétaires de la dizaine de bateaux amarrés. L’endroit est bucolique et situé à plus de 100 mètres des maisons voisines nous pensons pouvoir y rester et notre venue ne suscite aucune réaction de la part des usagers des rives.

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13 septembre 2014 Rye (Trondheim)
Notre quad est extrait de Babar et démarre au ¼ de tour pour nous conduire à Trondheim. Nous laissons Babar sur son petit port et regagnons le centre de Trondheim pour visiter les monuments historiques.

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A côté de la cathédrale le palais de l’archevêque, dont les dépendances ont été en majeure partie détruites par un incendie dans les années 1980, présente un riche musée archéologique sur les vestiges anciens du site et sur l’art de la pierre taillée au cours des siècles, en particulier en lien avec la cathédrale. Une autre aile rappelle les différents souverains qui se sont succédés à la tête du pays et présente les joyaux de la Couronne norvégienne.

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Le samedi est également jour de marché et nous ne manquons pas de déambuler entre les stands.

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2ème partie NORVEGE :
ITINERAIRE EFFECTUE du 14 septembre au 7 octobre 2014
soit 3588 km (Trondheim à la frontière de la Finlande)
soit au total 5797 km parcourus en Norvège en 42 jours.
(Moyenne 138 km/jour)
Cap Nord
Svolvaer- en dessus Tromso
Tronsheim-Lofoten 1

14-15 septembre 2014 Rye (Trondheim) - Kjelleidet - Rössvatnet
La route E6, principale liaison Nord-Sud de la Norvège, aménagée sur de nombreux tronçons en semi-autoroute connaît un trafic dense et occulte la majorité des paysages intéressants. C’est donc avec plaisir que nous la quitterons à plusieurs reprises durant ces deux jours, comme par exemple peu avant Brönnöysund nous bifurquons résolument vers l’Est pour quitter la côte et regagner la montagne, à l’Est de la grande route E6. Nous avons repéré sur la carte un grand lac, proche de la frontière suédoise, qui doit nous offrir des milieux naturels intéressants. Avec les teintes d’automne, la route qui traverse d’abord des zones forestières est un enchantement. Lorsque nous sortons des boisés, sur le plateau du lac Rössvatnet, nous cotoyons des fermes d’élevage de bovins et de moutons qui ressemblent à nos fermes de montagnes avec des bâtiments plutôt restreints. Le spectacle du lac au soleil couchant, dans son écrin de forêts et de montagnes est magnifique et nous cherchons un endroit pour passer la nuit.

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A l’occasion d’un bref arrêt photo, alors que la navigatrice est concentrée sur un objectif latéral, j’aperçois, à 80 mètres, un élan qui entre sur la route et nous regarde intrigué par le pachyderme qui lui fait face. J’ai le temps d’attirer l’attention de Sylviane, celle-ci peut faire deux ou trois photos avant que le jeune mâle poursuive son chemin dans la forêt.

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Je découvre un petit chemin qui conduit à la grève et offre côté amonts des belles places horizontales, bref, le rêve du campeur. Nous installons devant un panorama de rêve : lac calme comme un miroir avec reflets de forêts et montagnes, face à nous de l’autre côté du lac le Krutfjellet et ses 1405 mètres, sur notre gauche à la pointe nord du lac à une vingtaine de kilomètres, les trois sommets à 1900 mètres et les langues glacières du Ostkindbreen. Inoubliable de beauté et de sérénité.

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16 septembre 2014 Rössvatnet - Dugradsveien
Nous quittons ce paradis vers 10 h 30 pour rejoindre la route 806 puis la E6 avec le cercle polaire en point de mire. A la sortie d’un petit village nous nous arrêtons pour observer une petite scierie comme nous en avons déjà aperçu de nombreuses dans la campagne norvégienne. Comme chez nous les scieries moyennes qui permettent de faire vivre 2 ou 3 personnes deviennent rare et les scieries industrielles sont souvent fort éloignées. Comme partout en Norvège la confiance règne et tout l’outillage est là, portes ouvertes au bord de la route en l’absence du scieur.

