MISE A JOUR 29.01.17
ITINERAIRE EFFECTUE au Chili
du 15 au 27 décembre 2016
soit 838km dont 126km de piste
1ère étoile au bas de la carte sur tracé vert : départ de Colina (garage MAN)
2ème étoile : Bivouac après Putaendu
3ème étoile : Bivouac Cuesta El Espino
4ème étoile : Bivouac entrée Parc National Pischasca
15-16 décembre 2016 Ile de Pâques - Santiago - Putaendu
Pluie au départ de l’île de Pâques, sec à l’arrivée à Santiago. Beau et chaud le 16.
Après une nouvelle nuit à l’hôtel sans charme, puisque nous arrivions trop tard pour reprendre directement Babar, nous allons retrouver celui-ci le 16. Nous sommes accueillis par notre assesseur technique alors que les travaux sont en train de se terminer. Les roues arrières qui ont été démontées pour retourner les pneus sur les jantes viennent d’être remises en place. Les travaux de réparation de l’étanchéité des trompettes du pont avant n’ont pas été faits, les risques de pièces de rechange manquantes ayant été jugés trop grands. Le chef d’atelier confirme mon impression que les pertes d’huile sont devenues négligeables. Il explique celles constatées dans le Sud Lipez par les fortes contraintes subies à une haute altitude (plus de 4'000 mètres), donc avec une pression atmosphérique extérieure basse. Nous réglons une douloureuse raisonnable et reprenons possession avec joie de notre fidèle compagnon et de son agréable espace de vie.
Nous reprenons l’autoroute 5 en direction du Nord puis, après une vingtaine de kilomètres, sortons pour partir direction Nord-Est et de la vallée du Rio Aconcagua. Cette vallée est verte est productive de nombreux fruits et légumes. Les vignes couvrent également de grandes surfaces et les bourgs montrent de belles maisons anciennes qui révèlent que la vallée est prolifique depuis plusieurs siècles.
Nous quittons San Felipe, chef-lieu de la région, et poursuivons vers le Nord. Après Putaendo, notre route gravit la montagne et s’incline vers l’Ouest après avoir passé un petit col.
17 décembre 2016 Putaendu - Cuesta El Espino
Nous reprenons ensuite notre chemin en direction du Nord par une excellente route qui traverse Cabildo.
Après le casse-croûte, la surprise est presque indigeste : la belle et large route s’engouffre, pour traverser la montagne, dans un ancien tunnel de chemin de fer à voie unique, appelé La Grupa.
Ce tunnel, à la voûte en forme de fer à cheval, est d’autant plus étroit en bas qu’il est bordé de deux petites margelles latérales d’une quinzaine de centimètres de hauteur. La bande de roulement ne doit pas dépasser 2,7 mètres de largeur dans lesquels il faut centrer les 2,4 m de Babar… Nous décidons cependant de jouer au train et j’enlève mes lunettes de soleil optiques à l’entrée du tube, erreur qui provoque un frottement de flanc du pneu arrière gauche sur quelques mètres. Babar est ensuite centré dans le tube comme une balle dans le canon d’un fusil. La concentration du pilotage est cependant extrême, avec les phares complémentaires allumés afin de bien voir les bords. Au moins les voitures qui attendent à l’autre bout nous voient distinctement car le tube est parfaitement rectiligne, ce qui permet d’ailleurs la circulation alternée sans feux. Nous sommes contents d’arriver au bout du tunnel, de 1,2 km, au sens propre comme au sens figuré.
Nous débouchons ensuite dans la vallée du rio Petorca, qui est également une vallée aride avec de nombreuses plantations irriguées. Les hommes essaient de gagner des surfaces productives au flancs des montagnes mais les difficultés d’approvisionnement en eau s’illustrent par de grandes surfaces de plantations desséchées.
La route emprunte également des vieux ponts du chemin de fer pour franchir les rios. Quelques hectares de panneaux solaires doivent causer moins de soucis à leur propriétaire.
Nous passons à côté d’une mine de calcaire alors que la route gravit le flanc de la vallée en direction du prochain tunnel. Celui-ci, également survivant de l’ancien chemin de fer, a été construit en 1910 et nommé Las Palmas, il fait environ 800 mètres de longueur. Il n’a pas de margelle, à l’exception d’un resserrement à l’entrée. Nous nous engageons donc avec confiance sur le sol en terre battue.
La surprise vient quand même à une centaine de mètres avant la sortie lorsqu’une infiltration d’eau transforme la chaussée en terrain boueux dans lequel Babar, comme les véhicules passés précédemment, s’enfonce d’une dizaine de centimètres avec des risques de dérapage évidents.
