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MISE A JOUR 15.05.2016

ITINERAIRE EFFECTUE du 29 mars au 14 avril 2016

Depuis à San Antonio de Areco (Argentine) à Piriapolis (Uruguay)
832 km

URUGUAY

29 mars San Antonio de Areco (Arg.) - Carmelo (Uruguay)
Nous attaquons la journée qui va nous ramener en Uruguay. Nous quittons San Antonio de Areco qui est considérée comme la capitale des gauchos de la région de Buenos Aires. Elle se trouve cependant dans une région verte et prospère où l’activité des gauchos est marginale par rapport à ce qu’elle est dans la pampa sèche ou sur les contreforts des Andes, comme à Junin où la Fiesta del Puestero nous a marqués.
Une bonne route nous emmène d’abord jusqu’à Zarate, grand port marchand situé dans le delta du fleuve Parana. Nous prenons ensuite la semi-autoroute en direction du Nord et traversons le delta par un enchaînement de ponts et de chaussée construite en digue.

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Le niveau de l’eau est haut et de nombreux habitants des petites maisons de bois, posées dans les plaines humides, sont réfugiés avec leurs animaux sur les bords de la grande route. D’autres, plus prévoyants, ont construit leurs maisons sur pilotis et peuvent y demeurer accédant avec des moyens flottants de fortune.

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A 130 kilomètres au Nord du Rio Parana nous atteignons la ville de Gualeguaychu d’où part, en direction de l’Est, la semi-autoroute qui va vers la frontière uruguayenne.
Un grand pont en arche, au-dessus du Rio Uruguay, nous fait franchir celui-ci, en nous offrant une vue plongeante sur la grande usine de pulpe d’eucalyptus du groupe finlandais UPM-Kymmene située au bord du fleuve, 1 km en aval. La pulpe est la matière première utilisée pour la fabrication de papier et 1,3 millions de tonnes sont produites ici par 200 employés en collaboration avec 800 sous-traitants. UPM possède 230'000 hectares de forêts en Uruguay, principalement d’eucalyptus, qui fournissent 2/3 des besoins de l’usine, de reste étant acheté à d’autres propriétaires. La construction de cette usine, et d’une deuxième dont le projet a été abandonné, a déclenché un conflit économique et écologique d’une dizaine d’années entre l’Argentine et l’Uruguay qui a finalement été tranché par la Cour Internationale de Justice.

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Nous poursuivons ensuite une trentaine de kilomètres en direction de la ville de Mercedes où nous obliquons plein Sud, sur route secondaire, parallèle, mais en retrait du Rio Uruguay. Comme dans la région de Salto et de Paysandu, plus au Nord, nous traversons les terres les plus fertiles du pays qui sont dans le bassin du grand fleuve. La route est entourée de milliers d’hectares de céréales, de maïs et de soya et les nombreux camion-remorques qui transportent les récoltes ont altéré fortement la chaussée, déformant le revêtement comme une pâte à gâteau.

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Le machinisme des grands domaines est impressionnant et les immenses et nombreux silos de stockage des graines sont complétés par des boudins en plastique posés sur le sol et remplis comme une saucisse.

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30 mars Carmelo - Colonia del Sacramento

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Nous quittons les eucalyptus de notre plage pour parcourir les 6 kilomètres qui nous séparent de Carmelo. En cours de route nous apercevons un garage MAN et faisons demi-tour pour voir s’il est susceptible de faire les prochains services sur notre camion. Nous sommes très bien accueillis par le patron M. Bevilacqua. L’entreprise a d’abord fait l’entretien et la vente des machines agricoles et a pris la représentation des camions MAN il y a deux ans. L’atelier est vivant, contrairement à ce que nous avons vu la veille, trois mécaniciens s’affairent autour de machines agricoles et un autre employé gère le magasin de pièces détachées qui paraît important. Le patron est en salopette et sa fille, qui gère le bureau, appelle l’importateur pour savoir si des pièces de rechange, en particulier les filtres à gasoil sont disponibles. La réponse négative confirme les difficultés auxquelles nous devrons faire face pour entretenir Babar. Nous convenons cependant que nous viendrons en août prochain pour les travaux d’entretien, en particulier, la réfection des freins qui nous percent parfois les oreilles témoignant de l’usure et d’un vieillissement des garnitures misent à l’épreuve sur les fortes pentes des routes chiliennes.
Nous prenons ensuite la route de Carmelo, petite ville de 18'000 habitants fondée en 1816 à l’embouchure de l’arroyo Las Vacas. Le centre-ville, marqué par un parc carré avec de grands arbres, dont un magnifique Chorisa speciosa (arbre à coton) en fleur, est bâti de nombreuses maisons du 19ème siècle.

