MISE A JOUR 09.08.18
KIRGHIZSTAN
du 12 au 25 juillet 2018
parcouru 1007 km dont 262km de piste
12 juillet 2018 Toboggan Taraz (Kazakhstan) -
Aral (Kirghizstan)
Inexorablement beau ! 27°C à 8 h 30.
Nous quittons notre perchoir à 8 h 30 et nous lançons dans le toboggan pour perdre 300 mètres d’altitude et gagner Taraz, chef-lieu de province de 350'000 habitants, où est née la célèbre chanteuse russe d’origine polonaise Anna German. Issue d’une famille de parents d’origine allemande et mennonites déportés par Staline, père fusillé en 1938, cette chanteuse à la voix extraordinaire est née en 1936 et décédée en 1982 après avoir remporté les prix des plus grands festivals européens de musique. Une rue de Taraz porte son nom.
C’est jour de passage de frontière et la navigatrice est toujours un peu nerveuse. Le centre-ville est interdit aux camions et après avoir suivi une grande avenue nous faisons confiance au GPS qui nous emmène vers des rues plus petites. Après quelques zigzags, la route s’éloigne de la zone urbaine et s’approche de la frontière située à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Nous doublons une dizaine de camions rangés sur la bas-côté pour nous présenter à la barrière du poste de sortie du Kazakhstan. Sylviane doit sortir du véhicule et passer à pied, comme tous les passagers, même si nous expliquons qu’elle possède un quad rangé à l’intérieur. Elle s’en va de son côté et je me range sous le couvert. Les formalités de sortie sont rapidement faites et, après un visite du véhicule qui tient plus de la curiosité que de l’inspection, j’avance jusqu’au poste du Kirghizstan sur le couvert duquel il est inscrit « Bienvenue ! ». Là aussi les formalités papiers sont rapidement faites et la visite du véhicule est faite dans des circonstances cordiales, le militaire me souhaitant également la bienvenue. Je rejoins bientôt Sylviane qui a déjà passé la barrière et pu faire du change. Passage de douane record, en 45 minutes ! et nous entrons au Kirghistan, seule démocratie de la région.
Le pays, qui est considéré comme la Suisse de l’Asie centrale, couvre 198'000 km2 pour une population de 6 millions d’habitants. La coopération suisse au développement y développe de nombreux programme de soutien en matière d’aide à la démocratie, d’approvisionnement en eau, de collecte des eaux usées, de soutien à l’économie locale, etc. Un tiers de la population vit en ville et deux tiers dans les zones rurales, principalement d’élevage. Historiquement les kirghizes sont des nomades qui suivaient leurs troupeaux, au fil des saisons et de la végétation des pâturages. Les premiers contacts avec l’empire russe eurent lieu par l’envoi d’ambassadeurs de Pierre Ier entre 1722 et 1724. Dans les années 1860, les russes ont conquis le pays, profitant de l’écroulement du Khanat de Kokand et des divisions entre clans. Réticents au communisme, les kirghizes ont été soumis à des plans de sédentarisation forcée sous la période stalinienne. Ils tendent aujourd’hui à retrouver, au moins à temps partiel, les pratiques ancestrales et passent volontiers l’été sous la yourte.
Nous parcourons une dizaine de kilomètres après la frontière et stoppons près d’une des bornes pompe à eau qui sont réparties tout au long de la rue pour alimenter les habitants. Nous demandons, aux habitants voisins, la permission de prendre de l’eau qui nous est accordée avec le sourire. Le dispositif de remplissage est mis en place : bac de 30 litres sous le robinet de la pompe à main, petite pompe électrique dedans pour refouler dans les réservoirs dont l’entrée est à 1,8 mètres de hauteur.
Nous sommes rapidement l’attraction du village et grands-pères et gamin viennent nous voir. Après le plein nous sortons du village pour le casse-croûte à l’ombre de grands arbres au bord d’un canal d’irrigation.
Nous montons ensuite dans la gorge de Chong-Kapa qui est dominée par un grand barrage, de 86 mètres de hauteur, qui alimente par une spectaculaire décharge l’irrigation de la région. Mis en service en 1976, le réservoir de 550 millions de m3, sur la rivière Talas, est géré conjointement par le Kazakhstan et le Kirghiztan. La berge rocheuse de la rive droite, avec le poste de contrôle, est marquée par une grande tête de Lénine en béton armé. Nous longeons ensuite le lac pour rejoindre la nationale à Kizil-Adir.
Après une septantaine de kilomètres de bonne route, nous arrivons à Talas, 35'000 habitants, chef-lieu de la province du même nom. Un beau supermarché nous permet de refaire les provisions que nous diminuons toujours avant les passages de frontière.
