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ITINERAIRE EFFECTUE en BOLIVIE
du 1er au 6 novembre 2016
soit au total 448 km de piste

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MISE A JOUR 22.11.16

1er novembre 2016 Uyuni - Julaca
Nous effectuons le plein partiel, compte tenu de la qualité médiocre du diesel bolivien, à la station-service, ainsi que le plein partiel d’eau.
Nous quittons ensuite la ville par le Sud et nous arrêtons au cimetière des trains. Uyuni bénéficie d’une des dernières lignes de train encore vivante de Bolivie qui la relie à la frontière chilienne et au port d’Antofagasta. Le trafic minier est la cause de cette survivance partielle, le trafic voyageur ne semblant plus pris en charge. La ville abritait autrefois une usine de wagon. Ce cimetière ressemble plus à une démolition qu’à un musée. Une douzaine de locomotives à vapeur y croupissent, dépouillées de leurs accessoires, certaines partiellement découpée au chalumeau. D’autres wagons et accessoires sont dans le même état de délabrement. Dommage de laisser disparaître ce qui devait être, il y a quelques dizaines d’années, un patrimoine intéressant.

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Nous reprenons ensuite la piste direction Sud-Ouest, d’abord sur une piste de chantier de quelques dizaines de kilomètres, due à la réfection de la route, puis sur la piste normale, bien tôlée mis roulante à vitesse adaptée. Nous sommes dans les zones de transition Sud du salar d’Uyuni, des plaines plates et arides, parfois saupoudrées de sel.

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Nous passons Rio Grande, où nous rejoignons la ligne de chemin de fer que nous côtoyons jusqu’à Julaca, bourg fantôme que nous atteignons, dans son désert de sable, au crépuscule. La gare et ses accessoires ressemblent à une friche industrielle et les deux rangées de modestes maisons, en adobe, qui l’entourent n’ont pas une apparence plus reluisante.
Nous nous installons pour la nuit à une cinquantaine de mètres du village. Surprise en cours de soirée, un train de marchandise passe dans chaque sens, faisant revivre un instant cette gare et ce village fantôme.

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2 novembre 2016 Julaca - Laguna Cañapa

Beau, 20°C à 10 heures après - 6°C pendant la nuit.

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Au matin, le village s’anime un peu et nous voyons une demi-douzaine de personnes et un ou deux enfants traverser le vaste espace qui sépare, accueillant la voie de chemin de fer et la piste , les deux rangées de maison. Il semble même y avoir un commerce qui a déployé une toile de tente pour abriter ses légumes. Une draisine d’entretien, avec 5 ou 6 hommes, s’est mise en route sur la voie pour procéder à des travaux. Elle manœuvre bientôt pour laisser passer un long train de marchandises, puis reprend la voie principale et disparaît à l’horizon après quelques arrêts.

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Cette voie de chemin de fer, l’une des deux qui descendent en direction de la côte chilienne, est vitale pour la Bolivie, en particulier pour acheminer les minerais de la région d’Uyuni. Jusqu’en 1879 la Bolivie s’étendait jusqu’à la côte et avait créé le port, aujourd’hui chilien, d’Antofagasta. Lors de la guerre du Pacifique, qui opposa de 1879 à 1884 le Chili au Pérou et à la Bolivie, 850 km de côte et la région d’Atacama, furent perdus par les deux derniers pays. La Bolivie fut ainsi privée de son accès à la mer, ce qui est encore aujourd’hui l’objet de grandes frustrations.
Nous quittons Julaca vers 10 heures par une bonne piste, mélangeant sable et gravier, parfois bien tôlée.

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Après San Juan nous entrons sur un salar « couche mince » c’est-à-dire ayant une couche de sel plus superficielle que celle d’Uyuni. Sa surface mélange donc sable et sel, mais est parfaitement dure par temps sec. En cas d’averse les traces laissées par les véhicules sont parfois profondes et montrent les risques de cet itinéraire. La ligne de chemin de fer longe le salar et nous progressons à la même vitesse que le train, environ 50 km/h.

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Après une vingtaine de kilomètres nous atteignons le poste militaire de Chiguana, isolé au bord de la voie, et quittons le salar quelques kilomètres plus loin pour partir à l’assaut d’un col pierreux.

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Le casse-croûte est pris avec une vue magnifique sur le salar et nous gravissons ensuite la côte sur la piste érodée et pleine de gros cailloux.

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Notre itinéraire est maintenant parallèle à la frontière chilienne, une vingtaine de kilomètres en retrait, et nous voyons les fumerolles du volcan Ollagüe, 5'863 m, qui marque la frontière.

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Nous passons un col et redescendons légèrement vers une haute vallée où passe la piste « principale ».

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Après quelques kilomètres sur celle-ci nous retrouvons Harry et Doris qui nous attendent dans un site magnifique de rochers sculptés par l’érosion.