Il faut rapidement enclencher le 4x4 et éviter tous les mouvements brusques de direction, en contrôlant au mieux les tendances au déhanchement de Babar. A nouveau nous sommes contents d’arriver au bout du tunnel ! Nous débouchons ensuite sur une piste qui emprunte l’ancien tracé du chemin de fer dans la quebrada de Quelun, une vallée aride et sablonneuse. Au bas de celle-ci nous retrouvons un peu de vigne et un viaduc, à peine plus large que les tunnels qui franchit une rivière sèche.
Quelques ponts centenaires plus loin, réalisés en construction métallique triangulée et limités à 20 tonnes, nous atteignons le bourg de Caimanes. Au-delà de la localité sont encore annoncés trois tunnels, dont un en courbe de plus de 150 mètres de long, et nous renonçons à poursuivre sur cette piste. Nous reprenons l’asphalte qui part direction Ouest, jusqu’à Cavilolen, puis gravissons la Cuesta du même nom en direction d’Illapel direction Nord-Est, où nous retrouvons verdure et arboriculture.
Ce parcours est l’occasion de bien observer les brumes de l’océan, situé à une vingtaine de kilomètres, qui couvrent les sommets en abaissant la température et apportant beaucoup d’humidité. Une vingtaine de kilomètres après la ville, nous empruntons une piste qui s’élève dans la montagne en direction de la Cuesta El Espino, peu avant laquelle nous dormons.
18 décembre 2016 Cuesta El Espino - Pichasca
Notre lieu de bivouac est situé à 1280 mètres d’altitude dans un massif montagneux avec des sommets culminant aux environs de 1'700 mètres. La piste a été récemment entretenue car un grand projet de mine, d’or et de cuivre, est prêt à démarrer. Les nombreux forages de sondage observés laissent imaginer une exploitation sur une vaste surface. Un homme venu nous saluer, hier soir depuis des petites maisons situées en fond de vallon en contrebas, nous indique qu’une partie de l’exploitation sera souterraine et une autre à ciel ouvert. La concession est détenue par des sociétés canadienne et brésilienne. C’est malheureusement encore une belle vallée qui va subir de plein fouet l’impact environnemental d’une grande exploitation minière.
Au-delà de l’endroit où nous avons dormis, à proximité des sondages les plus élevés, la piste devient beaucoup plus étroite, escarpée et sinueuse.
Elle est cependant bien fondée, souvent sur des zones rocheuses. Nous grimpons jusqu’au col de la Cuesta del Espino, à 1'580 mètres, au-dessus duquel sont installées de grandes antennes de transmission. La piste qui redescend est en meilleur état que le dernier kilomètre de montée. Elle permet de surplomber de beaux paysages de vallées sèches et rocailleuses destinées à la pâture des chèvres et moutons.
En fond de vallée une ligne de chemin de fer abandonnée, une de plus ! est utilisée comme piste cavalière et piétonnière. Une petite rivière permet la présence de quelques fermes et maisons, arbres parcelles cultivées et jardins.
C’est ensuite un champ de panneaux solaires qui occupe le terrain avant que nous ne rejoignons le goudron en direction de la bourgade de Combarbala.
Nous suivons ainsi le cours d’eau et la voie de chemin de fer abandonnée en direction d’Ovalle, la capitale fruitière et maraîchère du Nord chilien. Plus nous approchons de celle-ci, plus les vignes et les vergers fruitiers envahissent les coteaux arides.
Là encore l’eau et les systèmes d’arrosages font des miracles et permettent à la terre sablonneuse d’origine volcanique de révéler sa fertilité. Après avoir traversé Ovalle nous remontons la vallée du rio Limari qui a donné son nom à la production viticole de la région. Nous atteignons, en fin d’après -midi, Pichasca où se trouve une petite réserve appelée « monument naturel ». C’est à l’entrée de celle-ci, déjà fermée à cette heure que nous installons Babar.
Suite de l’itinéraire jusqu’à la frontière du Chili
1ère étoile depuis en bas : Bivouac entrée Parc National Pischasca
2ème étoile : Andacollo
3ème étoile : Vicuna
4ème étoile : Junta del Toro (poste frontière)
19 décembre 2016 Pichasca - Andacollo
Nous commençons par visiter la petite réserve qui comprend de nombreux fragments de bois pétrifié, un parcours didactique sur les plantes et arbustes endémiques et des fossiles de dinosaures.
Un sentier bien entretenu nous conduit au flanc du petit vallon pour découvrir plantes et pierres qui couvrent partiellement une terre rouge et caillouteuse.
Les cactus guillave (Echinopsis Chiloensis), dont la hauteur peut dépasser 3 mètres, ont des épines de plus de 12 centimètres de longueur, des efflorescences rouge carmin et des fruits ronds de la taille d’une balle de tennis.
D’autres, plus petits, appelés Gatito ont de belle fleurs oranges ou jaunes.