Talas a connu en 751 une grande bataille, que beaucoup d’européen ignorent, qui a marqué définitivement la fin de l’expansion chinoise vers l’Ouest, mais aussi la fin des conquêtes musulmanes vers l’Est. Pendant 5 jours, plusieurs dizaines de milliers de soldats chinois, appuyé par leurs vassaux turcs quarluqs affrontèrent les troupes du calife abbasside de Damas soutenues par les tibétains soit également plusieurs dizaines de milliers de combattants. Les abbassides l’emportèrent faisant des centaines de prisonniers chinois qui furent vendu sur les marchés d’esclaves. Or certain d’entre eux connaissaient les secrets de fabrication de produits qui avaient fait la suprématie chinoise : le papier, la poudre noir, la soie. C’est ainsi que ces matières se répandirent d’abord dans le monde musulman puis vers l’occident…
La région est également la patrie du mythique héros Manas, dont les statues ornent de nombreuses villes du pays. Ce Guillaume Tell kirghize, fédéra au 8ème siècle la résistance des tribus du pays contre l’occupant chinois. Sa légende, qui connaît plusieurs dizaines de versions, a été transmise uniquement oralement par les conteurs traditionnels jusqu’au 19ème siècle. Les versions longues nécessitent plusieurs jours pour être intégralement contées.
Nous parcourons une trentaine de kilomètres avant de suivre la rivière Talas dans une vallée latérale. Le contraste entre le vert des vallées irriguées et les pentes arides des montagnes qui les entourent est saisissant. Le Kirghizstan est également le pays des arbres fruitiers, pommiers, abricotiers, pruniers qui entourent les maisons et forment de beaux vergers. Les botanistes européens fixent dans cette région d’Asie centrale l’origine de nos pommiers et poiriers.
Nous sommes entre deux chaînes de montagnes qui constituent une partie des Tien Shan, les légendaires Monts Célestes de la littérature chinoise. Au nord, les sommets qui nous séparent du Kazakhstan culminent aux environs de 3'000 mètres, tandis qu’au sud, ceux qui nous séparent du sud du pays et de la Ferghana culminent aux environs de 4'000 mètres.
C’est peu avant l’entrée du petit village d’Aral (rien à voir avec la mer) que nous nous arrêtons pour la nuit.
13-15 juillet 2018 Aral (Kirghizstan) - Köpurö Bazar
Il fait beau mais la nuit a été fraîche à 15°C! 24°C à 11 h. Un peu de pluie le 14 et des nuits qui descendent à 9°C… le rêve.
Nous décollons vers 11 heures tout heureux d’être dans les montagnes et de retrouver des températures plus hospitalières.
Nous traversons le village d’Aral en admirant certaines maisons qui ont de pignons boisés très décoratif.
Certains fermiers ont même construit des couverts pour abriter leur fourrage.
Nous stoppons vers un chantier de construction d’une maison avec les matériaux traditionnels de pisés (mélange de paille et de boue argileuse). Les murs, épais d’une quarantaine de centimètres sont coffrés par surface d’environ 1 m2. Le mélange est ensuite préparé et soigneusement tassé dans le coffrage dont l’écartement est tenu par des chevilles en fer à béton. Il n’y a ensuite plus qu’à boucher ces petits trous. Le matériau permet de faire des murs isolants mais qui respirent, ce que les anciens avaient bien compris.
Les cultures, céréales ou pommes de terre occupent le fond de la vallée tandis que les troupeaux parcourent les flancs plus arides des montagnes.
Quelques ruchers, sur remorque ou posés à même le sol, complètent la production de la vallée.
Vers 12h, c’est le coup de foudre pour un emplacement de rêve, à l’orée d’une plantation de bouleaux, sur un gazon d’un vert éclatant, au bord d’une petite rivière ! L’endroit idéal pour se poser et faire de la lessive.
Nous installons Babar puis mangeons et attaquons la lessive. Notre boule en alu est tirée de sa torpeur et le chauffeur se transforme en porteur d’eau et installateur d’étendage tandis que la navigatrice devient une parfaite lavandière.
Notre travail est juste perturbé par un kirghize un peu éthylique qui nous tient des théories sur les méchants qui pourraient nous couper la gorge et sur la nécessité d’aller s’installer chez lui. Nous déclinons avec de plus en plus de fermeté et il finit par nous lâcher. Comme dans tous les pays sous influence russe, l’alcoolisme est un fléau qui touche une partie de la population.
En fin de journée, un jeune cavalier de belle prestance passe à côté de Babar en raperchant son bétail : c’est Islam.
Il travail ordinairement à Bishkek, la capitale, dans l’administration d’un cabaret. Ces parents habitent également là-bas, mais lui est très attaché à son village d’origine où il revient régulièrement chez ses grands-parents. Le contact est tout de suite amical et il revient en fin de journée… ou de lessive pour nous inviter à visiter sa maison, au centre du village. Nous y faisons la connaissance de son grand-père de sa grand-mère, et de sa femme qui nous accueillent chaleureusement et nous ont préparé une délicieuse collation qui est un repas. Après avoir visité le jardin, où le grand-père cultive des tomates de haut en bas, dans des anciens jerricans d’eau emplis de terre avec la plante qui pend par le goulot, nous visitons la yourte familiale installée entre les maisons.
