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MISE A JOUR 26.12.16

ITINERAIRE EFFECTUE sur l’Ile de Pâques / Rapa Nui
du 09 au 15 décembre 2016
soit 290km

(en bref toutes les routes en rose et orange !)

Ile de Paques

9 au 15 décembre 2016 Ile de Pâques/Rapa Nui
Beau, parfois brumeux le matin, souvent venté, les 4 premiers jours, température atteignant 22 à 25°C la journée, 15 à 18°C la nuit. Pluie et vent le 14 en fin de journée et le 15, plus frais.

Si certain ont peur du vide en bordure de piste, d’autre ont peur, en bordure de piste plate, des compagnies aériennes secondaires. Les uns comme les autres ont tort et nous embarquons dans un magnifique Boeing 787 de LanTam, la compagnie fusionnée des grands pays sud-américains.

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L’île de Pâques, un endroit qui fait rêver, où nous allons passer 6 jours à la découverte de ses moais connus du monde entier, de son histoire et de sa population. Le triangle volcanique de 117 km2 est perdu au milieu du Pacifique, à 3'700 kilomètres des côtes chiliennes. Sa population compte environ 7'000 habitants dont 2/3 issus de la population native et 1/3 d’immigrants du continent ou d’Europe. L’économie est aujourd’hui essentiellement basée sur le tourisme, l’île recevant environ 65'000 visiteurs par année. La préservation de l’équilibre environnemental est cruciale compte tenu de la taille réduite de Rapa Nui.

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L’île de Pâques présente encore de nombreux mystères historiques et archéologiques. Il est admis que les premiers colons sont arrivés de Polynésie entre le 7ème et le 8ème siècle. Les îles du Pacifique, déployées sur environ ¼ de la surface du globe, ont été peuplées progressivement à partir de l’actuelle Indonésie dès le 12ème millénaire avant Jésus-Christ. A partir des premières îles des techniques de construction de bateau et navigation ont été développées, permettant de parcourir, dès le début de notre ère, des voyages de plusieurs milliers de kilomètres. Ainsi Hawaï est peuplé vers 700 et la Nouvelle Zélande vers l’an 1000. Les navigateurs utilisaient de grands catamarans, de 15 à 30 mètres de long, dont la proue pouvait s’élever jusqu’à une dizaine de mètres au-dessus de la mer. Ces bateaux pouvaient emmener plus de 200 personnes qui emportaient les plantes nécessaires à leur alimentation dans les nouvelles colonies.
La légende, puisque les traditions et coutumes des Pascuans se transmettent oralement, raconte que le premier roi, Hotu Matua, débarqua sur l’île avec son clan. Il eut six fils entre lesquels les terres furent partagées avant sa mort, l’aîné recevant la royauté et les terres occupées par son père. Certains de ces domaines, ou mata, se divisèrent par la suite et à l’arrivée des européens il y en avait dix, regroupés en deux entités concurrentes : le petit district à l’Est et le grand district à l’Ouest. Chaque mata était divisée en lignages qui recevaient des terres délimitées par des éléments naturels. Ces découpages formaient une grande mosaïque puisque chaque lignage devait pouvoir accéder aux différentes ressources de l’île, y compris aux carrières pour la sculpture des moais.

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Ces familles élargies avait un lieu de culte et d’assemblée sociales, un ahu, ces fameuses plateformes qui supportent les moai, devant lesquels elles se réunissaient pour les cérémonies.
Les moais, qui ont impressionné les premiers européens arrivés et fait la célébrité de l’île, étaient taillés dans les roches du volcan Rano Raraku puis transportés vers les ahus par des moyens qui font encore l’objet d’interrogations, mais vraisemblablement sur des rouleaux de bois. Ces statues ont généralement entre 3 et 6 mètres de hauteur, mais certaines d’entre elles atteignent 10 mètres de haut, pesant plus de 70 tonnes. L’île compte plus de 900 moais, disposés sur les ahus, abandonnés dans les champs en chemin vers ceux-ci, ou à proximité et dans
la carrière de Rano Rakaru.

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Ces statues représentent peut-être des dieux, mais plus vraisemblablement les chefs ancêtres du lignage. Contrairement à la perception des premiers européens débarqués, elles ne regardent pas la mer, mais plutôt le village de leur lignée avec un regard protecteur. Les plus petits lignages possédaient un ahu sans moais, parfois de forme pyramidale tronquée. Lorsqu’un lignage disparaissait l’ahu était abandonné et ses pierres réutilisées par les voisins.
Les habitations des Pascuans étaient de forme elliptique, avec une charpente en bois en forme de coque renversée, supportant une couverture de chaume ou de palme.

