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ITINERAIRE EFFECTUE du 1er octobre au 26 novembre 2015
5766 km dont 2668 km de piste parcourus en Argentine
en 57 jours
(moyenne 100 km/jour)


Rosario-P.Madryn

MISE A JOUR 26.10.15

1er octobre 2015 San Nicanor (UR) – Nogoya (Argentine)
Nous arrivons au grand pont qui franchit le fleuve et marque la frontière entre Uruguay et Argentine vers 11 h 30. Les deux postes de douanes sont groupés dans un même bâtiment à l’entrée du pont. Les formalités de sortie sont rapidement exécutées puis les douaniers argentins, très agréables, procèdent à une brève visite intérieure de Babar et en particulier de son frigo. L’importation de produits d’origine animale et les fruits et légumes étant interdite, notre stock a été mis en conformité. Les formalités d’entrées pour véhicule et passagers sont rapidement réglées ; à noter que Babar reçoit une autorisation temporaire de séjour pour 8 mois et ses cornacs pour 3 mois.
Après une demi-heure nous quittons la douane pour nous acquitter du péage onéreux de la traversée du pont et parcourir les 2 kilomètres de celui-ci.
L’Argentine nous accueille dans sa province d’Entre Rios (Rio Uruguay et Rio Parana). Nous roulons sur la nationale 12 en direction de Rosario. Cette artère, fréquentée par de nombreux poids lourds, est bordée d’estancias de tailles variées et surtout de dizaines d’élevage intensifs de poulets. Les nombreux silos de stockage de grain des céréaliers sont souvent complétés par des stockages au sol dans des grandes limaces de plastique blanches. Parfois des tas de grains à l’air libre nous étonnent alors que le ciel devient menaçant. Nous devons nous habituer également aux fréquents contrôles de police argentins alors que ceux-ci sont inexistants en Uruguay.

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2 octobre 2015 Nogoya (Argentine) - Venado Tuerto
Notre itinéraire du jour nous conduit à travers une plaine qui porte les marques des fortes précipitations jusqu’à Victoria, dernière ville avant Rosario, 2ème ville d’Argentine qui compte 1'200'000 habitants. Cette capitale régionale et économique est située au bord du Rio Parana qui permet la navigation de bateaux de fort tonnage qui desservent les nombreuses installations industrielles de la région. Pour atteindre la ville depuis l’Est il faut traverser la vaste plaine semi-inondée du Parana sur 70 km. La semi-autoroute est bâtie sur des digues et des ponts à une vingtaine de mètres au-dessus de l’eau. De nombreux bras de rivières divisent les marais et pâturages à peine émergés qui accueillent quelques bovins ou chevaux qui doivent avoir des pieds palmés. Quelques constructions sommaires, érigées sur des îles où sont amarrées quelques barques, témoignent de la présence de pêcheurs ou d’éleveurs malgré l’eau envahissante à cette saison. L’arrivée à Rosario est marquée par un pont de plusieurs kilomètres dont les arches élèvent les véhicules à plus de 50 mètres au-dessus de l’eau.

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3 octobre 2015 Venado Tuerto – General Levalle
Nous poursuivons notre traversée de la Pampa humide. Nous souhaitons atteindre la localité de Général Levalle, qui est au milieu de cette Pampa, à mi-chemin entre Buenos Aires et Mendoza. Nous avions dormis une nuit dans le camping de ce bourg, qui est situé au bord d’un joli petit lac, lors de notre périple de 3 semaines en 2009 avec Guillaume.
Après le pique-nique de la mi-journée, nous quittons la route provinciale pour prendre une piste qui nous fait piquer plein sud, sur une soixantaine de kilomètres, vers General Levalle. La piste est légèrement encaissée dans un sol sablonneux, parfois bordée de chaque côté d’un rideau d’arbre, et nous permet d’apercevoir à plusieurs reprises des tatous. Ces petits animaux ressemblent à une tortue avec jambes de compétition ou à un très gros hérisson dont les piquants ont été remplacés par une carapace. Ils creusent de nombreux terriers dans le sol sablonneux qui entoure notre piste. Le fond de cette voie est souvent en terre compactée de bonne portance malgré les précipitations des jours précédents. Le sablon issu de l’érosion du vent, souvent intense qui balaie la Pampa, crée parfois de petites « gonfles » de sable que l’on franchit facilement. Nous croisons 6 véhicules sur les 60 kilomètres et sommes très content de faire ce parcours par temps sec, le fond parfois bombé devenant certainement glissant en cas de pluie.

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4 octobre 2015 General Levalle
Le petit lac au bord duquel nous dormons est d’une largeur de 200 mètres pour une longueur de 600 à 700 mètres. Ses rives sont boisées de nombreux pins et eucalyptus et de nombreux foyers pour la parilla (grillade) sont construits, sans doute plus d’une centaine.
Les curieux qui font le tour de lac, principalement en voiture, sont nombreux à passer plusieurs fois devant Babar pour l’admirer ou le photographier. Le temps fortement venté de l’après-midi ne nous permet pas de rester à l’extérieur et freine donc les contacts.

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5 octobre 2015 General Levalle – General Picot
Nous commençons notre journée par une visite du centre-ville de General Levalle.
Nous avons appris que la localité compte 5000 à 6000 habitants et que son lac attire parfois, pendant l’été argentin, 2000 personnes par jour, indigènes ou touristes, qui viennent s’y baigner, faire des grillades et des jeux en famille et pour certains y camper. Pour le calme mieux vaut donc venir hors saison.
Le centre-ville est organisé autour d’une place qui s’inscrit en losange dans le plan de ville traditionnellement orthogonal. Les bâtiments sont ici aussi assez disparates, mélangeant des constructions plus que centenaires avec d’autre du milieu du 20ème siècle ou carrément plus récentes. Une dizaine de commerces présentant des meubles, des articles d’aménagement intérieur, de la mercerie, etc. témoignent du rôle de centre de la bourgade.

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Nous quittons la ville et le grand moulin qui la borde au Sud pour plonger dans cette direction, par une excellente et peu fréquentée route, sur une cinquantaine de kilomètres.

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6 octobre 2015 General Picot – Colonia Mitre
Nous repartons de Général Picot en direction du sud-ouest par une bonne route goudronnée qui nous amène sur la nationale nord-sud 35 que nous suivons jusqu’à Winifreda.

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Depuis cet important carrefour, nous prenons la nationale 10, direction plein ouest vers la Pampa Seca. Celle-ci porte bien son nom puisque qu’au début de l’après-midi le ciel s’éclairci et la route est sèche. Sur 200 kilomètres nous allons voir et vivre la transition de la Pampa humide vers sa sœur sèche. Les grands arbres et les verts pâturages disparaissent peu à peu après que les grandes cultures aient cessés une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest de Winnifreda. A un ou deux kilomètres côté Sud de la route, une chaîne de collines recouvertes d’arbustes, ressemblant aux maquis du sud de la France est apparue. Si ces mouvements de terrains nous enchantent après des centaines de kilomètres de plaines, nous devons bientôt constater que ces arbustes épineux se multiplient dans les pâturages et que ceux-ci deviennent plus séchards.

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Après une centaine de kilomètres, au-delà de la ville de Victorica, ces épineux couvrent la majorité des surfaces et le sol, entre eux, devient de plus en plus sablonneux et desséché. Les portails d’entrées soignés des estancias de la pampa humide, qui s’ouvrent sur de belles allées de grands pins ou eucalyptus, sont remplacés par des vantaux de bois d’un âge certain qui donnent accès à des chemins sinueux et de plus en plus rarement arborisés.
Nous stoppons en fin d’après-midi, dans un décor qui n’est pas sans rappeler les savanes arbustives africaines, sables et petits buissons à l’infini constituent les pâturages de bovins qui paraissent pourtant correctement nourris.


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Les points d’eau avec pompe à éolienne, qui sont apparu dans la deuxième partie de notre trajet vers l’Ouest, sont vitaux pour ces animaux issus d’un élevage très extensif. Comme en Namibie, les enclos des estancias cernent les routes à 20 ou 30 mètres en retrait de celles-ci et il n’est pas toujours facile de trouver un lieu de bivouac en retrait de la route nationale. Après une première tentative révélant l’instabilité de la piste conduisant à la Colonia La Pastor, c’est 20 kilomètres plus loin, au début de la piste conduisant à la Colonia Eugenio Mitre

7 octobre 2015 Colonia Mitre – Limay Mahuida
Après le petit déjeuner nous sommes en pensées avec la communauté villageoise et la famille de notre ami Alain, un jeune du village décédé à l’âge de 37 ans de l’implacable maladie de Charcot. Nous partageons à distance le moment de la cérémonie en écoutant Beatocello interpréter des concertos de Bach.
Vers 9h30, nous nous élançons pour 60 kilomètres de goudron vers Santa Isabel puis le début de la route nationale (piste) 143 que nous souhaitons prendre pour suivre la zone humide du Rio Salado, en direction du Sud.