Nous entrons ensuite pour l’agape dans laquelle les produits du jardin et de la ferme du frère d’Islam sont à l’honneur. Des fraises avec une saveur absente de nos magasins, de succulents radis, un pain fraîchement cuit par sa femme, du yoghourt frais, des bonbons et chocolats dont les kirghizes sont friands et un bon thé. Les discussions sont joyeuses et ouvertes et Islam, qui parle anglais, à fort à faire pour traduire les propos des uns et des autres. Lorsqu’il atteint ses limites, il téléphone à sa sœur, dans la capitale, qui maîtrise parfaitement l’anglais.
Nous passons ensuite une excellente nuit dans Babar, dans notre petit coin tranquille à 300 mètres du village. Le lendemain samedi le temps est maussade avec des petites averses, un bon temps pour écrire le journal. Nous sommes invités le soir chez le frère d’Islam qui exploite une ferme un peu en dehors du village, à 200 mètres de Babar. Le matin Islam nous accompagne dans deux commerces du village pour acheter une carte de téléphone kirghize et acheter du pain. La visite des commerces, que l’on ne distingue pas forcément de l’extérieur, est instructive, on y trouve de tout, comme dans nos anciennes épiceries de village… et même plus : l’alimentation, les habits, les jouets, les produits en vrac tels que riz, sucre, farine, la chaux pour blanchir les murs, la literie et les meubles.
Nous avons convenu que la famille viendrait, en fin d’après-midi, visiter notre maison roulante.
Toute la famille se présente pour la visite et nous réussissons, en serrant un peu, à tous les caser autour de la table pour un thé ou un café. Là encore les discussions vont bon train, y compris sur la question du mariage, traditionnellement arrangé par les familles, puisqu’Islam s’est marié il y a deux mois. Il a eu une amie pendant deux ans à Bishkek, mais sa famille préférait qu’il épouse une fille du village. Il a donc rompu et s’est marié avec la fille choisie par la famille.
Après ce moment agréable nous nous rendons tous ensemble à la ferme du frère où, après une visite des lieux, nous nous installons pour le repas, C’est Islam qui s’est mis au fourneau et nous a concocté un excellent plov, un riz cuit avec des oignons, des carottes et de la viande. Là encore la table dressée est magnifique et le repas et les échanges excellents.
Le lendemain dimanche il fait meilleur et Islam vient me chercher, comme convenu, pour une petite balade dans les premiers au-dessus de Babar. La vue sur le village est belle, mais l’aridité des pentes est frappante et n’offre des pâtures de printemps que pour une courte durée. Les plantations de bouleau d’une cinquantaine d’année, comme celle près de laquelle nous sommes installés, offre par contre de belles pâtures aux veaux qui les arpentent toute la journée.
Nous déclinons une nouvelle invitation pour le soir en promettant de venir saluer la famille au village le lendemain matin avant le départ.
16 juillet 2018 Köpurö Bazar - vallée Batish Karakol
Beau, nuit fraîche à 10°C!
Nous partons à 9 h 30 pour gagner, avec Islam en cabine, sa maison familiale.
Accueil chaleureux et nouvelle excellente collation avec le tchaï traditionnel.
Le grand-père nous offre un magnifique cadeau, une petite commode à bijoux entièrement pyrogravée, surmontée de deux cadres photo en bois avec le même décor. Nous sommes confus devant tant de générosité.
Nous quittons la famille avec nostalgie, mais il faut reprendre la route.
Nous rejoignons la route nationale à une douzaine de kilomètres et entamons la montée au col Otmok Ashuusu à 3'326 mètres d’altitude.
La route est bonne et pentue. En cette saison d’estivage les éleveurs s’échelonnent dans les alpages au fil de la montée. Les grands sommets avoisinant, qui frôlent les 4'000 mètres et ont encore de nombreux névés, garantissent l’humidité nécessaire aux verts pâturages. Arrivé au col nous découvrons, outre le panorama sur les montagnes, des toilettes maçonnées rudimentaires qui nous permettent de vider nos toilettes. Ce sera le cas à chacun des cols kirghizes. Nous redescendons à l’Ouest, parmi les nombreuses yourtes des éleveurs, vers la vallée de Suusamir, une large et verte vallée, parsemée de yourte comme des pets de loups, qui rappelle la Mongolie. Nous avons rejoint la route qui vient de la Ferghana au Sud du pays.
Le tourisme, indigène et étranger offrant des compléments de revenus intéressant aux éleveurs, nombreuses sont les yourtes proches de la route pour offrir hébergement et fromages aux voyageurs.
Les quelques petits fromages en boule que nous achetons pour le pique-nique sont aussi acides et immangeables que ceux de Mongolie.
Après une soixantaine de kilomètres vers l’est, nous quittons la nationale, qui part au nord pour franchir un col à 3'500 mètres en direction de la capitale, et poursuivons au sud-est sur une piste en direction du bourg de Suusamir.