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La base de la charpente était posée dans des pierres de tailles percées dont ont peu admirer l’ouvrage soigné à quelques endroits. Ces maisons avaient une longueur de 10 à 30 mètres pour une largeur de 3 à 4 mètres, ne dépassant pas 2 à 3 mètres de hauteur, elles avaient une ou deux portes comme seules ouvertures. La porte s’ouvrait sur une surface pavée extérieure semi-circulaire où se déroulait les activités des occupants. Certaines maisons pouvaient être beaucoup plus grandes et La Pérouse, explorateur français arrivé en 1786, visita une maison qui faisait 90 mètres de long et abritait près de 200 personnes. Les Pascuans vivaient de pêche, de cultures et d’élevage volailles. Ils aménageaient, dans les effondrements des grottes des tunnels de lave, qui leur servait parfois d’habitation, des jardins protégés des vents marins. Ces grottes leur servaient aussi de refuge en cas d’attaque. Ils construisaient également des murs de protection, contre le vent et le sel qu’il transporte, autour de leurs plantages.

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Le premier européen qui découvrit l’île, en 1722, fut l’amiral néerlandais Roggeveen qui parcourut le Pacifique à la tête d’une flottille de 3 bateaux. Il cherchait, entre autre, une terre aperçue 35 ans plus tôt par un flibustier et aperçu l’île le soir du dimanche de Pâques. En 1770, un navigateur espagnol prend possession de l’île au nom du roi, en fin en 1774 le capitaine Cook y fait escale 3 jours, déçu de ne pas y trouver de l’eau et du ravitaillement. Les relations de ces navigateurs avec les insulaires sont bonnes, mais ceux-ci sont accueillants et chapardeurs. L’expédition de La Pérouse sera la dernière des explorateurs humanistes du siècle des lumières.

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Ces explorateurs constatèrent qu’une partie des moais présents sur les ahus étaient renversés. L’île, dont des recherches récentes concluent qu’elle était largement arborisée, connu un développement de population important qui créa des conflits pour l’appropriation des ressources. La population atteignit vraisemblablement 9'000 habitants et du 16ème au début du 19ème siècle de nombreux conflits opposèrent les différents lignages et vraisemblablement le district de l’Est au district de l’Ouest. Le roi perdit une partie de son autorité et le culte de l’homme oiseau se renforça à ses dépends. Lors des conflits les vainqueurs ravageait les lieux de culte et de représentation des ancêtres des vaincus, renversant les statues. Lors de l’arrivée du Père Eyraud, premier européen à s’installer sur l’île en 1864, il n’y avait plus que quelques statues dressées.

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L’homme oiseau, comme le roi, devenait un dieu vivant pour les Pascuans. Il était désigné chaque année, parmi les chefs de guerre, au cours de cérémonies et d’une compétition qui se déroulaient sur le site d’Orongo.

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Ce village de pierre, occupé seulement quelques semaines par an, est perché sur l’arrête qui sépare
le cratère du volcan Rano Kau (324 m) de la mer.

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Face à lui, à environ 1 kilomètre de la côte, trois ilots accueillent la ponte printanière des hirondelles de mer.

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Les concurrents, désignés par les prêtres, devaient dévaler la pente escarpée et nager dans une eau pleine de requins, jusqu’aux ilots. Là, une attente de plusieurs jours ou semaine devait permettre de découvrir le premier œuf pondu qu’il s’agissait ensuite de ramener au sommet de la montagne. Les chefs de guerre pouvaient participer eux-mêmes à la compétition ou désigner l’un de leur serviteur. Le vainqueur était ensuite désigné homme oiseau pour l’année à venir et en tirait de nombreux avantages économiques et politiques. Durant son règne il devait vivre retiré près de l’un des grands sites sacrés de l’île, puis reprenait sa vie ordinaire en conservant un grand prestige.

