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MISE A JOUR 01.02.2016

ITINERAIRE EFFECTUE du 14 décembre 2015 au 04 janvier 2016
1909 km dont 441 km de piste parcourus en Argentine et au Chili en 22 jours
(moyenne 87 km/jour)

Itinéraire du 14.12.15 au 04.01.16

14 décembre 2015 Valle Chacabuco (Chili) - Tamel Aike (Argentine)
Les formalités de sortie du Chili sont rapidement effectuées. Nous garderons de cette partie du pays l’image du pays des pionniers, de ceux qui implantent leur exploitation à la force des poignets, gagnant sur la forêt les prairies nécessaires à faire vivre leur famille. Les forts investissements en infrastructures routières et portuaires réalisés par la république du Chili pour désenclaver sa partie australe et leur promotion par de grands panneaux au slogan : « Les travaux qui unissent les Chiliens sont également marquants. Une région de forts contrastes dans laquelle il est difficile de s’approvisionner dans les petites et moyennes localités pourtant toute dotées de la téléphonie 3G.
L’entrée en Argentine, après une dizaine de kilomètres de pâturages semi arides, est également facilement réalisée, sans aucune visite du véhicule. L’environnement change devenant beaucoup plus aride et illustrant parfaitement le rôle de barrage à nuage des sommets de la Cordilière. Par contre à un ou deux kilomètres au-delà de la frontière nous suivons le cours d’une rivière transfrontalière qui irrigue de beaux pâturage et offre une belle zone humide à des flamands roses, canards et autres volatiles.

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Nous prenons ensuite une piste direction Sud qui est entourée de beaux salares et rochers colorés.

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15 - 16 décembre 2015 Tamel Aike – Gobernador Gregores

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Nous atteignons la ville de Gobernador Gregores, 5'000 habitants, qui est la seule de son importance dans un rayon de 200 kilomètres. La ville est construite selon un plan orthogonal et la majorité des maisons sont colorées et bien entretenues. L’avenue principale est divisée par une berne centrale surlaquelle sont installés des témoignages historiques comme charrettes en bois, anciennes machines agricoles, etc. Nous stoppons d’abord au supermarché pour refaire nos provisions après les difficultés d’approvisionnement au Sud Chili. L’Anonyma nous semble être un paradis de l’alimentation.

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Après les travaux logistiques de la veille nous partons le 16, en milieu de matinée, pour visiter la ville. Le gros tracteur centenaire qui trône au milieu de l’avenue principale est exceptionnel, c’est un « Big Four », construit par Emerson-Brantingham Co à Minneapolis, et importé de Londres en 1916 par le propriétaire d’une grande estancia de la région. Il a 4 cylindres et des roues métalliques à doubles rayons de plus de deux mètres de diamètre à l’arrière. C’était l’un des premiers gros tracteurs à combustion, il développait 30 CV à la barre de traction et 60CV à la poulie. Il était surtout utilisé comme tracteur à prairie pour herser celle-ci pour les renouveler. Il nécessitait deux hommes, l’un à la conduite et l’autre pour le suivi des machines.

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17 décembre 2015 Gobernador Gregores - Estancia La Julia
Nous quittons le camping en milieu de matinée pour aller faire le plein à la station- service. Nous y rencontrons plusieurs voyageurs, dont des cyclistes courageux déjà aperçus deux jours plus tôt, qui sont un groupe de la Fontanelle, institution pour jeunes en difficultés de Mex(VS).
Alors que nous faisons le plein un autre camion MAN, 13.390 blanc, arrive, c’est celui de Gaston, un sympathique Père Noël à la barbe blanche, et de Elisabeth son épouse. Ils sont originaires de la Drôme et voyagent depuis plusieurs années en Amérique, Nord et Sud.
Nous partageons le casse-croûte dans leur camion et passons un agréable moment d’échange d’expériences.
C’est finalement en milieu d’après-midi que nous repartons en direction du Sud-Est par la route 27, parfaitement goudronnée.

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18 décembre 2015 Estancia La Julia – env. Puerto Coig
Nous poursuivons jusqu’au Parc National de Monte Leon.

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C’est une piste de 18 kilomètres qui relie la Ruta 3 à la côte où se trouvent une colonie de manchots de Magellan, une de Lion de mer ainsi qu’une île refuge de milliers de goélands et cormorans.
C’est un joli parcours qui nous emmène à travers les broussailles et lichens secs jusqu’à la colonie de manchots, en bord de mer. Il y a plus de 70'000 couples qui nichent sur un kilomètre de littoral, remontant les berges en pentes jusqu’à 300 mètres à l’intérieur des terres, malgré leur taille d’à peine 45 cm, pour y creuser leur lieu de ponte. Après 5 mois passés en mer les manchots gagnent le rivage et préparent leur nids, les accouplements ayant lieu en octobre, suivi de la ponte des œufs et du relais des deux parents qui alternent couvaison et escapade alimentaire en mer. Les jeunes, un ou deux par couple, naissent aux environs de début décembre et sont nourrit par la régurgitation de leurs parents. Pendant un mois ils ne quittent pas le contact de leurs parents puis s’émancipent peu à peu au cours du deuxième mois. En mars ils quittent leurs parents et se regroupent entre jeunes, ils quittent la colonie en avril tandis que leurs parents muent avant de regagner la mer.

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Nous nous déplaçons ensuite à proximité de l’île des oiseaux où des vestiges d’un fondoir à graisse rappellent la terrible chasse aux lions de mer qui a eu lieu jusque dans les années 70 lorsque l’Argentine a ratifié les conventions internationales de protection. Dans les années 40, sur les trente kilomètres de littoral de l’estancia Monte Leon, il se tuait annuellement jusqu’à 7'000 animaux ! Nous rendons visite, par un cheminement aménagé en passerelle sur un terrain érodé par la pluie, aux descendants des survivants du massacre.

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19 décembre 2015 env. Puerto Coig – Laguna Azul
Nous partons à 10 heures poursuivant notre descente sur la RN3 en direction du Sud et de Rio Gallegos, ville terminale de la Ruta 40, que nous laissons de côté. La route est très bonne et traverse de grandes plaines légèrement vallonnée et toujours très sèche.
A une dizaine de kilomètre de la frontière chilienne nous prenons une petite piste qui oblique au Sud-Ouest en direction de la Laguna Azul.

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Cette lagune est en réalité le fond d’un cratère double d’environ 1 kilomètre de diamètre et de 150 mètres de profondeur. Le fond le plus vaste est occupé par le lac avec des couleurs magnifiques tandis que l’autre partie, un peu plus élevée, est la base d’un pierrier. Le lac, qui a été sondé a une profondeur de 55 mètres et ses rives constituent un havre pour de nombreux oiseaux.

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MISE A JOUR 02.02.2016

20 décembre 2015 Laguna Azul – Rio Grande
Dernier dimanche avant Noël, nous entamons la journée sans stress et quittons la belle lagune vers 11 heures pour nous diriger vers la frontière à une dizaine de kilomètres plus au Sud.
Nous avons une soixantaine de kilomètres à parcourir sur le territoire continental chilien avant de prendre le ferry pour la Terre de Feu.
Nous arrivons au port de Punta Delgada au moment de l’embarquement sur le ferry qui va nous conduire en une petite demi-heure en Terre de Feu.

