ITINERAIRE (en vert) EFFECTUE en URUGUAY
du 24 août au 5 septembre 2016
soit au total 888 km dont 9 km de piste en 13 jours
(moyenne 68km/j)
Les étoiles placées en dehors du tracé vert, sont des bivouacs effectués lors de notre précédent séjour.
MISE A JOUR 14.09.16
24 - 30 août 2016 Montevideo-Paraiso Suizo
Beau les 24 et 25, nuageux le 26, orages, tempêtes et pluie continue le 27, gris et sec les 28-29, beau le 30.
Notre ami Heinz, hébergeur attentionné de Babar, nous ayant informé par courriel d’un problème de batteries moteur, c’est dans une Gol(f) de location que nous quittons l’aéroport. Il sera plus simple d’avoir notre autonomie si nous devons chercher de nouvelle batteries pour notre « casa rodante ». Nous suivons la semi-autoroute en admirant à nouveau les nombreux petits cimetières de voitures et d’épaves, plus que cinquantenaires, qui jalonnent les talus. Après un arrêt dans un supermarché pour acheter les premiers ravitaillements, nous atteignons le Paraiso Suizo en milieu d’après-midi.
A notre soulagement Babar a quitté l’enclos des véhicules en pension pour être installé dans la partie camping du terrain. C’est grâce à Peter et Irmi, un sympathique couple allemand qui voyage dans un Bremach, que le pontage des batteries a pu être effectué pour démarrer Babar.
Les batteries de l’habitacle ayant été rebranchées nous branchons celui-ci sur le secteur. A noter que les batteries intérieures n’ont rien perdu de leur charge. Sont également présents sur le site, en vue d’un retour provisoire en Suisse, nos amis Beat et Sylvia, et un couple d’allemand, Roswitha et Holger,
avec un camping-car Hymer, qui préparent leur retour sur l’Europe. Par la suite viendront s’ajouter un couple belge avec un Toyota à grosse cellule, puis Jean et Françoise, de très sympathiques provençaux avec un MAN Action-mobil.
Les 25 et 26 sont consacrés au déballage des bagages et à la réorganisation des rangements dans le ventre de Babar ; mais aussi à de longues siestes et nuits de sommeil dont le total dépasse un tour de cadran… Dès le soir du 26, et le 27, il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, avec une pluie diluvienne et continue rarement vue ici. Après une incursion à Montevideo Carrasco pour restituer la voiture de location, nous restons au sec à étudier nos futurs itinéraires et à lire.
Le dimanche 28, temps sec revenu, nous appareillons… mais sur place et au sens propre !
Nous démontons le boiller défectueux et tous ses raccords avec soins et replaçons ceux-ci avec filasse et pâte à joints selon les conseils de Roger et Laurent nos amis appareilleurs. Après 7 heures de travail, les essais sous pression sont positifs, à l’exception d’une petite fuite à la sortie de la vanne de vidange, et notre circuit de refroidissement ne sera plus rincé par la pompe de l’habitation. Le lundi 29, le traitement de la petite fuite nous donne l’occasion d’en découvrir une autre, issue vraisemblablement de la sortie du petit réservoir d’eau claire. C’est l’occasion de resserrer une série de colliers accessibles, en vue d’assainir nos fonds de meubles.
Le mardi 30 nous sommes « en cales sèches » et pouvons remettre en place le frigo Engel dans le banc et remonter l’armoire qui est au-dessus du boiller. Nous effectuons les pleins d’eau en vue du départ. Un apéritif, dans le camion de Françoise et Jean, nous donne l’occasion de faire plus ample connaissance avec ces derniers et l’échange est annonciateur d’une nouvelle amitié.
31 août 2016 Paraiso Suizo - Colonia de Sacramento
Beau, légèrement voilé et venté, température fraîche à 12°C.
Vers 11 heures nous quittons nos amis, chaleureux hébergeur Heinz et Sylvia, ainsi que les autres nomades du Paraiso Suizo. Nous prenons la semi-autoroute en direction de la capitale jusqu’au centre commercial de Atlantida, station côtière, pour effectuer notre premier grand ravitaillement.