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Le descriptif cartographique de « zone humide » est autant inadapté que celui de « route nationale » puisque nous découvrons très rapidement une mauvaise piste, marquée par des passages défoncés lors des dernières pluies.
Quelques courts passages boueux alternent avec des passages sableux, plus longs, que Babar apprécie tant, que nous croyons être sur un tapis volant. Ces moments nous reposent des secousses dûes aux creux et bosses d’une piste défoncée. Notre vitesse horaire est de l’ordre 25 à 30 km/h et il faut être patient dans un paysage desséché de sable et d’arbustes chatouillés par de rares bovins.

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Après une cinquantaine de kilomètres de piste, aux environs de 13 heures, un bourbier incontournable d’une trentaine de mètres de long nous barre la piste, qui est encaissée, sur toute sa largeur. Les bords pentus et recouverts de buissons épineux ne permettent pas d’échappatoires. L’eau recouvre le cœur du passage et nous empêche de voir les sillons des véhicules précédents, dont certains ont utilisé beaucoup de branchages pour se tirer d’affaire. Nous stoppons Babar sur le bord de la piste, pour effectuer une reconnaissance bottée, et utilisons un piquet de tente pour sonder la consistance du fond vaseux situé entre 20 et 40 cm sous l’eau. La trajectoire doit s’apprécier en termes de longueur, de portance et de relief du fond… pas évident avec 13,5 tonnes à faire traverser alors que nous n’avons croisé que des pickups 4x4. C’est l’heure du casse-croûte et une pause réflexion est bienvenue.

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Passer en force ? Mettre les chaînes avant ou risquer de les mettre dans la boue ? passer en douceur au risque de plus s’enfoncer ? bref ça gamberge pendant le pique-nique alors qu’un pickup passe tout en douceur, mais c’est 500 kg par roue alors que nous avons 4,5 tonnes sur les roues arrières. Estomacs satisfaits, nous remettons le café à plus tard de l’autre côté du bourbier et je mets mes shorts au cas où… Je lance Babar en 4ème avec blocage du différentiel arrière et le pachyderme franchit bravement l’obstacle dévié légèrement sur la gauche par le trou le plus profond. La camerawomen remonte à bord et nous poursuivons sur cette piste cahotante au-delà des souhaits mais sans nouveau sérieux obstacles.

MISE A JOUR 09.11.15

8 octobre 2015 Limay Mahuida – Lihuel Calel
C’est d’abord une petite réparation qui nous occupe, la copilote ayant remarqué que des rongeurs se sont attaqués aux fils de la jauge du réservoir gauche qui ont été privés de leur gaine de protection. Je doute que ce soit aux cours de nos étapes que des rongeurs aient commis ces dégâts, même si nous ne remettons pas la main sur notre petit émetteur ultrason qui doit être quelque part dans le ventre de Babar. C’est certainement plutôt sur le bateau où le véhicule a été stationné immobile pendant plus d’un mois dans un environnement favorable aux rongeurs. Une nouvelle gaine de protection est posée, les fils mordus ne présentant pas de dysfonctionnement. Nous partons sur la piste 107 en direction du Sud et en vue de longer la Sierra Carapacha Grande.
Sur cette piste nous croisons d’abord un véhicule militaire, puis deux, trois et finalement de nombreux camions et jeep dont certains sont blancs et portent les sigles de l’ONU. Il y a visiblement un camp militaire au bord de cette piste qui est marquée par le passage de nombreux véhicules, mais s’est bien ressuyée depuis les dernières précipitations. Les bords extérieurs à la piste offrent des couloirs sablés qui sont pour nous de bonnes alternatives aux aspérités prononcées de la chaussée.

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Nous découvrons bientôt un de ces véhicules sur le bord de la piste, c’est un M113, un char de transport de troupe tels ceux que nous avons eu en Suisse depuis une quarantaine d’années. Un M113 c’est en quelque sorte un Babar militaire puisque les poids sont identiques ; environ 13 tonnes (oui j’ai autrefois voté des crédits d’achats d’armements !). Les semelles du char léger sont cependant plus grandes que celles de notre pachyderme et lui donnent une meilleure portance en terrain mou.
Au-delà du carrefour menant au camp, notre piste devient nettement moins marquée et les utilisateurs ne sont plus que les exploitants des estancias bordières. La piste est par contre en bien meilleur état et nous permet de rouler à bonne vitesse sous réserve des portails canadiens fortement éprouvés qui nous poussent une ou deux fois à emprunter les portails latéraux plutôt que de planter nos 13 tonnes au fond des fosses. Nous apercevons bientôt le massif de la Sierra de Lihuel Calel ainsi que deux grandes lagunes.

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9 octobre 2015 Lihuel Calel
La Sierra de Lihuel Calel est constituée de massifs arrondis de granit rose qui s’élève jusqu’à environ 300 mètres au-dessus de la Pampa Seca. Son nom signifie, en langage du peuple indigène Tehuelche, population primitive de la région, « montagne de la vie ». Cette Sierra bénéficie d’un microclimat particulier et la structure de ses montagnes retient l’eau des 400 mm de précipitations annuelles qui arrosent faiblement cette pampa sèche. Des sources naissent au fond de ses petits vallons et engendrent des coulées de verdure qui contrastent avec l’aridité de la région.

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Les Tehuelches, peuple de chasseurs cueilleurs et éleveurs de guanacos, suivaient des rythmes saisonniers. Ils migraient chaque automne des contreforts des Andes en direction de la Pampa humide du sud de Buenos Aires. La Sierra de Lihuel Calel constituait une étape médiane précieuse qui permettait de se ravitailler et de se reposer pendant ces mille kilomètres de transhumance. Des peintures rupestres attestent de l’occupation du site, par des peuples primitifs, il y a plus de 2000 ans.
Dotée aujourd’hui d’un parc national de 32 km2, la Sierra, grâce à son climat particulier, abrite plus de 350 sortes de plantes et une grande variété d’espèces d’oiseaux.

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10 octobre 2015 Lihuel Calel – General Conesa
Nous quittons le parc de Lihuel Cahel peu après 9 heures par la route nationale 152, qui a des affaissements de passage des roues de camion, sur une vingtaine de kilomètres, capables de piéger les meilleurs motards.

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Nous plongeons vers le Sud en direction de la vallée du Rio Colorado qui marque l’entrée dans la province de son voisin le fleuve Rio Negro, situé une cinquantaine de kilomètres plus au sud. Le contrôle sanitaire, qui hante comme d’habitude la cuisinière est rapidement accompli par une visite du frigo, qui voit à notre grande surprise l’acceptation d’une carotte, et par une désinfection par aspersion des passages de roues.

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Changement de province, changement de l’état de la route, et c’est par une excellente chaussée que nous poursuivons vers la vallée du Rio Negro. Les deux fleuves mentionnés ci-dessus constituent des coulées vertes qui traversent la vaste zone aride séparant la Cordillière, où ils prennent leur source, de l’Atlantique Sud. Ils sont chacun l’épine dorsale d’un vaste système de canaux qui irriguent la vallée sur quelques kilomètres, de part et d’autre de leur lit. Ces zones donnent naissance à de vastes cultures maraîchères et fruitières et à des estancias prospères.

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11 octobre 2015 General Conesa – Balenario El Condor
Au programme : visite de Viedma et de sa voisine Carmen de Patagones que l’on atteint par un bateau navette qui traverse le fleuve pour relier les centre-villes. Les deux villes sont dans une province différente, respectivement Rio Negro et La Pampa, ce qui implique une barrière sanitaire si nous repassons avec Babar. Le programme n’est pas respecté puisque lorsque nous arrivons à Viedma nous tombons sur un accès au quai fermé, puis deux puis trois… il y a un marathon populaire qui se courre sur les quais et la circulation sur ceux-ci et au centre est bloquée. De même le bateau navette vers Carmen ne fonctionne pas.

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Nous décidons de repartir en direction de la mer et nous arrêtons dans une station-service pour faire les pleins d’eau et de diesel. Avant de faire le plein de gasoil nous demandons au pompiste fort sympathique si nous pouvons prendre de l’eau et il nous indique le robinet. Après un plein de 280 litres, nous nous approchons du robinet d’eau lorsque le chef pompiste survient pour nous dire que notre véhicule prend trop de place et que nous ne pouvons pas faire le plein d’eau ! Je lui rappelle que nous avons demandé et reçu une réponse positive avant de faire le plein pour 4'000 pesos (env. 400.- CHF) et que nous ne partirons pas sans eau. J’installe mes tuyaux et les raccorde au robinet et je constate qu’il n’y a plus d’eau. Le chef pompiste a coupé l’eau à l’intérieur du bâtiment et quelques observateurs hilares me regardent. Sans me démonter je ferme toutes les portes de Babar après avoir rangé les tuyaux et je pars boire un coca au snack de la station où Sylviane est déjà installée. Après une dizaine de minutes je retourne voir et l’eau est revenue. Nous effectuons un plein partiel d’une centaine de litres d’eau puis quittons la station et la ville en suivant le Rio Negro jusqu’à la mer. Après avoir dépassé le phare de Balenario El Condor, alors que le soleil se couche, nous découvrons une belle plateforme au-dessus de falaise d’une quarantaine de mètres de hauteur. Cette falaise est habitée par une importante colonie de perroquet dont nous avions entendu parler sans qu’elle déclenche notre enthousiasme. Quelques minutes après notre installation dans le crépuscule, celui-ci se déclenche et nous nous réjouissons du lendemain pour examiner les bruyants et turbulents volatiles.