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Cette île, partagée verticalement entre Chili et Argentine, a une surface de 48'000 km2 soit un peu plus que la Suisse. Elle ne compte cependant que moins de 200'000 habitants dont plus de 90% dans la partie argentine côté Atlantique. Sa partie Nord est plutôt plate et légèrement vallonnée tandis que sa partie Sud est montagneuse avec la Cordillère de Darwin et ses prolongements qui sont les derniers soubresauts des Andes. Le climat de la partie Nord est sec, même aride tandis que celui des zones montagneuses australes est plus frais et connaît de nombreuses précipitations. Ainsi la température moyenne annuelle de Rio Grande est de 10°C tandis que celle de Ushuaia, située 200 kilomètres plus au Sud est de 5°C. Aujourd’hui cette Terre brille du feu des torchères puisque gaz et pétrole sont exploités dans les deux territoires politique, pourtant son nom lui a été donné, au 17ème siècle, par les premiers marins européens qui voyaient briller sur les rivages les feux des populations natives, les Yaganes et les Alakalufs pêcheurs nomades.
Les premiers 40 kilomètres après le débarquement sont bétonnés, jusqu’à Cerro Sombrero, grande base pétrolière chilienne. Puis c’est une centaine de kilomètres de mauvaise piste, fortement tôlée par les nombreux camions qui ravitaillent la partie argentine.

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21 décembre 2015 Rio Grande – Hosteria San Pablo
Nous partons ensuite en direction de Rio Grande, 70'000 habitants, capitale de la Terre de Feu argentine et de la pêche à la mouche.
Puis nous prenons une petite piste qui doit nous permettre de suivre la côte de l’Atlantique, au Sud-Est. C’est par une sérieuse et sinueuse montée que nous nous élevons dans les forêts australes. Celle-ci sont caractérisée par des arbres d’une hauteur limitée à 6 ou 8 mètres, parfois 10, et aux troncs torturés par les rigueurs du climat qui imposent une pousse lente. Des longues et abondantes barbes de lichens gris-vert donnent aux arbres des allures d’ancêtres, ce qu’ils sont d’ailleurs peut-être, dans ces forêts rarement ou jamais exploitées. Nous traversons les pâturages de belles estancias avec de nombreux bâtiments d’exploitation qui montrent une prospérité en relation avec la pluviométrie et donc la végétation.

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Après une quarantaine de kilomètres nous suivons une piste qui porte un vieux panneau d’indication Hostellerie San Pablo, quelques centaines de mètres plus loin nous tombons en extase devant une baie magnifique au milieu de laquelle trône la grande épave d’un cargo naufragé. Le ciel changeant et le soleil couchant nous offre des éclairages aussi brefs que somptueux sur cette scène inattendue.

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Nous restons pour la nuit sur le sommet de la moraine qui domine deux épaves : le cargo et un hôtel qui a dû être magnifique mais qui est visiblement abandonné.

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22 décembre 2015 Hosteria San Pablo - Ushuaia
Comme un gigantesque aimant, c’est l’épave qui nous attire et qui est notre premier but de la journée.
L’échouage a dû être impressionnant par une mer très forte qui a littéralement posé le cargo éventré à l’arrière droite sur la berge comme un fêtu de paille. Le « Desdemona », c’est son nom, est un cargo de 77 mètres de long qui a été construit au début des années 50 et qui transportait régulièrement du ciment et des tuyaux entre Buenos Aires et Ushuaïa. Au cours d’une tempête en 1983 il a heurté un récif et son capitaine a décidé de l’échouer à cet endroit. Aucun marin n’a été blessé et la majeure partie de la cargaison a pu être récupérée. Son arrière éventré permet de voir l’arbre d’hélice ainsi que le fond des cales. Ses ancres, qui doivent bien faire une tonne pièce, sont plantées dans le sable à une centaine de mètres à l’avant et à bâbord de l’étrave. Les chaînes, dont les maillons en huit ont une longueur de 30 centimètres et une section de 5 centimètres, gisent sur le sol marin entre les ancres et l’épave.

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Nous reprenons ensuite la route jusqu’à Ushuaïa que nous atteignons en fin d’après-midi entre pluie et brouillard.

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Nous montons au parking du Glaciar Martial qui est situé à 6 km au-dessus de la ville au pied d’un télésiège et d’une piste de ski. C’est là que se trouve également la Casa de Té, un tea-room à l’ambiance cottage anglaise, où nous fêtons la pointe Sud de notre périple en dégustant d’excellentes pâtisseries maisons.

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23-26 décembre 2015 Ushuaia

Ushuaïa, destination mythique, dernière ville avant le continent Antarctique, symbole des terres vierges, des climats extrêmes et base d’exploration du continent blanc, telle est l’image de cette ville qui nous accueille. Au-delà des clichés, la ville, fondée en 1884 au bord du canal de Beagle a d’abord été un lieu de détention pour les criminels argentins pour lesquels un pénitencier a été construit au début du 20ème siècle. Les prisonniers ont contribué au développement de l’économie locale, en particulier en exploitant et exportant le bois des forêts entourant la ville. Pour cette foresterie, un ligne de chemin de fer reliant la vallée située à l’Ouest de la ville au pénitencier et au port a été construite, donnant aujourd’hui la base au petit chemin de fer touristique à vapeur du bout du monde. Le bagne a été fermé en 1947 et remplacé par une base navale. Malgré les mesures spéciales mise en place par le gouvernement argentin le développement est resté limité jusqu’à la croissance du tourisme, en particulier à destination de l’antarctique, dès les années 1980. Aujourd’hui la ville compte près de 60'000 habitants et de nombreux nouveaux quartiers sont en construction. La promotion touristique joue à fond la carte de ville du bout du monde et et de base avancée pour la découverte du 6ème continent.

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Le 23 nous redescendons en ville pour faire des achats et à notre retour au glacier Martial découvrons le camion Füss, un frère de Babar, de Manfred et Gaby sympathique couple allemand que nous invitons le soir pour la raclette. Nous avions rencontré Manfred en juin chez Füss alors qu’il préparait son véhicule.

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Le 24 et le 25 sont des journées calmes consacrées au journal, au tri et au déchargement des photos (le temps s’y prête) et à la bonne chair après une petite décoration de la fenêtre de la salle à manger.

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27 décembre 2015 Ushuaia – Puerto Almanza
Il est temps de reprendre la route après un Noël paisible sur les hauts d’Ushuaïa. Nous partons pour découvrir la rive du canal de Beagle à l’Est de la ville en direction de l’Atlantique.
Nous reprenons la Ruta 3 sur une quarantaine de kilomètres. Cette route, moins connue que la légendaire Ruta 40 qui traverse l’Argentine sur toute sa hauteur, relie, généralement par la côte, la capitale à Ushuaïa sur plus de 3'000 kilomètres ! Un pays vraiment grand.

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Nous nous dirigeons vers Puerto Almanza, un petit port de pêche argentin qui fait face à Puerto Williams, petite ville chilienne située à 8 kilomètres de l’autre côté du canal, sur l’Isla Navarino.

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Cette localité dispute à Ushuaïa le titre de ville la plus australe d’Amérique du Sud, mais son absence de liaison routière avec la Terre de Feu minorise son importance. Puerto Almanza est constitué d’une ligne de constructions, parfois précaires et entourées de déchets, au long de la piste côtière.

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Nous nous installons, sur un petit chemin qui longe le rivage, à une dizaine de mètres de la berge et admirons, sous le soleil couchant, plusieurs paquebots qui ont quitté Ushuaïa en direction de l’Atlantique.

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28 décembre 2015 Puerto Almanza – Estan. Harberton
Après une nuit calme nous démarrons en direction de l’Estancia Harberton qui borde le Beagle une vingtaine de kilomètres à l’Est de Puerto Almanza.

