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MISE A JOUR 10.02.17

ITINERAIRE EFFECTUE en Argentine
du 28 décembre 2016 au 8 janvier 2017
soit 2018km dont 635km de piste


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28 décembre 2016 Junta del Toro (Chili) - Paso Agua Negra - Rodeo (Arg)
Nous passons les contrôles de sortie du Chili en moins d’une demi-heure avec un personnel très agréable. Nous grimpons ensuite, sur une belle route, nos premières centaines de mètres en direction du col.

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Ici plus de village, seul quelques baraques saisonnières et enclos des éleveurs de chèvres marquent la présence humaine. C’est à quelques-uns d’entre eux que nous donnons les quelques fruits et légumes que nous ne pouvons importer en Argentine.

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Le col n’est pas un petit col puisque, au-delà de la douane, 95 kilomètres d’ascension doivent nous conduire à 4775 mètres d’altitude, pratiquement l’altitude du Mont-Blanc, pour passer la frontière. Tout au long de la route les treillis de protection déformés rendent compte des chutes de pierres générées par les immenses pierriers de la montagne.

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Après une quinzaine de kilomètres de goudron, la route devient une piste en chantier dont certains ouvrages, sans doute commencés et pas terminés avant l’hiver dernier, ont été partiellement emportés. Les travaux sont à nouveau en cours, profitant de la saison favorable, les hommes et machines de chantiers essaient d’imposer à la nature une route plus large et roulante.

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Aux environs de 3'000 mètres, les couleurs et les formes des rochers deviennent diverses et magnifiques.

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Après une trentaine de kilomètres, depuis le poste frontière en direction du Sud, la vallée est barrée par une digue qui retient un lac gris acier au long duquel serpente la piste parfois étroite et subissant la pression des pierriers qui la dominent.

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Au-dessus des couleurs géologiques qui feraient rêver tous les exploitants de mines, nous découvrons les sommets à près de 6'000 mètres qui, panachés de traînées de neige entourent le col.

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Aux environs de 3'700 mètres la vallée s’élargit à nouveau dans un splendide cirque de montagnes aux sommets enneigés où pendent quelques glaciers.

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Vers 4'000 mètres, après avoir dépassé un campement de berger et son troupeau de chèvres, nous attaquons le dernière et forte grande grimpée.

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A cet endroit la piste se divise en deux tracés, l’un plus doux pour les véhicules montant, l’autre plus pentu pour les véhicules descendants qui peuvent cependant choisir la variante douce. C’est là que nous découvrons les premiers pénitents de neige et glace, qui telles des armées immobiles attendent le combat contre le soleil qui chaque jour fauchera quelques-uns d’entre eux.

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Les pénitents sont des formations dentelées de neige dont la surface fond irrégulièrement, laissant de multiples pointes entre des chenaux de neige fondante. Ces pointes, qui ressemblent à des stalactites, peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur.

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Ces armées de neige tapissent à de nombreux endroit les montagnes qui nous entourent. Elles ont parfois été coupées en deux par le chasse-neige lors de l’ouverture printanière de la piste.

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Vers 4'600 mètres nous passons dans une tranchée de neige « pénitente » dont la hauteur dépasse Babar.

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Nous atteignons finalement la limite internationale encore éblouis par tant de beauté naturelle, c’est le plus beau col que nous ayons fait en Amérique du Sud.

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La descente côté argentin est constituée de long parcours à flanc de coteaux ponctuée de virage en épingle à cheveux. Les pénitents sont aussi présents, mais en moins grand nombre, et les montagnes colorées offrent à nouveau de beaux panoramas.

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La piste est parfois étroite et nécessite une bonne coordination des croisements. Après une dizaine de kilomètres de descente, un portique signale le projet de tunnel qui reliera les deux pays en épargnant un millier de mètres d’altitude aux automobilistes.

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Quelques kilomètres au-dessous nous rejoignons une excellente route qui nous conduit à Las Flores où les formalités de douanes sont rapidement et agréablement effectuées.