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Nos amis sont déjà allés une dizaine de kilomètres plus loin et ont renoncé après avoir gravit les ¾ d’un col trop pierreux. Nous les entraînons cependant à maintenir notre objectif de traversée du Sud Lipez ensemble. Nous repartons sur les fortes tôles de la grande piste que nous sommes contents de quitter pour prendre un petit col en direction de la Laguna Cañapa. Le contentement est de courte durée, cette piste est en effet un capharnaüm de grosses pierres qui malmènent nos roues et nos arbres de transmission.

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Après 2 ou 3 kilomètres de torture, la piste s’améliore sur la descente et au supplice succède l’enchantement. La lagune, entourée de montagne s’élevant à plus de 5'800 mètres est magnifique. D’un diamètre de 700 à 1’000 mètres elle abrite une centaine de flamands roses dont certains sont proches des rives et peu farouches. Nous pouvons bénéficier des magnifiques lumières de fin de journée pour les approcher à une vingtaine de mètres.

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Nos dortoirs roulants installés sur un petit promontoire, nous assistons à un magnifique coucher de soleil qui précède une nuit très fraîche… -14°C ! à tel point que l’eau salée de la lagune a superficiellement gelé (cuvette à 4'140 m).

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3 novembre 2016 Laguna Cañapa - Arbol de Piedra
Beau, 14°C à 10 heures après - 14°C pendant la nuit.
Quelques travaux précèdent le démarrage : resserrage d’un collier d’un tuyau de refroidissement qui perd légèrement, remplacement d’un verrou perdu de l’escalier, et réchauffage du préfiltre au foehn, Babar ayant un petit coup de froid au démarrage du matin.

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Le moteur se met à tourner progressivement, me rappelant que je dois changer la pompe de la chaudière diesel qui pourrait réchauffer l’ensemble du bloc.
Pendant que le moteur chauffe la tentation est trop forte et nous retournons faire quelques photos de nos compagnons les flamands, dont les plus courageux ont émergé de leur groupe de sommeil. Ils se réunissent en groupes, au milieu de la lagune, pour affronter le froid nocturne et certain jouent encore les paresseux bien après l’apparition du soleil.

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Nous parcourrons ensuite une quinzaine de kilomètres de piste, tôlée mais roulante,

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jusqu’à la grande Laguna Helihonda, qui fait plus de 2 kilomètres de diamètres. Elle est couverte de centaines de flamands qui sont toutefois plus farouche que ceux rencontrés la veille. Il est plus difficile de s’approcher d’eux et ils se déplacent dès que nous sommes à 40 ou 50 mètres. Le site est de toute beauté, avec sa lagune partiellement couverte de sel et entourée de belles montagnes qui dépassent les 5'500 mètres. Nous passons un bon moment sur les berges, à l’opposé de l’hébergement touristique qui borde la lagune pour accueillir les groupes de touristes qui font le tour Sud Lipez avec les jeeps 4x4 des agences touristiques. C’est une quinzaine de ces véhicules qui sont arrêtés vers l’hôtel. En effet la difficulté des pistes dissuade souvent même les touristes qui voyagent avec leur propre 4x4 de se lancer seuls sur ces pistes éprouvantes pour la mécanique et sans point de logistique. Par contre les centaines de jeep, en large majorité des Toyota, qui parcourent les pistes chaque semaine multiplient les pistes pour échapper à la tôle ondulée qu’elles créent aussitôt…

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Après 3 kilomètres supplémentaires nous nous arrêtons pour un agréable pique-nique au bord du sel de la Laguna Honda, beaucoup plus petite et qui ne compte que quelques flamands.

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La Laguna Ramaditas qui lui succède et presque sèche et la piste remonte sur une vingtaine de kilomètre la large vallée du Rio virtuel qui s’y jette. Les pistes sont multiples et s’étendent parfois sur plus d’un kilomètre de largeur… toutes plus tôlées les unes que les autres ! Elles se rejoignent toutes, à la fin de la légère et longue montée dans un passage obligé entre des rochers, qui nous élève, à coup de virages abruptes d’une bonne centaine de mètres pour arriver sur un plateau où nous découvrons…

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un cycliste français. Sébastien, d’une endurance remarquable, fait le Sud Lipez en solitaire avec son vélo à position allongée. Echange de compliment, lui sur nos véhicules, nous sur son courage et sa performance physique.

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La piste, multiple et tôlée, redescend ensuite sur un plateau et une large vallée jusqu’à l’arbre de pierre, un groupe de rochers érodés dont le symbole ressemble à un arbre sculpté. Le vent est très fort lorsque nous nous y installons pour la nuit.

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4-5 novembre 2016 Arbol de Piedra - Laguna Colorada - Termas de Chalviri
Beau, 15°C à 10 heures après - 12°C pendant la nuit.
Le vent a persisté une bonne partie de la nuit et notre température a été très froide puisque nous sommes à 4'578 mètres… Un petit coup de foehn aide Babar à sortir lentement de son engourdissement, et heureusement j’ai enrichi le diesel avec 1% d’essence ce qui évite un peu l’épaississement des paraffines du mauvais diesel bolivien.
Nous repartons en légère descente tôlée sur une vingtaine de kilomètres pour atteindre la Laguna Colorada qui est la plus grande des lagunes de la région, environ 6 kilomètres sur 6. Nous entrons dans la réserve de faune andine Eduardo Avaroa et sommes accueillis par des gardes sympathiques qui nous signalent que nous arrivons pile pour assister au changement de couleur de la lagune vers 11 heures.