Depuis Atlantida, nous prenons la grande route 11 qui fait une large ceinture à une trentaine de kilomètres au large de la ville de Montevideo. Après une dizaine de kilomètres nous tombons en admiration devant un impressionnant stock de vieilles voitures alignées sous un grand couvert derrière une clôture en fer forgé. Une vingtaine de belles d’autrefois sont alignées prêtes à une restauration dont elles ont grand besoin. Dans un angle de la propriété, une dizaine de tracteurs vétérans rouillent sereinement alors que l’on aperçoit au fond de la parcelle plusieurs dizaines de old-timer stockés en plein champ. Quel trésor de belles mécaniques d’autrefois, malheureusement si peu protégées !
Nous poursuivons notre route au large de la capitale dans une zone de petites exploitations qui sont souvent tournée vers le maraîchage.
Ces fermes de 5 ou 10 hectares peuvent sans doute trouver de nombreux débouchés dans l’approvisionnement direct de la métropole voisine de 2 millions d’habitants. Nous dépassons la ville de Canelones, et poursuivons à l’Ouest, en direction de San José de Mayo. Les domaines s’agrandissent et deviennent plus extensifs au fur et à mesure que nous nous éloignons de Montevideo. Les bâtiments des petits domaines sont vétustes ou abandonnés et nous retrouvons bientôt les zones de grandes cultures intensives.
Nous regagnons la semi-autoroute « côtière » No 1 et poursuivons en direction de Colonia de Sacramento où nous connaissons un bon emplacement pour bivouaquer, en bord de mer à l’extrémité des remblas.
1er septembre 2016 Colonia de Sacramento - Carmelo
Nous quittons notre esplanade au bord de mer vers 9 h 30 pour nous diriger vers Carmelo et le garage MAN Bevilacqua où nous nous sommes annoncés pour aujourd’hui.
La route 21 traverse des zones de grands domaines de production laitière, avec des troupeaux de plus de 200 vaches et plus rarement des grandes cultures.
Nous arrivons au garage vers 11 heures et sommes accueillis par Dardo Bevilacqua, le patron, et son épouse. Sa fille Valeria, qui parle anglais ne travaille que l’après-midi. Nous admirons sa fille de 3 ans et ses deux jumeaux d’un an sur le mobile de la grand-mère. Rendez-vous est pris pour l’après-midi à 2 heures, puis nous repartons pour visiter le centre-ville et faire quelques courses.
Carmelo, que nous avons déjà visité au printemps, est située juste à l’embouchure du Rio Uruguay dans le Rio de la Plata. Ce dernier n’est plus un fleuve mais le large estuaire qui baigne Buenos Aires et Montevideo en s’ouvrant vers l’Atlantique. La ville de Carmelo, fondée en 1816 par le général Artigas, libérateur du pays, est le centre d’une importante région agricole et viticole. Elle a développé dès le 19ème siècle les industries de fabrication de pâtes et l’extraction de pierre et de sable. Le cœur de la ville est moins typé que celui de Colonia, mais agréable à parcourir.
Vers 14 heures nous sommes de retour au garage et rencontrons avec plaisir Valeria, déjà entrevue au printemps dernier. Babar est immédiatement pris en charge et nous établissons avec Dardo, le patron, la liste des travaux à faire.
Deux mécaniciens s’affairent aux pieds de notre pachyderme car l’on commence par les freins. C’est la surprise, les ciclements de nos roues ne proviennent pas d’une usure avancée et les garnitures sont en excellent état, nous laissant entrevoir une capacité de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.