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En milieu d’après-midi nous quittons Carmelo pour poursuivre parmi les grandes cultures en direction du Sud et de la ville de Colonia.

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Un apéro au coucher de soleil clôt cette journée.

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31 mars Colonia - Fomento
Colonia del Sacramento, ville de 26'000 habitants, a été fondée en 1680 par les Portuguais, juste en face de Buenos Aires fondée 140 ans plus tôt par les Espagnols. Elle devint rapidement une ville de contrebande pour contourner le monopole commercial imposé à la région par l’Espagne. Cette situation entraîna des conflits et des sièges répétés, pendant près d’un siècle, jusqu’à ce que des négociations aboutissent à la prise de possession de la ville par l’Espagne en 1777. Son importance économique déclina immédiatement au profit de Buenos Aires.
Le centre historique de la ville, classé par l’Unesco, occupe un promontoire autrefois fortifié par une muraille impressionnante dont quelques centaines de mètres subsistent côté Sud. Les rues sont pavées et arborisées et de nombreuses maisons pluri centenaires donnent un cachet exceptionnel et homogène à ce quartier dominé par un vieux phare. De nombreuses terrasses accueillent les touristes qui viennent souvent en excursion depuis la capitale argentine. Des arbres en fleur relèvent la blancheur traditionnelle des façades et des charrettes ou des voitures anciennes sont stationnées dans les rues pour compléter le charme de cette vieille ville.

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Nous repartons en début d’après-midi, pour aller à Nueva Helvecia, une colonie suisse fondée dans les années 1860. Fuyant la crise économique qui frappa l’Europe dans la deuxième moitié du 19ème siècle, les immigrants majoritairement suisses importèrent de nombreuses traditions de leurs pays d’origine et c’est là qu’eu lieu le premier scrutin démocratique au bulletin secret d’Uruguay. L’architecture européenne a inspiré de nombreux bâtiments de la localité qui compte aujourd’hui 12'000 habitants et est un centre de production laitière et fromagère. L’urbanisme est assez dispersé, dans un plan orthogonal, et nous commençons par nous rendre à l’hôtel Suiza.

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L’établissement est installé dans de beaux bâtiments anciens, au milieu d’arbres vénérables, dans un parc avec piscine. L’ancien stand de tir, datant de 1874, est aujourd’hui utilisé comme dépôt, un nouveau ayant été construit à quelques centaines de mètres. Nous rencontrons le propriétaire sympathique qui nous explique que 5 ou 6 générations après l’arrivée des immigrants il n’y a plus qu’une dizaine de personnes qui parlent encore l’allemand. Les coutumes des ancêtres sont cependant poursuivies comme par exemple le tir ou la fête du premier août. Nous quittons bientôt l’hôtel pour passer au cimetière, parfaitement entretenu, dont les monuments funéraires témoignent de l’origine suisse des défunts. Les Karlen, Bühler, Nater, Binggeli, Häberli et autres patronymes helvétiques sont nombreux.

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1er avril Fomento - Montevideo - Piriapolis
Aujourd’hui nous bouclons la boucle, Babar va repasser à Montevideo quitté il y a huit mois. Nous démarrons vers 9 h30 pour gagner la capitale uruguayenne située à 120 kilomètres au Sud-Est.