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C’est au bord du lac, près de Rodeo, que nous dormons.

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29 décembre 2016 Rodeo (Arg) - Famatina

Notre parcours du jour commence par la descente de cette vallée, taillée par la rivière dans des montagnes érodées, au cours des millénaires, par les eaux de pluie. C’est le même décor spectaculaire, animé par les ombres et la lumière du soleil, qui entoure le lac au bord duquel nous avons dormis.
Nous atteignons San José de Jachal, dans la vallée irriguée par le fleuve du même nom. C’est le paradoxe de ces régions pré-andines avec des grandes surfaces érodées et déssèchées et une explosion de végétation dans les vallées des rivières pérennes.

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Nous atteignons ensuite Chilecito où nous faisons une escale ravitaillement et dégustons d’excellentes glaces artisanales. Nous cherchons à obtenir des renseignements sur le parcours des étapes du Dakar, puisque la ville est l’un des points de bivouac de celui-ci. Malgré les efforts de la préposée à l’information touristique nous ne savons rien de plus qu’avant. La chaleur est étouffante malgré nos efforts pour ressembler aux Argentins, plus grand consommateurs de glace du monde ! Nous quittons Chilecito en fin d’après-midi pour gagner de l’altitude en direction Famatina, dans une belle vallée d’arbres fruitiers.

30 - 31 décembre 2016 et 1er janvier 2017 Famatina-Termas de Fiambala
Beau, coups de vent thermiques, en fin de journée, 28°C à 35°C les 3 jours, nuits à 18-20°C.
Nous démarrons, après une nuit agréable, en direction de Fiambala, notre destination choisie pour passer le cap de la nouvelle année. Nous arrivons bientôt à Tinogasta, sympathique bourgade d’une vingtaine de milliers d’habitants. Son plan orthogonal habituel est bien arborisé et comprend de nombreux commerces parmi les maisons bien entretenues. Des bâtiments anciens sont soigneusement restaurés et des fresques peintes ornent certain d’entre eux.

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Sur l’école, plus que centenaire, un mouton voit son arrière train se dénuder et sa toison se transformer en pelote de laine en rappelant que la ville a 300 ans !

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Le square central est planté d’arbres pluri centenaires qui apporte un peu de fraîcheur aux habitants sous le soleil de plomb qui fait monter le mercure jusqu’à plus de 35°C. Un buste rend hommage à Eva Peron, l’icône perpétuelle des argentins et une crêche aux personnages de bois rappelle que nous venons de fêter Noël.

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Après avoir complété nos provisions nous partons plein Nord en direction de Fiambala entre vignes et oliviers.

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Après une vingtaine de kilomètres, la vallée devient plus sèche et le sable recouvre peu à peu son fond en direction de la Sierra de Fiambala qui barre l’horizon à l’Est.

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C’est dans un petit vallon sur le flanc de celle-ci que se nichent les Termas que nous avons découvert en 2009 et qui restent pour nous les plus beaux du monde. Nous craignions une affluence importante en raison des fêtes mais il n’en est rien. Un camping a été créé au bas du vallon, 500 mètres au-dessous des bains. Il a ses propres bassins de baignades réalisés dans le même esprit que ceux du haut.

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Il ne comprend cependant pas d’emplacement suffisamment grand pour Babar et nous montons nous installer sur une des plateformes du parking des bains principaux avec une superbe vue sur la vallée désertique. Des WC, une prise électrique et un robinet sont là et c’est tout ce qu’il nous faut.

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Les thermes de Fiambala sont un endroit de rêve avec une source chaude qui sort au haut du vallon à plus de 45°C et se déverse dans une dizaine de bassins successifs soigneusement aménagés en pierres naturelles. A chaque niveau une petite chute de 0,5 à 2 mètres de hauteur déverse l’eau dans le bassin suivant qui compte un ou deux degrés de moins. Il est donc possible de choisir la température préférée dans un environnement bénéficiant de l’ombre d’arbres proches ou accrochés aux berges des bassins.