Nous nous engageons peu après dans la vallée de la rivière Batish Karakol, dans l’intention de franchir le Karakol Ashuu pour rejoindre l’est du pays.
Malheureusement après une trentaine de kilomètres l’état d’un pont est déjà préoccupant et un éleveur nous dit que nous ne passerons pas.
C’est finalement à proximité de ce pont que nous stoppons pour la nuit et que nous rencontrons Murdek et sa famille. Sa belle-fille m’invite à assister à la traite des juments au soleil couchant. La manœuvre n’est pas facile, Murdek tenant tour à tour chaque poulain à proximité de sa mère pendant que sa belle-fille trait la jument leurrée par la présence de son petit. Les petits enfants aident à la manœuvre dans la mesure de leurs possibilités.
Je suis absorbé et ne peut aller chercher Sylviane avant une demi-heure. Lorsque nous revenons, un spectacle magnifique nous est offert avec le galop d’une vingtaine de chevaux. En ombre chinoise, qui galopent au soleil couchant.
Après avoir assisté au regroupement des veaux dans un enclos, pour la nuit, nous sommes invités par Murbek à prendre un thé dans sa vieille roulotte et faisons connaissance de sa femme.
17 juillet 2018 Vallée Batish Karakol - Kizil Oy
Beau, nuit fraîche, 18°C à 10 h 30.
Après avoir admiré de magnifiques oiseaux rouge et brun, nous roulons dès 10 h 30 pour revenir au bas de la vallée empruntée la veille et nous engager en direction du sud dans les gorges de la rivière Kökömeren.
La piste est bonne et nous retrouvons rapidement la piste principale après avoir admiré de grands champs de fleurs mauves.
Le bas de la vallée de Suusamir se resserre progressivement pour contraindre les eaux de la rivière qui la draine à se transformer en torrent impétueux d’une trentaine de mètres de largeur. Après quelques kilomètres nous sommes heureux de traverser un pont en béton armé tandis que les âmes et les restes du tablier d’un ancien pont en bois se dégradent au-dessus de la rivière agitée.
La vallée étroite, avec des flancs rocheux de plusieurs centaines de mètres de hauteur, subit de nombreuses chutes de pierres et gravier et il ne faudrait pas s’y arrêter trop longtemps.
Nous arrivons à Kizil Oy qui marque le milieu de gorges et nous arrêtons au bureau du tourisme CBT pour y avoir la confirmation qu’une fête des éleveurs s’y déroule le 25 juillet. C’est un jeune californien, coopérant pour une année de l’USaid qui nous reçoit et confirme la fête. Il nous offre également de faire le plein d’eau, ce dont nous profitons.
Nous nous remettons en route après le casse-croûte pour quelques kilomètres seulement et trouvons un grand arbre, en retrait de la piste, prêt à offrir la protection de ses branches à Babar pour la canicule et pour la nuit.
Nous sommes dans un paysage rocheux majestueux et j’aperçois, avec mes jumelles, un magnifique vautour de l’Himalaya. Nous sommes en retrait de la piste, mais à une vingtaine de mètres d’une rivière un peu assourdissante. Je tente d’y pêcher en fin d’après-midi, mais le courant est trop fort pour mon équipement et ça ne mord pas. Je pêche à la mouche, au sens premier du terme, avec de grosses mouches tuées le matin pendant que je contrôlais la pression de mes pneus. Mais elles ont séché et sont difficiles à fixer sur l’hameçon. Je rentre mayaule et me promets de compléter mon équipement.
18 juillet 2018 Kizil Oy - Epkin
Beau, nuit fraîche, 25°C à 10 h.
Après une nuit hydrauliquement bruyante nous poursuivons notre descente dans les gorges qui deviennent le Köbuk canyon. Les couleurs et formes des montagnes érodées qui nous entourent sont superbes. La rivière donne toute sa puissance et sa force et il ne faudrait pas tomber dedans.
A la sortie du canyon nous apercevons un groupe de touriste français qui marche en direction du prochain village pour mieux apprécier le pays. A Aral (encore un !) nous débouchons sur un carrefour avec un tapis d’asphalte somptueux. De grands écriteaux annoncent fièrement : Kazarman 96 km, Blykchy 207 km, etc. nous qui croyions qu’il n’y avait que des pistes pour aller à Kazarman.
Nous entrons avec douceur sur ce moelleux asphalte pour découvrir qu’il s’arrête après une douzaine de kilomètres et se poursuit par un vieux goudron mité et pisteux.
Nous remontons dans la vallée qui conduit vers Kochkor et le bassin du grand lac Issyk-Kul.
Après un arrêt ravitaillement à Chaek, où nous rencontrons une prof de français retraitée qui vend des légumes, nous grimpons en direction du col Kizart Ashuu à 2'660 mètres d’altitude. C’est l’occasion de voir les paysans s’activer pour les foins et des milliers de petites bottes jalonnent les champs.
A l’approche du col, nous retrouvons les campements d’estivage et les yourtes et les immenses coteaux verts des pâturages et même quelques petits restaurants dans des roulottes.
