MISE A JOUR 07.08.18
KAZAKSTAN
du 6 au 11 juillet 2018
parcouru 1963 km
6 juillet 2018 Sol-Iletsk (Russie) - Bogetsay (Kazakhstan)
Beau 24°C à 7 h 30 puis 30 °C.
Départ matinal pour profiter de la fraîcheur et arriver de bonne heure à la douane. Quelques kilomètres avant celle-ci, Sylviane flashe sur un container isolé au bord de la route : « Arrête-toi c’est l’assurance ». Bon réflexe, nous pénétrons dans le container à la suite d’un chauffeur poids lourd qui va dans l’autre sens. La jeune femme à moitié réveillée qui nous répond confirme que nous pouvons faire une assurance pour le Kazakhstan. Elle met au moins une demi-heure pour faire les papiers, ce qui permet l’arrivée de deux autres chauffeurs. Comme à l’entrée en Russie, elle ne trouve pas de référence pour le quad et après un téléphone nous annonce qu’elle ne peut l’assurer. Après trois-quarts d’heure nous ressortons avec le principal : l’assurance pour Babar. A 9 h 40 nous rejoignons la colonne qui attend devant l’entrée de la douane russe : 6 camions et une quinzaine de voiture dans une seule file. Les véhicules sont introduits par deux ou trois sur la plateforme, notre tour vient vers 10 h 45. Après les formalités des papiers, effectuées auprès d’une fonctionnaire souriante, une brève visite de sortie du véhicule nous permet de nous présenter à la douane kazake. Là aussi une fonctionnaire souriante effectue rapidement les formalités papiers et nous passons une visite d’entrée rapidement. A11 h 45 nous pénétrons au Kazakhstan sur une bonne route qui nous conduit en direction de la ville d’Aktobé, située à une centaine de kilomètres au sud-est.
Un bémol ponctue notre joie : peut après la douane un écriteau indique une interdiction de rouler de 10 h à 22 h, en cas de température supérieure à 28°C, pour les véhicules ayant une charge par essieu dépassant 8 tonnes. Babar a 9 t sur l’essieu arrière et il fait déjà 28°C.
Nous nous décidons à poursuivre vers Aktobé en voyant d’autres poids lourds qui roulent sans hésiter. A une vingtaine de kilomètres avant l’entrée de la ville, nous sommes détournés, pour raison de travaux sur la nationale, dans des routes et pistes périphériques défoncées et poussiéreuses. Finalement nous atteignons la périphérie où nous trouvons un supermarché qui a l’air tout neuf. A l’intérieur c’est un capharnaüm indescriptible il n’y a pas une allée qui n’est pas bloquées par des cartons ou palettes de produits à mettre en rayon. Le parcours du pousseur de chariot est aussi compliqué qu’avec Babar sur une piste difficile. Il faut s’habituer à des nouveaux produits et constater que la chaîne du froid est occasionnelle. Nous trouvons cependant quelques produits pour les prochains jours à l’exception de viande qui est improbable et réemballée pour y coller de nouvelles dates de péremption. Deux salamis qui ne sont pas sous plastique nous éviterons de tomber dans le véganisme. Nous sortons de la ville en ayant traversé le centre et subit de nombreux détours et embouteillage puisque la principale sortie et fermée par les travaux. Nous trouvons finalement à la sortie de la ville, vers 14 heures, un arbre pour abriter Babar du soleil pendant le casse-croûte. La température est montée à 30°C et nous prolongeons la pause en observant les camions et leur chargement par essieu.
Finalement, vers 17 h, nous décidons de nous remettre en route sur la nationale, qui part vers l’est en traversant des régions très sèches de la steppe kazakhe. La route est parfois bordée d’une double rangée d’arbres de chaque côté, sans doute pour la protéger des vents de sable. Des îlots de verdure qui viennent de plus en plus rare avec l’éloignement de la ville laissent imaginer un peu d’eau. Vers 20 heures, après avoir parcouru 150 km, nous nous éloignons de la nationale pour la nuit que nous passons près d’un cimetière arborisé à Bogetsay.
7 juillet 2018 Bogetsay (Kazakhstan) - Aral
Trop beau ! 33°C à 9 h 30 puis 41 °C l'après midi.