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C’est le long de la rivière Ranelva, dont la vallée permet à la route de remonter jusqu’au cercle polaire, que nous stoppons pour manger sur une table en bois, vers 14 h, alors qu’il fait 20°C.

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Après cette pause estivale nous repartons pour parcourir la quarantaine de kilomètres qui nous séparent du cercle polaire arctique.
Cet endroit touristico-mythique est situé à proximité d’ un col à 700 mètres d’altitude, entre les montagnes de granit rond et parmi les bruyères. Un immense parking, heureusement désert aujourd’hui, accueille en saison les milliers de touristes et leur vend photos, certificats de passages, etc. Le centre est fermé, ce qui nous permet d’immortaliser Babar à côté de la stèle, devant l’entrée.

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Nous stoppons pour la nuit parmi les pâturages boisés et je pars en balade attiré par des cris et bêlements à proximité de véhicules parqués à un kilomètre. Ce sont des propriétaires de moutons qui font la descente et « raperchent » leurs bêtes pour les charger dans des remorques. Comme sur nos alpages ils montent en juin et redescendent fin septembre. Cet alpage accueille aussi des vaches au début de l’été et … des skieurs en hiver.

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17 septembre 2014 Dugradsveien – Bodö (Saltstraumen)
Nous quittons notre petit col et ses pâturages vers 10 h 30 pour descendre en direction de Bodö. Après 2 kilomètres nous voyons le jeune éleveur rencontré la veille, avec son fourgon et sa remorque, au bord de la route cherchant quelques bêtes qui n’ont pas été retrouvées la veille. En effet le rassemblement des bêtes s’effectuait à force de mollets coordonnés par radio, mais sans border collie, le chien de la ferme ayant 13 ans et des problèmes d’arthrose. Nous échangeons en passant des grands signes amicaux et poursuivons notre route en direction du bord de mer. Les couleurs automnales sont magnifiques et les bâtiments agricoles, souvent de couleur bordeaux relèvent la palette harmonieusement.

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18 septembre 2014 Bodö (Saltstraumen)
Notre premier objectif est de nous rendre au port pour connaître les horaires et prix du ferry qui relie quotidiennement Bodö à Moskenes, au Sud des Lofoten. Cette solution nous permettrait d’éviter 400 km de trajet pour descendre vers le Sud, puis remonter ces îles dont l’entrée routière se fait par un pont au Nord des Lofoten et Sud des Vesteralen.
Bodö, 49'000 habitants, capitale de la province du Nordland, n’a pas un cachet particulier car son centre a été presque totalement détruit pendant la seconde guerre mondiale. La cathédrale, reconstruite après-guerre, est anodine voire laide extérieurement avec son cloché séparé en forme de pylône en béton. Par contre son intérieur a des lignes d’une pureté remarquable avec de belles lumières entrant par des ouvertures judicieuses.

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19 septembre 2014 Bodö (Saltstraumen)

Ayant déplacé Babar la veille, afin de la rapprocher du chemin, sur la zone gravelée qui borde celui-ci nous pension dormis à l’horizontale. Au matin surprise, les roues arrières sont un peu plus enfoncée que la veille soit environ 15 cm et l’une d‘elles est entourée d’eau ! Dès le petit-déjeuner terminé nous essayons de trouver un coin de terre ferme pour passer la fin de la matinée qui est consacrée au journal et à la préparation du site internet.

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Nous quittons le camping vers 14 h 30 pour faire le plein avant d’embarquer sur le ferry en direction des Lofoten. Le coût du trajet, 1957 NOK, soit environ 300.-, permettant d’éviter la consommation de carburant et l’énergie de l’équipage sur plus de 400 kilomètres, est donc raisonnable.