La descente nous conduit vers la vallée de la rivière Kochkor, qui coule vers l’Est.
Vers 16 h 30 nous quittons la route principale pour prendre une piste et nous arrêtons avant l’entrée d’un grand chantier qui vise à construire une nouvelle grande route Est-Ouest en direction de la vallée de Suusamir. C’est l’un des nombreux axes que les chinois construisent pour remplacer la route de la Soie par la route du Plastique et inonder l’Ouest de leurs produits.
Nous sommes à côté de dunes figées qui marquent la pointe de la jonction entre deux vallées et sont surmontées d’un petit mausolée. Nous apprécions à nouveau les magnifiques panoramas de montagnes de plus de 4'000 mètres, vers le Nord et vers le Sud.
19-20 juillet 2018 Epkin - Kochkor
Nous partons à 9 h 30 pour rejoindre la grande route qui présente maintenant un goudron d’assez bonne qualité. La géologie environnante nous remplis les yeux avec en bordure de la plaine irriguée et verte les première colline de sable régulièrement érodées, au deuxième étage des montagnes un peu plus importantes et couverte d’herbage secs et clairsemés enfin en arrière-plan les montagnes rocheuses qui tutoient les 4'000 mètres et ont encore quelques panaches de neige. Dans les champs les foins sont en cours et sèchent sous un soleil ardent.
Nous arrivons dans la ville de Kochkor, 15'000 habitants, carrefour routier important à l’entrée du bassin du lac Issy Kul. Le centre-ville est très animé en cette fin de matinée, la circulation des véhicules et des piétons est intense et nous dépassons légèrement le centre pour nous parquer, dans une petite rue en face du bureau touristique CBT.
Nous visitons celui-ci pour obtenir des informations sur la fête des éleveurs du lac Song Kul qui doit avoir lieu le 25. Nous achetons deux cartes d’accès à la fête avec le repas de midi compris pour 1'000 com (15 CHF) par personne. Nous visitons ensuite la boutique d’artisanat qui est à côté avant de partir faire le tour des commerces du centre. Nous sommes sidérés par la construction d’une toiture sur un immeuble de deux étages. Les sections des chevrons et des lattes sont du format allumettes. Les chevrons répartis tous les mètres sont d’env. 4X12 cm tandis que les lattes, tous les 60 cm doivent être en 4x4 cm.
Les commerçants de fruits et légumes et de produits laitiers sont installés en bordure de trottoir tandis que les commerces plus importants sont un peu en retrait.
Plusieurs supermarchés offrent des rayons de sucreries et de biscuits impressionnants qui occupent le tiers de leur surface.
L’impossibilité de trouver de la viande achetable pour nous se confirme. Nous visitons trois boucheries mais les conditions de conservations et de découpe de la viande sont peu appétissantes. Quant aux produits surgelés (cuisse de poulets, etc.), ils sont stockés en vrac, sans emballage, dans des congélateurs dont le givre permettrait une descente en ski ! Après avoir fait du change et des provisions de produits frais nous regagnons Babar. Une nouvelle visite à la boutique d’artisanat se solde par l’achat d’un tapis de feutre aux couleurs de notre pachyderme.
Un grand marché de bétail se déroule aux portes de la ville le samedi matin et nous décidons de le visiter. Nous quittons la cité, en bordure de laquelle un pont pourri limité à 5 t nous a empêchés de trouver un bon bivouac. Nous montons vers Izakievic, un village situé à 8 km de la ville pour trouver un coin tranquille pour deux nuits et la journée du vendredi. L’ombre ne sera pas au rendez-vous, mais la tranquillité oui. Sylviane profitera du vendredi pour faire le grand nettoyage frigo tandis que j’écris et me repose.
21 juillet 2018 Kochkor - Tamchi
Samedi, jour du grand marché de bétail de Kochkor. Nous nous levons à 5 h 30 et démarrons à 6 h alors qu’il fait 12°C. A 6 h 30, après avoir parqué Babar à 200 mètres de l’entrée du marché, nous pénétrons dans le vaste périmètre de celui-ci qui doit occuper 3 à 4 hectares. Nous sommes plutôt en avance et de nombreux camions et camionnettes arrivent encore avec des chevaux, bovins ou ovins à vendre. Pour les animaux les plus privilégiés, les véhicules reculent à proximité d’une longue butte de terre centrale qui facilite leur déchargement. Les autres sont forcés à sauter des ponts dans des conditions scabreuses.
Les ovins arrivent parfois à deux ou trois dans le coffre d’une voiture.
Peu à peu le marché s’anime et les transactions se multiplient. Les négociations, après que l’acheteur ait tâté la marchandise, sont parfois longues et animées. L’accord est sanctionné par une poignée de main et l’argent est échangé puis les bêtes rechargées sur un autre véhicule.
