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ITINERAIRE EFFECTUE en BOLIVIE
du 5 au 14 octobre 2016
soit au total 750 km dont 253 km de piste

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MISE A JOUR 31.10.16

5 octobre 2016 Fortin Infante Rivarola (Paraguay) - Boyuibe (Bolivie)
Bien gardés, nous avons passé une nuit calme. En effet la frontière entre le Paraguay et la Bolivie est réputée comme une zone de contrebande et de trafic de drogue. Mieux vaut donc ne pas trop s’isoler dans la nature.
Alors que nous sommes prêts à partir un pick-up 4x4 foncé s’arrête vers Babar. En descend le capitaine Florentin et le commandant des troupes de la zone, le colonel Lopez. L’homme, d’une quarantaine d’année, est sympathique et s’inquiète de savoir si nous avons passé une bonne nuit. Il nous invite à rester plus longtemps et nous propose l’hospitalité de la caserne située à quelques centaines de mètres. Il a servi dans le corps des casques bleus de l’ONU, en particulier au Congo. Nous échangeons, avec cet homme très ouvert, des propos sur la structure des armées de nos pays respectifs. Après une photo souvenir, les officiers nous quittent, non sans que nous les ayons chaleureusement remerciés.

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A 10 heures nous prenons le chemin de la frontière toute proche. Les formalités de sortie du Paraguay sont accomplies en un clin d’œil. A l’autre aile du même bureau les choses sont un peu plus fastidieuses, notre première entrée en Bolivie nécessitant une inscription détaillée de nos deux véhicules dans le fichier informatique central. Pour couronner le tout, une panne d’électricité interrompt les opérations informatiques. Après une demi-heure le courant revient et les opérations reprennent. Une brève inspection plus tard, vers 12 heures, nous reprenons la route pour Ibibobo, à une cinquantaine de kilomètres goudronnés.

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C’est là que les formalités d’immigration doivent être faites, pour l’instant seuls nos véhicules étant entrés officiellement en Bolivie. Le fonctionnaire nous donne deux formulaires à remplir en refusant de répondre à toute question. Notre devoir étant fait, nous recevons un visa d’entrée pour 3 mois, ce qui est une surprise positive.
Après 500 mètres, nous arrivons à un péage où l’on nous demande notre destination, en l’occurrence Sucre, avant de prélever 66 bolivianos, soit l’équivalent de 10 CHF. Une excellente route, puis piste prête à être revêtue, nous conduit dans un paysage vallonné et arborisé, mais aride jusqu’à Villamontes.

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Celle-ci ressemble aux petites villes argentines déjà visitées et nous y faisons un arrêt ravitaillement au marché couvert. De beaux étalages de fruits et de légumes, ainsi que des carnicerias bien garnies permettent de refaire nos provisions. Nous prenons ensuite la direction du Nord sur la grande route qui relie la frontière argentine à Santa Cruz plus grande ville de basse Bolivie. La route est excellente et nous conduit, sur un itinéraire vallonné, en parallèle avec les premiers contreforts montagneux de la Cordilière. Nous stoppons dans un petit village de la banlieue de Boyuibe et nous installons le long de la place villageoise près d’une église.

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6 octobre 2016 Boyuibe (Bolivie) - Monteagudo
Bien reposés nous reprenons la route, toujours aussi bonne, vers 9h 15. Elle vagabonde sur les contreforts montagneux entre de petites et moyennes exploitations agricoles, dans un environnement arborisés mais aride.

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Nous pouvons constater les ravages de l’érosion dans ce sol sablonneux aux abords de la route. Après une soixantaine de kilomètres nous atteignons Camiri, capitale pétrolière de la Bolivie. Des gisements ont été trouvés dans cette région il y a une trentaine d’année. La ville est nichées sur de petites colline qu’elle couvre jusqu’au fond des vallons. Elle a un marché couvert spécial : il est aménagé pour que les clients puissent venir en voiture devant les échoppes.

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Petit ravitaillement effectué nous reprenons la route sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à Ipati d’où part la piste pour Sucre.
Nous débouchons aussitôt dans les premiers travaux d’un vaste chantier qui vise à faire de cette piste une vraie route jusqu’à la capitale constitutionnelle du pays. Les tranchées de plus de 30 mètres de hauteur, sur des centaines de mètres de longueur, succèdent au comblement de petites vallées.