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Notre itinéraire citadin tient un peu du gymkhana puisque nous voulons visiter : un garage dont l’adresse est donnée sur le site MAN, l’importateur Michelin dont nous avons obtenu l’adresse par Cricri et l’importateur MAN. Ces repérages sont nécessaires en vue des futurs travaux d’entretien de notre véhicule. Notre itinéraire en slalom à travers les grandes et petites rues de la ville nous dévoile de nouvelles vues de celle-ci. Le navigateur électronique et la navigatrice qui le manipule rendent cette promenade bucolique, dans « downtown » Montevideo, assez fluide.

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Les pneus Michelin pourront être importés en tant voulu et un bon contact a été établi avec le responsable du magasin de pièces détachées chez l’importateur MAN. La troisième adresse est un garage de vente de voitures et doit être oubliée. Nous reprenons ensuite les ramblas (boulevard côtiers) pour ressortir de la ville direction Est et nous arrêter au grand supermarché où nous faisons des courses géantes pour avoir des provisions pendant la semaine de nettoyage mise en ordre de Babar au Paraiso Suizo. La semi-autoroute nous conduit rapidement chez Heinz et Sylvia, en admirant au passage une nouvelle fois les trésors sur roues accumulés chez quelques qui bordent l’artère.

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Nous arrivons en début de soirée au camp de vacances de Babar et nous installons à côté de 2 véhicules allemands, 1 zurichois et de nos amis Gaëtan et Michel qui préparent leur retour avec leur Mercedes-Puch Azalay.

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2 au 9 avril Piriapolis
Les 2 et 3 sont consacrés au repos, à la logistique, et à la rencontre avec de nouveaux arrivants, en particulier Laurent et Lise, un jeune couple de français qui achèvent un voyage de 22 mois à bord d’un Toy avec toit ouvrable.

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Nous fraternisons aussi avec les zurichois Heinz et Maria qui voyagent dans un camping-car Fiat et vont rentrer en Suisse pour 6 mois, laissant un compatriote à Babar. La douche abondante et la machine à laver sont sollicitées avec plaisir.
Le dimanche en fin de journée, alors que le soleil est revenu, Lise et Laurent nous propose une pizza party en utilisant le four mis à disposition dans le camping. Une belle tablée franco-suisse se réunit et nous savourons 6 pizzas différentes confectionnées par Lise et accompagnées de bons vins.

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Le 4 les travaux logistiques se poursuivent, plutôt à l’intérieur au vu de la météo. Le quad est sorti et sa batterie mise en charge dans l’espoir de prochains jours ensoleillés. Le mardi 5, sous un temps gris et pluvieux, déplacement à Piriapolis pour laver Babar et faire quelques commissions. Le pachyderme, tout propre, doit rouler au retour et sous la pluie, sur le kilomètre de piste qui donne accès au camping. Mais le plus gros de la boue est enlevé et l’on peut à nouveau approcher notre vaisseau des pistes. Les 12 bouteilles de Carmenere chilien sont emballées avec un procédé à breveter : les bouteilles sont glissées individuellement dans un cornet plastique puis les espaces de leurs cartons, pressés entre des planches, sont remplis de mousse de polystyrène expansive. Une méthode qui permettra aux douze flacons de survivre à la manipulation des bagages enregistrés.
Le 6 belle journée, outre les lessives qui continuent à bon rythme il faut profiter pour sortir les caisses et le matériel du garage pour nettoyer et aspirer celui-ci. Nous vidons et sortons également le bahut Engel qui passe dans la double cabine. Le boiler, dont l’intérieur a lâché peut ainsi être examiné, de même que ses raccordements qui seront à démonter en vue de l’échange à notre retour. En fin de journée arrivée de nos amis Michel et Michèle, que nous retrouvons avec plaisir avec leur Land Rover. Ils ont la gentillesse de venir nous rencontrer, avant de poursuivre le long de la côte, car leur bateau pour l’Europe est dans 3 semaines.