Les camionnettes de 4 tonnes transportent jusqu’à huit chevaux, ce qui malgré le gabarit faible des chevaux kirghizes, représente une surcharge et une surpopulation évidente. Dès 8 heures se sont plus de 500 acheteurs et vendeurs qui se pressent autour des animaux.
Le marché se complète d’une vaste foire qui occupe environ un tiers de sa surface. Une bonne centaine d’étalages installent leur toile sur des arceaux métallique permanent.
Les allées sont bientôt bordées de tous les articles nécessaires à la vie quotidienne. Le marché représente sans doute pour de nombreux éleveurs des alpages la descente hebdomadaire en ville. Ils peuvent ainsi acheter fruits et légumes, habits, souliers, casseroles, outils, pièces de rechange, jouets, etc.
Au fond du marché un coin de buvettes et petits resto permet de fêter les transactions et de retrouver de l’énergie.
Nous quittons le marché et la ville vers 10 heures, en direction de la ville de Balikchi qui marque l’extrémité du lac Issyk Kul. La route traverse des paysages arides, longe un petit lac artificiel puis suit une jolie rivière avant d’arriver dans l’ancien port industriel qui vivait principalement de la pêche à l’époque soviétique.
Le centre est malheureusement séparé du rivage par une vaste zone industriel majoritairement en friche et nous ne trouvons pas de bivouac côtier. Nous partons sur la côte Nord du lac que nous savons plus touristique que sa vis-à-vis. Les vingt premiers kilomètres de la route sont chamboulés par un vaste chantier de réfection qui perturbe la circulation.
Après la fin de celui-ci nous roulons encore une vingtaine de kilomètres avant de trouver un accès au lac en bordure de la localité balnéaire de Tamchi. Nous descendons une petite piste qui longe les premiers bâtiments et nous parquons à 200 mètres du lac pour le casse-croûte. Pendant celui-ci survient Amin, un chirurgien de Bishkek en vacances avec sa famille dans un resort voisin. Il ne parle que quelques mots d’anglais et nous trois de russe… Après avoir admiré notre camion et bu un café il nous explique les dangers de rester sur ce parking pour la nuit, des risques d’agression, puis s’en va. Il revient une heure plus tard en nous expliquant qu’il a tout arrangé avec le patron du resort et que nous pouvons (devons) parquer devant celui-ci. Nous le suivons donc et sommes accueillis par les patrons du resort qui nous offrent une place de parc en face de l’entrée du joli établissement.
Nous déclinons l’offre d’un repas puisque nous venons de manger et partons pour une longue et chaude balade le long des plages bondées, mais à l’ambiance familiale, de la station. On se croirait sur la Côte d’Azur…
le reste de la journée est consacré à résister à Amin pour boire un nombre limité de vodka, puis à partager le repas du soir avec sa sympathique famille.
22 juillet 2018 Tamchi - Kara-Talaa
Beau, 32°C.
Le matin nous quittons l’hôtel vers 9 heures, chaleureusement raccompagné par la patronne du petit resort que nous ne pouvons que remercier. Notre ami Amin n’est pas matinal et nous ne le reverrons pas mais nous nous sommes salués la veille.
Après ce petit bain dans le tourisme de masse nous aspirons à retrouver des coins plus sauvages. Nous reprenons la nationale balnéaire vers l’Ouest, retraversons son long chantier, et arrivons à nouveau à Balikchi où, heureuse surprise, nous trouvons un magnifique supermarché qui nous avait échappé dans l’autre sens. Un intense renforcement des provisions est réalisé avec des produits que nous n’avions pas vu depuis plusieurs semaines. Nous partons ensuite vers la rive sud du lac Issyk Kul sur laquelle nous espérons trouver un ermitage balnéaire. Nos premières tentatives trouvent des côtes accueillantes, engazonnées et peu fréquentées… sauf par les petites mouches agaçantes des crottes de cheval qui nous refoulent vers la route.
Peu après le village de Kara-Talaa, nous découvrons une péninsule plate et sauvage qui s’avance d’au moins 2 kilomètres dans le lac. Nous nous engageons, entre les roseaux, dans les petites pistes qui la desservent et découvrons des endroits graveleux idyliques. Babar est installé une centaine de mètres en retrait de la grève où une ou deux familles s’installent pour la journée, jouant au ballon dans l’eau pendant des heures. Ne voulant pas jouer au merguez nous restons soigneusement à l’ombre pendant le gros de la journée. C’est à l’heure du loup, 19 heures, alors que quelques habitants locaux viennent à la plage, que je vais me tremper avec un immense plaisir dans une eau à 23 ou 24 °C.
En début de soirée nous apprenons une mauvaise nouvelle : Luc et sa famille, des amis belges actuellement en Mongolie avec un camion MAN, ont été victime d’un accident suite à l’éclatement d’un pneu arrière. Il n’y a pas de blessé grave, mais le camion est sérieusement endommagé et la cellule habitable vraisemblablement hors d’usage.
23 juillet 2018 Kara-Talaa - Semiz-Biel
Beau, 25°C à 11 h, 30°C l’après-midi.