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Nous passons trois jours de rêve à Fiambala et fêtons le Nouvel-An en compagnie de deux couples allemands, Wolfgang et Angelika, qui ont un Mercedes Bimobil, et Albrecht et Carissima, qui ont un Mercedes 209 4x4. Désolante animation, le soir du 30, un violent coup de vent thermique arrache 2 fenêtres du Bimobil que nous tenterons de réparer tant bien que mal.

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2 janvier 2017 Fiambala - Villavil
Nous quittons Fiambala vers 10 h 30 pour retourner direction Sud vers Tinogasta et rejoindre ensuite la Ruta 40. Nous stoppons entre les deux localités pour visiter la magnifique église en adobe (boue séchée) Notre Dame de Andacollo qui date du début du 19ème siècle. Nous l’avions déjà visitée en 2009 mais elle était fermée, aujourd’hui elle est ouverte et nous admirons son intérieur. Elle est l’un des points d’intérêt de la Route touristique de l’Adobe qui a été créée entre les deux localités.

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La Ruta 40 nous conduit à nouveau vers le Nord, sur une excellente chaussée, en direction de Londres et Belen. Nous sommes cette fois à l’Est de la Sierra de Fiambala. Nous la quittons une cinquantaine de kilomètres au Nord de Belen pour nous engager sur une piste qui doit nous conduire dans les hauts plateaux andins de la région d’Antofagasta de la Sierra. Depuis 2009 je rêvais de faire cette piste après avoir vu Laguna Brava et les Salinas Grande. La route est encore goudronnée sur une quinzaine de kilomètres puis se transforme en piste à la hauteur de Villavil. Elle suit un fond de vallée sablonneux inséré dans des montagnes rouges érodées. La Sierra de Altohuasi, qui domine la vallée en arrière-plan à l’Ouest, laisse paraître de belles coulées claires au fond de certains vallons ; ce ne sont pas des glaciers mais des dunes de sables.

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La piste monte sur le flanc d’une quebrada (gorges taillée par l’érosion) au-dessus de Villavil et c’est là que nous trouvons un petit promontoire, à 2'300 mètres, pour nous arrêter pour la nuit. Le panorama montagneux qui nous entoure est magnifique et le coucher de soleil entre les nombreux nuages d’orage est digne des peintres de la renaissance.

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3 janvier 2017 Villavil - El Peñon
Après une bonne nuit avec l’air frais des montagnes nous commençons la journée par la réparation d’un dégât constaté la veille. Les deux tiges filetées des colliers qui tiennent le tuyau PE qui relie le filtre à air à la prise haute, derrière la cabine, ont cassé. Le tuyau peut donc vibrer librement et pourrai se rompre sur les prochaines piste et laisser entrer de la poussière. Je répare ensuite le verrou de l’escalier qui s’est à nouveau cassé sous l’effet des vibrations.
Après cette séance de petite mécanique, nous démarrons et nous débouchons après un ou deux kilomètres sur une vallée plate et éclatante de verdure.

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Elle est bien irriguée par une rivière et des vaches, chevaux, moutons et chèvres disparaissent entre des touffes d’herbes géantes.

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Des meules d’herbe sont parsemées dans le terrain, sans doute pour constituer des réserves de fourrage pour l’hiver car nous sommes à 2'500 mètres d’altitude. Nous grimpons en direction de la Cuesta de Randolfo au pied de laquelle nous laissons les dernières maisons isolées de la vallée. La piste est devenue route revêtue et longe des dunes de sables accumulées entre les versants rocailleux des montagnes. Elle s’élève à plus de 3'200 mètres avant de nous permettre de découvrir la vaste vallée fermée de la réserve Laguna Blanca.

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Des bancs et dunes de sable décorent le paysage qui est parcouru par des vigognes.

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La route toujours bonne et asphaltée quitte ensuite la cuvette par un col de faible pente qui nous hisse cependant au-dessus de 4'000 mètres en offrant des panoramas grandioses.