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Nous arrivons bientôt à l’Estancia Harberton, fondée sur la côte du Beagle, en 1886, par Thomas Bridges (1842-1898). Cet homme est arrivé en 1856 aux îles Malwines avec son père, missionnaire. Il embrassera également ce ministère et s’installera avec sa femme en Terre de Feu en 1870. Il développera des liens intenses avec les habitants originels, les Yamanas. Il rédigera un dictionnaire traduisant plus de 30'000 mots yamanas en anglais. Renonçant à la mission en 1886, il fonda l’estancia sur plus de 20’000 hectares bordant le canal, donné par le gouvernement argentin en reconnaissance de son travail auprès des populations natives. Son fils Thomas Brdidges (1874-1949) vécut très proche des Yamanas et écrivit un livre, sur ce peuple et sa jeunesse, publié à Londres en 1949 et publié en français sous le titre « Aux confins de la terre ».
L’estancia est encore propriété des descendants de la famille Bridges, en particulier de Thomas Goodall, arrière-petit-fils du fondateur, qui a plus de 80 ans et vit sur le domaine. Celui-ci n’est plus tourné vers la production de laine, dont le prix a été divisé par 10 dans les années 90, mais vers le tourisme. Les visiteurs remplacent aujourd’hui les 10'000 moutons de l’estancia et le personnel d’accueil s’est substitué aux 25 gauchos qui travaillaient autrefois sur l’estancia. Les bâtiments sont resté « dans leur jus » et le hangar consacré à la tonte, au tri de la laine et à sa mise en ballot, est encore graissé, autour des boxes et des cinq places de tontes, par la lanoline des ovins.

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Rae Natalie Prosser, biologiste américaine spécialiste en cétacés et animaux marins, découvrit la Patagonie, et son futur époux Thomas Goodall, grâce au livre du grand-père de celui-ci. Sa passion pour la faune marine la poussa a créer un musée dans le cadre de l’estancia qui réunit de nombreux squelettes d’animaux marins, parfaitement présenté devant l’image murale de l’animal. La baie de San Sebastian, située 150km plus au Nord, connaît des marées rapides qui piègent de nombreux animaux qui s’échouent et meurent suite au retrait de la mer. Elle fut un terrain de collection privilégié de la biologiste décédée l’an dernier.

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Après cette intéressante visite nous regagnons Puerto Almanza pour la nuit, un pont scabreux nous ayant dissuadé de poursuivre vers l’Est le long du canal de Beagle alors qu’apparaissait au loin un navire aimé, l’Austral de la compagnie du Ponant, qui nous conduisit en 2013 en Antarctique…

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29-31 décembre 2015 Puerto Almanza – Ushuaïa
Retour en direction en direction d’Ushuaïa en remontant d’abord la vallée boisée pour rejoindre la Ruta 3.
Nous allons nous installer au camping Rio Pipo où nous avons décidé de passer Nouvel-An. L’endroit n’est pas bucolique mais les gérants sont sympathiques et il y a un grand réfectoire chauffé où nous allons certainement partager la fête avec d’autres nomades sur roues. A l’arrivée nous retrouvons Charles et Aurélie, qui voyagent à bord d’un camion (ancien pompier) Renault double cabine orange avec leurs deux enfants, et Gaël et Audrey qui voyagent depuis plusieurs années en AS, avec leurs deux enfants à bord d’un camping-car normal. Nous avions rencontré brièvement ces deux couples à proximité de l’estancia Harberton et les retrouvailles sont sympathiques.
Le 31 journée calme avec préparation de la soirée. Notre menu est choisi, typiquement argentin, du lomo (filet de bœuf) avec salades et chips ainsi que de bons vins. Nos amis Charles, Aurélie, Gaëtan et Audrey sont plus ambitieux et passent l’après-midi en cuisine pour préparer du crabe et de nombreuses délicatesses, ils suscitent mon admiration mais pas ma motivation. Lulu la Tortue de Nicolas et sa famille, nous rejoint enfin et les retrouvailles sont chaleureuses.
L’ambiance est plurilingue, conviviale et animée, les convives chauffent la salle plus que le fourneau pourtant bien alimenté ! Outre les gérants, qui garnissent une table d’une dizaine de personnes et gèrent de main de maître la cuisson des viandes sur la parilla, nous nous retrouvons une douzaine de francophone et autant de germanophone, réunit autour d’une grande table avec une « charnière » constituée par quelques bilingues. Une demi-douzaine d’enfants partagent une autre table aussi animée que la grande…
Les partages de voyages, de parcours de vie et de bonnes nourritures arrosées de bon vin, anesthésient notre sensation du temps et c’est presque surpris que nous atteignons minuit. Après les échanges de vœux affectueux de convives partageant la même envie de découvertes, la fête se poursuit sans fatigue dans la musique, et la danse pour les sportifs. Ce n’est qu’après un mémorable tortillard, vers deux heures du matin, que l’équipage de Babar se retire.

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MISE A JOUR 04.02.2016

1er - 4 janvier 2016 Ushuaïa
Après un beau réveillon de voyageurs il est temps d’attaquer 2016. Nous quittons le camping en fin de matinée pour remonter au glacier Martial, Madame en quad et Monsieur en poids lourd ! Le temps est beau et mes jambes fourmillent, je pars en ballade pour remonter la piste de ski qui est un but de promenade prisé en cette période estivale.
Je suis un sentier à flanc de coteaux, aux environs de 700 mètres, en direction d’un point de vue appelé « Mirador de la cité ».
L’endroit est magnifique, légèrement au-dessus de la limite des arbres, et offre un panorama superbe sur Ushuaïa et le Beagle.

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A mon retour de promenade, de nombreux voyageurs ont rejoint le parking du glacier Martial.

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Le 4 est le grand jour de l’arrivée de nos amis Denis et Claire qui nous rejoignent pour 3 semaines. Nous les accueillons vers 19 heures à leur descente d’avion. Nos amis bénéficient pour leur arrivée d’un vrai temps de Patagonie, avec une fin de journée ensoleillée et fortement ventée sur le Beagle qui borde l’aéroport.

5 janvier 2016 Ushuaïa et environs

ITINERAIRE EFFECTUE avec nos amis Claire et Denis
du 5 janvier au 24 janvier 2016
3264 km dont 1318 km de piste parcourus
en Argentine et au Chili en 19 jours
(moyenne 171 km/jour)

Itinéraire du 05.01.16 au 24.01.16


Après avoir fait les pleins et les vides au camping, nous reprenons nos amis à leur hôtel où ils ont passé une nuit réparatrice des fatigues du voyage. Nous partons en direction du « Tren del Fin del Mundo » qui est à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest d’Ushuaïa, à l’entrée du parc national. Notre ami Denis est passionnée de train, en maquette et à l’échelle réelle puisqu’il préside l’association qui rénove une motrice de 1916 du Nyon-St-Cergue.

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Le train de la fin du monde est un chemin de fer à voie très étroite, écartement environ 60 cm, qui utilise une partie du réseau construit au début du 20ème siècle par les bagnards pour exploiter la forêt. La compagnie a restauré 2 anciennes machines à vapeur de cette époque et en a fait construire deux autres par la suite, l’une en Autriche et l’autre en Afrique du Sud. L’accueil des voyageurs est fait dans une gare, reconstruite à l’ancienne, qui expose photos et objets évoquant l’époque du bagne et la vie des prisonniers. Parmi les anciens machinistes figurent de célèbres criminels argentins comme les deux frères Leonelli, qui avaient assassiné une vingtaine de personne et dissimulé les corps dans le sous-sol de leur propre maison. De grande baie vitrée permettent de découvrir, depuis le hall de la gare, les ateliers où l’on entretient les trains et où l’on construit, avec les ressources locales, une nouvelle locomotive.

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Le milieu naturel forestier et pastoral, aujourd’hui protégé par le parc national, est agréable à découvrir.