Premier jour complet au Kazakhstan, un immense pays de 2'725'000 km2 ( 9ème du monde pour sa grandeur) pour 17 millions d’habitants. Trois quart du pays sont couvert de steppe aride et la majorité de la population vit dans les villes (Almaty 1,4 mio hab. ; Astana 1 moi, etc.). Le salaire moyen est de 360 € et la principale richesse du pays est son sous-sol avec d’immenses réserves de gaz, d’uranium, et de pétrole (55% des ressources de l’Etat) qui ont hissé le pays dans les plus grands exportateurs de brut de la planète. Historiquement c’est le pays des grands cavaliers conquérants qui ont succédé, au 13ème siècle à Gengis Khan. Horde blanche, horde d’or, sont autant de puissance cavalière qui s’émancipe peu à peu de l’empire mongol et de Khubilaï Khan, petit-fils de Gengis Khan qui avait déplacé sa capitale à Pékin. Leurs conquêtes en direction de l’Ouest iront jusqu’à Moscou et Kiev et l’influence de la culture turque les verra appeler turco-mongoles et adopter l’islam comme religion.
Nous commençons à sentir les effets des 7 semaines de retard sur le planning due à notre retour chirurgical en Suisse. A cette saison. La steppe kazakhe devient un four.
Nous partons à 6 h 15, pour profiter un peu de la fraîcheur matinale avec 18°C, et rouler avant l’entrée en vigueur des restrictions de charge par essieu à 10 heures. La route est bonne, mais parfois avec des sillons de poids lourds qui justifie les restrictions de trafic à haute température.
Nous avançons vite, traversant de rares villages pauvres et éparpillés autour d’un point d’eau, dont les habitants doivent vivre d’un peu d’élevage. Même les rideaux d’arbres protégeant la nationale ont progressivement disparu sous l’effet de la sécheresse.
A 9h 50 il fait déjà 34°C et nous stoppons, après 260 km, à proximité d’une aire de repos pour camionneurs, comme il en existe tous les 30 à 40 kilomètres.
Les poids lourds les plus chargés respectent vraisemblablement l’interdiction. Les aires de repos ont la plupart du temps un restaurant pour routiers raisonnablement climatisé, mais pas un arbre à l’horizon. Nous installons Babar à une centaine de mètres de la nationale, sur le sable, sans doute moins chauffant que les places bitumées. Nous sommes au milieu de … rien !
et la température continue de monter inexorablement jusqu’à 41°C dès le milieu de journée. La chaleur est éprouvante et le temps est long, nous n’avons même pas envie d’écrire ou de trier des photos. Vers 13 heures nous nous offrons une escapade au resto routier qui nous accueille à environ 26°C, un vrai paradis. Nous essayons de déchiffrer la carte et choisissons finalement un bortch et des mandy, pâtes farcies dans un bouillon. Les mets sont simples mais très bons. Nous regagnons Babar, notre four solaire géant, en milieu d’après-midi. Un des chauffeurs rencontrés au resto nous a assuré qu’il n’y avait pas de contrôle de poids avant l’entrée d’Aral.
Nous attendons cependant 20h30 avant de nous remettre en route plein sud vers la ville située à 200 kilomètres. Il fait encore 34°C au moment de notre deuxième départ de la journée. Les chargements des kazakhes, kirghizes et ouzbèks qui rentrent chez eux sont impressionnants, les galeries étant parfois presque plus hautes que le véhicule. Ils remorquent souvent de vieilles voitures attelées à leurs véhicules avec un timon triangulaire. Ils profitent de la nuit pour éviter, un peu, la surchauffe des véhicules tracteurs.
Des camions de fourrage ont également des volumes impressionnants.
Nous stoppons finalement à une vingtaine de kilomètres d’Aral, sur un parking de camion sans resto, il est 23 heures et il fait encore… 33°C.
8 juillet 2018 Aral - Akzharma
Affreusement beau ! 30°C à 6 h 30 puis 42 °C l'après midi.
Courte nuit, levés à 5 h 30, le thermomètre nous assomme d’entrée puisqu’il n’est pas descendu au-dessous de 30°C pendant la nuit. Après une vingtaine de kilomètres nous entrons dans Aralsk, qui à cette heure-là donne l’impression d’une ville fantôme. Elle est majoritairement composée de petites maisons d’un seul étage qui bordent des rues et pistes poussiéreuses.