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Alors que le ciel se couvre, nous redescendons vers le village d’El Peñon situé au seuil de la vallée qui conduit à Antofagasta de la Sierra.

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Mais notre objectif est le campo de Piedra Pomez, un champ de pierres ponces, modelées comme des pénitents géants, qui couvre plus de 150 km2. Nous quittons la route principale qui est maintenant défoncée et nous engageons sur les 25 kilomètres de piste qui vont à Piedra Pomez.

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Nous dépassons le volcan et longeons sa lagune, côté Est, en côtoyant de belles formations rocheuses. Mais à mi-chemin nous nous rendons compte que les roues de Babar s’enfoncent de plus en plus profondément dans les graviers sablonneux gris.

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Nous roulons sur un léger flanc de coteaux, pour éviter les passages boueux bordant le salar qui ne sont pas encore réssuyés depuis les derniers orages. Une reconnaissance à pied nous contraint à l’évidence : nous ne pourrons aller à Piedra Pomez et devons faire demi-tour.

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4 janvier 2017 El Peñon - Mirador Salar Antofalla

Nous avons passé une bonne nuit, à proximité du volcan, mais au-dessus du salar qui l’entoure, pour ne pas subir les conséquences des orages qui ont arrosé les sommets alentour en soirée. Ce sont les écoulements de ces orages qui trempent le sol par-dessous, laissant une couche superficielle sécher la journée avec un aspect trompeur. Nous nous contentons d’observer le Campo de Piedra Pomez, distant de 5 à 6 kilomètres à vol d’oiseau, à la jumelle et au travers de nos objectifs photographiques.

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Nous rejoignons, peu avant 10 heures, la route défoncée en direction du Nord et lui préférons, comme les autres utilisateurs, les pistes provisoires des bas-côtés. Après une vingtaine de kilomètres plats et rectilignes, la piste s’approche de la vaste coulée de lave noire du volcan Alumbrera. Les rejets du volcan se sont écoulés sur 5 ou 6 kilomètres en direction du Sud jusqu’à ce qu’ils se refroidissent suffisamment sur la plaine sablonneuse. Le bord de la coulée ressemble à de gros cotillons de beurre noir d’un à deux mètres de hauteur. La coulée elle-même a une épaisseur de 5 à 10 mètres et l’exploration de sa surface déchiquetée, parsemées d’entrailles de plusieurs mètres de profondeur, est périlleuse.

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Nous reprenons notre piste et croisons Alexis, un cycliste français courageux avec un vélo couché, qui parcourt le monde deux fois 3 mois par an. Sa peau brûlée par le soleil nous donne des inquiétudes qu’il ne partage pas.

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Après avoir dépassé le volcan Antofagasta, dont la coulée de lave est plus restreinte et avec une structure plus fine, nous atteignons le bourg du même nom.

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Situé à 3'300 mètres et à plus de 250 kilomètres des premières localités avec infrastructures, il est le centre économique et administratif de la Puna, les hauts plateaux des Andes du Nord-Ouest argentins. Il est irrigué par le rio Punilla et ses affluents qui permettent à la localité d’être entourée de verdure au milieu des montagnes érodées et arides. Le village comprend essentiellement des constructions en adobes d’un seul niveau et deux ou trois petits commerces peu approvisionnés. Sur une fenêtre du centre nous découvrons un autocollant inattendu qui proclame : »Non al Dakar » avec une tête de mort sous le turban symbolique du rallye.

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Après une brève halte nous reprenons la piste en direction du Nord-Ouest et du Salar d’Antofalla.
La piste étroite suit d’abord le bas de falaises d’une trentaine de mètres de haut, qui marquent la limite de la plaine irriguée, et contre lesquels s’appuient de petites bergeries en pierre. Des lamas et moutons pâturent l’herbe verte du centre humide de la vallée et c’est après de beaux jardins irrigués que nous pénétrons dans une zone plus sèche où la piste joue à cache-cache avec le rio qui est maintenant desséché.