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12 octobre 2015 Balenario El Condor – La Ensenada
Pour la première fois, nous avons dormis avec Babar au dixième étage ! En effet les falaises au-dessus desquelles nous avons dormis, que nous observons par le haut puis par le bas, abritent des milliers de perroquets qui nichent sur 8 à 9 étages au-dessous de notre plateforme. Cette colonie de perroquets qui s’étend sur 3 à 4 kilomètres est la plus importante du monde et elle compte plus de 30'000 nids. Cette espèce, le loro barranquero, d’une envergure de 42 cm, se pare d’une robe à dominante vert-olive, avec un poitrail rouge irisé de jaune. Ses ailes présentent elles des rémiges d’un bleu turquoise qui entourent un dos dégradé du gris au vert olive. Ces perroquets nichent dans des sortes de terriers qu’ils creusent dans les couches plus tendres d’une falaise sédimentaire à la structure de millefeuille. Le balais des milliers d’oiseaux, qui vont et viennent en jacassant, est étourdissant et malgré cette concurrente effarante nos appareils photos font eux aussi » sortir leur petit oiseau » à de multiples reprises.

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Ce n’est finalement que vers 11 h 30 que nous quittons endroit, saoulés des reflets multicolores de nos voisins d’une nuit et de leur jacasseries perpétuelles. La piste côtière, dénommée Rutas de los Acantilados, suit le sommet des falaises desquelles elle est parfois séparée par une dune. Le plateau sur lequel nous roulons est une savane buissonneuse et sablonneuse exploitée comme pâturage très extensif par de rares estancias de la région. Notre itinéraire s’abaisse, après quelques dizaines de kilomètres, au sommet d’une côte graveleuse baignée par des eaux cristallines où des pêcheurs trempent leur ligne. Vers 15 heures nous stoppons sur les petites dunes qui bordent la côte à une centaine de mètre d’un véhicule qui fait passer Babar pour un nain.

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13 octobre 2015 La Ensenada – Las Grutas
Quelques kilomètres après notre bivouac nous traversons le petit pueblo de La Ensanada, et notre piste reprend un tracé plus élevé et désertique au-dessus de la mer. Après Bahia Creek, qui a un air de village du Far West perdu dans le sable à une cinquantaine de mètres au-dessus de l’eau, les dunes traversent volontiers la piste sans regarder aux inconvénients qu’elles produisent pour la faible circulation. Pour Babar, coursier des sables, ce n’est pas un souci et nous apprécions la souplesse du sable après les kilomètres de vibrations de la tôle ondulée.

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Nous poursuivons notre piste et rejoignons la route nationale 3 qui nous conduit rapidement à San Antonio Oeste, ville industrielle et port de la région. Nous nous arrêtons dans la périphérie dans une station Shell,( c’est là que nous avons généralement le meilleur accueil et le meilleur wifi) pour faire les pleins. Pour l’eau le pompiste nous montre un robinet près d’un arbre à 30 mètres des colonnes. Je vais contrôler et constate que le robinet coule au goutte à goutte et donc qu’il y a réellement de l’eau. Plein de diesel fait, nous déplaçons Babar à proximité du robinet et sortons nos tuyaux. L’ouverture du robinet, situé à une quarantaine de centimètre du sol, offre un débit d’environ 3 litres minutes. Lorsque je branche mon tuyau et l’élève à environ 1,80 m, hauteur des bouchons de réservoirs, plus rien ne coule car la pression est insuffisante. Le pompiste me confirme que c’est la pression de distribution du réseau de la ville à cet endroit et une visite aux sanitaires me le confirme. Merci à Guy, un ami camiocampeur, qui nous avait signalé ce problème et incité à prendre une petit pompe électrique. Nous sortons donc un récipient souple de 20 litres, que nous plaçons sous le robinet, et attendons qu’il soit plein pour brancher notre pompe. L’opération est répétée cinq ou six fois et nous pouvons compléter nos pleins avec 200 litres d’eau. Durée de l’opération 2 heures, mais de l’eau pour une dizaine de jours, il vaut la peine d’être équipé et patient.

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Nous parcourrons ensuite une vingtaine de kilomètres jusqu’à la station balnéaire de Las Grutas, où nous nous installons à la fin du boulevard de bord de mer, dans un quartier de maisons de vacances. La marée basse laisse apparaître une belle côte de roche tendre ciselée par la mer sur plus de 200 mètres de largeur, ailleurs une plage de sable.

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14 - 17 octobre 2015 Las Grutas – Puerto Madryn
Nous atteignons Puerto Madryn, ville touristique et industrielle de 80'000 habitants, qui fut fondée par les immigrants gallois en 1886. La ville, très étendue, est organisée selon un plan orthogonal. Nous stoppons au magasin Carrefour, en périphérie, pour refaire notre approvisionnement, puis gagnons le centre-ville et suivons les quais jusqu’à leur extrémité Sud où se trouve le camping de l’Automobile Club d’Argentine (ACA).

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La journée du 15 est consacrée à la lessive pour Sylviane et au journal de bord pour Serge. Le gérant a en effet mis sa machine à laver privée à disposition et trois cuites sont réalisées. Nous remettons en service notre cabine de séchage dans la Doka avec l’appui bienveillant de notre petite chaudière à mazout Eberspächer.

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Cette journée est également l’occasion de rencontrer un jeune couple de belge, Aurélie et Nigel, qui voyagent avec leurs trois enfants, Olivia, Charly et James qui ont entre 18 mois et 6 ans. Ce couple sympathique et courageux a un Landrover 110 avec une double tente de toit et la famille vit donc essentiellement dehors. Chapeau, par la météo peu clémente qui nous accompagne, les enfants ont l’air d’apprécier cette vie de nomade de plein air. Aurélie et Nigel n’ont pas de lassitude à sortir et rentrer chaque jour les nombreuses caisses de matériels et vêtements de leur beau Land blanc, décoré de dessins d’enfants.

La journée du 16 est celle de la descente en ville avec un bus TP pris à 500 mètres du camping. Le centre-ville se trouve à environ 3 kilomètres. La ville, qui borde une grande baie de 40 km sur 30 km, appelée Golfo Nuevo a, comme nombre de ses consœurs argentines, un urbanisme disparate.
Après une ballade en ville et sur les quais et l’achat de livres sur les mammifères marins et sur les oiseaux nous mangeons au restaurant pour fêter les 365 nuits passées dans Babar. Eh oui nous avons vécu jusqu’à aujourd’hui l’équivalent d’une année complète dans notre hôtel roulant, et toujours avec autant de plaisir.

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La journée du 17 est consacrée au petit service contrôle régulier de Babar : contrôle des niveaux, du serrage des roues, des agrégats. etc. graissage des cardans et des serrures, etc. . Sylviane se consacre au site Internet et réussi à faire passer une mise à jour à 6 heures du matin le 18 pendant une heure de faible utilisation du réseau.

Itinéraire de Puerto Madryn - piste du Golfo Nuevo et tour de la péninsule Valdes

Puerto Madryn - Péninsule Valdès


18 octobre 2015 Puerto Madryn – Playa La Canteras
Nous quittons la cité direction péninsule de Valdes par une piste qui suit les côtes du Golfo Nuevo. Cette sortie traverse d’abord la grande zone industrielle qui abrite l’usine d’aluminium du groupe Aluar. Des travaux nous font suivre des détournements et nous retrouvons finalement notre piste une dizaine de kilomètres après la sortie de la ville.

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Nous atteignons Playa Canteras, le meilleur endroit pour observer les baleines selon un garde faune local.

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Là, nous débarquons dans un village francophone, puisqu’à l’extrémité Ouest de la plage nous nous retrouvons pas moins de 8 véhicules, et donc familles françaises et belges et suisse réunies, comptant pas moins de 15 enfants entre 18 mois et 14 ans, dont 3 paires de jumeaux ! Nous retrouvons Aurélie, Nigel et leurs 3 enfants, Daniel et Marion avec un Toy Azalay, ….…et Céline avec leur 3 filles, qui sont sur le chemin du retour après 18 mois en AS, Philippe et Sophie avec leur 2 enfants, Michel et Michèle retraités savoyards avec leur Land double cabine avec cellule, Emmanuel, rencontré à Montevideo, avec son épouse et leur bus Mercedes à toit surélevé, un autre couple, qui part demain, avec un camping-car Challenger et enfin David et Typhaine avec leurs 3 enfants qui nous rejoignent après beaucoup de soucis avec leur camping-car (pont arrière faussé) et de nombreuses escales atelier en Argentine. Nous avions fait leur connaissance à la récupération des véhicules à Montevideo. La joie de partager expériences et tuyaux réunis les adultes dans un apéro, que je reconnais avoir provoqué, qui dure de 18 heures à minuit. Les mamans prennent des parenthèses pour nourrir les enfants.