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Les travaux sont bien signalés et des voies de déviation sont, à chaque fois, bien aménagées. Un tunnel de 1'260 mètres de longueur est en construction sous les étroits lacets du col Incahuasi qui culmine à 1'600 mètres d’altitude.

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Une chapelle, dédiée à la vierge d’Urkupiña, permet à ceux qui ont échappé aux difficultés de la piste, aux talus vertigineux, d’allumer une bougie.

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Après une descente du même genre, nous poursuivons en direction de la petite ville de Monteagudo, aux très nombreux commerces et à la vie animée en cette fin d’après-midi. Nous dépassons le centre et nous arrêtons dans un faubourg, à l’écart de la grande route, en bordure de la place villageoise. C’est l’occasion de rencontrer, sur un banc public au soleil de fin d’après-midi, une abuela (grand-mère) et son fils sympathique, qui habitent une maison voisine. Nous passons un bon moment de discussion dans la bonne humeur.

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Nous sommes en Bolivie, 3ème pays d’Amérique du Sud par sa superficie : 1'098'000 km2 soit 27 fois la Suisse. Le pays compte trois zones géographiques et climatiques principales : la zone andine, les vallées subandines dans lesquelles nous nous trouvons, et les vastes et basses plaines orientales du Chaco qui représentent plus des deux tiers de la surface du pays. Le pays a été, à la fin de l’occupation espagnole, qui le dénommait Haut-Pérou, et au début de l’indépendance le plus riche du sous-continent. Ses ressources minières, en particulier les mines d’argent de Potosi, qui avaient exacerbé la convoitise des conquistadors, lui procurait une richesse énorme et extrêmement mal répartie puisque les mineurs indiens travaillaient dans des conditions proches de l’esclavage. Dans le dernier quart du 18ème siècle plusieurs révoltes indiennes furent mâtées dans le sang et leurs initiateurs exécutés. Elles étaient les prémices des luttes d’indépendance qui suivirent entre 1809 et 1825 et dans lesquelles s’illustra le grand général qui a donné son nom au pays et à sa monnaie : Simon Bolivar. Celui qui fut le grand libérateur de la partie centrale et septentrionale du sous-continent, parallèlement au général argentin San Martin qui bouta les Espagnols hors de la partie méridionale et remonta jusqu’à Lima, connut des divergences avec ce dernier. San Martin avait une conception fédéraliste défendant la constitution de plusieurs pays tandis que Bolivar, natif de Caracas en 1783, rêvait de constituer une seule et grande république. Son rêve ne fut jamais atteint, il courut inlassablement pour tenter de créer une union, de la Bolivie, qu’il ne présida que 2 mois, à la Colombie et il mourut seul et isolé en 1830.

7 octobre 2016 Monteagudo - Padilla
Le tronçon qui suit Monteagudo n’est pas encore en travaux et la piste s’enfonce dans des gorges étroites qui laissent heureusement passer les épaules de Babar.

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Elle franchit ensuite un col pour s’enfoncer dans des longues vallées où des petits villages regroupent des exploitations agricoles modestes. Nous franchissons bientôt un péage surprenant mais officiel au milieu de nulle part.

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La route continue en serpentant entre les montagnes qu’elle doit parfois franchir en s’élevant de quelques centaines de mètres. Nous croisons de plus en plus de camions de chantiers qui amènent des matériaux pierreux vers le chantier routier qui entoure Monteagudo. En fin de matinée nous franchissons un petit défilé, creusé par la rivière entre deux vallées et débouchons sur un petit village blotti dans une grande boucle de la piste marquée par un gué. Les petites maisons en torchis sont disposées légèrement en escalier et leurs avant-toits abritent petit moulin, charrue en bois et autres accessoires indispensables aux agriculteurs.

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Au-delà du village la piste s’élève en pente accrue, taillée dans la roche ou la moraine friable. Elle est parfois très étroite et le croisement avec les camions de chantier peut être périlleux. Les chauffeurs maintiennent une allure de rallye, ajustant leur trajectoire entre les virages sans visibilité qui masquent parfois leurs collègues arrivant en sens inverse. La bouche déformée par leur chique de feuille de coca, nous comprenons pourquoi ils ont la capacité de tenir ce rythme d’enfer toute la journée. Les bords de la piste, et particulièrement les abords des virages périlleux sont parsemés de petits monuments à la mémoire des victimes d’accidents. Nous comprenons que ce rythme est aussi l’un des éléments qui maintient l’espérance de vie des boliviens (hommes) au-dessous de 50 ans.