Le sable et omniprésent dans ce qui fut un port important au bord de la mer d’Aral. Nous stationnons près du défunt port et du petit musée qui le jouxte. Une petite gouille d’un ou deux mètres de profondeur marque encore le fond de la baie, mais les chameaux pâturent les rives autrefois inondées. Une ou deux épaves sont déposées à côté du musée dont celle d’un bateau d’une trentaine de mètres de longueur. Mais la mer d’Aral accueillait des bateaux trois fois plus grands et les grandes grues rouillées qui domine l’ancien port les chargeaient et déchargeaient.
Dans les années 1960, la mer d’Aral était, avec plus de 66'000 km2, la quatrième plus vaste étendue lacustre du monde, alimentée par les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria. Avec les plans productivistes de la période soviétique, la majeure partie des eaux de ces affluents furent détournées pour irriguer de vastes surfaces de production de coton. La production du bassin qui entourait la mer était alors d’un million de tonnes par an. Depuis 1960, la mer d’Aral a perdu 90% de son volume et trois-quarts de sa surface, en particulier dans sa zone orientale dont les fonds étaient recouverts par une dizaine de mètres d’eau au maximum. Son niveau s’est abaissé de 14 mètres et a laissé apparaître de vaste fonds sablonneux recouverts de sel qui ont, sous l’effet de l’érosion éolienne, désertifié la région. En 1995, sur une initiative du maire de la commune d’Aralsk, Alachibaï Baïmirzaev, une digue de sable et de roseaux est construite pour tenter de sauver la petite mer dans le détroit qui sépare celle-ci de la grande mer d’Aral. A noter que la petite mer, entièrement sur le Kazakhstan, représente moins de 10% de la mer des années 1960, dont la moitié était en Ouzbékistan. Mais ce bassin reçoit le Syr-Daria dont les eaux ne sont plus dispersées dans le bassin de la « Grande Mer ». Le résultat de cette digue est spectaculaire, mais elle est détruite par une tempête en 1999. Heureusement la Banque mondiale finance une nouvelle digue en béton en 2005 qui a déjà permis à la petite mer d’augmenter son niveau de 12 mètres et de regagner plus de 500 km2. La ville d’Aralsk peut avoir l’espoir de redevenir un port sur la petite mer d’Aral, en particulier si un projet de relèvement de la digue d’une dizaine de mètres voit le jour.
Nous quittons Aralsk vers le sud, et après une vingtaine de kilomètres, apercevons sur notre droite, au-delà des dunes, le lac de Qamystybas qui est dans le delta du Syr-Daria.
Nous le prenons d’abord pour la mer d’Aral, mais celle-ci est à 40 km plus à l’ouest.
Nous obliquons et passons près du village de Kamishlibasch pour atteindre un luxueux complexe de vacances puis, sur le chemin du retour une plage plus populaire avec des petits logements et resto et de nombreux vacanciers.
Nous reprenons, sous un soleil de plomb, la route nationale qui peu après oblique plein est en direction de Baïkonour. En effet la principale base spatiale russe, crée en 1955, est située au Kazakhstan dans les steppes arides absentes de précipitations. Elle fait l’objet d’un contrat de location entre la Russie et le pays hôte qui porte jusqu’en 2050. Elle est la base spatiale la plus active sur notre planète et la plus grande avec une superficie de plus de 6'000 km2 administrée conjointement par la Russie et le Kazakhstan.
Nous nous contentons de frôler son périmètre, les visites étant sur autorisation spéciale et chère. Nous nous arrêtons au crépuscule, dans le village de Shieli où nous parquons près du monument aux morts 41-45.
9 juillet 2018 Akzharma - Shieli
Toujours beau ! 29°C à 9 h puis 43 °C l’après-midi
Fidèle au poste Jean Rosset nous passe encore sur le grill. Nous démarrons vers 9 h après une petite séance photos du monument aux morts et du village soigneusement irrigué.
Après quelques kilomètres nous quittons la nationale pour prendre une petite route qui devrait nous rapprocher du Syr-Daria qui nous fait rêver d’une verte vallée. La verdure reste rare et ne survit que grâce aux nombreux canaux d’amenée d’eau. Nous longeons même des champs irrigués qui ressemblent à des rizières. Les prélèvements dans le fleuve sont cependant contrôlés par des systèmes complexes de canaux et vannes car l’avenir de la mer d’Aral est en jeu.
Nous entrons dans la ville de Kyzylorda en longeant d’abord de grands et neufs bâtiments hospitalier, puis quelques kilomètres plus loin d’une grande zone industrielle partiellement en friche.