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A partir du début du 19ème siècle, l’île subit de nombreux raids de baleiniers ou d’autres navigateurs qui enlèvent des insulaires pour les utiliser comme esclaves, à bord ou sur d’autres îles. L’attitude des Pascuans change complètement à l’égard des navigateurs et des expéditions scientifiques russes et anglaises sont caillassées et doivent réembarquer non sans avoir dû ouvrir le feu contre les indigènes. Mais en 1862, des marchands d’esclave enlèvent plus d’un millier d’habitants pour les revendre aux exploitations agricoles et minières du Pérou. C'est la moitié de la population de l’île, parmi laquelle se trouvent la famille royale, les prêtres et les savants, qui est enlevée ! Après quelques mois de travail dans les exploitations de guano plus de 90% périssent de maladie et de mauvais traitements. L’intervention de l’évêque de Tahiti au près du gouvernement péruvien permet de rapatrier une centaine de survivant dont 85 périssent de tuberculose et de petite vérole pendant le voyage du retour. Les survivants contaminent rapidement le reste de la population et l’île devient un véritable mouroir. A l’arrivée des missionnaires en 1866, l’île ne comprend plus que 600 habitants. Les missionnaires deviennent les défenseurs des habitants, en particulier contre un aventurier français violent qui s’y installe et terrorise l’île une quinzaine d’années. En 1888 le Chili annexe Rapa nui et l’afferme pour l’élevage de mouton. En 1901 son contrôle est attribué à la marine nationale, puis en 1966 un décret en fait un département de la province de Valparaiso.

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Aujourd’hui la majorité du territoire de l’île est une réserve naturelle et archéologique administrée par la Conaf, office chilien des forêts et réserves naturelles. La présidente Bachelet est venue en octobre dernier signer un accord qui associe les membres du comité des natifs de Rapa Nui à la gestion du parc national. Cette part à l’administration de l’île devrait devenir prépondérante dans les prochaines années.
La destruction de la culture pascuane, par les aventuriers du 19ème siècle, n’a pas été compensée par la remise en place de nombreux moais sur leur ahu dans les 60 dernières années. Suite aux rapts péruviens, plus personnes n’est aujourd’hui capable d’interpréter les tablettes de bois écrites en langue rongorongo, qui étaient utilisées lors des cérémonies traditionnelles.

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Les enfants, scolarisés en langue espagnole, n’apprennent la langue de leurs ancêtres que deux ou trois heures par semaine. La communauté des natifs a encore de nombreux défis à relever pour préserver ses racines culturelles, gérer sa terre et consolider son esprit accueillant et serein qui fait le charme des îles du Pacifique.

MISE A JOUR 29.01.17

En six journées passées sur l’île, dont 4 avec une voiture de location, nous avons parcouru 290 kilomètres, découvrant la quasi-totalité du réseau routier, et retournant plusieurs fois sur certains sites pour bénéficier des meilleures lumières sur les moais. Les régions côtières sont parsemées d’innombrables témoignages de pierres de l’histoire des Pascuans. Ahu avec ou sans moais, tourelles de crémation, reste d’habitations, cavernes volcaniques aménagées démontrent l’intense activité constructives des ancêtres des habitants de Rapa Nui. Nous avons également fait de belles balades à pied aux alentours de la bourgade de Hanga Roa, malgré un premier jour difficile avec un décrochement de sciatique pour Serge et une intox alimentaire pour Sylviane. Nous avons également marché depuis les environs de l’Ahu Akivi jusqu’à la côte et à l’Ahu Tepeu. Il y a sur ce parcours une grande grotte aménagée dans un tunnel de lave. Présents sur l’île le dimanche, nous avons eu le privilège d’assister à la messe animée par des chants magnifiques accompagnés d’instruments typiques.

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Nous avons aussi apprécié les glaces artisanales de l’échoppe du petit port et d’excellents repas de poissons et crustacés dans les restos de Hanga Roa, tout particulièrement au restaurent Te Moana

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et de succulents empanadas dans les paillotes de la plage de Anakena. Notre hôtel, dans le quartier de Tahai, légèrement en retrait de la mer, qu’il laissait cependant bien admirer, était très agréable et parfaitement géré.

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Pour ceux qui souhaitent visiter l’île de Pâques ou approfondir leurs connaissances, il existe un excellent petit livre, d’une centaine de pages richement illustrées : « L’île de Pâques, des dieux regardent les étoiles » de Catherine et Michel Orliac, deux archéologues français, édité dans la collection Découvertes de Gallimard.

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PÂQUES NE SE RACONTE PAS ! C’EST A VISITER UNE FOIS DANS SA VIE ...

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