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Nous croisons un camion que nous arrêtons pour interroger le chauffeur sur la traversée du salar de Arizaro qui est à une centaine de kilomètres plus au Nord. Comme je le redoutais, suite à nos difficultés de Piedra Pomez il indique que le salar est sans doute trop mouillé pour que Babar puisse y passer. Nous décidons de poursuivre encore une vingtaine de kilomètres sur cette piste pour atteindre un point de vue qui permet d’observer les 110 kilomètres du salar de Antofalla. Après avoir franchi, parmi de nombreuses vigognes et lamas, un col à 4'600 mètres nous redescendons jusqu’au mirador, à 4'000 mètres, qui offre une vue époustouflante après que nous ayons traversé une zone de pâturages saisonniers.

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C’est là que nous passons la nuit après avoir longuement admiré ce long salar et les sommets qui l’entourent.

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Les sommets de ces montagnes et volcans atteignent des hauteurs variant entre 5'000 et 6'400 mètres pour le volcan Antofalla, le plus élevé d’entre eux.

5 janvier 2017 Mirador Salar Antofalla - Salar de Pocitos
Nous admirons une dernière fois le grand salar d’Antofalla et le petit village qui est niché sur ses rives et rebroussons chemin pour retourner à la piste qui monte droit au Nord depuis Antofagasta de La Sierra.

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Nous franchissons à nouveau notre col, en profitant de la fraîcheur matinale bénéfique pour Babar qui doit se coltiner de longues rampes graveleuses de 12 à 18 %. Une vingtaine de kilomètre avant Antofagasta nous pouvons couper par une petite piste latérale en excellent état pour rejoindre l’autre itinéraire.
La piste rejointe nous embarque immédiatement à l’assaut d’un col qui permet d’observer Antofagasta et toute sa vallée.

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La montée débouche sur un plateau dont le bord est marqué par de grandes barres rocheuses au front spectaculaire qui se déploient sur plusieurs kilomètres. Les roches roses et ocres ont une hauteur allant de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Elles ont souvent laissé échapper de gros blocs qui sont tombés à leur pied sous les effets climatiques. Nous nous arrêtons pour faire quelques photos devant ce panorama exceptionnel.

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Je remarque bientôt qu’un des verrous de l’escalier, un boulon de M10, s’est cassé sous l’effet des vibrations des pistes et je le répare sans tarder puisque quelques centaines de kilomètres de même nature sont devant nous.

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Alors que je répare j’aperçois une fissure sur le petit cadre du faux châssis, fixé sur le châssis du camion, qui soutient la cellule habitable, juste à la hauteur du support du réservoir. Une autre fissure se distingue à peine près du point central de fixation de la cellule habitable. Nous enregistrons ces lésions interpellantes et poursuivons notre chemin car de toute façon nous sommes à plus de 300 kilomètres du garage le plus proche.

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Plus loin, au bord d’une petite rivière qui suit le front des falaises, des zones vertes signalent de belles pâtures et des bergers ont installé leurs maisons. Au-dessus, dans un lit élargi, le cours d’eau s’étend en ressemblant presque à un petit lac. Les couleurs de la végétation et des pierres explosent tandis que des vigognes se régalent de ce menu coloré.

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A plus de 4'200 mètres, alors que les traces de la rivière ont disparu, le large plateau est couvert d’une constellation de rochers de toute forme qui ressemble parfois à des crêpes géantes de Petzi ou à des châteaux. La roche tendre, sculptée par le vent et les eaux, anime le paysage de cette vaste étendue graveleuse comme une mise en scène.

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Nous franchissons ensuite un col à plus de 4'400 mètres avant de nous arrêter, pour le casse-croûte, au-dessus de la vallée de la Laguna Caro.

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Nous poursuivons ensuite vers le Nord, dans les plis successifs de montagnes arrondies grises parsemées des habituels petits buissons épineux. L’arrivée au-dessus du Salar de l’Hombre Muerto est digne d’un tableau de la mer Egée car des îles rocheuses arrondies dépassent de l’étendue grise et blanche ponctuée de nombreuses péninsules.