La ville de 220'000 habitants a été capitale de la république socialiste soviétique du Kazakhstan dans les années 1925 à 1929. Elle est aujourd’hui chef-lieu d’une province de 226'000 km2 qui compte 780'000 habitants. Il n’y a pas de monuments marquants, mais nous cherchons avant tout une étape ravitaillement et … de l’ombre. Nous trouvons finalement cette dernière non loin de la place principale, sous un arbre providentiel d’une surface en friche.
Il fait déjà 36°C à 10 heures lorsque nous arrivons en ville et la température monte jusqu’à 45 °C en milieu de journée. Heureusement un centre commercial récent et climatisé est à proximité et nous y traînons une partie de l’après-midi.
Nous reprenons la route vers 18 h alors que le gros de la chaleur a passé et qu’il ne fait plus que … 40°C. En ressortant du centre-ville nous suivons une grande avenue entourée de parcs et de grand bâtiment administratifs comme l’administration de la province. Des statues un peu kitch ornent les espaces verts bien arborisés qui détendent notre vue avant d’affronter à nouveau la steppe.
Sur la nationale nous dépassons des camions de briques remplis au-dessus des ridelles avec des équilibres instables.
Les vaches en liberté aux abords et sur la route sont un autre élément nécessitant notre attention.
Les surchargements des voitures et remorques qui roulent vers le sud sont étonnants mais pourtant ça roule.
Fourgon blanc, qui tire une camionnette, qui transporte elle-même une caravane sur son pont arrière … et les 2 véhicules tractés sont pleins de pneus et autre matériel de récupération !!!
10 juillet 2018 Shieli - Türkistan - Zhaskieshu
Détestablement beau ! 27°C à 7 h 30, jusqu’à 45°C l’après-midi.
Après un contrôle technique de Babar et le rajout de 2l d’huile, nous démarrons à 7 h 30 pour rejoindre la nationale. Nous parcourrons rapidement, sur l’excellente route à 4 pistes, les 150 kilomètres qui nous séparent de Türkistan et arrivons dans la ville à 10 h alors qu’il fait déjà 36°C.
Cette ville de 145'000 habitants abrite le mausolée du mystique soufi Ahmed Yasavi qui vécut au 12ème siècle. Il développa une très grande influence sur le développement des ordres mystiques de tous les pays de langues turques. Il eut un impact fondamental sur l’alévisme, un mouvement islamique ouvert et progressiste qui réfute toute intrusion du pouvoir temporel dans le religieux et inversement, il prône la laïcité de l’Etat.
On connaît peu de chose de sa vie si ce n’est qu’il perdit son père quand il était petit enfant et que sa famille partit s’établir à Yasi, aujourd’hui Türkistan. Il alla ensuite faire des études religieuses à Boukhara et revint à Yasi après un pèlerinage à La Mecque. Il s’employa ensuite à faire progresser la connaissance du soufisme par la langue poétique et sa collection d’expressions sages qui expliquaient l’islam. A l’âge de 63 ans il estima qu’il avait assez vécu dans le monde , se creusa une cellule souterraine de laquelle il ne sorti plus jusqu’à son décès une dizaine d’année plus tard. A sa mort en 1166, ses disciples construisirent un petit mausolée pour y mettre son corps. Trois siècle plus tard le sanguinaire, mais fin lettré, empereur Tamerlan donna l’ordre de construite un mausolée qui devint l’un des plus grands bâtiments de son époque.
Les maîtres constructeurs persans érigèrent un bâtiment rectangulaire de 39 mètres de haut, en brique et mortier mêlé d’argile, coiffé par le plus grand dôme jamais construit en Asie centrale. Il mesure 18 mètres de diamètre pour 28 mètres de hauteur.
Le portail, haut de 39 mètres est le plus grand d’Asie centrale, avec une façade de 50 mètres de largeur et un portail de 18 mètres de hauteur.
Les façades du monument présentent une particularité : toutes les briques sont horizontales et toutes les faïences sont verticales.
Tamerlan mourut en 1405, alors que le bâtiment n’était pas achevé, et ses successeurs ne poursuivirent pas l’ouvrage qui arriva à notre époque comme le meilleur témoin des constructions timourides (de l’empire de Tamerlan 1405-1507).
Après quelques tâtonnements pour trouver une place à l’ombre pour Babar, nous nous engageons dans le parc qui jouxte la place centrale pour aller visiter le superbe mausolée, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. Vers 13 heures, alors que la température atteint 45°C, nous nous réfugions pour quelques heures à l’intérieur d’un resto climatisé. Nous reprenons la route, vers 18 heures, après un bref tour en ville, alors qu’il fait encore 41°C.