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Dans la vallée suivante, nous découvrons un centre d’éducation à l’agriculture pour les jeunes. Une grande parcelle, en moraine de plus d’un hectare, a été débroussaillée par brûlis et 5 hommes fossoient à la pioche. Ils plantent des graines de maïs avec un courage admirable sous le soleil de milieu de journée. Quelques kilomètres au-delà, nous sommes stoppés, dans une montée, par les travaux démesurés du tracé de la nouvelle route. C’est l’occasion de rattraper 5 jeeps, occupées par des australiens, qui nous ont dépassés auparavant. La piste s’est élevée à plus de 2'000 mètres et côtoie la haut des montagnes dont les flans sont émaillés de parcelles cultivées, principalement de patates, de maïs et un peu de manioc. La vue est magnifique est le travail des paysans, peu mécanisé est remarquable. Ils procèdent vraisemblablement par rotation, ouvrant la mise en culture par le débroussaillage en brûlis puis cultivant la parcelle vraisemblablement deux ou trois ans avant de la laisser en jachère plusieurs années. Ces terres en repos profitent aux quelques têtes de bétails qui sont élevées par chaque famille.

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Nous sommes à nouveau bloqués, environ une heure, par le chantier en fin d’après-midi. Nous sommes dans la tranche d’ouvrage réalisée par un consortium chinois, dont nous apercevons les ouvriers et ingénieurs. Une tranchée est ouverte par un coup de minage qui dépasse 200 mètres de longueur. Une heure après l’explosion une piste provisoire est déjà dégagée et nous poursuivons notre route entre camions et machines de chantier. Cet arrêt nous a permis de discuter avec un ingénieur du service national de routes bolivien, qui accompagne les ingénieurs chinois. Les travaux, sur les 200 kilomètres de route entre Ipati et Zudanez, amènent des mouvements de terre et de roche de 5 milliards de m3 !

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En fin de journée, nous atteignons la petite ville de Padilla, encerclée par les travaux, qui est très animée. Cette bourgade, d’une dizaine de milliers d’habitants, connaît son pic d’activité maximum avec la fin de journée des ouvriers du grand chantier routier, qui y logent et s’y ravitaillent. Après une promenade parmi les échoppes nous nous installons près de l’école.

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8 octobre 2016 Padilla - Tarabuco
Nous reprenons la piste, ou plutôt le chantier vers 8 h 45 en direction de Tarabuco. A la sortie de Padilla commence une nouvelle immense tranchée de plusieur centaines de milliers de m3 dans laquelle s’affairent deux grosse rétro d’une trentaine de tonnes et de nombreux camions.

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La piste serpente ensuite entre les vallons situés aux environs de 3'000 mètres d’altitude. Les petites fermes en torchis, toujours disposées en U avec leurs bâtiments annexes, sont entourées de plantations de maïs, et de pomme de terre qui est le légume roi en Bolivie. De petits troupeaux de bovins ou de moutons paissent sur les pentes séchardes des environs. Chaque maison possède son four, construit en brique et/ou torchis, qui est bien séparé de l’habitation. Cet équipement doit être indispensable puisqu’il ne manque jamais, même dans les maisons rurales les plus modestes ou les plus modernes.

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Progressivement la piste se transforme en tronçons asphaltés et devient bétonnée à proximité de la bourgade de Zudanez qui marque la fin du grand chantier. Nous sommes bloqués, à l’entrée du gros village, par une fête populaire avec de nombreux habitants et enfants costumés. La fanfare occupe le centre de la chaussée comme autrefois dans les fêtes de notre village.

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Nous patientons une quinzaines de minutes, le temps de faire quelques photos et surtout que se dégage une ruelle latérale où nous pouvons nous engager pour contourner la manifestation qui se dirige lentement vers le couvert polyvalent dont est doté chaque village. C’est un élément remarquable de la Bolivie, les investissements pour le sport et la jeunesse font que pratiquement chaque village, même perché au-dessus de 4'000 mètres dans les vallées perdues, est doté d’un terrain de sport sous une grande toiture, rarement fermée de côté pour en faire une halle, offrant les paniers de basket et mini-cages de but.