Des pierres colorées de traces de vert de gris révèle la présence de cuivre.
Un dinosaure un peu lourdaud, en béton, rappelle les découvertes paléontologiques du site.
C’est un Antarctosaurus Wichmannianus, herbivore qui pouvait atteindre 18 mètres et peser plus de 30 tonnes. Nous ne pouvons que déplorer les traces d’une prospection minière sur le haut du petit vallon appelé monument national et le signifions aux gardes en quittant le parc. Décidément le Chili a bien du mal à gérer ses zones minières !
Nous redescendons la vallée sur une quinzaine de kilomètres pour prendre une piste qui part dans la montagne en direction d’Andacollo. C’est l’occasion d’admirer quelques sapins de Noël originaux, car la fête approche.
Nous montons jusqu’à près de 1'000 mètres. La piste ondule ensuite dans les vallées désertiques successives.
Quelques mineurs individualistes vivent dans ces vallées perdues : ils exploitent leur propre mine d’or, creusant des galeries desquelles ils extraient chaque jour quelques bidons de sables et cailloux qu’il s’agit ensuite de laver pour trier les paillettes d’or. La valeur de ce précieux métal extrait chaque jour est de l’ordre de quelques dollars.
C’est à proximité d’une de ces petites mines que Babar choisi de caller. Dans un petit vallon, que la piste contourne en boucle, sont installés une baraque en tôle d’une cinquantaine de mètres carrés qui doit être l’habitat, quelques petits pavillons en toile ou bâches dont l’un est le lavoir à minerais, est, plus loin un abri pour quelques chèvres nécessaires à la nourriture. L’entrée de la galerie mesure 1 mètre de largeur et 2 mètres de hauteur. Un impressionnant tas de bouteilles vides, de plusieurs mètres cubes, montre qu’il faut se donner du courage pour exercer cette activité ingrate dans un coin aussi perdu.
C’est aussi un problème de soif d’or, mais noire, qui a bloqué notre pachyderme. La jauge du deuxième réservoir étant en panne, nous nous sommes fait avoir, sans doute suite à une mauvaise mesure au mètre. Il ne reste plus qu’à basculer la cabine après les processus d’allègement habituels. L’opération dure 2 heures et demi, avec une température avoisinant les 30°C. La pompe à injection est réamorcée et le injecteurs purgés. Ainsi le chauffeur distrait ou maladroit a été punit immédiatement !
Nous parcourrons ensuite la dizaine de kilomètres qui nous séparent d’Andacollo. Nous nous élevons près de l’observatoire municipal, situé à 1'300 mètres d’altitude, pour y passer la nuit.
20-26 décembre 2016 Andacollo - Vicuña
Beau et chaud toute la semaine, 25 à 30°C le jour, nuits entre 15 et 20°C.
Nous cherchions un endroit sympa pour passer Noël et avons jeté notre dévolu sur Vicuña. La Vigogne, en français est une petite ville de 25'000 habitants nichée dans la vallée de l’Elqui dont elle est le chef-lieu économique. Le rio Elqui se jette dans la mer à La Serena, principale ville du Nord Chilien. La petite ville est cependant loin d’être écrasée par sa grande sœur. Fondée en 1821, elle doit sa prospérité à la culture de la vigne qui couvre une bonne partie de la vallée. C’est ici que sont cultivés les raisins dont le moût est distillé, à différents degrés pour donner le Pisco et confectionner le fameux Pisco Sur. Un apéritif excellent, un peu piégeur, composé de Pisco, de citron et de blancs d’œuf battus qui ressemble un peu au mousseux que nos grands-pères confectionnaient dans de petits tonneaux renforcés. Le Chili et le Pérou se disputent la paternité de ce sublime mélange qui « redemande » comme l’on dit chez nous.
Nous avions appris par des amis voyageurs que le propriétaire d’un hôtel de Vicuña possédait un camper Unimog, et surtout un parking fermé et équipé susceptible de nous accueillir. Nous trouvons l’établissement qui a l’habitude de recevoir les voyageurs et, après avoir rempli une fiche nous accédons au parking par une porte électrique à télécommande. Situé à 200 mètres du centre-ville, l’endroit n’est pas très poétique, c’est une place pavée de 1'500 m2 entourée de murs de 2 mètres de hauteur. Seuls 2 arbres, près d’un côté du parking, procurent un peu d’ombre. Mais il y a l’eau, l’électricité et une vidange pour WC, ainsi que le wifi à l’hôtel à une centaine de mètres. Que demander de mieux, l’endroit réunit tout ce qui nous est nécessaire et la clim sera un peu mise à contribution pour atténuer l’ardeur du soleil sur notre cellule. L’avantage d’être dans un environnement de montagne permet à la température de redescendre au-dessous de 20°C la nuit.