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MISE A JOUR 12.10.14 (Les cartes avec l’itinéraire du 14 septembre au 7 octobre ont été rajoutées dans les commentaires du 14 septembre)

Le trajet, sous un temps couvert avec légère pluie dura 3 h, et nous avons débarqué à Moskenes, sur l’île de Mosknesoya, la plus méridionale de l’archipel, alors que la nuit était presque tombée.
Nous avons trouvé une place qui surplombe la baie du village de Reine. Nous nous y installons pour la nuit, bénéficiant d’un panorama nocturne sur un site que l’on voit sur de nombreuses cartes postales.

20 septembre 2014 Reine (Lofoten) - Ramberg
Réveillé de bon matin je sors du camion vers 7 h 30 pour une balade matinale et photographique à travers le village. Le cœur de celui-ci, autour du port des petits bateaux en bordure de la baie, est constitué de hangars, appelés sjöhus, et de petites maisons de pêcheurs en bois, la plupart sur pilotis, et peintes dans la couleur traditionnel bordeaux.

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Ces maisons appelées rorbuer ou au singulier rorbu ont une histoire presque millénaire. C’est vers 1120 que le roi Öystein construisit la première église aux Lofoten et fit construire des cabanes en bois de 4m sur 4m, avec un sol en terre battue et une cheminée, pour améliorer la vie des pêcheurs qui, jusque-là, dormaient le plus souvent sous leur barque retournée. Cette initiative n’était pas purement désintéressée car il prenait en parallèle le contrôle économique de la pêche et introduisait une taxe sur son produit. Les rorbuer de la baie de Reine ont été remplacée, dans leur fonction de logement familial, par des maisons individuelles modernes et plus éloignées de la rive. Les maisonnettes rouges sont toutefois devenues des logements pour touristes et sont donc parfaitement entretenues, même si elles ont perdu un peu de leur esprit.
Nous reprenons la route par un tunnel sous la mer, pour rejoindre l’île de Vestvagöy et le village de Leknes où se déroule ce week-end une foire des produits du terroir et de la mer élaborés dans la région.

Ensuite, nous retournons sur nos pas jusqu’à Ramberg où nous nous installons dans le magnifique camping bordé d’une plage de sable blanc aux pieds de Babar. On se croirait aux Caraïbes avec 20 degrés en moins, dans l’air et dans l’eau.

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21 septembre 2014 Ramberg - Ramberg

Nous sommes réveillés vers 8 h 30 ( eh c’est dimanche !) par des conversations féminines peu discrètes à proximité du camion. Regardant par la fenêtre côté plage blanche nous voyons trois dames sexy… pardon ! sexagénaires, s’avancer en costume de bain, d’un pas décidé en direction de la mer. Et elles se baignent, faisant quelques brasses avant de ressortir toutes contentes et souriantes et de repartir chez elles de bonne humeur. Nous comprenons mieux l’utilité du banc en bois gravé qui est posé sur la plage à 6 mètres de Babar, c’est le vestiaire de ces dames. Nous ne manquerons pas de faire traduire la phrase gravée sur le banc qui témoigne surement de leur activité aquatique quotidienne.

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Nous avons décidé de rayonner autour de Ramberg pour parcourir les routes latérales en impasse qui desservent les petits villages et hameaux.

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22 septembre 2014 Ramberg - Borge

La température modérée (5°) ne retient pas nos naïades qui arrivent, c’est la semaine, à 7 h30. Elles sont 4 aujourd’hui et font preuve de la même détermination qu’hier et du même tempo. Après quelques brasses, retour à la maison et à demain !

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Nous quittons Ramberg et sa plage de sable blanc vers 11 h et nous passons sur l’île de Vestvagöy, par le tunnel sous la mer, pour nous rendre à Ballstad, un village vivant avec chantier naval et de nombreuses activités de pêche avec petits et gros bateaux ainsi que d’immenses séchoirs pour le hareng.