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C’est aussi un moment de tension car nous ne savons pas si nous pourrons traverser le salar suite aux nombreux orages des derniers jours. La piste descend sur les bords à proximité du petit cimetière de la mine abandonnée d’Incahuasi.

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Les richesses de l’endroit continuent à être exploitées puisqu’une mine de lithium est ouverte à une quinzaine de kilomètres à l’Est et que nous côtoyons une autre exploitation sur la rive Ouest . La piste principale et directe qui traverse le salar est fermée par des pierres et nous devrons suivre la piste périphérique proche de la rive Ouest.

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Les deux traces bien marquées dans le mélange de sable et sel sont généralement fermes, mais parfois encore marquées par l’humidité des dernières précipitations. Les nombreuses traces d’embourbements latérales nous montrent qu’il ne faut pas trop chercher des variantes.

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Le tracé nous ramène parfois vers la terre ferme pour quelques centaines de mètres puis reprend une chaussée plus salée. Nous aurions bien dormi près du salar mais les menaces orageuses risquaient de bloquer notre montée sans alternatives possibles. C’est à une soixantaine de kilomètres plus au nord, au début du Salar de Pocitos que nous stoppons pour la nuit après un parcours sur une piste large et roulante, parfois un peu tôlée, qui relie les mines du Salar de l’Hombre Muerto à la civilisation.

6 janvier 2017 Salar de Pocitos - San Antonio de los Cobres
C’est un peu en retrait de la piste que nous avons dormis après avoir admiré une tempête de sable puis le coucher de soleil sur l’extrémité Sud du salar.

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La question des fissures du châssis nous trotte par la tête et nous procédons à un nouvel examen de celles-ci ainsi qu’à des photographies. Une inspection depuis le dessous confirme que, sous le petit cadre du faux châssis, c’est le châssis du camion qui est fissuré ! Un nettoyage sera nécessaire pour constater l’étendue des dégâts.
Nous nous remettons en route prudemment, délicatement serait abusif, et ne dépassons pas 30 à 40 km/h selon l’état de la piste et l’ampleur de la tôle ondulée.

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Le tracé suit le bord du salar, qui mesure une cinquantaine de kilomètres de longueur, sans entrer dans celui-ci. Les couleurs variant du rose au blanc, et de l’ocre et au gris offrent une palette pastelle dont nous régalons notre œil et nos objectifs.

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Nous descendons ensuite, en parallèle au tracé du vieux chemin de fer, en direction de San Antonio de los Cobres. Cette ligne est la suite du tracé du train des nuages qui amène les touristes de Salta jusqu’au viaduc de Polvorilla.

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Nous arrivons à San Antonio en fin de matinée et passons à l’office du tourisme au centre de la localité. Je suggère ensuite à Sylviane d’aller manger une assiette à l’hôtel récent qui est au-dessus et nous reprenons Babar. Au moment où nous parquons le monstre nous voyons un couple sortir de l’hôtel et entendons avec un bel accent de chez nous « Tiens un camion vaudois ! ». Alexandre et Maria-Christina sont des amis vaudois de longue date, elle comme collègue au Grand Conseil et lui comme camarade de service militaire et fils d’un ami ancien chef scout de Noirmont-Gland ! Le monde est petit et à quelques minutes d’intervalle nous nous serions manqués. Les sympathiques retrouvailles se font en partageant un pot et chacun reprend sa route avec la perspective d’une rencontre en pays de Chasselas.
Notre route est celle de la recherche d’un nettoyeur à pression pour notre châssis, chose difficile à San Antonio qui doit pourtant compter plus de 5'000 habitants. Sans avoir trouvé de place de lavage pour gros véhicules, nous allons vers l’entreprise régionale de travaux publics qui n’a pas ce genre d’équipement. C’est finalement dans une gomeria (atelier pour pneus) que nous dénichons l’objet rare pour nettoyer nos fissures.