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En milieu d’après-midi notre route s’élève encore pour atteindre des hauts plateaux situés à 3'300 mètres. Ces vastes étendues ont l’air aride mais sont cultivées et pâturées. Les champs sont parfois protégés par des murs en pierre sèche et quelques eucalyptus égaient un peu ce paysage de dégradés ocre.
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Nous arrivons à Tarabuco que nous trouvons en effervescence. Nous nous engageons 200 mètres sur une route pavée qui part de l’entrée du village et installons Babar un peu à l’écart. Des voitures de rallye roulent bruyamment sur le pavé, elles participent à l’entraînement pour la course qui se déroulera demain aux alentours, et partiellement à l’intérieur, de la ville de 10'000 habitants. Nous quittons notre hôtel roulant et partons à l’entrée du bourg où nous découvrons qu’un cortège se prépare avec de nombreux groupes musicaux et costumés.

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Nous avons la chance de tomber sur la fête de Virgen del Rosario. Nous dépassons un peu la place de préparation des groupes et nous installons sur un mur de pierres un peu au-dessus de la route. Le cortège qui suit, composé de d’une quinzaine de groupes aux costumes somptueux, entraînés par des ensembles musicaux ou des voitures dotées de haut-parleurs impressionnants, est débordant de rythme et de couleurs. Certains participants présentent des danses traditionnelles tandis que d’autres aux costumes plus fantaisistes suivent des rythmes modernes.

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Les spectateurs nombreux, de tous âge et conditions sociales sont répartis au long des rues du bourg jusqu’à la place centrale où les groupes rendent hommages à la statue de la vierge, sortie devant l’église pour l’occasion.

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Là de nombreuses petites échoppes attendent les fêtards pour les abreuver et les restaurer. C’est à la nuit tombante que nous rejoignons Babar après cette fête enivrante.

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9 octobre 2016 Tarabuco
Beau, un peu gris, 15°C à 9 heures après nuit à 11°C
Dimanche est le jour du grand marché de Tarabuco qui est les centre d’une région de plus de 1'000 km2, parsemées de petits villages dispersés entre les vallonnements du haut plateau. Nous déjeunons vers 8 h 30 en regardant passer, sur la route pavées, de nombreux paysans qui se rendent au marché avec ânes et bagages. Les paysannes et parfois les hommes, portent leurs bagages dans une grande couverture multicolore, jetée par-dessus les épaules et nouée devant le thorax. La capacité de portage des solides indigènes dépasse largement les trente kilos et les enfants en bas âge sont également transportés dans ces couvertures, soit à l’arrière, soit à l’avant du buste, ce qui permet l’allaitement.

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Le passage des voitures de course, sur des pistes et sur la route pavée n’a pas l’air de perturber ces solides montagnards qui y jettent des regards indifférents ou parfois intéressés.

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Nous gagnons bientôt le centre-ville où, rallye automobile oblige, le marché a dû céder la place principale pour se répartir davantage dans les rues de la cité.

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La plaza offre de beaux contrastes entre paysannes en habits traditionnels et pilote en tenue une pièce aux couleurs vives. Les deux miss parfaitement moulées dans des tenues leggings rouge vif, sans doute chargée de récompenser les meilleurs pilotes, attirent les regard amusés des paysannes et admiratifs des hommes.

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Mais notre intérêt est ailleurs, dans les ruelles qui sont envahies par d’innombrables échoppes sous des bâches aux couleurs vives tendues pour ombrager les étalages.

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On trouve naturellement toute la variété des fruits et légumes locaux ou en provenance de la basse Bolivie.

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Des vêtements et chaussure, en particulier les baskets multicolores que l’on voit dans tous les marchés du monde. Mais des chaussures plus locales attirent notre attention, ce sont les sandales réalisées avec des morceaux de pneus usagés. Il y a le modèle standard avec la semelle monobloc et le modèle plus luxueux qui voit la vieille gomme doublée par un support plantaire en cuir.

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Ici on trouve un petit étalage qui vend du papier wc, des allumettes, des miroirs et des clous par poignées de 6 ou de 12 selon la taille,

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plus loin une femme écrase dans un petit moulin des cannes à sucre pour vendre des jus tout frais,

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plus loin les arachides sont à l’honneur tandis que d’autres marchands alignent les sacs ouverts de céréales, de pâtes de tous calibres ou de riz, parfois coiffés de bouteilles d’huile.