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Finalement nous retrouvons la route principale et parcourons 5 kilomètres en direction de Borge avant de trouver une place de repos en retrait de la route, aménagée en bois dans un style « art moderne ».

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Vers 21 h le GPS à moustache sort et découvre que nous sommes sous les aurores boréales ! Nous passons une partie de la soirée à observer et photographier ces merveilles de la nature malgré les 2°C ambiants.

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23 septembre 2014 Borge - Sigerfjord
Nous quittons notre plateforme et son beau panorama vers 10 heures pour aller en direction de la côte Ouest de l’île de Vestavagöy.

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Borge qui est un centre de vulgarisation de la culture des Vikings. C’est en effet dans ce village qu’en 1981 la charrue d’un paysan heurta les ruines de la maison d’un grand chef Viking. Cette bâtisse avait des dimensions qui en font le plus grand bâtiment connu de son époque avec 83 mètres de longueur pour une quinzaine de largeur. Cette demeure imposante a été reconstituée et est devenu un musée vivant animé en saison par des personnages costumés et entourée d’animaux.

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Ce musée est un musée où l’on peut, l’on doit toucher pour percevoir la réalité de la vie des Vikings. Ainsi chaque objet exposé peut être pris en main, essayé, examiné de près.

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Nous quittons ensuite l’île pour passer par un grand pont en arche sur sa voisine Austvagöy. Nous débutons par le tour d’une petite péninsule de la côte Ouest qui nous permet d’admirer une église de 1875 qui se profile devant une mer d’huile et des montagnes dont les sommets sont saupoudrés de neige.

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24 septembre 2014 Sigerfjord – Andenes - Elda
L’île d’Andöya est la moins montagneuse de son archipel et nous remontons sa côte Est qui présente jusqu’à mi-hauteur des domaines agricoles et quelques petits ports de pêche. Au-delà de Dverberg se sont surtout d’énormes surfaces qui sont exploitée pour la production de tourbe à l’échelle industrielle. . La surface du terrain, essentiellement en bruyère, lichens et petits buissons est dégrapée puis de grandes tranchées sont réalisées, vraisemblablement pour assécher la tourbe, ensuite celle-ci est extraite puis ensachée et mise en palettes pour une exportation à l’échelle de l’Europe. Les bateaux peuvent charger directement à côté de l’usine de préparation, et le gros bulldozer qui se promène sur le tas de tourbe semble minuscule.

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Nous revenons sur l’île d’Hinnöya, Nous rejoignons par une côte magnifique un ferry qui nous permet de traverser le Gullesfjorden entouré de montagnes de près de 900 mètres poudrées de neige.

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Nous dépassons le village d’Elda et nous installons sur son petit port pour la nuit.

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25 septembre 2014 Elda – Harstad - Skogstad

Après la pause de midi, nous suivons la route côtière 825 sur une cinquantaine de kilomètres, toujours sous la pluie, avant que je ne décide soudain de suivre, à Gratangsbotn, les panneaux qui nous conduisent à un musée sur la pêche et les bateaux anciens.

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C’est l’occasion de faire une rencontre extraordinaire avec Linda qui nous accueille dans la réception cafétéria en nous offrant pour accompagner notre thé, les gaufres qu’elle a faites pour son dernier jour de travail. Linda a à peine la trentaine et nous explique qu’elle va devenir pêcheur professionnelle, comme son père, son grand-père et son frère. Mais elle sera patronne de son bateau acheté d’occasion et rénové, dont elle nous montre la photo, et pour lequel elle a engagé tous ses moyens et renoncé à un domicile fixe à terre. Lorsque Linda nous parle de son projet ses yeux brillent, et elle nous dit que pendant la dernière année elle a déjà pêché 9,5 tonnes de poissons. Elle sera l’une des deux seules femmes patron-pêcheur en Norvège, indépendante, elle exploitera seule son bateau de 8 à 9 mètres de long équipé d’un moteur Perkins de 95 CV. Plus que l’intéressante exposition du musée, c’est la personnalité enthousiaste de Linda que nous retiendrons de cette visite.