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Nous allons ensuite nous installer dans la cour du Portal de los Andes, un petit hôtel qui veut bien recevoir le pachyderme blessé si nous prenons quelques repas au resto. Le prix des nuitées sera à notre bon vouloir mais nous aurons ainsi un raccordement électrique disponible si besoin. Le resto a également un bon wifi dont le besoin est avéré en ces circonstances. Nous examinons les détails de l’étape du 10 du rallye Dakar, pour voir si elle ne passe pas trop loin de nous, et constatons un tracé des spéciales les plus proches situé à 200 km de piste plus au Nord… cela sera sans doute trop éprouvant pour Babar.

7 janvier 2017 San Antonio de los Cobres
Ce matin c’est l’examen visuel et photographique du patient qui révèle des fissures sur les deux longerons de son châssis.

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C’est désormais le châssis oscillant de la cellule habitable, construit par Füss, qui maintient la colonne vertébrale de Babar. Il faut encaisser le coup d’un retour nécessaire du véhicule qui hypothèque notre troisième étape en Amérique du Sud. Il y a à gamberger…

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Un grand MERCI à Benno pour les illustrations.

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Nous envoyons un courriel chez Füss pour annoncer notre « grand malheur », selon l’expression favorite du patron Frank.
Nous réfléchissons aux différentes solutions : une réparation sur place serait sans doute possible à Carmelo, à l’excellent garage Bevilacqua, mais il faut déposer la cellule habitable, réparer le cadre inférieur du faux-châssis, et contrôler et réparer le châssis du camion. De plus en cas de questions à la prochaine expertise il faut pouvoir montrer que les travaux sur châssis ont été effectués dans un atelier certifié par MAN, ce qui est le cas de Füss. Pour pouvoir retrouver toute confiance en notre véhicule mieux vaut reprendre le chemin de Sigmaringen. Notre troisième étape sud-américaine est donc reportée à des temps meilleurs… Nous devons renoncer à la dernière étape de ce voyage : notre descente de 2'500 km vers le Sud, pour visiter la région du Payun et pour revoir la fête des gauchos de Junin de los Andes.
Nous envoyons un courriel à Seabridge, notre affréteur, pour demander une offre pour le retour de Babar en Europe en espérant une confirmation des bas tarifs, environ 1/3 du coût de l’aller, que nous avions obtenus lors de l’examen préalable du retour de Carthagène (Colombie).
Le reste de la journée est consacré à une ballade en ville. Située à 3'700 mètres d’altitude, San Antonio compte environ 5'000 habitants en grande majorité d’ascendance indienne. L‘activité économique principale est celle de base logistique arrière pour les mines de la région. La frontière chilienne du Paso Sico est à 130 kilomètres à l’Ouest et la ville la plus proche, Salta, à 160 kilomètres au Sud-Est, au-delà de la Sierra del Chorro. Deux nouveaux quartiers de maisons contigües ont été développés, dans les 10 dernières années, sans doute pour héberger le personnel des mines environnantes.

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Les commerces ont cependant des étalages modérément garnis et il faut en visiter plusieurs pour trouver nos provisions.

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Construite sur les rives du Rio Tocomar, qui prend ensuite le nom du bourg avant de se perdre dans les Salinas Grandes, la localité est centrée autour d’une église du siècle dernier, à double clocher qui coiffent la porte. Le bâtiment a une forme générale de croix et marque l’angle d’une place sur laquelle est réalisé un bel arbre de Noël de 4 mètres de haut, en bouteilles de verre vertes.

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Plus loin une crèche, au décor de fond montagneux, est installée sous un abri bâché, elle est surveillée à distance par les bustes des héros de l’indépendance.

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La plupart des maisons du centre ont un siècle et ne compte qu’un niveau, préservant l’aspect ancien du bourg. La Municipalité a installé de beaux réverbères et rénové une partie des trottoirs, incitant les propriétaires de nombreuses maisons à rénover et repeindre leurs façades.