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Les étalages des vendeuses de pains, sortes de petites galettes groupées en sac transparents d’une dizaine sont très fréquentés

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tandis qu’un marchand de poule tente de procure un peu d’ombre à ses protégées avec de vieux cartons.

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La moitié d’une grande halle couverte accueille les marchandes de légumes variés et de belles qualité alors que l’autre moitié regroupe une douzaine de petites cuisines mobiles et les tables et bancs nécessaire à la dégustation des repas locaux de tripes, boyaux ou gras de porcs frits, ou de morceaux de poulets.

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Des tables intrigantes présentent des petits arrangements d’herbes séchées et de pastilles multicolores ressemblant à de petites savonnettes, sans doute des offrandes ou remèdes liés à la médecine traditionnelle.

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Bien sûr que les bouchers, étendant, parmi d’autres beaux morceaux, les tripes à l’air et les vendeurs de feuilles de coca, mélangeant à la demande petites et grandes feuilles, ne manquent pas à l’appel.

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Les produits cosmétiques et détergeant offrent de belles palettes de couleur, complétées par les accessoires pour fin de tresses plus discrets.

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La quincaillerie avec les outils, marmites, cuvettes pots et passoires de toute grandeur garni plusieurs stands.

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Les bijoux, la laine colorée, les tissus tissés ici ou ailleurs… occupent une belle place et attirent l’attention de la cinquantaine de touriste que nous croiserons en cours de ballade.

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Roues de vélos et motos, croix pour les tombes, « plots » de sucre ou de sel bruts, gobelets colorés de fruits, de gelée ou de jus et naturellement chapeaux de feutres ou tressés complètent cet offre impossible à décrire exhaustivement.

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10 octobre 2016 Tarabuco - Sucre
Le temps est légèrement couvert, mais sec, lorsque nous démarrons vers 9 h 30 sur la piste pavée de pierres naturelles que la curiosité de découvrir une si belle région nous pousse à suivre sur une quinzaine de kilomètres. La route, pavée de pierres naturelles, serpente à travers les collines et s’élève un peu avant de plonger dans une vallée fertile qui abrite deux petits villages.

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Ceux-ci sont entourés de grands champs cultivés et, dans les zones destinées aux légumes, irrigués et protégés par des long murs d’enceintes qui empêchent le bétail de pénétrer. Les éleveurs de celui-ci constituent des provisions de fourrage, surtout du maïs, sur des plateformes ou dans les arbres. Les vallonnements s’étendent à perte de vue laissant percevoir un beau relief malgré la lumière tamisée.

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Un programme d’assainissement des eaux de consommation a été mis sur pied pour la région et la plupart des fermes dispersées au long du chemin sont dotées de toitures neuves avec chenaux et d’une citerne de stockage d’eau de pluie.

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Cette région constituée de moraines sablonneuses et pierreuses et très sensible à l’érosion. Dès que l’eau d’un flanc de colline trouve un chemin de concentration, elle creuse d’impressionnant canyon qui passent d’un mètre de profondeur en bordure de route à 5 ou 10 mètres à quelques dizaines de mètres de distance.

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Nous rebroussons bientôt chemin et le volant est tenu par la navigatrice qui doit retrouver ses sentiments pour Babar. Nous retrouvons le tapis asphalté de la grande route à Tarabuco et prenons le chemin de Sucre que nous nous réjouissons de découvrir.

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La chaussée s’élève jusqu’à deux cols qui dépassent 3'500 mètres et atteignent de nouveaux hauts plateaux parsemés de fermes et de rares villages. Une ancienne voie de chemin de fer, abandonnée depuis de nombreuses années, suit fréquemment la route et la traverse parfois.

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Les faubourgs de la capitale constitutionnelle de la Bolivie apparaissent bientôt à l’horizon avec des tapis de petites maisons et immeubles qui couvrent les collines périphériques à la cité.