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26 septembre 2014 Skogstad - Spakenes
Nous ne sommes pas arrêté par hasard à Skogstad, mais pour y visiter le parc animalier sur le parking duquel nous avons dormi. Polar Park, Arctic Wildlife Centre, est un parc animalier qui présente la faune de la zone du cercle polaire arctique. Il est intéressant, pour l’ancien membre du Conseil de Fondation de la Garenne, de visiter un tel parc animalier. Il reçoit entre 30'000 et 40'000 visiteurs par an, affluence limitée par l’éloignement des grandes villes (Tromsö, la plus proche avec 71'000 habitants est à 80 km). La grosse différence avec la Garenne est la taille du terrain à disposition qui est à Polar Park de l’ordre de 20 à 30 hectares pour présenter une dizaine d’espèces.

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Notre préférence va aux petites routes et après une quarantaine de kilomètres nous prenons la route 87 qui s’enfonce dans une vallée dont les flancs sont occupés par des forêts denses et le fond, d’une largeur de 3 ou 4 kilomètres par des domaines agricoles bordant une large rivière. Les épicéas, compte tenu de la faible altitude, constituent la majorité des peuplements, accompagnés de bouleaux et de sorbiers. La vallée se resserre petit à petit et nous nous rapprochons des sommets enneigés au-dessus des forêts, soit depuis 500 à 600 mètres. Certaines montagnes dépassent les 1'400 mètres tandis que notre route plafonne aux environs de 300 mètres.

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Nous stoppons à proximité d’une ferme à l’entrée de laquelle pend un bel élan que 5 hommes s’affairent à vider et à écorcher. Le premier contact est cordial et celui qui semble être le chef de l’équipe me dit « J’ai vu que vous venez de Suisse à votre écusson ». La discussion s’engage sur la chasse, Cette équipe a droit à tirer cette année 6 élans : 2 mâles, 1 femelle, qui pend devant nous, et 3 jeunes.

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27 septembre 2014 Spakenes - Alta
La soirée d’hier a été animée par de magnifiques aurores boréales après un coucher de soleil sur un ciel de peintre qui a succédé à la journée maussade.

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Les paysages en direction du Nord, avec des montagnes qui dépassent parfois 1'000 mètres, sur des îles et des péninsules, sont magnifiques.
Nous redescendons en bord de mer, pour rouler en direction de la ville d’Alta, et longeons le Langfjorden.

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28-29 septembre 2014 Alta – Badge-Mäze

Le dimanche 28 nous restons à l’agréable camping de …, situé à 4 kilomètres du centre-ville, au bord de la rivière Altaelva renommée pour ses saumons. La météo est peu favorable, les douches chaudes, le débit du Wifi époustouflant, bref tout ce qu’il faut pour une escale repos, tâches administratives, et plaisirs relationnels dans des contacts téléphoniques. Nous ne sortons quasi pas de la journée et savourons le confort de Babar. Le soir nous faisons même une petite escapade dans le monde pour voir le téléjournal de RTS. Rien de réjouissant, la situation avec les intégristes musulmans se durcit partout.

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MISE A JOUR 23.10.14

Le 29 : Couvert, 3°C après gel nocturne à –2°C.
Nous quittons le camping en direction du musée de Alta et de ses gravures rupestres classées au patrimoine mondial par l’UNESCO.
En effet il y a environ 6'000 ans des populations étaient installée dans la baie voisine de celle où la ville actuelle est installée. Entre cette époque et le début de notre ère 4 séries de gravures, différensiables par leur style, ont été réalisées représentant un total d’environ 100 panneaux dont les premiers ont été découvert en 1973.
Elles décrivent les animaux sauvages ou domestiques, les bateaux, les poissons et des symboles chamaniques.