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Nous partons ensuite pour une balade découverte de la ville d’Ushuaïa et de sa rue commerçante. Un tour plus étendu de la ville avec Babar, permet à nos amis de découvrir son urbanisme hétéroclite avant que nous ne remontions pour la soirée et la nuit au parking du glacier Martial.

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6 janvier 2016 Ushuaïa – Hosteria San Pablo

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Notre but est la baie de l’Hosteria San Pablo et l’extraordinaire épave du Desdemona que nous avions visitée le 22 décembre.
Nous installons, non sans peine, Babar de niveau à mi-pente du chemin descendant vers le rivage de la baie. De là, la vue sur le paysage et l’épave est magnifique, et nous savourons un bon apéritif en remettant notre visite au lendemain.

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7 janvier 2016 Hosteria San Pablo - Rio Grande
Nos amis ont passés une bonne nuit dans leur «  bow window » avec vue sur la mer.
Nous partons en excursion vers l’épave avec Claire et Denis. Nous tentons la traversée à gué de la rivière qui nous sépare du navire et infligeons quelques voies d’eau à nos chaussures qui incitent Claire à renoncer.
Les deux intrépides Suisses aux pieds humides poursuivent sur la grève en direction du « Desdemona » qui attire les marins des Alpes comme le miel attire l’ours ! La marée basse nous permet d’abord d’examiner les deux ancres et leurs chaînes impressionnantes, puis nous nous dirigeons vers la blessure béante ouverte par les récifs à la poupe du bateau. Cette fois nous sommes deux et formons donc une cordée, sans corde mais nécessaire à la sécurité pour pénétrer dans le bateau.

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Nous regagnons la Ruta 3, avec un nouveau cornac, Denis est au volant et Babar ne rechigne pas. Il faut dire que Denis a été le pilote essayeur de notre châssis-cabine lorsque nous sommes allés l’acheter en Allemagne, en 2009, alors que je n’avais pas encore le permis poids lourd. Nous roulons jusqu’à l’entrée de Rio Grande et obliquons plein Ouest par la piste (b) dans le but de passer au Chili par le milieu de la Terre de Feu.

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En chemin nous rencontrons un castor, animaux introduits en Terre de Feu sur décisions du gouvernement argentin, dans les années 40, pour produire des fourrures lucratives. Les 25 couples importés du Canada sont à la base d’une population invasive de plus de 100'000 individus qui créent de tels dégâts que leur tête est aujourd’hui mise à prix.

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Malheureusement la douane chilienne est fermée encore une dizaine de jours en raison de la crue d’un cours d’eau. Nous retournons à la Ruta 3 au soleil couchant, passons Rio Grande.

8 janvier 2016 Rio Grande - Porvenir
Décollage peu après 10 heures pour remonter la Ruta 3 sur une centaine de kilomètre, au Nord-Ouest en direction du poste frontière de San Sebastian. Le passage s’effectue sans problèmes puisque nous avions déjà pris soin la veille de consommer les aliments interdits d’importation au Chili.

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La douane franchie nous fonçons plein Ouest en direction de la Bahia Inutil, une annexe au détroit de Magellan, où se trouve une rare colonie de manchots royaux, peut-être la seule sur le continent.
L’accès est bien réglementé et c’est d’une cinquantaine de mètres que l’on peut observer les animaux après avoir entendu le catéchisme des responsables de cette réserve privée.

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Nous prenons ensuite, plein Ouest, la piste qui va le long du littoral de la baie en direction de Porvenir, capitale administrative de la terre de Feu chilienne.

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La partie chilienne de la Terre de Feu, d’une surface équivalente à la moitié de la Suisse, ne compte qu’une vingtaine de milliers d’habitants, dont la moitié habitent Porvenir.
Porvenir est une sympathique petite ville qui compte de nombreux bâtiments centenaires restés dans leur jus. Elle a connu, vers 1880, une ruée vers l’or après la découverte d’un peu de ce métal dans les environs, une vague d’immigration, en particulier de Croatie.

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9 janvier 2016 Porvenir – Punta Arenas
Nous devons prendre le ferry pour Punta Arenas et quitter la Terre de Feu.

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Nous arrivons à Punta Arenas en fin d’après-midi et débarquons, au Nord, à proximité des chantiers navals réputés de la ville.

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La ville est en effet capitale de la région chilienne de Patagonie du Sud et compte plus de 130'000 habitants. Elle a connu un essor particulier dès les années 1870, lorsque le gouverneur de l’époque, soucieux de faire décoller l’économie, importa des Malouines 300 moutons. La démarche fut un succès économique et, au début du 20ème siècle, plus de 2 millions d’ovins paissaient sur le territoire. C’est alors toute une industrie qui se développa pour valoriser laine et viande produites en masse dans la région.

10 janvier 2016 Punta Arenas – Rio Rubens
Total: 12’015 Km
La rue commerçante, semi-piétonnière de Punta Arenas, est très agréable et les devantures des magasins témoignent de la richesse de la ville, aujourd’hui dopée par ses activités industrielles, maritimes et de tourisme, un grand paquebot ancré au large est là pour en témoigner. Ses flots de passagers, dûment numérotés, sont déversés dans les rues de la cité. Celles-ci sont bordées de magnifiques bâtiments de style néoclassique et art-nouveau du début du 20 ème siècle.

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Le mouton a payé… en d’autres temps, et a fait l’opulence de cette capitale du détroit de Magellan. Les villas des barons de la laine sont particulièrement impressionnantes. La villa Braun Menendez, aujourd’hui devenue musée a été construite entre 1903 et 1905 dans le style néo-classique par un architecte français. Son propriétaire, José Menendez, né en Espagne en 1846, émigré d’abord à Cuba puis à Buenos Aeres et enfin à Punta Arenas, se lança en 1876 dans le commerce de moutons, puis acheta un bateau pour transporter les produits ovins. Il fonda en 1896 sa première estancia en Terre de Feu et était, en 1903, propriétaire de 400'000 hectares sur cette île. Il s’associa en 1907 avec son principal concurrent Mauricio Braun, commerçant et armateur qui épousa sa fille. Les deux associés fondèrent par la suite une société qui devint la chaîne de supermarchés argentins « La Anonyma », aujourd’hui encore aux mains de la famille Braun.

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En résumé le mouton mène à tout… et les collections et mobiliers de la somptueuse villa de plus de 2'000 m2 sont là pour témoigner d’un âge d’or aujourd’hui sans doute révolu.

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A de l’issue de la visite nous repassons en ville devant la confiserie chocolaterie Baeryswil déjà fréquentée la veille. Ce nom vous dit quelque chose ? Dans les années 1870-1880 plusieurs dizaines de familles fribourgeoises ont émigré dans la région de Punta Arenas, à tel point qu’il formait 1/5 de la population de la ville. Ils ont développé leurs talents dans l’horlogerie, la scierie, la téléphonie, l’ingénierie, etc., envoyant parfois leurs enfants né en Patagonie faire une formation professionnelle en Suisse. Imaginez le talent de fribourgeois nés au pays de la crème double et des meringues dans le domaine de la confiserie chocolaterie… nos palais en rêvent encore. Des coupes de glaces maisons avec trois excellentes boules plus grosses qu’une balle de tennis, recouvertes d’un avalanche de crème parsemée de granules et copeaux de chocolat, voilà un enchantement gastronomique dont la qualité égalait la quantité.

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Une affluence tendant à la surpopulation dans un cadre sympathique affichant sur les murs les racines des exploitants, voilà un lieu que nous n’oublierons pas de sitôt et qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.
La vie nomade est cependant dure et nous devons quitter ce paradis des gourmets et ses merveilleuses vitrines pour reprendre route et piste, au Nord-Ouest, en direction du parc naturel de Torres del Paine.