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19-20 octobre 2015 Playa Las Canteras
Au cours de nos nombreux voyages nous avons eu l’occasion d’observer des baleines à plusieurs reprises. Nous avons vu de nombreux dos de cétacés et des queues plus souvent encore, mais des têtes quasi jamais, pas plus que des baleineaux accompagnant leur mère ou des ados sautant comme des cabris au-dessus de la mer.
La plage de Las Canteras est le paradis pour l’observation des baleines Franco-Australe qui fréquentent, dans le cadre de leur descente printanière en direction de l’Antarctique que, les deux grands golfes, abrités et aux eaux plus chaudes, qui bordent l’isthme conduisant à la péninsule de Valdez. Ces impressionnants mammifères marins ne sont pas impressionnés par l’homme et s’approchent à moins de 50 mètres, parfois 30 mètres de la plage de gravier.

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La baleine Franco-Australe vit dans une bande située entre 15° (Rio et Madagascar) et 55° de latitude Sud, entourant l’Antarctique que, autour duquel elle se nourrit, pendant l’été austral, dans la ceinture dense de micro-organismes marins qui entourent ce continent. A l’âge adulte elle atteint une taille de 14 à 16 mètres de long, pour un poids total entre 40 et 45 tonnes. Les petits pèsent à la naissance entre 1,5 et 3 tonnes et mesurent entre 4 et 5 mètres de longueur. Ces baleines se caractérisent par des callosités au-dessus de la mâchoire supérieure et des yeux et aux angles et à la pointe de la mâchoire inférieure. Ces rugosités sont très rapidement colonisées par des crustacés qui leur donnent une couleur dans les tons beiges et attirent les goélands chaque fois que les cétacés sortent pour respirer. C’est la disposition et la forme de ces callosités qui permet aux scientifiques chargés d’observer les baleines de les identifier individuellement. La durée de vie de ces mammifères est estimée entre 60 et 80 ans et leur maturité sexuelle atteinte entre 10 et 15 ans. La durée de gestation et d’environ une année avec naissance, dans les eaux tempérées, d’un petit en moyenne tous les 3 ans. Les baleineaux sont allaités pendant une période de 6 mois à une année et se libère progressivement du contact de la mère à partir du 3ème mois.
Pouvoir observer régulièrement, pendant les trois jours passés sur place, de tels mastodontes évoluant avec grâce à moins de 50 mètres de nous est un privilège exceptionnel. Active principalement de l’aube jusque vers 11 heures, puis du milieu d’après-midi jusqu’au soir, les baleines et leurs petits nous ont offert un spectacle saisissant, allant jusqu’à être 4, avec petit, dans un rayon de 100 mètres pour se montrer la plus séduisante. Sous le clair de lune, au soleil levant, sur le dos en battant des nageoires, en tapant de la queue et même en ronde prénuptiale, nous avons quasiment été harcelés par les baleines… mais quels moments exceptionnels.

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MISE A JOUR 14.11.15

21 octobre 2015 Las Canteras – Cerro Prismatico

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Comme hier, c’est le souffle des baleines, tout près de la plage, qui nous réveille. Le ciel est uniformément gris et la mer, dont la couleur est avant tout le reflet du ciel, est grise aussi. On peine à distinguer les deux éléments à l’horizon, c’est dans cette ambiance ton sur ton que les cétacés viennent à nouveau fleureter avec la plage, laissant parfois apparaître toute la longueur de leur corps.

Nous quittons néanmoins ce paradis des baleines et de leurs admirateurs humains vers 9 h 30 en direction de la péninsule de Valdez.
Nous poursuivons jusqu’à un magnifique belvédère qui domine la côte d’une centaine de mètres.
La marée est basse et laisse apparaître, au bas de la moraine sédimentaire feuilletée, une côte de roche tendre dans laquelle l’eau a sculpté de nombreux chenaux perpendiculaire à la mer. La transparence de celle-ci contrastant avec les tons brun et vert des micros algues donne un tableau magnifique malgré l’absence de soleil.
Jamais lassé d’admirer cette côte, dont l’aspect change profondément selon le niveau de la mer, je passe une partie de l’après-midi à écrire le journal et… nous nous reposons des baleines.

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22 octobre 2015 Cerro Prismatico – Punta Pardelas (Pen. Valdez)
Nous démarrons peu après 10 heures sous un ciel peu engageant pour entrer dans la Péninsule de Valdez, temple de la faune patagone. L’entrée de la réserve, qui couvre l’entier de la péninsule, est marquée par un contrôle d’accès qui perçoit une finance d’entrée de 260 pesos par personne (moitié prix pour les argentins et un quart pour les gens de la province).

A une vingtaine de kilomètres après ce point de contrôle se trouve le centre d’information de la réserve qui mérite un arrêt. De nombreuses données et photos illustrent la faune, la flore et l’histoire du peuplement humain de la péninsule, qui comme le reste de la côte, est issu d’un soulèvement de fond marin il y a une dizaine de millions d’années. Un squelette d’une jeune baleine de deux ans est également exposé et donne, par sa taille d’adolescent d’une dizaine de mètres de longueur, une notion de la taille des baleines Franco-Australes. Autre point d’intérêt, la vitrine qui présente le squelette de la tête d’un orque, surnommé en anglais baleine tueuse, permet de se rendre compte rapidement que ce cétacé n’est pas de la famille des baleines. En effet, contrairement à celles-ci qui n’ont pas de dent, mais des fanons pour filtrer les micros organismes présent dans l’eau, les orques ont une solide dentition et leur mâchoire fait penser à celle d’un loup géant. Ces redoutables carnassiers marins sont de la famille des Delphinae, comme le gentil dauphin Flipper et ses différents cousins…

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Nous reprenons la route en direction de Punta Pardelas, une péninsule située à une vingtaine de kilomètres où nous savons que de nombreux voyageurs ont bivouaqués sans être délogés par les gardes-faune. Le fort vent ambiant amène du sable sur la piste, ce qui est un délice pour Babar. Nous nous installons à un endroit dominant la mer, appelé Mirador des baleines, et admirons les tables plates de roche crayeuses battues par les vagues. La côte elle-même est érodée par l’action de la mer, qui ronge les couches sablonneuses et voit peu à peu s’effondrer des couches plus dures, qui ont à cet endroit entre 30 et 50 centimètres d’épaisseur.

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Une mesure de vent avec mon anémomètre donne des vitesses moyennes entre 55 et 65 km/h, avec des pointes au-dessus de 75 km/h.

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23 octobre 2015 Punta Pardelas (Valdez) – Las Canteras
Nous décidons de profiter du temps sec pour effectuer le tour de la péninsule de Valdez et nous élançons, après une nuit confortable malgré le vent, vers la pointe Nord. Au-delà de la petite piste d’une vingtaine de kilomètres menant à Punta Pardelas, les pistes qui parcourent le périmètre de la péninsule sont larges et parfaitement entretenues. Elles permettent de rouler facilement entre 60 et 70 km/h, ce dont nous ne nous privons pas au vu de la monotone savane buissonneuse qui constitue le centre de ce territoire.

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A Punta Norte, nous arrivons à marée basse sur le site des éléphants de mer. Les aménagements réalisés canalisent les visiteurs à 50 mètres au minimum des insouciants pachydermes marins qui bronzent sur la grève.

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Nous repartons pour longer la côte Est de la péninsule par une piste aussi bonne et rapide que la précédente.
Nous nous arrêtons pour le casse-croûte le long de la caleta Valdez, un golfe parallèle à la mer, sur plus de 25 kilomètres et séparé de celle-ci par une longue et étroite terre sablonneuse qui offre de belles plages aux phoques. Près de l’embouchure de la caleta il y a un point d’observation qui est situé à quelques centaines de mètres de celle-ci. Un peu plus loin un emplacement permet d’approcher une petite colonie de manchot de Magellan à quelques mètres, les visiteurs n’ont pas l’air de déranger les palmipèdes.

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24-26 octobre 2015 Playa Las Canteras
Nous sommes revenus hier soir, au crépuscule, au paradis des baleines et avons retrouvé l’emplacement occupé précédemment.

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Nous passons à nouveau trois jours sur ce must des admirateurs de baleines, avec des intermèdes déchargement, sauvegarde et tri des photos ainsi qu’écriture du journal. Ayant promis de restreindre le nombre de photos des cétacés après les 500 de notre premier séjour ici je constate, certains diront en bon politicien, l’impossibilité de tenir mes promesses.
Le 26 nous sommes réveillés à 6 heures du matin, avant le lever du soleil, par le souffle des baleines, une aubaine qui permet de réaliser des prises de vues extraordinaires avec le soleil levant et ses chauds reflets. Elles sont à nouveau toutes proches de la grève et nous font des démonstrations avec leurs baleineaux… c’est l’extase photographique et je refais plus de 500 photos.

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Dire que la baleine franche Australe a été menacée d’extinction ! En effet avant la chasse industrielle a débuté en 1903 avec l’installation, sur l’île de Géorgie du Sud, de la base baleinière de Gridviken. Ce village industriel austral permettait l’exploitation de plusieurs centaines, parfois plus de 1'000 baleines annuellement. Avant cette surexploitation la population mondiale du cétacé est évaluée à environ 100'000 individus. Aujourd’hui, après la mise en place des premières mesures de protection dans les années 30, puis d’un engagement plus intensif de l’Argentine dès les années 70, la population est estimée à 7'000 individus, en légère croissance dans la région Amérique du Sud au cours des 20 dernières années. Plus de 700 baleines sont observées et identifiées annuellement autour de la péninsule de Valdez.