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30 septembre 2014 Badge-Mäze – Karasjok (Assebakti)

Nous quittons notre cascade vers 9 h 30 en direction de Kautokeino, 3'000 habitants, ce sont environ 100'000 rennes qui hivernent dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de la localité.

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Nous roulons en direction de la galerie Juhl’s, une maison extraordinaire sur laquelle nous avions vu une émission de télévision.
Implantée à flanc de colline, à 1,5 km du centre, cette maison se confond avec l’histoire de ses propriétaires et constructeurs
Frank et Regine Juhls. Ceux-ci sont arrivés dans les années 50, à une époque où l’on ne parlait pas de tourisme, il n’y avait pas de route à travers la toundra et pas de pont pour traverser la rivière. Frank était artiste peintre et portait, avec son épouse un intérêt profond pour les nomades. Ils décidèrent de s’installer à Kautokeino et tissèrent des contacts étroits avec les Samis. Les bijoux font partie des costumes traditionnels de ceux-ci depuis plusieurs siècles, mais leur peuple n’a jamais développé un artisanat de bijouterie en raison de ses habitudes nomades et ils achetaient leur bijoux au grès de leurs déplacements. Frank Juhls a donc commencé à fabriquer des bijoux en argent pour les éleveurs de rennes, sur la base de leurs idées. D’abord autodidacte il est ensuite parti se former à Copenhague puis est revenu exercer cet art en faveur des Samis. Parallèlement il a construit sa maison, qui est une œuvre d’art en elle-même, au fil des décennies dont chacune voyait une nouvelle pièce éclore de l’imagination et du labeur des artistes constructeurs. Cette maison est le destin d’un couple matérialisé avec sensibilité et créativité dans la pierre. Aujourd’hui la construction est achevée, offrant de vastes pièces, certaines de de plusieurs centaines de m2, pour présenter les bijoux qui continuent à être fabriqués artisanalement dans un atelier offrant 6 places de travail et qui accueille de nombreux stagiaires. Les tableaux peints par le couple ornent les parois, une pièce est consacrée à des objets samis anciens et une grande pièce semi-enterrée, mais avec des baies vitrées zénithales et un plafond de de style arabe, réunit une impressionnante collection de tapis d’orient témoignant des contacts et de l’activité de Frank et Régine en faveur des réfugiés afghans au moment de l’invasion russe. Les artistes sont aujourd’hui âgés, Frank a 84 ans et Régine une dizaine de moins, mais continuent à décorer l’intérieur de la maison en particulier par une grande mosaïque murale dans la dernière pièce construite. Si vous allez une fois en Laponie ne manquez pas cette maison collection et œuvre d’art elle-même, qui témoigne de la créativité, de la sensibilité et de la passion de ces artistes pour le monde qui les entoure.

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1er octobre 2014 Karasjok (Assebakti) - Adamsfjord
Nous nous rendons à Karasjok, 3'000 habitants, capitale des Samis, ou Lapon, de Norvège.
Le peuple Sami, qui compte une population estimée à 60’000 personnes, est réparti sur 4 pays : la Norvège, où vit la communauté la plus nombreuse soit environ 40'000 personnes, la Suède, La Finlande et la Russie. Cette communauté de chasseurs pêcheurs serait venue de Sibérie il y a environ 10'000 ans. La première mention historique des Lapons figure dans un texte du 1er siècle de l’historien romain Tacite. Au fil des millénaires une partie des Samis sont devenu des nomades éleveurs de rennes tandis que l’autre partie se consacrait surtout à la pêche. Au Moyen Âge ils vivaient surtout de chasse et de l’élevage des rennes et se regroupaient en petite communauté appelée siida. Au 17ème et 18ème siècle des paysans nordiques commencent à coloniser leur territoire et adoptent en bonne partie leur mode de vie adapté au climat. C’est, à l’instar de nombreux peuples nomades, l’arrivée des missionnaires qui menace leur culture et leurs traditions. Ils sont victime de discrimination linguistiques et en terme d’accession à la propriété des terres jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Enfin après celle-ci le discours change et la promotion des minorités devient une préoccupation, Il faudra tout de même attendre de fortes manifestations à Oslo, entre 1979 et 1981, contre la construction de barrages sur leurs terres traditionnelles pour que leurs droits soient reconnus et inscrits, en 1988, dans la Constitution norvégienne. Dès 1989 un parlement sami norvégien, avec 43 représentants élus par les communautés, a été mis en place. Dès 2000, cette assemblée dont les principales missions sont de défendre la langue et la culture samie, a été dotée d’un bâtiment du parlement remarquable, réalisé en principalement en pin, en bouleau et en chêne. La salle de réunion plénière et en forme de tente samie et les volumes largement vitrés sont orientés vers les milieux naturels du parc qui entoure l’édifice. Nous nous imprégnons de l’atmosphère du bâtiment dans le hall d’entrée bibliothèque qui est vaste et dessert sur plusieurs étages des coursives pour accéder aux autres locaux. La visite guidée n’étant commentée, à cette saison, qu’en sami et en norvégien nous y renonçons.