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MISE A JOUR 08.02.2016

11 janvier 2016 Rio Rubens – Torres del Paine
Nous atteignons la petite ville de Puerto Natales, porte d’entrée du Parc national Torres del Paine. Cette ville de 18'000 habitants donne, contrairement à Punta Arenas, sur le Pacifique que l’on peut atteindre par un véritable dédale de fjords.
La ville vit aujourd’hui principalement du tourisme qui a réduit production ovine et pêche à la portion congrue. Elle est constituée de petit bâtiments ne dépassant pas deux étages et principalement en bois.
Sous un soleil intermittent nous poursuivons notre périple au long des lacs Porteno et del Toro avant d’atteindre l’entrée du parc national.

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Ce parc de 181'000 ha est centré autour des Torres del Paine, des tours de granit qui culminent à près de 3'000 mètres. Ces montagnes somptueuses sont entourées de glaciers et de lacs aux couleurs spécifiques qui recueillent les eaux de fonte. Nous nous rendons d’abord au Lago Grey, situé à l’Ouest du parc et faisons une ballade sur un sentier aménagée puis sur la digue de gravier qui marque la fin du lac sous un ciel assombri et un vent à décorner les bœufs.

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12 janvier 2016 Torres del Paine
A proximité de l’administration du parc nous rejoignons la piste circulaire et partons direction Nord, cap sur les fameuses Torres del Paine que nous ne voyions pas depuis notre emplacement de bivouac. La piste étroite et sinueuse dévoile peu à peu des images exceptionnelles de lacs, de pics et de glaciers.

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Après quelques arrêts photos nous atteignons le camping avec restaurant situé au bord du lac Pehoe. L’endroit offre un panorama à couper le souffle avec, en arrière-plan du lac d’un bleu lumineux, tout le massif de la Cordilière del Paine que voile à peine quelques nuages. Après une petite balade au bord du lac nous décidons de rester pour la nuit à cet endroit magique.

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Nous récoltons, avec Denis, du bois mort en vue de faire un beau feu dans le foyer, pour accompagner un repas dont je rêve depuis longtemps : la fondue bourguignonne. La ministre de l’intérieure refusant un tel repas dans son royaume, nous allons profiter d’un emplacement idyllique et bien ventilé pour plonger le bœuf dans l’huile. Le feu démarre très facilement, comme attendu, et son rayonnement chauffe l’extrémité de la table avec banc disposée à 2 mètres en face de lui. Pour la ventilation… c’est autre chose, impossible de trouver le réglage, le vent d’Ouest soutenu et turbulent étouffe régulièrement notre réchaud et il faudra près de 1h ½ pour arriver à chauffer l’huile. La flamme est régulièrement soufflée malgré le changement de bonbonne et il faudra façonner maintes protections en papier d’alu pour savourer quelques morceaux d’une viande pas exceptionnelle. Lot de consolation pas des moindres, le ventilateur impétueux a débarrassé le panorama des Torres del Paine de ses derniers nuages. Lorsque nous terminons enfin le repas vers 17 heures, les sommets ne peuvent plus rien cacher.

13 janvier 2016 Torres del Paine

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Nous démarrons en fin de matinée et parcourrons 2 kilomètres avant d’apercevoir sur le parking de l’hôtel Lago Pelhoe, le camping-car de Christian et sa famille que nous avions déjà rencontrés à mi-novembre dans le parc des Alerces. Le père de Christian, Bernard ami de longue date en suisse doit être avec eux pour trois semaines et nous stoppons Babar. Les retrouvailles avec Bernard et sa famille sont chaleureuses et c’est avec plaisir que nous lui faisons découvrir Babar. Le cahier des charges de cornac empêchant que nous ouvrions la traditionnelle bouteille de blanc, nous reprenons notre route sur quelques kilomètres, jusqu’à un parking indiqué par Christian. De là part une belle promenade d’environ 1 h ½ qui permet d’admirer de belles chute d’eau, le Salto Grande, puis d’atteindre la rive du Lago Nordenskjold, qui baigne le pied sud du massif des Torres.

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La balade est agréable mais sous un vent fort et soutenu qui incite à se laisser porter par le flux de l’air. Le sentier serpente dans les collines couvertes d’herbages desséchés, de touffes d’épineux aux fleurs jaunes et d’arbres et arbustes secs parfois isolés et parfois groupés en de véritables forêts fantômes. Nous cheminons par moment avec la famille de Christian et Bernard qui ont entrepris la même excursion que nous.

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14 janvier 2016 Torres del Paine (Chili) - Tapi Aike (Argentine)
Nous prenons la direction de Laguna Azul, un endroit recommandé par plusieurs voyageurs rencontrés précédemment. La piste la plus directe étant fermée pour rénovation, nous nous offrons un supplément de beau parcours dans le parc national, en particulier le long du Lago Sarmiento.

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Nous remontons ensuite direction Nord, une belle allée sur une quinzaine de kilomètres pour arriver à Laguna Azul, un superbe petit lac dont l’axe est orienté en direction des Torres del Paine. Nous avons fait un quart de tour en périphérie de ces colonnes de granit qui nous apparaissent maintenant dans une mise en scène de belle carte postale.

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Nous sommes installés en contrebas de l’estancia de Don Victor, qui accueille aussi les voyageurs, et dont nous avons entendu le plus grand bien. Mais nous n’avons pas besoin de camping et quittons bientôt le Parc National Torres del Paine pour nous diriger, sous la conduite de Denis, vers la frontière argentine à Cerro Castillo.

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Dans cette localité nous stoppons au carrefour précédent le poste de douane pour changer de conducteur. Il est toujours plus facile de franchir une frontière lorsque le conducteur est le propriétaire du véhicule. Nous sortons du camion pour aller boire quelque chose dans un commerce voisin. Denis, portant un regard affectueux sur Babar, constate que celui-ci a un œil (phare à brouillard) qui pend en-dessous du parechoc, tenu par les fils électriques. Nous nous livrons à un examen détaillé qui nous rappelle « Madame la Marquise »… Si le phare s’est détaché c’est que le réservoir d’huile de la direction assistée lui est tombé dessus, si celui-ci est tombé c’est parce que deux boulons, qui tiennent une charnière de cabine (basculante) et le réservoir de direction, sont tombés sur les pistes… ainsi brûla le château. Les deux cornacs, en uniforme à carreaux, procèdent au démontage du phare, dont le support plastique a cassé, et à la réparation avec remise en place de deux nouveaux boulons et du réservoir.

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Après s’être désaltéré, nous passons la frontière au soleil couchant sans difficultés, parcourrons une cinquantaine de kilomètres goudronnés avant de nous arrêter pour la nuit au début du tronçon piste de la Ruta 40.

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L’horizon du plateau séchard sur lequel nous dormons est plat, à l’exception de la lointaine silhouette de la Cordillère del Paine au soleil couchant.