Nous roulons vers Shymkent, 170 kilomètres au sud-est, lorsqu’après une septantaine de kilomètres, je vois notre route se rapprocher de vastes étendues jaunes ondulées que je prends pour des dunes. En se rapprochant nous découvrons avec surprise des champs de céréales à perte de vue, sur les collines ondulantes, sans doute de la monoculture car les plantes sont clairsemées. Les vieilles techniques soviétiques ont laissé des traces…
Vers 21 h 30 nous quittons la nationale de 5 ou 6 kilomètres pour nous installer en bordure de grands champs bien cultivés, près de Zhaskieshu, au pied nord de la chaîne des Ugomtizmasi qui fait frontière avec l’Ouzbékistan.
11 juillet 2018 Zhaskieshu - Toboggan Taraz
Détestablement beau ! 35°C à 11 h 30 et en milieu de journée, 31°C à 18 h.
Nous sommes dans un endroit idyllique avec un double cordon boisé qui nous sépare de la petite route à faible trafic par laquelle nous sommes venus. Les arbres nous offrent une ombre bienvenue pendant tout le début de la matinée et nous en profitons. Chaises à l’extérieur et contemplation des champs diversement cultivés et de la chaîne de montagne bien éclairée. Au pied de celle-ci passe la grande ligne de chemin de fer Urumqi-Almaty-Tachkent qui permet aussi de rejoindre la Russie à Saratov ou Tcheliabinsk en passant par Baïkonour.
Les trains de marchandises et de passagers sont nombreux mais c’est surtout l’environnement agreste que nous apprécions.
Les champs moissonnés et ceux prêts à l’être, alternant avec des herbages ou d’autres culture, nous ravissent le regard. En particulier une culture à fleurs jaunes en hérisson, que nous ne connaissons pas, nous intrigue. Une recherche ultérieure sur Wikipédia me permettra d’identifier le carthame, une des plus anciennes plantes cultivée déjà au temps de l’Egypte ancienne. On a retrouvé des fleurs de carthame dans la tombe de Toutankamon. Elle est utilisée comme colorant ou aromatisant pour l’alimentation (fleurs séchées), et ces cinquante dernières années pour la production d’huile végétale à partir de ses graines. La production mondiale est d’environ 700'000 tonnes dont un quart produit au Kazakhstan.
Un peu plus loin les moissons vont bon train et, lorsque l’on regarde le sol, on voit les fourmis faire aussi les provisions pour l’hiver.
Vers 11 h 30, alors qu’il fait déjà 35°C et que le soleil a grignoté notre ombre nous partons et poursuivons sur la petite route qui suit le piémont de cette belle région agricole. Nous traversons plusieurs villages et passons à proximité d’un énorme centre collecteur de céréales et de la ligne de chemin de fer.
Pour manger, nous trouvons un emplacement à l’ombre d’une allée de grands arbres qui borde la rue d’un petit village, entre des immeubles vétustes de l’époque soviétique.
Comme dans tous les villages, arbres, plantes et jardin ne peuvent pousser que grâce à des canaux d’irrigation densément répartis. La pause nous donne l’occasion d’assister à la collecte des ordures avec une camion à benne normal sur lequel les sacs collectés dépassent les ridelles de près de 2 mètres cinquante. Un homme, juché sur le tas procède au tri immédiat des déchets tandis que deux autres lui lancent les sacs depuis le sol.
Après avoir suivi la nationale sur une cinquantaine de kilomètres, nous la quittons pour faire le tour d’un lac dans l’espoir de trouver un beau bivouac. C’est l’occasion de voir un jeune cavalier, éleveur de chevaux, déplacer son troupeau avec adresse.
Plusieurs emplacements magnifiques nous tendent les bras autour du lac, malheureusement partout les petites mouches de crottin de cheval nous harcèle et rendent toute sortie intenable.
Nous fuyons à nouveau quelques kilomètres sur la nationale avant de sortir de celle-ci pour occuper un belvédère, à 1'000 mètres d’altitude, avant une descente vertigineuse en direction de la ville de Taraz. Nous dominons la plaine de celle-ci, située à une quarantaine de kilomètres, de près de 300 mètres.
Notre bivouac est très visible depuis la nationale, ce qui nous vaut, après un beau coucher de soleil, la visite d’un officier de police courtois pour un contrôle d’identité.
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