Nous quittons notre péninsule vers 11 heures et nous arrêtons à Kara-Talaa pour faire le plein d’eau à une borne villageoise accessible pour Babar. Ici c’est le luxe, il n’y a pas besoin de pomper et une simple pression sur le levier fait jaillir l’eau qui remplit le baquet de notre petite pompe électrique.
Nous reprenons ensuite la route en direction de Kochkor sur une vingtaine de kilomètre avant qu’un bruit inhabituel nous arrête sur le bas-côté. Quelque chose tape différemment sur le goudron déformé… L’examen de la bête montre la rupture d’un boulon de tête d’amortisseur que nous avons entièrement perdu.
La tête d’amortisseur est sortie du support et malheureusement une des demi-douilles est perdue. La chose est ennuyeuse car l’appui ne se fera plus que sur la moitié de l’intérieur de la tête d’amortisseur. Nous décidons d’essayer d’abord de retrouver la pièce perdue et marchons environ 2 km en arrière, sous le soleil en ayant les yeux rivés sur la route et les bas-côtés. Sans succès, nous entamons le retour, Sylviane un peu avant moi.
Elle est récupérée peu avant d’arriver au camion par un camion MAN de hollandais qui mène un groupe de camping-car sur les routes d’Asie centrale. Je suis moi-même récupéré par une Toyota 4x4 du groupe. Lorsque j’arrive le conducteur du MAN a déjà sorti ses caisses d’outils et de pièces de réparation. Je le remercie et lui annonce que j’ai ce qu’il faut pour réparer. Son idée était de réparer rapidement pour pouvoir aller jusqu’au prochain village… Mon idée est différente car au prochain village il n’y a rien, peut-être une petite épicerie. A la prochaine ville pas grand-chose de plus… je pense qu’il faut, dans ces circonstances chercher à faire une réparation plus durable en attendant de pouvoir commander et recevoir les bonnes pièces. Ne trouvant pas de douille approchante dans mes pièces de rechange je décide de fabriquer un silentbloc cylindrique avec deux morceaux de tuyau d’arrosage pour absorber la différence de diamètre du demi-palier manquant. Cela prend un peu de temps mais nous pouvons finalement remettre la tête d’amortisseur en place avec une sangle et y introduire le silentbloc et un nouveau boulon.
En fin d’après-midi la réparation est terminée, et tient encore 1'000 kilomètres plus tard en attendant les pièces de rechange commandées.
Après une bonne réhydratation, nous reprenons la route de Kochkor, dont nous sortons peu avant la ville pour trouver un lieu de bivouac calme. C’est chose faîte au-dessus du village de Semiz-Biel.
24-25 juillet 2018 Semiz-Biel - Lac Song Kul
Beau, 25°C à 11 h, 30°C l’après-midi.
Il fait déjà 23°C à 9 heures, vivement la montagne. Nous descendons de notre perchoir au-dessus du village pour regagner la grande route et faire une escale à Kochkor. Une recherche de pièces de rechange nous emmène sans succès dans deux commerces spécialisés en pièces de voitures, neuves et usagées. C’est l’occasion de voir qu’ici tout est réutilisable.
Après avoir admiré un boulanger cuir son pain sur les parois d’un four » tandoori », nous faisons le plein de diesel et montons en direction du sud vers un col de 2'200 mètres qui impose de sérieuses rampes sur une bonne route asphaltée.
Une trentaine de kilomètres au sud de la ville une piste quitte la grande route pour gravie un petit col qui rejoint la vallée de la rivière Tölök. Nous retrouvons de magnifique panorama de montagne et des touristes qui comme nous montent au Song Kul pour la fête de demain.
La vallée, principalement occupée par des pâturages et quelques cultures, s’étire sur une vingtaine avant les rampes qui montent sévèrement vers le col Kalmak Ashuu à 3'446 mètres d’altitude. Les flancs des montagnes deviennent un peu plus verts et sont occupés par de grands troupeaux.
C’est après les premières rampes que nous sortons de la piste, dans une épingle à cheveux, pour prendre le casse-croûte en bénéficiant de la vue sur une grande ferme, à l’aspect biblique, entourée d’un grand troupeau de moutons.
Nous attaquons ensuite les grands lacets taillés dans les moraines vertes de la vallée avant le final dans la vallée devenue plus étroite et ornée de névés sur ses bords supérieurs. C’est là que nous rencontrons Thomas et son épouse, deux cyclistes zurichois sympathiques, qui, épuisés par le vent contraire, se sont fait « liftés » un bout du col par un fourgon.
Nous passons le col et redescendons en direction du lac qui est 400 mètres plus bas. Un grand troupeau de yacks pâture sur notre droite tandis que le lac brille sous le soleil à une douzaine de kilomètres en contrebas.
La piste est assez roulante et nous atteignons assez rapidement, entre les camps de yourtes et de roulottes la plaine qui entoure le Song Kul.
Nous obliquons ensuite vers l’ouest pour atteindre, après deux petits gués et par une piste tourmentée dans le gazon, le vaste camp où la fête se déroule demain.