27 -29 octobre 2015 Playa Las Canteras – Puerto Madryn
Le 28 en milieu de matinée Emmanuelle, Marion et Amélie, arrivent avec Nicolas et leur tortue Lulu. C’est avec grande joie que nous retrouvons ces amis Vaulis qui sont partis, 2 mois avant nous, pour un périple de 18 mois en Amérique du Sud. Ils ont traîné avec plaisir près de la Cordillière et arrivent sur Valdez un peu plus tard que prévu. Le pick-up Mazda a un petit souci de biellette de direction qui devrait pouvoir être réparé ici.
Nous installons une grande table pour partager le pique-nique et partageons itinéraires et expériences de voyage tout au long de la journée.


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Itinéraire de Puerto Madryn - Punta Ninfas - Trelew - Gaiman - Dolavon - Cabo Roso - Camarones

Puerto Madryn - Camarones


30 octobre 2015 Puerto Madryn - Punta Ninfas
Total: 5’004 Km parcourus depuis notre départ de Montevideo.
Nous passons encore une partie de la matinée avec nos amis, puis Nicolas nous quitte pour son rendez-vous au garage. Nous nous séparons également d’Emmanuelle, de Marion et d’Amélie, en nous donnant rendez-vous à Ushuaïa en fin d’année.
Nous arrivons au phare de Punta Ninfas en début d’après-midi, le phare, de 7 à 8 mètres de hauteur, est en polyester et est haubané de manière à ne pas être emporté par le vent. Il est situé au sommet de falaise de roche friable, qui s’élèvent de près de 150 mètres de hauteur au-dessus de la grève de gravier. Des éléphants de mer, qui paraissent tout petit à cette distance, se prélassent sur celle-ci qui est bordée par des nappes en dentelles de roche érodées par la mer. Le bleu de l’océan est magnifique, mais il faut faire attention de ne pas s’approcher du bord fragile de la falaise.

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Nous quittons le phare, en direction du Sud-Ouest, par une petite piste qui devrait nous rapprocher de la grève. Après 2 kilomètres nous stoppons sur un plateau qui n’est plus qu’à une centaine de mètres au-dessus de la mer et qui offre un couloir de descente, creusé par l’écoulement de l’eau.

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31 octobre 2015 Punta Ninfas - Gaïman
Environ 80 km de piste nous séparent de Rawson et de Playa Union, à l’embouchure de la rivière Chubut dans la mer. L’environnement dans lequel nous roulons est semblable à celui de la veille, sauf les deux ou trois derniers kilomètres avant Rawson, capitale administrative de la province du Chubut, qui nous impose de traverser une véritable décharge, dispersée à ciel ouvert, de part et d’autre de la piste. Peu encourageant pour aborder une ville dont la traversée nous confirme l’aspect un peu sordide. Nous roulons vers Playa Union qui est la station balnéaire en front de mer située à une douzaine de kilomètres de Rawson.

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Le bas de la vallée du Rio Chubut, importante rivière qui traverse la Patagonie depuis la Cordillère en direction de l’Atlantique, fut le lieu de l’immigration galloise. Les premiers immigrants, chassés par la famine et le répression de l’armée anglaise, arrivèrent aux nombre de 200 à l’embouchure du Rio Chubut en 1865. Ils s’établirent, comme de véritables pionniers, dans les premiers kilomètres de la vallée, et commencèrent à cultiver ces terres arides. Les conditions géologiques et climatiques étaient fondamentalement différentes de celle de leur contrée d’origine et c’est grâce à l’aide des Tehuelches, avec lesquels ils entretenaient de bons rapports, qu’ils réussirent à irriguer et cultiver les sols difficiles de la vallée.
L’immigration galloise se développa jusqu’au début du 20ème siècle et l’on estime qu’un quart environ de la population du Chubut a des origines galloises. Après Rawson les Gallois, toujours en bon intelligence avec les populations indigènes, ont fondé Gaïman et Dolavon, deux localités de quelques milliers d’habitants qui ont conservés de nombreux bâtiments, en briques, de cette époque.

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MISE A JOUR 18.11.15

1er novembre 2015 Gaïman – Cabo Raso
Ce week-end a lieu le grand prix de Fiat 850 cc, (légèrement transformées…) qui prennent des allures de bêtes de course, ainsi que celui de la catégorie S.T.L., sorte de grand Buggy de différentes marques. Nous acquittons nos droits d’entrée et plongeons un peu plus d’une heure dans cette ambiance sympathique où les gaz d’échappement sont en concurrence avec les grills des équipes de course et des spectateurs qui préparent l’asado dominical.

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La Patagonie tire son nom de la langue espagnole ancienne et signifie littéralement : « terre des pieds géants ». Les explorateurs espagnols, plutôt de petite taille, ont en effet été impressionnés à leur débarquement par les empreintes de pas des Tehuelches, dont de nombreux individus avaient une taille supérieure à 1,80 mètre. Mais la Patagonie a été occupée quelques millions d’années auparavant par d’autres créatures : les dinosaures. La région, compte tenu de son passé géologique tourmenté, est une mine de fossile de plantes, d’organisme marins, et d’animaux préhistoriques. Trelew, ville de près de 100'000 habitants, et capitale économique de la région compte un magnifique musée de paléontologie que nous allons visiter avec plaisir.

Le musée de Trelew expose en particulier la plus récente découverte d’importance : le plus grand dinosaure du monde connu à ce jour. Il n’a pas encore été baptisé mais est de la famille des Sauropodes Titanosaures. Cet herbivore quadrupède avait une longueur estimée à 42 mètres et un poids estimé à 72 tonnes et vivait, pendant le Crétacé, il y a environ 100 millions d’années. Son fémur mesure plus de 2 mètres de hauteur ! Les squelettes de nombreux autres dinosaures son reconstitués, donnant un bon aperçu de la taille des géants qui ont précédé l’homme de quelques dizaines de millions d’années.

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En milieu d’après-midi nous quittons Trelew par une piste, roulante bien qu’un peu tôlée, en direction du sud.

2 novembre 2015 Cabo Raso - Camarones
Nous atteignons Cabo Raso, un ancien petit village aux maisons de pierre qu’une famille essaie de faire revivre en pratiquant l’accueil touristique. Hors saison cet accueil est froid et ce ne sont que trois chiens peu avenant qui viennent à notre rencontre, nous passons donc notre chemin et prenons la petite piste qui mène jusqu’au cap.

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Celui-ci est le dernier repos de l’épave d’un chalutier de Mar del Plata qui s’est brisé en deux un jour de tempête. La distance des morceaux de l’épave de la mer, à marée presque haute, laisse imaginer la force des éléments qui ont entraîné le naufrage.

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Nous remettons ensuite cap au sud sud-est par une piste qui s’éloigne de la mer à travers un paysage aride et vallonné jalonné de rares estancias.

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L’arrivée à Camarones est surprenante car des lignes électriques parallèles suivent la piste sur les 2 ou 3 kilomètres précédents la localité. Les autorités ont vraisemblablement prévu un grand développement urbain qui ne se concrétise que par deux ou trois petites maisons isolées au bord de la mer. Le bourg lui-même a un urbanisme dispersé qui est un peu plus dense aux alentours du port. Nous parcourrons quelques rues et avenues orthogonales pour repérer les commerces. Oui avenues car comme dans de nombreuses autres localités argentines, les aménagements urbains semblent prioritaires et l’on aménage ici des avenues avec berne centrale et larges voies de circulation entre les maisons plutôt petites et dispersées.

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Des bâtisses anciennes, généralement tôlées et ornées de plates-bandes et vire vents sculptés témoignent du passé dynamique de Camarones qui a été, avant le développement de Commodoro Rivadavia, pendant 4 siècles, le plus grand port de la région et la principale porte d’exportation de la laine de Patagonie. L’explorateur espagnol Simon de Alcazaba y jeta l’ancre en 1545 et fonda la Provincia de Nueva Leon. Nous nous installons entre les arbres du camping qui jouxte le port.

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3-5 novembre 2015 Camarones – Cabo Dos Bahias
Grand beau les 3 jours, 18-20°C, épisodes de vent léger.
Le 3 nous quittons provisoirement le camping pour prendre la piste qui conduit au Cabo dos Bahias où l’on peut observer une colonie de manchots de Magellan et une de lion de mer.
Nous entrons dans la réserve naturelle de faune par un poste de contrôle des guardaparques et atteignons la colonie de manchots quelques kilomètres plus loin. Peut-être une année trop tard… les travaux de constructions d’une passerelle, de près de 700 mètres de long, vont bon train et elle remplace les chemins piétonniers entre les nids de manchots. Le profil de l’ouvrage est cependant soigneusement pensé et les volatiles en smoking n’hésitent pas à passer au-dessous des visiteurs qui ne semblent pas importuner les manchots qui ont leur nid à 2 mètres de la passerelle.