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15 janvier 2016 Tapi Aike - El Calafate - Puerto Bandera
Après le parc national austral chilien, c’est vers le parc national argentin de Los Glaciares, et sa porte d’entrée El Calafate que nous nous dirigeons. Le parc national des glaciers s’étend sur 720'000 hectares dont 1/3 est couvert de glaciers. Les Andes patagoniennes comprennent deux grand champs de glace, le champ Nord dominé par le mont San Valentin, 4’058 m , entièrement au Chili, et le champ Sud dominé par le Cerro Fitzroy,3'405 m, partagé entre Chili et Argentine. C’est la partie argentine du champ Sud qui constitue le parc national des Glaciers. Ce périmètre sauvage de montagnes, glaciers et lacs est un des trésors des paysages de Patagonie.
El Calafate, presque 20'000 habitants, est une grande station touristique, heureusement épargnée par les immeubles élevés. Elle comprend de nombreuses boutiques et commerce au long de l’avenue San Martin. Les bâtiments, principalement en bois, sont colorés et parfois organisés en charmantes cours piétonnes soigneusement arrangées. Les terrasses des établissements publics contribuent à rendre la ville conviviale et nous ne nous privons pas d’une belle balade. En cherchant une buanderie nous trébuchons sur un excellent glacier qui retient nos palais dans son petit jardin. La lavanderia n’étant pas loin, nous remplissons les caisses mises à disposition et déposons notre lessive qui sera reprise demain soir ou lundi matin.

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En déambulant nous avons examiné les propositions d’excursions en bateau pour voir les glaciers depuis les bras du lac Argentino, cette croisière est exceptionnelle. Nous décidons finalement, après examen de la météo, d’aller dormir à proximité du port d’embarquement et de prendre nos billets directement demain matin.

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MISE A JOUR 13.02.2016

16 - 17 janvier 2016 Puerto Bandera – Lago Roca
Trois bateaux catamarans partent quasi simultanément de la jetée et s’élance sur le Lago Argentino, plus grand lac du pays avec 1'600 km2. Nous sommes sur le « Quo Vadis », le plus grand des catamarans qui offre 300 places pour une longueur de 33 mètres et une largeur de 8,7 mètres.

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Le lac a la forme d’un calamar dont le gros corps est perpendiculaire à la Cordillère et dont les tentacules s’écrase contre celle-ci pour recueillir les eaux de fonte d’une demi-douzaine de glaciers provenant du champ glacier du Sud des Andes. Nous rencontrons notre premier iceberg, d’une trentaine de mètre de hauteur pour une centaine de mètre de long et percé d’un grand trou rond à mi-hauteur dans lequel passerait Babar sans problème, dans un détroit situé à une dizaine de kilomètre du départ.

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Les rives du lac sont constituées de rochers, autrefois érodés par la glace, qui lentement se végétalisent. Les arbres, que la pousse lente due aux rigueurs du climat fait ressembler à des bonzaïs, colonisent les pentes plus élevées par rapport au lac et sont parfois entrecoupés de prairies sèches.

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Nous nous rendons d’abord, à une cinquantaine de kilomètres du point de départ dans le bras du lac qui reçoit les glaces du glacier Upsala. Celui-ci arrive en pente douce dans le lac et vêle ses glaces en formant un jardin d’iceberg impressionnant dans lequel nous croisons lentement. Les couleurs des blocs de glace passent par toutes les nuances de bleus toujours étincelants. Certaines de ces îles glacées sont dix fois plus grandes que notre bateau et ne laissent voir, comme tous les icebergs que le 1/7 de leur volume total !

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Notre catamaran se dirige ensuite à une trentaine de kilomètres au Sud dans un autre bras du Lago Argentino. Là nous découvrons le spectacle majestueux du glacier Spegazzini, en réalité trois langue glacière qui dévalent les pentes rocheuses et se rejoignent pour plonger ensemble, comme une chute d’eau, dans le lac.

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Le spectacle, sous un ciel changeant est somptueux et le front du glacier fait une soixantaine de mètres de hauteur. Nous rentrons au port vers 13 h 30 étourdis par ce spectacle somptueux.

Après le pique-nique sur le port, Babar nous emmène vers un autre glacier fabuleux du parc, le glacier Perito Moreno. Celui qui a donné son nom au glacier, Fransisco Moreno, était un naturaliste et explorateur argentin (1851-1919) qui a conduit de nombreuses explorations en Patagonie entre 1870 et 1890. Lors de son troisième voyage ne 1880 il fut capturé par des indiens Tehuelches et condamné à mort mais réussit à s’échapper. Par la suite il prit la défense des peuples indigènes de Patagonie et s’insurgea contre les méthodes choisies pour les « civiliser ». Il fut député au parlement argentin et l’un des fondateurs de la Société Scientifique Argentine.

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Le glacier Perito Moreno est un cas particulier puisqu’il est l’un des rares de la planète à être stable, voir à progresser. Long d’une trentaine de kilomètres, large en moyenne de 5 kilomètres et avec un front d’une soixantaine de mètres de haut il avance à une vitesse d’environ 2 mètres par jour. Il offre donc aux visiteurs des spectaculaires chutes de glace avec des blocs de plusieurs centaines, voire milliers, de m3.

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Il a la particularité de s’appuyer contre la péninsule qui lui fait face et de couper en deux un bras du Lago Argentino. Ce barrage de glace conduit à l’accumulation d’eau dans les bras Sud et la différence de niveau atteint parfois une dizaine de mètres, voire davantage. En période de forte fonte, il arrive que la pression de l’eau fasse éclater le barrage de glace qui cède alors libérant l’eau retenue au Sud dans un fracas de glace et d’eau digne du plus grand « shecker » du monde. Il n’y a pas de sentier d’excursion pour s’approcher du glacier mais le visiteur est accueilli par 6 kilomètres de passerelles et plateformes parfaitement implantées sur le promontoire qui fait face au glacier et permettant d’admirer les deux fronts de celui-ci. Nous parcourrons 4 kilomètres de cet itinéraire spectaculaire et assistons à de nombreuses chutes de glace qui produisent des fracas sourds audibles à plus d’un kilomètre.


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Vers 19 heures nous quittons ce spectacle naturel extraordinaire pour ressortir du parc. Nous quittons le bitume peu après la sortie et empruntons une piste direction Sud-Est puis Sud-Ouest pour nous rendre au bord de l’étroit Lago Roca, où se trouve une aire de camping libre que nous atteignons peu avant 20 heures.

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Nous nous installons sur un replat au haut du terrain qui offre un panorama magnifique sur la plaine et le petit lac et, plus loin, sur les montagnes et glaciers. Nous retrouvons, installés en contrebas nos amis français du tortillard de la Saint-Sylvestre qui nous offre le verre de l’amitié.

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La journée du dimanche 17 est passée sur place avec ballade près du lac et des chevaux qui pâturent sur les rives et dégustation permanente du paysage. Le temps chaud et calme permet de prendre tous les repas dehors ce qui est apprécié.

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18 janvier 2016 Lago Roca – El Chalten

A 10 heures nous quittons le Lago Roca pour regagner El Calafate où nous passons à La Anonyma pour nous ravitailler et à la blanchisserie pour récupérer notre lessive. Une bonne glace à la gelateria voisine nous cale pour affronter un long trajet vers l’extrémité Nord du parc national des Glaciers.
La route est goudronnée et bonne, sous réserve des quelques trous dus à l’affaissement de la chaussée sous le poids des camions. Denis est au volant pour cette étape autour des lacs. Nous devons rouler d’abord plein Est, sur 30 kilomètres, vers l’extrémité du Lago Argentino, avant de partir plein Nord sur 80 kilomètres pour gagner l’extrémité du Lago Viedma. Nous sommes à nouveau dans un paysage de pampa sèche, les quelques implantations des estancias marquant les rares ronds de verdure. La route suit la vallée du Rio Leona qui permet au lac Viedma de se déverser dans son voisin du Sud. Le paysage s’anime donc un peu, la vallée s’étant creusée dans des montagnes sablonneuses dont les flancs érodés laissent apparaîtrent d’innombrables couches dans des ocres et beiges dégradés. Plusieurs estancia abandonnée jalonnent le bord de la route, ce qui est étonnant avec la proximité du fleuve, et donc d’eau en abondance.