Le panorama du lac et des montagnes qui l’entourent est somptueux. Une soixantaine de yourtes sont installées sur un kilomètre à quelques centaines de mètres en retrait de la rive qui est protégée.
Nous trouvons un bon emplacement entre deux groupes de yourtes et sommes bientôt rejoint par notre ami motard hollandais Marteen qui installe sa tente.
La fin de l’après-midi est consacrée à la balade à travers le camp avec observation de l’installation des yourtes et de l’arrivée de quelques dizaines de touristes qui s’y installent. Le confort est soigné et de nombreux WC ont été creusés et installé une centaine de mètres en retrait du camp. De même des petites cabines de 2 x 1 mètres, qui servent de salle de bain, chauffées pour certaines d’entre elles, sont implantées à proximité des hébergements.
Le tourisme est un complément important pour l’activité des éleveurs et l’accueil est de qualité et chaleureux dans ce milieu montagnard plutôt hostile. Nous rencontrons Sylvain, un gars de Mont sur Rolle, en voyage au Kirgizstan, avec lequel nous avons de sympathiques échanges. Il est apparenté à la grande tribu des Dufour.
Nous partageons le repas du soir, riz poissons et moules, avec Marteen qui apprécie aussi le vin blanc. Le déjeuner du dimanche matin nous réunit à nouveau autour du café.
Le dimanche est le grand jour du festival d’été du Song Kul, organisé sous l’impulsion du bureau du tourisme de Kochkor. Cette fête n’est pas artificielle car elle réunit une bonne partie des éleveurs de la quarantaine de camps qui entourent le lac qui fait une vingtaine de kilomètres de diamètre.
La manifestation commence vers 10 heures, sous un soleil sans nuage, par les productions d’un groupe folklorique de musique et de danse.
Si le jeune homme qui chante n’est pas Luis Mariano, la jeune fille a une voix remarquable.
C’est ensuite une démonstration de la fabrication de beignets qui ressemblent à ceux de nos grands-mères qui est faite en plein air avec large distribution à la centaine de touristes présents.
Les nomades venus des environs suivent aussi avec attention les productions musicales et gastronomiques, particulièrement les enfants. C’est ensuite le repas de midi préparé par les différentes familles pendant toute la matinée. Nous choisissons d’aller manger chez nos voisins directs, une agréable famille dont les petits enfants nous rendent volontiers visite.
Ils ont dressé une cantine en tôle qui permet d’accueillir une quinzaine de personnes et nous sommes installés pour le deuxième service devant une table somptueuse. Fruits frais et secs, crudités, bonbons et biscuits, pain yoghourt et confitures garnissent notre table. Le plat principal chaud, précédé d’un potage, est un plov, riz cuit avec oignons carottes et viande, qui est délicieux. Le thé traditionnel accompagne le festin servi par les jeunes filles de la famille. Ce repas est compris dans le prix d’accès à la journée.
Les points forts de la fête sont les jeux équestres qui commencent vers 14 heures et qui réunissent une cinquantaine de cavaliers dans différentes confrontations. Le mot n’est pas trop fort car dès le matin les cavaliers se sont provoqués en lançant leurs chevaux les uns contre les autres. La technique vise à pousser son cheval contre l’arrière ou le flanc de la monture de l’autre cavalier pour déstabiliser celui-ci. Les montures s’échauffe et l’esprit des cavaliers aussi, aidé par l’omniprésente vodka. On arrive parfois à un bref échange de coups que d’autres cavaliers s’efforcent de calmer.
Le premier jeu est la confrontation entre deux équipes d’une demi-douzaine de cavaliers dans une partie qui hybride polo et rugby.
Mais la balle est un mouton noir dont ont tranche la tête et les pattes au début de la partie (anti-spéciste s’abstenir).
Le défi, dès l’engagement, est de se saisir du mouton qui est au sol et de l’emmener au-delà d’une ligne qui marque la fin de l’aire de jeu. Les cavaliers du camp adverse tente de bloquer ou de déstabiliser le porteur du mouton ou de le lui ravir tandis que ses partenaires tentent de le protéger. Les maillots jaunes ou bleus pour distinguer les équipes changent d’épaules entre les parties.
Le deuxième jeu voit se confronter deux jeunes cavaliers à torse nu, cravache entre les dents pour éviter les coups malheureux, qui s’empoignent par les mains en tentant de se désarçonner.
Le troisième jeu, qui conclut les confrontations, est une course en carré autour de quatre cavalier jalons distants de 300 mètres les uns des autres.
Nous terminons cette journée pleine de belles images et de contacts sympathique en partageant un moment avec deux élèves sage-femme françaises qui font leur formation à Lausanne et connaissent Anne la marraine de notre fils.
Nous retournons manger le soir dans la même famille avec Marteen et nos amis allemands de Dresde qui ont rejoint la fête avec leur VW tous- terrains.
© 2014-2018 SBECKLVD Tous droits réservés