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2 octobre 2014 Adamsfjord - Mehamn
Nous reprenons la direction plein Nord vers la péninsule de Nordkinn Halvöya où se trouve le vrai cap Nord européen.
C’est l’occasion de voir notre premier troupeau de rennes en liberté. Ces animaux sont craintifs et les téléobjectifs sont de rigueur pour essayer de les cadrer avec de plus une lumière atténuée par les nuages.

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3 octobre 2014 Mehamn – Gamvik – Slettnes fyr

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La baie de Mehamn est magnifique sous le soleil et nous partons à pied en faire le tour jusqu’au centre du village. Celui-ci comprend un hôtel moderne et quelques commerces dont une boulangerie qui affirme sur ses cornets qu’elle est la boulangerie la plus septentrionale du monde sur un continent. Son pain et ses pâtisseries sont d’ailleurs très bonnes et nous n’irons pas vérifier si il y en a une autre plus au Nord.

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Nous sommes frappés par les lames de chasse-neige alignées près du port qui montre que les jours à venir seront peut-être moins cléments que cette journée ensoleillée.

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Nous admirons en particulier, à proximité du camping, enfin des séchoirs à poissons garnis de milliers de harengs qui sèchent à l’air, soigneusement attachés par deux et posés de part et d’autre des nombreuse perches. Il y a là quelques milliers de kilos de poissons qui sèchent en dégageant une forte odeur de … poisson ! Les 2 ou 3 pêcheries installées sur la baie paraissent très actives et nous sommes contents de voir les chevalets de séchage remplis après en avoir vu des dizaines vides à travers le pays.

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Après le casse-croûte nous démarrons pour nous rendre à Gamvik, petit village situé à 20 kilomètres de Mehamn, puis au phare de Slettnes qui est le plus septentrional du continent.
La soirée nous permet d’assister à de superbes aurores boréales et de faire de belles photos de celles-ci avec, en référence terrestre, les bâtiments et le phare. Nous sommes comblés et reconnaissants d’avoir pu atteindre le cap Nord avec notre Babar et d’achever cette étape dans un endroit aussi beau et avec une météo favorable.

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4 octobre 2014 Slettnes fyr - Pellesjord
Nous quittons l’esplanade qui est derrière le phare vers 11 heures pour aller faire une ballade dans le réserve qui est à l’Ouest de celui-ci. Nous découvrons sur un panneau d’information qu’une famille a habité ces terres ingrates de tourbe et de roche jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Le cheminement passe également à proximité d’une faille dans les rochers du bord de mer où la population de Gamvik s’est cachée au moment de la retraite destructrice de l’armée allemande en automne 1944.