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Si cet effort se poursuit San Antonio retrouvera un certain charme. Les quartiers plus périphériques sont bâtis de maisons plus modestes, en adobe, alignées au long de routes poussiéreuses.

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Nous regagnons Babar et notre petit hôtel en début de soirée et mangeons une piccata au resto avant de rejoindre notre grand malade.

8 janvier 2017 San Antonio de los Cobres - Cafayate
La gamberge a bien fonctionné. Nous renonçons à de nouveaux parcours sur piste non nécessaire et donc au Dakar que nous voulions aller voir passer, à 200 km de piste plus au Nord, au- dessus de Susques. Nous apprendrons plus tard que les étapes du 9 et du 10 ont été annulées en raisons des trop fortes précipitations … nous aurions pataugé dans la boue et rien vu. Nous devons regagner Montevideo, situé à 2'200 km, par les meilleurs routes possibles.
Nous démarrons en direction du Sud-Est. Nous avons deux itinéraires possibles : celui qui passe près de Salta ou la piste des belles vallées Calchaquies. Nous décidons de voir l’état de celle-ci au carrefour et la trouvons complètement ravinée par les pluies des derniers jours. Nous continuons donc direction Salta et retrouvons la bonne route asphaltée avant de franchir le col Abra Blanca, à 4’080 mètres, et de commencer la grande descente de la Quebrada de Tastil.

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Vers 3'700 mètres la vallée s’élargit et la rivière et ses petits affluents commencent à inscrire des zones vertes dans le paysage. C’est bientôt les premières maisons isolées qui apparaissent, profitant de cette verdure pour pratiquer l’élevage et quelques cultures.

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Vers 3'500 mètres ce sont les gros cactus qui apparaissent sur le flanc des montagnes.

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Quelques centaines de mètres d’élévation en moins et la Quebrada de Tastil nous révèle les couleurs de ses strates érodées au fil des siècles. Les ocres, roses et beiges contrastent avec les gris déployés en dégradés multiples. La vallée s’élargit et s’approfondit entre des sommets qui dépassent les 4'000 mètres, nous devons descendre jusqu’à la plaine de Salta qui est aux environs de 1'200 mètres.
Nous côtoyons les voies presque fantomatiques du train des nuages qui sont posées souvent sur des traverses complétement ensablées et parfois sur d’autres complétement dénudées et manquant d’assise.

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Nous comprenons pourquoi nous avons croisé tant de petits bus touristiques lorsque nous voyons deux ouvriers dégageant à la pelle une vingtaine de mètres cube de gravats déposés sur la voie par la pluie des derniers jours. La ligne est donc interrompue et les bus suppléent à son arrêt. Plus bas, alors que la vallée se rétrécit entre des roches abruptes, une nouvelle et large chaussée est en construction tandis que nous passons sur la piste taillée à flanc de coteau, sur laquelle il serait difficile de croiser.

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La verdure du fond de vallée et des flancs montagneux s’intensifie à mesure que nous descendons. Nous débouchons enfin dans la vaste plaine cultivée et bien irriguée qui borde le bas des montagnes. Maïs, tabac, cannes à sucre forment un tapis vert continu et infini, entrecoupé d’arbres et de haies au feuillage dense.

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Nous nous arrêtons pour le casse-croûte près d’une ancienne estancia, magnifique et parfaitement entretenue, que nous avions déjà photographiée en 2009 avec Guillaume.

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La température dépasse les 35°C et nous voyons de nombreux baigneurs chercher le frais dans les cours d’eaux terreux.

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Nous quittons cette plaine fertile pour nous engager vers les sources de la rivière qui l’arrose et la Quebrada colorée de Cafayate résultat de millénaires d’érosion.

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Au débouché de celle-ci nous arrivons dans la plaine et les vignes, à 1'600 mètres d’altitude, qui ont fait la renommée de ce chef-lieu viticole.

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Après une ballade en ville, nous nous installons au-dessus de la ville, au pied des montagnes.

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