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A partir de la mi-parcours, le véritable objet de notre intérêt, le Mont Fitzroy se dévoile peu à peu. Cette montagne a la silhouette d’un gigantesque pain de sucre qui offre aux alpinistes des parois quasi verticales de près de 1'000 mètres.


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Nous atteignons après quelques arrêt photographiques dans la pampa sèche, et vu un gros iceberg au milieu du lac, la sympathique localité d’El Chalten, 2'000 habitants, qui est la mecque des randonneurs du Sud argentin. La rue principale est bordée de nombreux bâtiments colorés, en bois, qui ont des activités commerciales touristiques.

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Reconnaissons que les sympathiques terrasses sont attirantes, mais nous poursuivons néanmoins notre route dans une vallée en direction du Lago del Desierto qui est paraît-il magnifique. La piste est malheureusement émaillée de petits ponts à la charge limitée de manière incertaine. Le premier est franchi sans problème tandis que nous passons par le gué adjacent pour franchir le second.

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Le troisième n’a pas de gué praticable et nous renonçons d’autant plus facilement que nous avons repéré, peu avant, une magnifique place de bivouac, au bord de la rivière, face au Fitzroy. C’est là que nous dégustons une excellente fondue bourguignonne, combustion parfaitement maîtrisée, devant un panorama inoubliable.


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19 janvier 2016 El Chalten – Punta Quilla

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C’est le naturaliste Perito Moreno qui a donné à la montagne le nom de Fitzroy en reconnaissance des nombreuses explorations en Patagonie menées par le capitaine (par la suite vice-amiral) Robert Fitzroy, commandant du HMS Beagle. Cet homme au caractère bien trempé mérite que l’on parle de lui. Son patronyme qui signifie fils de Roi est adéquat puisqu’il était descendant au 4ème degré du Roi d’Angleterre Charles II. Après la scolarité convenable qu’avait pu lui offrir sa famille il suivi très tôt une formation maritime, entrecoupée de service à bord de voilier, jusqu’à devenir officier. Il fût promu provisoirement capitaine, à la suite du suicide du commandant de son bateau, puis confirmé à ce grade. Passionné d’explorations il sollicita constamment des financements pour poursuivre ses expéditions, parmi lesquelles celle, effectuée en compagnie de Darwin, qui lui permis de découvrir le canal qui porte le nom de son bateau.
Babar s’ébranle vers 10 h 45 après avoir reçu un gros litre d’huile en remerciement des services rendus. Nous prenons le temps d’une escale balade à travers El Chalten est ses bâtiments colorés.

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Quelques empanadas plus tard, Babar mord le bitume à pleine roue en direction de l’Est. C’est à nouveau la pampa sèche qui nous entoure et nous atteignons Tres Lagos. De là nous prenons la piste 288, toujours plein est en direction de l’océan. Quelques kilomètres après la localité, un chantier de réfection de la piste est annoncé et nous empruntons la piste provisoire. En réalité nous pénétrons dans un chantier de reconstruction et reprofilage complet de la piste sur plus de 100 kilomètres. Chantier sans une seule machine ou un seul ouvrier. Nous nous apercevons, au bout de quelques dizaines de kilomètres, que les usagers quittent la piste provisoire lorsque c’est possible pour emprunter le nouveau profil bien plus agréable à rouler. Heureusement le temps sec facilite ces manœuvres, mais les traces profondes laissée parfois temps sur la piste provisoire que sur le nouveau profil laissent imaginer d’autres difficultés en cas de fortes pluies.

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Vers l’estancia La Julia nous retrouvons le bitume et parcourrons, toujours dans la pampa sèche, les 120 kilomètres qui nous séparent de Puerto Santa Cruz. Nous poursuivons jusqu’à Punta Quilla où se trouve un port de ravitaillement des installations pétrolières. Nous nous annonçons au portail d’entrée et traversons les installations portuaires pour trouver, en bord de mer, une plateforme avec foyer aménagée pour recevoir les visiteurs.

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20 janvier 2016 Punta Quilla – Puerto San Julian
Nous ne sommes pas venus à côté de ce port industriel par plaisir, mais pour aller voir une colonie de manchots de Magellan qui se trouve à environ deux kilomètres au long de la plage. C’est par cette balade, alors que la marée descend, que nous commençons notre journée après un bon petit déjeuner en plein air.
La mer lèche, à marée haute le pied des grandes moraines de sables, d’une centaine de mètres de hauteur, qui la borde. À marée basse, dans cette région de fortes marées, elle se retire d’une hauteur d’environ 8 mètres, ce qui représente sur ce rivage à faible pente, une distance de 400 à 600 mètres. Nous parcourons la plage, parsemée de rochers provenant des différentes couches sédimentaires des moraines, sur laquelle nous trouvons de beaux blocs de pierre gris foncés dans lesquelles sont inclus des coquillages préhistoriques. Ce sont de vrais et beaux extraits de l’histoire géologique de ces rivages, vraisemblablement émergés par le soulèvement de la plaque continentale. Au loin un troupeau de vigognes farouches s’abreuvent dans la mer. La particularité de ces animaux est leur capacité à boire de l’eau salée que leur organisme peut assimiler, d’où leur aptitude à survivre dans la pampa sèche et les Andes, souvent pourvue de lagunes d’eau saumâtre.

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Nous atteignons bientôt la pinguineira, entendez le lieu de nidification des manchots de Magellan, repérable par quelques adultes et quelques petits en chemin sur la grève ou déjà au bain. C’est là que nous découvrons, dans les buissons du plateau sablonneux qui marque le sommet de la plage, des centaines de petits manchots. Nous sommes à la période de l’émancipation, lorsque environ deux mois après la naissance, les parents s’éloignent des petits qui doivent trouver leur autonomie et apprivoiser la mer.

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MISE A JOUR 18.02.2016

21 janvier 2016 Puerto San Julian – Bosques Petrificados
Puerto San Julian est marquée par l’histoire, Magellan y débarqua et sur les quais est « ancrée » une réplique de son bateau, proposée à la visite pour quelques pesos.

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Des amis voyageurs m’ont dit que c’était une maquette pour les enfants ! Contrairement à ce que l’on croit les 5 bateaux de l’expédition de Magellan, en vue de trouver la route Ouest des épices pour la Couronne d’Espagne, étaient des caraques, petits bateaux ventrus avec deux hauts châteaux avant et arrière, dont la longueur variait entre 28 et 35 mètres.

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A bord l’équipage variait entre 31 et 62 hommes dont les conditions de promiscuité et d’alimentation sont difficilement imaginables pendant des traversées de plus de 90 jours sans terre pour se ravitailler. L’expédition qui découvrit le détroit qui porte le nom de son commandant fut tumultueuse avec mutinerie, désertion d’un bateau, grosses avaries, abandon d’un bateau trop endommagé, etc. Mais Magellan était tenace, il réussit à atteindre le Pacifique et à le traverser avant de perdre la vie dans une escarmouche avec des indigènes d’une île des Philippines. C’est donc son second, Juan Elcano, qui boucla le tour du monde et arriva en Espagne, avec le dernier bateau, en septembre 1522, 37 mois après le départ. La réplique présentée à l’échelle 1 :1 permet de mieux imaginer la performance de ces navigateurs explorateurs du 16ème siècle. Dans la cale se trouve même une vache, emmenée vraisemblablement pour produire du lait et/ou comme réserve de viande, et qui partageait le logis des marins…

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Puerto San Julian est également marquée par l’histoire récente, à l’autre bout de l’avenue côtière trône sur un piédestal, un Mirage III de l’armée argentine qui participa, depuis la base aérienne proche, à la campagne des Malouines en mai 1982. Cet escadron de Mirages, basé à Puerto San Julian, fut le gros problème de la marine anglaise puisqu’il coula, avec des missiles Exocet français, l’un des navires britannique et en endommagea gravement deux autres. Les silhouettes de ces cibles atteintes sont d’ailleurs fièrement représentées sur le nez de l’appareil qui « survole » le monument d’hommage aux victimes argentines de cette guerre.