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Nous stoppons d’abord dans une station-service de la compagnie nationale pour faire les pleins de carburant et d’eau. Les employés sont très serviables et nous pouvons bientôt reprendre la route pour le centre. Cette ville a un défaut majeur, elle n’a pas de grand camping et il va être difficile de loger Babar pour 4 ou 5 jours. En résumé nous avons une adresse de parking et deux adresses de petites propriétés qui accueillent fréquemment 2 ou 3 petits véhicules. Nous nous enfonçons à trois heures de l’après-midi dans le centre-ville et des rues qui viennent de plus en plus étroites.

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La navigatrice guide et le cornac esquive les piétons, et les véhicules automobiles ou immobiles qui encombrent la chaussée. L’entrée du parking est vraisemblablement trop basse et nous passons notre (étroit) chemin.

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Les autres adresses sont difficiles à atteindre et plutôt situées dans les zones basses de la ville qui accumulent chaleur et pollution. Finalement en remontant sur une des élévations qui surplombent le centre, nous côtoyons une belle place publique, la place Treverise qui paraît calme sur trois de ses côtés. Nous nous installons en bordure de trottoir de ce grand square soigneusement aménagé en hommage au cardinal Maurer, cardinal de Trêves né en 1900, qui a passé une partie de son ministère en Bolivie.

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Le toit de Babar est dégagé et si le soleil est notre complice nous devrions avoir assez d’énergie pour notre séjour. Nous quittons notre « casa rodante » et descendons en repérage et commissions au centre historique de la ville situé une bonne centaine de mètres plus bas. Nous apprécierons cette élévation le soir venu pour ventiler notre cellule et abaisser sa température. Pas de miracle, l’énergie solaire ne chauffe pas que les panneaux photovoltaïques !

11- 14 octobre 2016 Sucre, capitale constitutionnelle
Généralement beau avec des moments de grisailles, températures nocturnes 11 à 16°C, diurnes 20 à 26°C. Parfois agréablement venté en fin de journée.

La réputation de Sucre auprès des voyageurs est flatteuse et méritée. Cette ville, d’abord nichée au flanc d’une petite vallée, puis ayant débordé dans la cuvette pour rejoindre les nombreuses implantations ecclésiastiques, est le berceau historique et politique de la Bolivie. Fondée en 1538 sur ordre de Pizzaro, à une hauteur d’environ 2'800 mètres, sur un flanc de la Cordilière orientale, elle bénéficie toute l’année d’un climat tempéré qui a rapidement attiré la bourgeoisie des colons espagnoles. Elle reçut d’abord le nom de Villa de la Plata en raison des mines d’argent proches, puis devint en 1561 le siège de Real Audiencia (Tribunal royal) de Charcas, nom de la région andine qui lui fut bientôt attribuée et qu’elle administrait. Elle devint rapidement un centre intellectuel et religieux important et plusieurs universités y furent fondées dans le deuxième moitié du 16ème siècle et au début du 17éme. C’est dans ce terreau que s’épanouirent, à la fin du 18ème siècle, les idées indépendantistes qui amenèrent à la lutte pour s’émanciper du joug espagnol. Après avoir été baptisée Chuquisaca (pont d’argent) en raison des activités minières qui l’entouraient, elle reçut finalement le nom du Maréchal de Sucre, plus fidèle compagnon de Simon Bolivar, le grand révolutionnaire et libérateur du milieu et du Nord du sous-continent. Après les triomphes militaires de Bolivar et de ses troupes contre les Espagnols, c’est à Sucre que fut proclamée la Déclaration d’indépendance de la province, jusque-là désignée sous le nom de Haut-Pérou. Le grand libérateur, originaire de Caracas, et qui avaient mobilisé de nombreuses troupes en Colombie, fut proclamé premier Président et écrivit la première constitution du pays, inspiré par les modèles français et américain, pays qu’il visita entre 1802 et 1807. Né dans une famille basque, en 1783 à Caracas, il fut envoyé à 15 ans en Espagne et en France pour y poursuivre ses études. Lorsque le Vénézuela, qui faisait partie de la grande Colombie espagnole, déclara son indépendance en 1811, il s’engagea dans le mouvement indépendantiste dont il prit bientôt la tête. Les batailles, menées par Bolivar en personne, s’enchaînèrent à un rythme incroyable jusqu’en 1824, aboutissant à la libération du joug espagnol d’une grande partie de l’Amérique du Sud. La bataille finale fut remportée par le maréchal José Antonio de Sucre, l’un des plus brillants officier et meilleur ami de Bolivar, à Ayacucho en décembre 1824.
La ville de Sucre, 200'000 habitants, est l’une des perles du continent par son climat tempéré et son patrimoine bâti impressionnant qui est une vitrine de l’architecture coloniale du 16ème au 19ème siècle. Les églises et les institutions religieuses qui les ont bâties ont un charme particulier parce qu’elles ont gardés de nombreux éléments originaux. Décorations intérieures, splendeur des cloîtres blancs sur deux étages, toitures recouvertes de briques, autant d’éléments qui nous font voyager dans le temps. Ces mêmes ordres religieux, arrivés dans le sillage des conquérants, ont fondés de brillantes et réputées académies, qui occupent des bâtiments pluri centenaires et ont formés les intellectuels du pays au cours des 4 derniers siècles. Sucre a perdu son titre de capitale administrative et politique dans un conflit entre région et ethnies à la fin du 19ème siècle. La ville est établie selon un plan de quadrilatère parfois perturbé par les escarpements des quartiers qui gravissent les flancs de la vallée.