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Le camping de Camarones jouxte le port dont la jetée a été récemment refaite en vue d’accueillir 3 ou 4 chalutiers ainsi que les petits bateaux qui emmènent les touriste observer la faune marine.
Le terrain est agréablement arborisé et offre une belle vue sur la mer et la gérante, quoique peu nettoyeuse, est sympathique. Elle vend en outre des glaces excellentes et des queues de langoustines congelées à prix de rêve : 6 francs suisse le kilo (change officiel). Nous en avons acquis un kilo dès notre arrivée qui nous a régalés au pique-nique de Cabo dos Bahias… 20 belles langoustines chacun ! La présence d’eau chaude incite Sylviane à se lancer dans une grande opération lessive qui se poursuit jusqu’au 4. Notre petite boule à laver suscite la curiosité, en particulier d’une équipe de marin, d’un des chalutiers amarré au port, qui sont venu boire de la bière au camping. De la machine à laver la curiosité passe au camion et ils sollicitent une visite que nous acceptons avec plaisir. Une bière plus tard je sollicite une visite de leur bateau qui est immédiatement acceptée.

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Leur bateau n’est pas un chalutier mais un langoustier qui se nomme Araucacias, immatriculé à Mar del Plata, et qui montre un âge plus que trentenaire. La langouste se pêche 8 à 9 mois par année, jusqu’en novembre, puis le bateau se consacre, 3 à 4 mois, à la pêche au merlouza soit le colin. L’équipage compte 12 hommes et je suis guidé par 3 d’entre eux : Mario, second à bord et chef des machines, Manuel et Guillermo, marins sympathiques qui parlent anglais. La visite commence par la salle des machines qui comprend trois moteurs. La propulsion est assurée par un gros moteur central Caterpillar, de part et d’autre de celui –ci se trouvent un moteur pour la génératrice électrique et un moteur pour la production du froid nécessaire à la cale réfrigérée qui est au centre du bateau et qui peut contenir 2 tonnes de langouste dans des caisses avec de la glace. Derrière la passerelle de commande, doublement équipée en radar et GPS, se trouve le carré de l’équipage qui comprend 12 hommes. La cuisine est d’un côté de cet espace à vivre qui mesure environ 4 mètres sur 6. A l’arrière on accède par un court couloir aux sanitaires et à un vestiaire pour bottes et cirés. Entre deux, en descendant par une échelle murale on accède, à l’étage inférieur, au dortoir de l’équipage.
On y trouve 10 couchettes, la capitaine et le chef machiniste ayant une petite cabine personnelle. Compte tenu de l’exiguïté des locaux intérieurs, de la rigueur du travail et parfois des conditions climatiques à l’extérieur, il est indispensable qu’une bonne entente et un esprit d’équipe anime l’équipage. Les hommes sont 5 mois à bord, sans revoir leur famille, puis un mois à la maison. Je quitte l’Araucacias ravi d’avoir pu découvrir un tel bateau et d’avoir pu effleurer les conditions de vie de ses marins. Ceux-ci, fort amicalement, m’offrent 2,5 kg de queue de langoustines.

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Camarones, compte un trésor, un « general store », je crois qu’il n’y a pas d’équivalent en français, un magasin où l’on trouve tout ! Installé dans un bâtiment de bois construit en 1901, le magasin occupe environ 150 m2, plus une surface équivalente en dépôt à légumes et produits pour les estancieros. Les étagères, dont l’agencement n’a pas changé depuis au moins une cinquantaine d’année, débordent de tous les produits variés nécessaires à la vie des gens de la région. On y trouve (entre autres) les produits alimentaires, y compris fromage et viande à la coupe, légumes frais, pâtes et conserves, de nombreux vins, les produits de nettoyage, les lubrifiants, des couteaux de gauchos et autres souvenirs, les bolas et autres accessoires pour les éleveurs, les jouets pour les enfants, les habits, la quincaillerie y compris vis et boulons jusqu’à M12, les raccords et tuyaux pour l’appareillage, les lampes à pétrole, de l’outillage, etc.etc.etc.
Nous sommes émerveillés par cette caverne d’Ali Baba, tenue par un couple de sexagénaire épaulé par une personnel très serviable et souriant. Voir un « general store » vivant, comme ils existaient à l’époque des pionniers, dans son jus, est un privilège que nous partageons avec les quelques milliers d’habitants d’une région de plus de 5'000 km2 pour qui c’est le plus proche approvisionnement généraliste. Les villes « voisines » sont en effet à plus de 200 kilomètres de Camarones.

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Nous quittons Camarones, dont le nom signifie « petites crevettes », avec 3,5 kg de queues de langoustines dans nos frigos ! Soit 1 kilo acheté au camping, avant ma visite sur le bateau, et 2,5 kg offert par les marins du langoustier. Nous prierons, les jours suivants, pour rencontrer d’autres voyageurs et faire une cassée en commun… sans succès et nous finirons ces excellents produits de la mer au bout de 5 jours.

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Itinéraire de Camarones - Sierra Cuadrada - Paso de Indios - Haute Vallée du Chubut - El Bolson - Lago Puelo -
Parc National des Alceres - Esquel - Trevelin

Camarones - Trevelin


6 novembre 2015 Camarones – Sierra Cuadrada
Camarones est relié à la route nationale 3 par une excellente route asphaltée de 72 km. C’est l’occasion de dire quelques mots sur cette route, qui si elle est moins connue que la Ruta 40 n’en est pas moins une artère très importante pour le pays. La Ruta 3 relie Buenos Aires à Ushuaïa sur plus de 3'000 kilomètres
Au long des 72 kilomètres qui séparent Camarones de la Ruta 3, nous longeons d’importants travaux d’adduction d’eau sur plus de 30 kilomètres. En Patagonie l’eau est un bien vital que les habitants, et donc les touristes ont souvent de la peine à obtenir. Hormis les coulées vertes irriguées par la demi-douzaine de fleuves qui coulent de la Cordillière en direction de l’Atlantique, le territoire est essentiellement constitué de plateaux sablonneux et embuissonnés arides.

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C’est dans un tel paysage que nous quittons la Ruta 3, par la piste 29 direction plein Ouest. Les 80 premiers kilomètres de pistes sont plats et monotones. Le paysage s’anime ensuite avec l’apparition à l’horizon de la Sierra Cuadrada, une chaîne de montagne en fer à cheval sur une soixantaine de kilomètres, située à mi-chemin entre la côte et la Cordillère.

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Au niveau des premiers contreforts de la chaîne, j’aperçois soudain une pierre en bordure de piste que j’identifie comme un morceau de bois pétrifié. Nous nous arrêtons et admirons quelques troncs pétrifiés, que l’érosion des bords d’une large et peu profonde vallée a fait apparaître. Les troncs ont jusqu’à 60 ou 70 centimètres de diamètres et atteignent une dizaine de mètres de longueur.

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7 novembre 2015 Sierra Cuadrada – Cerro Condor
(Haute vallée du Chubut)


Nous quittons El Sombrero, un ancien volcan impressionnant en forme de chapeau mexicain vers 9 h 30 et poursuivons direction nord-ouest dans un paysage montagneux et volcanique.

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Nous rejoignons la route nationale 25 à Paso de Indios, une bourgade en quadrilatère sans charme où nous faisons une brève escale ravitaillement. Nous roulons une dizaine de kilomètres à l’Est, sur la nationale, avant de nous élancer sur la piste provinciale 12 qui suit la vallée haute du Rio Chubut qui nous a été recommandée par Lothar, un allemand avec un MAN 8 tonnes, rencontré à Puerto Madryn. Après le pique-nique la vallée du Rio Chubut s’enfonce entre les parois rocheuses qu’elle a érodées en une large vallée. Le festival des formes de rochers et de leurs couleurs qui passe par tous les ocres, les jaunes, les blancs, verts et rouge de multiples graduations, nous enchante, surtout lorsqu’ils sont bien éclairés par le soleil. Cette vallée résume de nombreux paysages rencontrés au cours de nos voyages précédents. Nous avons l’impression de traverser certaines vallées de l’Atlas marocain puis d’être en Namibie pour passer ensuite par Monument Valley. Le soleil est de temps en temps voilé ce qui atténue un peu les couleurs mais ne peut masquer les beautés de cette vallée.
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8 novembre 2015 Cerro Condor - Cushamen
(Haute vallée du Chubut)

Notre émerveillement géologique continue tant par les couleurs que par les structures variées, en mille-feuille alternant couche compact et couche concassée, en bloc de roche dure, en roches plus tendres érodées par l’eau, etc. Les rochers sont parfois très près de la route et des blocs, en équilibre paraissant fragile, incite à ne pas s’arrêter et à passer en rentrant la tête dans les épaules.

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Le Rio Chubut, lui, insensible aux merveilles qu’il a créée au cours des millions d’années, continue à apporter sa précieuse eau qui lui permet d’être souvent entouré par le vert des saules et pâtures et par les cultures et plantations des estancias. Des travaux importants sont en cours dans une région, pour la plantation de haies coupe-vent qui entourent des cultures fruitières irriguées par des canaux et des installations goutte à goutte.
Soudain nous arrivons à « Ko Phi Phi sur Chubut », une énorme colonne d’origine volcanique, sans doute ancienne cheminée basaltique d’un volcan, se dresse au milieu de la plaine à proximité du fleuve. Sa base est légèrement plus étroite que son sommet et rappel le décor thaï de James Bond. Le vrai nom de cette colonne de plus de 150 mètres de hauteur est Piedra Parada.