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Nous prenons ensuite la direction Sud en rebroussant chemin sur une centaine de kilomètres puisque une seule route dessert cette péninsule. A Ifjord, après avoir rencontré à nouveau quelques centaines de rennes sur les plateaux et près de l’isthme, nous retrouvons la route 98 par laquelle nous sommes arrivés. Nous la suivons cette fois direction Est pour nous rapprocher de Kirkenes, dernière étape importante de notre séjour en Norvège.

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5 octobre 2014 Pellesjord – Vadsö – Eglise de Nesseby
Nous suivons d’abord la côte Nord en direction de Vadsö, 6'000 habitants, centre administratif de la province du Finnmark.

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Cette côte, orientée plein Sud, est parsemée d’habitations et de fermes et certains sorbiers n’ont pas encore perdu leurs feuilles offrant des couleurs chatoyantes.

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Après une balade en ville nous poursuivons sur cette belle côte en direction de l’Est jusqu’à Ekkeroy, petit village de pêcheur construit sur une île et sur le mince isthme qui la relie à la terre. Les maisons sont alignées près de la route sur une bande de terre, qui ne dépasse pas par endroit 100 mètres de largeur, et qui sépare deux baies sablonneuse. Les bâtiments de l’ancienne pêcherie, situés sur l’île ont été préservés « dans leur jus » pour permettre de percevoir le travail et la vie
quotidienne des artisans du milieu piscicole au siècle dernier. Ce musée et son sympathique café sont malheureusement fermés.

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Nous rebroussons ensuite chemin sur une soixantaine de kilomètres jusqu’à Nessby, où nous nous installons à la tombée de la nuit sur le parking de l’église blanche isolée en bord de mer.

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6 octobre 2014 Nesseby – Kirkenes - Fjellheim
Nous nous mettons en route peu après 9 heures pour rejoindre Varangerbotn, le fond du fjord où se trouve un musée sur le peuple Sami. Ce musée bénéficie d’une scénographie moderne et présente dans une vaste salle de 600 m2 l’histoire et l’évolution des us et coutumes des habitants du fjord depuis l’ère primitive, il y a 5000 ans, jusqu’à l’époque contemporaine. Sans fioritures ou passéisme, avec des écrans tactiles qui développent l’information, les échantillons de l’évolution des Samis du Varangerfjord, nous font faire un passionnant voyage dans le temps à la rencontre de ce peuple. Des moyens modernes pour permettre de faire connaissance avec un peuple ancré dans une tradition ancestrale mais qui a su évolué et se bat pour préserver sa langue et sa culture, ce musée est exemplaire.

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Nous suivons ensuite la côte sud du Varangerfjorden en direction de Kirkenes, extrémité Est de notre voyage et port terminal de la ligne de l’express côtier Hurtigruten.

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Kirkenes, 3'500 habitants, a aussi été victime des bombardements russes et destructions de la retraite allemande. L’histoire territoriale de la région, y compris d’une bonne partie de la Finlande, a été tumultueuse. Elle a été occupée conjointement par la Norvège et la Russie jusqu’en 1926, année de la fixation définitive des frontières des 3 pays.
Renonçant à nous rendre à la frontière de la Russie, que nous chatouillerons ultérieurement, nous repartons en direction de l’Ouest et nous arrêtons pour la nuit une dizaine de kilomètres avant le poste frontière finlandais, sur une piste latérale qui va à Fjellheim.

Quelques informations importantes :
- Site donnant la météo de manière détaillée : http://www.yr.no/place/Norway/
- Site permettant de savoir si vous allez avoir la chance de voir une aurore boréale :
http://rando-lofoten.net/index.php/fr/meteo/aurores-boreales-activite-solaire

Bon à savoir :
- Andalsnes a un magasin d’accessoires de camping-car de grande dimension exceptionnel dans le Nord de la Norvège.

Si vous avez envie d’un bon restaurant :
- Hjelle Hotel 6798 Hjelledalen : www.hjelle.com
Cet hôtel, qui garde une ambiance Belle-Epoque, est exploité par la famille Hjelle depuis 1896. Excellente cuisine et accueil sympathique.

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