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Elle est restée une ville universitaire et donc de culture très ouverte. Parmi les nombreux points d’intérêt que nous avons visité citons la Casa de la Libertad, maisons historique où fut proclamée l’indépendance et adoptée la Constitution.

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Ancienne maison jésuite au cloître superbe, sa chapelle devint la salle de l’assemblée constituante et a un superbe mobilier d’apparat.

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En son centre est déposée la première constitution du pays. Parmi les édifices religieux visités citons le couvent San Felipe Neri qui a une des plus belles cours intérieures, ou cloître, de la ville. Devenue aujourd’hui école secondaire religieuse, elle accueil volontiers les visiteurs qui peuvent grimper jusque sur le toit terrasse de la belle église qui offre une vue exceptionnelle sur Sucre la blanche.

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En effet la plupart des bâtiments historiques ou religieux, et de nombreuses maisons bourgeoises, sont peints en blanc.

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Ces dernières sont organisées autour de magnifiques cours intérieures, souvent avec plantations et fontaines, fort agréables à fréquenter et à l’abri du tumulte de la rue. Les hôtels et restaurants qui souvent les occupent, offrent une cuisine variée et soignée.

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La ville qui mérite bien son nom a aussi de très bons chocolatiers et pâtissiers, bref une escale à ne pas rater…
De belles balades nous ont également permis de découvrir le marché central, qui occupe plusieurs bâtiments et cours d’un quadra du centre-ville. La patate, légume national, y est à l’honneur parmi une belle offre de primeurs et de nombreux stands qui vendent des jus de fruits frais.

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Une autre escapade m’a permis de découvrir le Parque Cretacico. C’est grâce à une grande cimenterie, située sur des collines en bordure de la ville, qu’a été découverte en 1994 une paroi argileuse à 75°, qui a gardé les traces de nombreux dinosaures qui peuplaient l’endroit il y a environ 75 millions d’années. Cette plage argileuse, de plus de 500 mètres de long par une centaine de mètres de haut, a été soulevée par les plissements qui ont créé la Cordilière. On y observe les traces de 8 espèces de dinosaures, dont certaines sur plus de 100 mètres de longueur, 5'000 empreintes sont ainsi offertes à nos regards et constituent l’une des plus grandes collections du monde.

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A Sucre nous avons également été rejoints pour deux jours par nos amis Cornelia et Jean-François, les amis Vaudois déjà rencontrés en Islande et au Chili et qui voyagent à bord d’un Toy Azalée. Nous avons partagé avec eux de beaux moments dans cette ville enchanteresse.

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Nous nous sommes également liés d’amitié avec René et Lydia, les propriétaires de la maison devant laquelle Babar a squatté 4 jours en bordure de la place de Treveris. René, ancien ingénieur dans les mines, nous a abordés dès le 1er soir, puis invité à boire un café à la maison. Lydia son épouse, infirmière retraitée, nous a chaleureusement accueillis. Le lendemain soir nous avons proposé la réciproque avec visite du camion et de ses recoins. Le couple nous a ensuite demandé si nous avions besoin de quelque chose et nous avons pu faire un branchement électrique pour compléter la charge un peu basse de nos batteries. Nous avons eu de belles discussions sur tous les sujets, économique et politique compris, et avons constaté de nombreuses convergences avec ce couple de la classe moyenne-supérieure.

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