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Nous quittons la ville vers 11 h 15 par une petite piste côtière qui offre de beau panorama sur la côte, puis nous amène à une loberia, comprenez un site d’observation des lions de mer.

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C’est depuis le haut de la moraine côtière d’une trentaine de mètres que nous découvrons une belle colonie de près de 200 animaux répartis sur plusieurs enrochement.

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Nous repérons facilement les mâles, plus gros et plus foncés et avec une crinière abondante, qui veillent sur leurs harems de 10 à 12 femelles tandis que leurs jeunes congénères viennent tenter de séduire l’une d’elle ou de provoquer le pacha.

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Un peu plus loin sur la moraine nous découvrons une colonie de cormorans à ventre gris qui nichent dans le flanc de la falaise. Ces oiseaux sont magnifiques avec outre leur plumage dans les dégradés de gris, des pattes oranges et un bec orange et jaune.

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Nous quittons se site magnifique, après le pique-nique, pour rejoindre la Ruta 3 sur laquelle nous parcourons 160 kilomètres direction Nord avant de prendre une piste plein Ouest pour atteindre l’entrée du Monument national des Bois Pétrifiés.

22 janvier 2016 Bosques Petrificados – Caleta Olivia
Le Monumento National de Bosques Petrificados, est un site extraordinaire, situé au milieu de la steppe semi-désertique du Nord de la province de Santa Cruz.

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Durant la période Jurassic, il y a environ 150 millions d’années, alors que l’Amérique du sud était encore liée à l’Afrique, la Cordillère des Andes n’existait pas et les pluies du Pacifique permettaient la croissance d’une forêt exubérante sur le plateau continental. Des arbres énormes, les ancêtres des Araucarias et de Pehuenes d’aujourd’hui, constituaient une partie du peuplement forestier qui était parcouru par des dinosaures. Cette période connaissait une intense activité volcanique et des vents violents qui abattaient parfois les géants de la forêt. Ceux-ci était ensuite brûlés par les cendres volcaniques, « à l’étouffée », puis recouvert d’épaisses couches de cendres. Plus tard et au cours des millions d’années qui suivirent des pluies intenses filtrait à travers les cendres en se chargeant de substances minérales qu’elles introduisaient dans chaque cavité du bois carbonisé. Ce processus de silicification ou pétrification a duré des millions d’années. Par la suite l’érosion des couches de terrains sablonneuses a fait apparaître les troncs pétrifiés que nous découvrons aujourd’hui. Les araucarias primitifs pouvaient atteindre 100 mètres de haut et vivre 1'000 ans, ce qui explique la taille des troncs fossilisés qui atteignent parfois 2,5m à 3 m de diamètre !

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Le parcours de visite de 2,5 km est un petit sentier bien marqué, qu’il ne faut pas quitter, et qui permet de découvrir une vingtaine de troncs dont certains dépassent 20 mètres de longueur ! Ces objets fossiles sont convoités et il est interdit de ramasser la moindre pierre. Certains sites semblables ont parfois été pillés pour la commercialisation de grandes pièces de bois fossilisés.

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Après cette visite impressionnante, nous reprenons la piste, qui devient plus étroite et moins fréquentée, plein Ouest sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à l’extrémité de la réserve. Le paysage laisse apparaître un grand volcan, la Madre er Hija, que nous contournons par le nord entre des collines désertiques aux coloris variés. Nous rejoignons ensuite la plus grande piste 12 que nous suivons plein Nord sur 140 kilomètres. Le paysage montagneux est parfois enchanteur et nous avons l’impression de rouler entre des tranches d’un tiramisu géant.

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Une cinquantaine de kilomètres asphaltés terminent notre parcours vers la petite ville de Caleta Olivia. Plutôt à côté, car une grande esplanade, située à 2 kilomètres au sud de la ville, jouxte une colonie de lions de mer. L‘info, obtenue d’autres voyageurs, est exacte, deux groupes d’une soixantaine d’animaux sont installé paresseusement sur la grève graveleuse. Nous pouvons les approcher sans problème, en toute liberté, si ce n’est en respectant la distance de sécurité instinctive des animaux, en l’occurrence 6 à 8 mètres. C’est bercé par leurs grognements que nous passons la nuit à une cinquantaine de mètres d’eux.

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23 janvier 2016 Caleta Olivia – Commodoro Rivadavia
Commodoro Rivadavia est la capitale pétrolière de l’Argentine et les pompes à bascule qui remontent le pétrole, qui étaient déjà nombreuses avant Caletta Olivia, se multiplient. La ville compte près de 180'000 habitants, occupés en grande partie dans l’industrie pétrolière et ses sous-traitants.
Nous stoppons au centre-ville pour une escale ravitaillement et trouvons un parking accessible près du vieux port où croupissent quelques épaves.
Nous partons repérer les accès à l’aéroport puis repartons en direction du Nord, le long de la côte pour arriver à Caleta Cordova une petite baie bordée de quelques restaurants et de maisons particulières souvent en chantier.
La plage n’est pas idyllique mais l’endroit est sympathique. Nous avons d’autres activités que la baignade : nos amis doivent sortir et réorganiser leurs bagages en prévision de leur vol de demain. Le soir, un bon repas sur notre terrasse, arrosé de vin de la bodega Emilia, en l’honneur d’Emilie, la petite fille de nos amis, marque la fin de leur séjour.

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24 janvier 2016 Commodoro Rivadavia – Sierra Cañada
Diane avancée afin de prendre le petit-déjeuner avant de partir, vers 8 h 30, pour l’aéroport. Vers 9 heures nous y sommes et après enregistrement des bagages nous buvons un dernier verre avec Claire et Denis. Ils ont partagés 3'200 kilomètres de belles découvertes avec nous, en 20 jours de beau temps ! Denis est aguerri au montage du lit dans la Doka et atteint le niveau de Roger qui est plus entraîné mais cours en vétéran. Ces deux amis le font bien plus vite que moi et peuvent revenir quand ils veulent. Nous quittons nos compagnons de voyage qui font un crochet par Iguaçu et Buenos Aires avant de rentre chez eux pour retrouver le chasse-neige que pilote Denis.
Nous quittons l’aéroport et, après le plein, nous sommes sur la source ! Nous partons plein Ouest par une piste qui devrait rejoindre la Ruta 28 d’ici 50 kilomètres. C’est un vrai calvaire auquel nous sommes confrontés puisque cette piste, qui jouxte des centaines de puits de pétrole est une voie logistique pour ceux-ci avec une tôle ondulée de camions indescritible. La délivrance asphaltée vient enfin à Pampa del Castillo, bourg pétrolier marqué par de nombreuses installations logistiques pétrolières.

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Après une centaine de kilomètres plus confortables sur la Ruta 28, et quelques sites pétroliers supplémentaires, nous atteignons la vallée verte de Sarmiento, partiellement irriguée par plusieurs lacs et le Rio Senguer. De là nous bifurquons plein Nord sur la piste 24 qui borde le Lago Colhue Huapi. La piste est belle, mais le lac et la zone humide qui devrait l’entourer sont désespérément secs. Après une vingtaine de kilomètres nous découvrons un brouillard sablonneux, mélange des sables soulevés par le vent, devenu fort, et d’humidité d’évaporation de la surface que doit occuper le lac à la saison des pluies.

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