La ville est un centre touristique au cœur de la vallée, au-dessus les petits villages entourés de vignes dans des vallées étroites et au-dessous un lac artificiel qui permet la pratique du kitesurf. De nombreuses maisons centenaires constituent les quadras du centre et une belle église domine le square de la place principale.
Les rues sont décorées de nombreuses fresques qui racontent l’histoire de la ville ou développent d’autres thèmes.
Chaque fois qu’il est possible d’entrevoir, au travers de la porte d’entrée des maisons, les patios intérieurs, un petit paradis de fleurs, d’arbres et de verdure, arrangés souvent autour d’une fontaine, invite à prendre la fraîcheur.
Le 21 nous partons chercher un arbre de Noël que je juge indispensable pour décorer Babar en cette période de fête. Nous trouvons un sapin synthétique pliable et quelques petites boules bordeaux dans un bric à broc chinois.
Le 22 un couple d’australiens du Queensland arrive avec un Toyota à toit ouvrant en portefeuille. Ashley et Megan voyagent pour 6 mois en Amérique du Sud.
Cet ingénieur chef de projet pour l’Etat peut obtenir des congés non payés qui lui permettent de voyager. Sa famille est originaire de Suisse et il a une moto à Bâle où il vient de temps en temps pour parcourir l’Europe. Nous nouons contact et décidons de passer le réveillon ensemble. Le 24, Ashley a mobilisé un grand grill de l’hôtel et prépare un magnifique barbecue, ce qui est une spécialité des hommes de son pays. Petites nappes sur les tables, bons vins, et un bloc de glace complètent cette table de fête décorée par le petit sapin de Babar.
Nous passons une excellente soirée malgré quelques rafales de vent.
Le 25 et le 26 sont consacrés, comme une partie des jours précédents, aux contacts avec la famille, à l’écriture du journal et aux tâches logistiques. Nous ne rencontrerons malheureusement pas René, le propriétaire de l’hôtel, parti avant notre arrivée pour Santiago avec son Unimog. Nous avons passé un bon Noël et pouvons repartir vers de nouvelles aventures en direction de l’Argentine par le Paso Agua Negra.
27 décembre 2016 Vicuña - Pisco Elqui - Junta del Toro
Nous quittons Vicuña et remontons la vallée en direction de la Cordillère sur une vingtaine de kilomètres avant d’obliquer dans la vallée latérale en direction du village de Pisco Elqui. Dans le cadre de la confrontation avec les Péruviens sur l’origine du Pisco la région a choisi de baptiser l’un de ses villages du nom de la fameuse boisson.
Le fond de la petite vallée est couvert d’un tapis de verdure, constitué de vignes et de vergers fruitiers, coincé entre les flancs gris et desséchés de montagnes qui s’élèvent à plus de 3'000 mètres. A quelques endroits, des plantations tentent de gravir les pentes escarpées pour gagner de la surface productive et stabiliser le terrain.
La route elle-même connaît de nombreuses chutes de pierres et des travaux de stabilisation avec pose de treillis sont en cours.
Nous dépassons le village aux maisons multicolores de Pisco Elqui, devenu un haut lieu touristique.
Les rues sont étroites et Babar doit se faufiler entre les bâtiments établis au fil de la pente.
Quelques kilomètres au-dessus, la route devient plus étroite et nous rebroussons chemin au-dessus de belles villas qui montrent que la vallée doit être un lieu résidentiel recherché. Après le casse-croûte, nous redescendons à Pisco Elqui où nous ne trouvons malheureusement pas de place de parc à la taille de Babar. Il est donc impossible de s’arrêter pour se balader dans ce joli village. Dans le village de Paihuano nous croisons un grand troupeau de chèvre qui remonte la vallée en direction de la montagne. Cinq mules, menées par une femme, ouvre le cortège en portant les bagages des bergers. Puis une centaine de chèvres, escortées par un berger à pied, un cavalier et quelques chiens, s’étalent sur toute la largeur de la route.
Rejoignant la vallée principale nous reprenons notre ascension en direction de la Cordillère. La vallée est assez large est l’irrigation permet à de grandes parcelles de vignes de se développer. Des filets brise-vents, régulièrement installés, protègent les ceps des forts vents qui descendent de la montagne.
Plus haut dans la vallée des vignes sont entièrement sèches et présentent un état de désolation. Grande sécheresse ou maladie ont frappé des domaines assez récemment installés.
D’autres parcelles sont fraîchement replantées indiquent la persévérance des propriétaires.
Nous remontons la vallée jusqu’à Junta del Toro, à plus de 2'000 mètres d’altitude, où se trouve les postes de douane et de gendarmerie de sortie du Chili. Nous nous installons pour la nuit à proximité de ceux-ci.
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