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En fin d’après-midi nous atteignons La Confluenca qui marque la fin de la partie rocheuse de la vallée du Chubut. Nous poursuivons au nord, en direction de Cushamen, dans un paysage de collines herbeuses qui nous rappellent la Mongolie. Les bovins et ovins sont d’ailleurs nombreux dans cette région. En dépassant Cushamen nous apercevons pour la première fois les sommets des Andes sur lesquels la neige est encore partiellement présente. C’est dans ce paysage de pâturages d’Asie centrale que nous stoppons pour la nuit,

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MISE A JOUR 26.11.15

9 novembre 2015 Cushamen – Lago Puelo
Nous avons maintenant en point de mire les blancs sommets de la Cordillère des Andes. Ceux-ci ne sont pas très élevés dans cette région, entre 2000 et 2500 mètres, mais la limite de la neige est située entre 1'500 et 1'800 mètres. Au premier plan c’est cependant des vallées douces de pâturages que nous traversons en admirant de grands troupeaux de bovins qui ont remplacé, dans ces étendues vertes, les moutons des savanes desséchées.

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A l’approche de la petite ville de Maiten nous voyons des vastes plantations d’arbres, principalement des pins, aux flancs des collines. Nous quittons cette localité par une piste en direction d’El Bolson qui nous plonge rapidement dans de grandes forêts que je retrouve avec plaisir après 2 ou 3 semaines de paysages arides. La Cordillière amène beaucoup d’humidité, provenant du Pacifique, sur son flanc argentin et la végétation est florissante avec de nombreux buissons de genets qui colorent le paysage.

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Nous atteignons le Lago Puelo (altitude env 300 m), et la réserve qui l’entoure.

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10 novembre 2015 Lago Puelo – Lago Rivadavia (Parc national des Alceres)
Nous quittons la scène quasi alpine du Lago Puelo pour reprendre la direction sud par un tronçon de la Ruta 40 jusqu’à Leleque. Dans certaines zones d’immenses plantations de pins bordent la route des deux côtés. Cet effort est considérable et représente des investissements qui se chiffrent en million de francs.

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C’est à l’estancia Leleque, propriété de la compagnie Benetton, que nous nous rendons pour visiter un remarquable musée sur l’histoire de la Patagonie et de ses populations originelles. La famille Benetton a créé un musée dont le cœur est la collection rassemblée au fil de sa vie par un archéologue passionné d’origine polonaise Pablo Korschenewski. Celui-ci s'est installé dans la région dans les années 1940 et a trouvé, dans d’incessantes recherches, plus de 10'000 pièces témoignant de la préhistoire et de l’histoire patagonne. De nombreux objets concernent les Tehuelches, peuple qui a primitivement occupé ces terres jusqu’au massacre de la fin du 19ème siècle. Ainsi une de leurs habitations en peau de guanaco a été reconstituée avec ses objets d’usage domestique. La résistance des caciques indigènes à la progression vers le sud des soldats et estancieros de la nouvelle république Argentine est également évoquée. Il est nécessaire de comprendre que l’importation sur le sous-continent, par les Espagnols, des chevaux, ovins et bovins qui se sont disséminés au cours des siècles, a profondément modifié l’environnement des Tehuelches. A partir du 18ème siècle, et en particulier au 19ème siècle ceux-ci se sont habitué à chasser ou capturer ces espèces qui envahissaient leur territoire et à en faire commerce avec les populations de la zone du Chili. Ces pratiques étaient source de conflits avec les colons éleveurs puisque plusieurs dizaines de milliers de bêtes étaient prélevées et exportées chaque année outre Cordillère. Ce fut l’une des justifications du génocide indigène des années 1880.

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Nous quittons le musée pour atteindre, par une piste qui traverse de magnifiques paysages, le bourg de Cholila et pénétrer dans le parc national des Alceres.

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11-13 novembre 2015 Lago Rivadavia – Lago Futalaufquen
(Parc national des Alceres)
Le parc national des Alerces offre lui aussi des paysages de type alpin avec de profondes vallées entre des sommets enneigés qui atteignent 1'800 à 2'000 mètres d’altitude. Les lacs et rivières sont eux aux environ de 600 mètres d’altitude et c’est sur les rives du lac Rivadavia que nous avons trouvé un camping parfaitement géré, implanté sous de hautes frondaisons.

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Alerce est le nom sud-américain donné au Cyprès de Patagonie ou Fitzroya cupressoïde. Ce géant à la croissance très lente est présent dans les basses forêts andines d’Argentine et du Chili. Il peut devenir très âgé et quelques exemplaires monumentaux, qui ont près de 2'000 ans existent dans cette région. Celui du parc des Alerces argentins, que nous n’avons pas pu voir, les accès étant fermés hors saison, a environ 58 mètres de hauteur pour un diamètre de 2,2 m. Il est surnommé le grand-père et son âge, compte tenu d’une croissance annuelle d’environ 1mm/ans, est estimé à 2'600 ans. Il ne reste que peu d’exemplaire de cette espèce dont le bois a été exploité pour ses qualités de résistance pluri centenaire en milieu humide. Compte tenu de sa rareté, ce n’est pas cet arbre qui nous a frappé en entrant dans le parc, mais de grand feuillu à rameaux de petite feuilles dentelées persistantes, les coihue ou roble. C’est un arbre à croissance rapide colonise les basses pentes des montagnes jusqu’à 800 ou 900 mètres d’altitude. Il a besoin d’un sol riche et humide et atteint, dans des conditions favorables, des tailles considérables de l’ordre de 30 à 35 mètres de hauteur pour des diamètres à la base de 100 à 140 cm. Babar paraissait tout petit à côté de ces géants qui nous rappellent, par leur taille, les cèdres du Maroc.

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Nous nous consolons en voyant un Alerce » junior » qui n’a qu’environ 300 ans pour un diamétre de 62 cm et une hauteur d’env. 25 mètres.

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Le 13 nous repartons pour une douzaine de kilomètres et rencontrons deux véhicules suisses en chemin. D’abord Christian et Coralie, de Lonay, accompagnés de leurs trois enfants, qui visitent avec leur camping-car l’Amérique pendant une année à deux ans. Nous nous parquons en bord de piste, comme le gang des vaudois, et buvons un café dans le véhicule de nos nouveaux amis, dont le coin dinette est plus spacieux que le nôtre. Nous ne tardons pas à découvrir que le père de Christian est un ami politique de longue date que j’ai toujours admiré pour son esprit entrepreneurial et son éthique. Notre nouvelle amitié se tisse dans de sympathiques échanges d’expériences lorsque l’on frappe à la porte. Ce sont Beat et son épouse Sylvia, zurichois qui veulent demander des plaques vaudoises pour se joindre à nous !

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Le café est suivi d’une visite réciproque des véhicules et nous reprenons la piste.

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En milieu d’après-midi, Beat et Sylvia nous rejoignent pour permettre à Sylviane de participer à un cours intensif d’allemand.
Ils explorent l’Amérique du Sud avec une belle cellule Bimobil posée sur un Nissan double cabine. Nous nous installons à l’extérieur, un peu abrité du vent par Babar, et l’amitié commence. Nous avons de nombreux points commun comme la retraite, les enfants adultes, l’envie de voyage, la politique dans laquelle Sylvia s’est engagée de nombreuses années.

14 novembre 2015 Lago Futalaufquen - Trevelin
Nous quittons nos amis zurichois et le magnifique parc des Alerces sous un temps clément. La piste au long de Lago Futalaufquen n’est pas sans rappeler l’ancienne route du Gothard au bord du lac des Quatre-Cantons.
A l’extrémité du lac se trouve une longue plage de gravier gris qui est ouverte à la baignade en saison. La montagne côté ouest laisse voir les meurtrissures du feu qui a ravagé plusieurs centaines d’hectares de forêt. Nous retrouvons le goudron et quittons le parc par une large vallée où se trouvent des estancias au milieu de vertes pâtures. L’influence climatique de la Cordillère est bénéfique pour la végétation qui reçoit de nombreuses précipitations en provenance du Pacifique. La chaîne de montagne, si elle fixe les précipitations, n’est pas très élevée dans sa partie patagone, et ses sommets culminent aux environ de 2'000 à 2'500 mètres, rarement à 3'000 mètres.

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Nous atteignons Esquel, principale ville de la région avec 32'000 habitants, après avoir franchi un petit col. Le centre de Esquel est constellé de magasins de sport et de restaurant saisonniers encore fermés dans l’attente des grandes vacances d’été de janvier-février. Nous faisons le plein et profitons du wifi de la station-service de l’Automobile Club Argentin (ACA).
Nous prenons ensuite le route de Trevelin, petite ville de 6'000 habitants située au Sud, à une trentaine de kilomètres en aval d’Esquel.
Nous dépassons la ville pour atteindre le lac Rosario, à une trentaine de kilomètres, dont les rives ne sont malheureusement pas accessibles.