Les ferrodos sont cependant poncés au papier de verre. Dardo explique que les passages dans l’eau peuvent altérer leur surface en y déposant sable et pierres et produire les désagréables bruits perçus. Les 2 filtres à gasoil du moteur sont changés sans basculer la cabine. C’est ensuite au montage du nouveau phare à brouillard que se consacre un mécano, le phare défunt avait été assommé par le réservoir d’huile de la direction assistée sur une piste sortant de Torres del Paine. Tous les travaux se déroulent dans le calme, avec le patron qui passe régulièrement vers les différents véhicules en chantier, tracteurs et camions alignés dans la grande halle du garage. L’horaire est sérieux, 5 jours par semaine de 0800 à 1200 et de 1400 à 1845. En fin de journée nous reculons notre camion à l’extérieur de la halle pour passer la nuit sur la grande parcelle clôturée du garage.
2 septembre 2016 Carmelo
Beau, 15°C, mais venté le matin, après une nuit fraîche à 8°C…
Nous sommes sur pied de guerre à 8 heures et une quinzaine de minutes plus tard les travaux reprennent. Le changement du liquide de refroidissement, pour réintroduire une quantité d’antigel adaptée à l’altiplano andin, est plus laborieux que prévu avec des problèmes de purge du circuit de refroidissement. Finalement, en fin de matinée, nous décidons de faire une petite course d’essai avant 14 heures pour contrôler le système à chaud.
Après notre casse-croûte de midi nous partons un dizaine de kilomètre pour constater qu’après une montée en température normale, notre sonde monte d’un coup à 120°C le tableau de bord indiquant qu’il faut stopper immédiatement. Deux à trois minutes d’arrêt, en laissant tourner le moteur au ralenti pour éviter les points de surchauffe, suffisent à rétablir une température normale et nous rentrons prudemment au garage, confirmé dans la présence d’une bulle d’air au haut du moteur. Le verdict du patron est clair, il faut basculer la cabine pour examiner le problème. Nous procédons, avec Sylviane, au grand déballage nécessaire à l’allègement de la cabine et celle-ci est inclinée vers l’avant. Le tuyau du circuit d’eau fait effectivement un magnifique col de cygne en direction du vase d’expansion. Après débranchement du haut du tuyau et redressement de celui-ci le circuit peut être complètement purgé et accueil avec plaisir 4 litres d’eau supplémentaires. Les tests qui suivent et le bon fonctionnement du radiateur de la cellule habitable témoignent ensuite de la bonne circulation du liquide de refroidissement. Il est ensuite procédé à divers travaux de maintenance, comme le contrôle des batteries qui paraissent en bonne santé.
Nous terminons l’après-midi par la remise en place de la cabine et de ses charges, ainsi que par le passage au bureau pour la facture. Celle-ci est tout à fait raisonnable avec une dizaine d’heures de mécano facturées à environ 45 CHF de l’heure. La famille Bevilacqua accepte que nous stockions les pièces non-utilisées dans un bagage laissé en dépôt. Nous prenons d’ores et déjà rendez-vous pour un service, au début mars prochain, avec changement de 2 pneus Michelin que nous demandons de commander suffisamment tôt pour un éventuel acheminement depuis l’Europe. Les filtres et autres pièces nécessaires au service sont également répertoriées de manière à pouvoir être commandée chez MAN Uruguay.
Vers 17 heures nous quittons cette agréable entreprise familiale, que nous ne manquerons pas de recommander à nos amis camping-caristes poids lourds. Nous parcourrons une dizaine de kilomètres pour retrouver une petite plage sur laquelle nous avions dormis au printemps dernier, à la veille de trouver le garage.
3 septembre 2016 Carmelo - Meseta de Artigas
Nous quittons les rivages des environs de Carmelo vers le Nord à 10 heures. La côte Ouest de l’Uruguay, que nous remontons en parallèle, mais retrait, avec le Rio du même nom, est le grenier à céréales du pays. La route est défoncée, par tronçon, par les nombreux camions-remorques de grains qui acheminent les récoltes vers Nueva Palmira, second port d’exportation après Montevideo.