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Le 7 et 8 le ciel remet » le couvert » et la grisaille et la pluie nous contiennent plutôt à l’intérieur. La lavandière n’est pas contente et il faut viser les accalmies pour suspendre le linge dehors. Heureusement le vent aide un peu au séchage et le début de soirée nous permet de prendre deux apéros dehors avec nos voisins. Lise et Laurent ainsi que Gaëtan et Michèle sont content d’apprendre que leur bateau, annoncé avec beaucoup de retard partira finalement lundi de Montevideo. Les Migati seront vraisemblablement les seuls francophones à bord et devront apprendre à boire de la bière…
Dans la matinée du 9 avril nous quittons les autres voyageurs et Heinz nous emmène à Piriapolis. Nous avons pris une chambre dans un hôtel car le bus de la compagnie de navigation Buquebus part demain dimanche à 8 heures du matin pour Montevideo. L’après-midi est consacré à une petite balade dans la ville qui est très agréable. Le soir nous profitons de manger du poisson dans un bon petit resto avant de passer au royaume de la viande…

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10 au 13 avril Piriapolis - Buenos Aires
Le car de la compagnie Buquebus nous amène en 1 heure et demie au port de Montevideo où nous effectuons les rapides formalités de sortie d’Uruguay et d’entrée en Argentine ainsi que le contrôle des bagages.
Après la traversée dans la grisaille du Rio de la Plata un taxi nous emmène sous une petite pluie à notre hôtel. Nous avons choisi celui-ci à deux blocs de la place de Mai en direction de San Telmo, proche de la rue Defensa. Nous pouvons ainsi explorer un nouveau quartier de proximité bien que nous connaissions déjà San Telmo tout proche. Notre chambre, au 4ème étage de l’immeuble de l’époque art-déco, est vaste et son plafond à 4 mètres de hauteur offre un beau volume éclairé par de hautes fenêtres. Celles-ci ouvrent, aux deux extrémités de la chambre, sur les toits et façades des bâtiments voisins que l’on peut également admirer depuis la salle des déjeuners au 6ème étage. En dehors des heures de pointes du début et de la fin de journée, le trafic est assez calme dans la rue Moreno que nous surplombons.

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Nous profitons des deux jours à notre disposition pour parcourir à nouveau La Florida, grande rue marchande, la Defensa jusqu’à la Plaza Dorrego et ses danseurs de tango. L’animation est plus faible qu’en haute saison touristique. Le marché de San Telmo, les petits bistrots anciens, les brasseries traditionnelles, en particulier La Pétanque et le London City, sont des lieux où il fait bon passer un moment ou savourer quelques délices.

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L’église San Igniacio, construite par les Jésuites entre 1675 et 1722, est la plus ancienne conservée à Buenos Aires. Les surfaces blanches de ses murs et voutes intérieurs créent un équilibre esthétique favorisant la mise en valeur du cœur et des autels latéraux richement décorés. Un couloir latéral vouté, abritant des bureaux paroissiaux, laisse imaginer un cloître dont l’espace est aujourd’hui occupé par un bâtiment universitaire adjacent.

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La visite d’une vieille librairie, qui fait face à l’entrée de l’église, permet de découvrir une caverne d’Ali Baba littéraire avec, au sous-sol de nombreux livres anciens.

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Nous quittons notre hôtel pour l’aéroport, sous la pluie, le 14 en début d’après-midi et quittons le sol sud-américain à 17 heures pour un retour vers l’Europe.
Le bilan de nos huit premiers mois sur le continent est très positif avec 21'500 km parcourus dont 7'000 kilomètres de piste. Pas de panne majeure, changement de courroies et réparation ou remplacement de boulons cassés ou perdus par les vibrations. Le boiler est perméable entre son circuit de chauffage et le circuit d’eau sanitaire, sans doute pour les mêmes raisons. La seule difficulté est celle des pièces de rechange, impossible à trouver en AS et qu’il faudra importer. A part cela Babar est un véhicule extraordinaire qui donne toute satisfaction en terme de fiabilité et d’habitabilité de même qu’au point de vue énergétique puisque nous n’avons sorti la génératrice que 3 fois en huit mois. Des nombreuses rencontres magnifiques avec des hommes et des lieux exceptionnels que nous avons à digérer pendant 4 mois qui seront aussi consacrés aux 20'000 photos à trier.
A bientôt en Amérique du Sud…




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