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Nous rentrons par une petite route de montagne et partons une douzaine de kilomètres en direction de la frontière du Chili pour nous installer au camping Vinas de Nant y Fall dont nous avons entendu parler plusieurs fois en termes élogieux.

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15-18 novembre 2015 Trevelin (Vinas de Nant y Fall)
Le camping Viñas de Nant y Fall est un petit bijou, incontestablement le meilleur camping vu depuis notre arrivée en Amérique du Sud. Il est situé à une douzaine de kilomètres de Trévelin, dans la vallée qui part au Sud-Ouest en direction du Chili. Il est situé au bord de la rivière Nant y Fall, dans un petit vallon entre les estancias. C’est en suivant le bord d’une jeune vigne que l’on atteint le site de l’écocamping qui est pensé principalement pour accueillir les camping-cars. Ceux-ci se voient offrir 7 grands emplacements gravillonnés, soigneusement délimités par des bordures en bois, dans un vaste espace engazonné et arborisé. C’est là que sont disposées des tables avec bancs soigneusement entretenues ainsi que des foyers surélevés pour la parilla avec évier et branchements électriques. Un petit lac de quelques centaines de mètres carré, alimenté par une prise sur la rivière et dont l’exutoire est un petit ruisseau, anime un grand espace engazonné. Des tables avec bancs et des foyers plus rustiques sont destinés à l’accueil des visiteurs qui viennent pour la journée ou pour une fête de famille.

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Un bâtiment en bois, sobre et parfaitement entretenu, abrite le logement du propriétaire et dans l’autre aile un atelier-réfectoire aux outils parfaitement rangés, ce qui attire maintes remarques des épouses des hôtes à leurs maris bricoleurs… Là encore le mobilier est en bois rustique mais soigné, disposé devant une grande cheminée et un petit étalage de produits locaux.

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A quelques pas, un potager clôturé, avec une serre et un vaste poulailler, fourni des aliments produits biologiquement. Le coq brun-roux imposant et coloré de mille reflets partage son règne sur la cour avec un border-collie et un jeune chien croisé bergamasque.

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Découvrir la Viñas de Nant y Fall, c’est découvrir la famille qui l’a créé depuis 7 ans, sans ménager sa peine.
Nous passons 3 jours confortables et tranquilles pour rattraper nos tâches logistiques et administratives et avancer journal de bord et site internet.
Les mauvaises prévisions météorologiques pour une dizaine de jours sur le sud Chili, où nous devions entrer le 18, nous incitent finalement à refaire une boucle de pistes dans le Chubut en attendant des jours meilleurs de l’autre côté des Andes.

Itinéraire Trevelin - Corcovado - Lago General Vintter - Gobernador Costa - Pampa de Agnia - Colan Conhué - Paso del Sapo - Piedra Parada - Gualijaina - Trevelin

19.11.15 au 23.11.15

19 novembre 2015 Trevelin – Lago Vintter
Nous quittons Trevelin, repassons à proximité du lac Rosario et poursuivons la piste en direction du Sud et de la localité de El Corcovado. Une belle vallée verte parallèle aux Andes abrite de grandes estancias.

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Ce décor fait penser au Nord-Ouest américain et les crêtes qui bordent la vallée.
Après une progression en pente douce, dans le fond de vallée de la rivière Corcovado, la piste s’éloigne du cours d’eau pour monter en lacets assez abruptes sur le côté Ouest de la vallée. Babar monte vaillamment la pente et nous nous régalons des panoramas offerts.

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Un pont au tablier de bois nous donne quelques soucis, mais celui-ci est posé sur de solides poutrelles métalliques. Nous prenons ensuite une petite piste pour gagner le lago Guacho mais sommes rapidement bloqués par les branches trop basses des arbres. Après un demi-tour nous parcourons encore une dizaine de kilomètres et nous installons pour la nuit au sommet d’une côte boisée qui domine le Lago General Vintter.

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20 novembre 2015 Lago Vintter – Jose de San Martin
Après une nuit calme, dans un milieu boisé en régénérescence après un incendie qui a dû ravager les lieux il y a 10 ou 15 ans nous quittons notre belvédère vers 10 heures pour gagner le Lago Vintter que nous contournons par sa pointe Est.
Sur le plateau qui suit, à environ 950 mètres d’altitude, des centaines d’hectares de pins ont été plantés, en plusieurs phases, depuis une quinzaine d’année.

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Nous quittons ce plateau par une descente impressionnante dans la vallée en direction de Rio Pico. Cette localité a les aspects d’un chef-lieu régional avec ses commerces, son hôpital, ses écoles et administrations, il y a même un hôtel. De beaux bâtiments anciens témoignent de l’importance déjà centenaire du bourg.

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Nous quittons ensuite la plaine et le goudron pour gravir un col qui nous élève à un peu plus de 1'000 mètres d’altitude.

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MISE A JOUR 26.12.15

21 novembre 2015 Jose de San Martin – Piedra Parada
Notre but est de rejoindre la vallée du Chubut que nous avons tant aimée, par une petite piste de montagne de 60 kilomètres qui relie Colan Conhué à Paso del Sapo au bord du Chubut.
La piste s’élève lentement entre les estancias. Elle devient par tronçons un peu sablonneuse.

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Notre GPS globe 4x4 est mis à contribution dans cette région où l’autre est amnésique. La base cartographique russe est précise sous réserve du déplacement de pistes en raison de l’érosion due aux rivières qui coulent aussi intensément que peu souvent. Au début de la descente d’une petite vallée sablonneuse et pierreuse, le lit du cours d’eau est démonstratif avec une tranchée d’érosion passant de 1 mètre de profondeur à 6 mètres, et autant de largeur, sur une distance de 2 kilomètres ! Même de gros arbre n’y résistent pas et sont précipité au fond de ce fossé à proximité des petits bâtiments d’une estancia. Une tranchée bétonnée en 1966 pour baigner les moutons, témoigne d’une période prospère qui a disparu au fond de ce val aride.

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Le soleil ayant pris de la vigueur contribue à ces magnifiques paysages.

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22 novembre 2015 Piedra Parada, vallée du Chubut.
La Piedra Parada est sans doute, au plan géologique et panoramique, un des plus beaux endroits que nous ayons vu sur la planète.

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La Piedra Parada elle-même est une ancienne cheminée de volcan plantée come un gigantesque menhir au milieu de la vallée du Chubut qui est encadrée à cet endroit par des formations rocheuse multicolores. La largeur de la vallée doit être, à cet endroit, d’environ 1 kilomètre, et la rivière occupe une centaine de mètres. La Piedra, que j’avais estimée le 8 novembre à 150 mètres de hauteur en fait en réalité 240 pour un diamètre d’environ 80 mètres, légèrement plus faible à la base. Le coucher de soleil d’hier, comme le lever d’aujourd’hui, sont indescriptible sur une telle scène. Le cordon vert qui entoure la rivière ne fait que rehausser les tons ocres, rosés, jaunes, beige d’un décor minéral chatoyant.

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Ce n’est pas tout, nous sommes à 200 mètres de l’entrée d’un canyon extraordinaire qui s’enfonce dans la montagne sur plus de 2 kilomètres avec une largeur variant entre 100 et 200 mètres et des hauteurs de parois qui dépassent cette valeur. C’est l’occasion d’une belle excursion de dimanche matin.

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Un sentier bien marqué parcourt l’espace laissé par les parois vertigineuses qui s’offrent aux prouesses des grimpeurs.

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23 - 26 novembre 2015 Piedra Parada - Trevelin
Nous rentrons donc par la vallée du Chubut que nous quittons à la hauteur de Gualjaina pour atteindre Esquel, escale ravitaillement.

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Nous sommes en quête de change pour passer au Chili et, après avoir fait ¾ heure de queue dans une banque, nous apprenons qu’à défaut de compte ouvert dans la banque nous ne pouvons avoir de change !
Après renseignement pris à l’office du tourisme, nous sommes dirigés vers un commerce de produits régionaux qui pratique le change, celui-ci est malheureusement fermé pour la sainte pause sieste. Nous allons donc manger dans un resto et faire le plein en attendant la réouverture. Après celle-ci Sylviane apprend qu’il n’y a pas de change…
Il ne nous reste plus qu’à quitter cette ville qui ne donne pas le change pour Trevelin où nous retrouvons le plus beau camping d’Amérique du Sud, celui de Sergio et de sa famille. C’est l’occasion d’échanger et de connaître un peu mieux nos hôtes.
Cette famille est vraiment accueillante et chaleureuse et nous espérons bien revenir à la
Viñas de Nant y Fall.

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Nous passons à nouveau 3 jours agréables, sous un temps maussade, dans cet endroit paradisiaque. C’est l’occasion de faire le service des 3'000 de Babar, d’avancer le journal, et pour Sylviane de faire la lessive à l’eau chaude (5 boules) et d’user des contacts internet.
Après un dernier pointage météo sur internet le 26, c’est décidé nous faisons le grand saut au Chili le 27, mais en renonçant à Chiloé que nous visiterons en février, sinon nous n’aurons pas assez de temps pour descendre jusqu’au bas de la fameuse route Carretera australe initiée par Pinochet.



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