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Nous nous rendons au mirador aménagé côté Nord de la lagune, sur un promontoire rocheux et assistons effectivement au changement de couleur de l’eau, qui sans doute en fonction de la température passe du gris bleu au brun cacao. Sur une telle étendue le spectacle est surprenant, quelques abords des rives gardant leur couleur azurée.

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Là encore les flamands sont nombreux et détachent leurs fines silhouettes sur les couleurs de l’eau. Ce ne sont cependant pas les mêmes flamands que dans les lagunes précédentes car il y a trois sortes différentes : Andain, Chilien et James, qui se distinguent par les couleurs du plumage et du bec, dans la réserve.

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Après le casse-croûte, et de nombreuses photos, nous reprenons la piste pour aller au mirador de la rive Sud, qui est moins spectaculaire,

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puis en direction des geysers Sol de Mañana. C’est une trentaine de kilomètres, d’abord en gravissant un col, puis en parcourant de haut plateaux vallonnés et caillouteux aux nombreuses pistes parallèles que nous atteignons le vaste site des résurgences thermiques.

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Celles-ci sont réparties au fond d’un petit vallon sur ¼ de kilomètres carré. Il y a là une bouche crachant un épais panache de vapeur sulfureuse, dont il ne faut pas trop s’approcher, et des dizaines de marmites de boue de couleurs grise ou beige qui bouillonnent à feu plus ou moins doux.

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On peut se balader librement entre ces marmites sur des nervures parfois très étroites et il faut prendre garde de ne pas finir en touriste au pot ! Nous bénéficions des derniers rayons de soleil, puis renonçant à dormir à plus de 4’900 mètres, nous nous dépêchons de reprendre la piste, qui devient excellente et bien entretenue, et descend de 600 mètres en direction du salar de Chalviri et de sa lagune.

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Au bord de celle-ci sont installé des thermes avec un bassin ovale d’une soixantaine de m2 qui est proche d’hébergements. L’affluence est fort variable car les tours du Lipez en jeep sont minutés et effectués en 2 à 3 jours alors que nous mettons le double pour le même parcours.

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Nous restons le 5 au même endroit, profitant de faire des réparations : Harry reconstitue un support pour remplacer celui cassé de son filtre à carburant et je change la pompe du Eberspächer. Nous profitons également des heures creuses aux thermes pour y tremper avec délices devant le panorama du salar et des montagnes qui dépassent là encore les 5'500 mètres.

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6 novembre 2016 Termas de Chalviri - Laguna Verde
Beau, 16°C à 10 heures après - 4°C pendant la nuit.
Notre Eberspächer fonctionne et préchauffe le moteur qui démarre au quart de tour. Nous partons pour les 37 kilomètres qui nous séparent de la Laguna Verde, dernière lagune avant la frontière chilienne. En chemin nous admirons à nouveau de belles montagnes volcaniques aux couleurs extraordianires comme les volcans Sairecabur, Licancabur et Juriques, tous au-dessus de 5'700 mètres.

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Nous côtoyons également le champ de rochers isolés érodés appelés les Rocas de Dali, tant leur arrangement dans le désert de sable fait penser à une œuvre de l’artiste.
La Laguna Verde connaît aussi un régime de coloration particulier puisqu’elle se colore en fin de matinée et jusque vers 15 heures d’une parure vert émeraude clair avec des marbrures de sels qui font penser à une variante blanche des veines de la pierre de Carrare. Attention interdit aux baigneurs, cette eau est saturée de cuivre et d’arsenic. En fin de journée, lorsque le soleil termine son action de réchauffement, l’eau redevient grise, les sels chimique cristallisés se concentrant sur les rives.

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Le sommet du volcan Licancabur, un cône presque symétrique s’élevant à 5'917 mètres qui marque la frontière avec le Chili, domine la lagune et se reflète dans celle-ci lorsque ses teintes permettent l’effet miroir. Un fort vent persistant nous dissuade de longues promenades bien que nous ayons décidé de rester sur place pour la nuit. Nous voyons défiler les groupes de touristes frigorifiés, qui arrivent souvent avant ou après les heures de coloration spectaculaires et ne reste que quelques minutes sur la plateforme rocheuse où nous sommes. L’après-midi est donc consacrée aux travaux d’intérieur et littéraire.
Nous achevons notre 33ème jour en Bolivie et tirons un bilan très positif, contredisant plusieurs avis de voyageurs lus ou entendus. Le pays et ses habitants sont magnifiques si l’on soigne les contacts et prend le temps de chercher les coins reculés. Des marchés exceptionnels, colorés et animés, des boliviens souriants et ouverts aux étrangers, pas de difficultés pour prendre des photos si l’on est discret, bref un pays où nous reviendrons avec plaisir l’an prochain.

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