L’Uruguay, pays essentiellement agricole, exporte annuellement pour environ 1,7 milliards de viande et autant de produits oléagineux (colza, tournesol, etc.). Les produits laitiers et les céréales suivent ensuite avec env. 800 millions chacun de valeur exportée. Ces 4 secteurs représente environ 55% des exportations du pays. Les principaux pays partenaires, tant à l’import qu’à l’export, sont le Brésil, la Chine et l’Argentine.
Notre remontée vers le Nord est colorée du jaune du colza en fleurs sur de vastes surfaces. La disproportion entre les bâtiments et le machinisme des grands domaines est frappante et il n’est pas rare de voir un parc de machine dépassant le million de nos francs stocké en plein air à côté de bâtiments de taille modeste. Les tracteurs de plusieurs centaines de chevaux, parfois articulés, sont courants tandis que les trains de semi directe ont des largeurs dépassant allègrement les dix mètres. Les épandeurs/pompes à traiter automoteurs ont des citernes ou bennes d’épandage de 5 à 8 m3 et font ressembler nos enjambeurs de vigne, dont les formes sont identiques, à des maquettes. Ici une petite voiture passe facilement entre les jambes à roues des monstres agricoles dont la voie est entre 2,5 et 3 mètres.
La campagne est parsemée de grands centres, pour la collecte et le stockage des récoltes, dont certain portent des enseignes de grands groupes agro-alimentaires multinationaux. Les silos regroupent plusieurs milliers, parfois dizaines de milliers, de m3 de stockage sur chaque site et les camions sont nombreux à attendre leur chargement.
Nous dépassons Frey Bentos, premier pont de passage vers l’Argentine, puis Paysandu deuxième pont situé 120 km plus au Nord. Dans cette région nous retrouvons les premiers vergers fruitiers dont les surfaces croissent en remontant vers Salto, à 120km, troisième point de passage et centre de la région de production des agrumes.
Nous stoppons notre progression en fin de journée, une quarantaine de kilomètres avant cette ville pour nous engager, avec les premières gouttes, sur une petite route qui part à l’Ouest en direction du fleuve frontière Uruguay. Elle conduit à un plateau rocheux, qui domine le fleuve d’une quarantaine de mètre, où le général Artigas réunit ses troupes.
Nous nous arrêtons pour la nuit, après un repérage prudent de la qualité hydrologique des bas-côtés, à proximité de la petite route qui brode une coupe d’eucalyptus. L’Uruguay compte en effet deux grandes usines de pâte à papier et une troisième est projetée.
4-5 septembre 2016 Meseta de Artigas - Dayman
Pluie avec fort vent et température à environ 10-12 °C.
C’est dimanche et nous avons une météo à faire la grasse matinée. Ce n’est donc que vers 9 heures que nous écartons l’édredon pour… allumer le chauffage car il ne fait que 13°C dans la cellule. La pluie fine et le vent nous incite à déjeuner gentiment en attendant la fin de l’averse.
Nous retournons ensuite sur la route principale en direction du Nord et gagnons sous la pluie battante Dayman, station touristique réputée pour ses bains chauds. Compte tenu de la météo très mouillante, nous renonçons à retourner aux thermes de San Nicanor, situés sur une mauvaise piste et surtout dont le kilomètre de piste intérieur, pour atteindre le camping et les bains, tourne vite au bourbier. De plus il n’y a pas de wifi et le temps est propice aux travaux de bureau et aux contacts avec la famille et les amis de la mère patrie. Nous nous installons finalement au camping de la Posada de Dayman qui offre un bon réseau internet. Nous prenons cependant garde à nous poser en bordure d’un chemin graveleux pour éviter de labourer le terrain inondé.
La fin de la journée et celle du 5 sont consacrées à la lecture, à l’écriture et aux contacts avec la Suisse. La météo confirme une pluie continue sur les deux jours et ne s’est pas trompée.
Bon à savoir :
GARAGE MAN BEVILACQUA
M.Dardo Bevilacqua
Ruta 21, km256.300
Carmelo Uruguay
www.tallerrasbevl.com.uy
info@tallerasbevi.com.uy
Tél. +598 4542 6600
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