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MISE A JOUR 28.09.18

KIRGHIZSTAN

du 23 août au 7 septembre 2018

parcouru 1428 km dont 60 km de piste


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23 août 2018 Sari Tash - col Chiyirchik
Nous avons stoppé quelques centaines de mètres après le début du goudron, sur le bord de la route aménagée en digue au-dessus de la plaine. Le trafic nocturne étant inexistant nous avons passé une bonne nuit, après avoir fait connaissance avec les enfants des camps de yourtes voisins, située à quelques centaines de mètres. Ils ont reçu cahiers et crayons, dentifrice et brosses à dent que nous avons eus grâce à notre dentiste, et nous ont apporté du yoghourt, des beignets et même des pâtokartof pour le repas de soir.
Notre réveil, vers 6 h 30 bénéficie d’un panorama époustouflant, en particulier sur la chaîne Chong Alay Kikaa Toosu, dominée par le pic Lénine (7'134 m…c’est la première fois que cet homme me fait plaisir !).

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Mais nous pouvons aussi admirer, au Nord-Ouest de l’autre côté de la vallée de l’Alay, la chaine des Alay Kirka (4'000 à 5'300 m) qui nous sépare de Osh et de la Fergana. Par la suite, pendant que je répare, les contacts de la veille sont prolongés, en particulier avec la mère de certains enfants.

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Sylviane, après avoir fait visiter Babar, est invitée à visiter la yourte familiale qui est richement décorée de tapis et couverture malgré son aspect extérieur rustique. La famille compte déjà six enfants entre une année et douze ans.

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Nous reprenons ensuite la route, qui est sérieusement trouée et nécessite de slalomer, en direction de Sari Tash, situé à une quinzaine de kilomètres de l’autre côté de la large vallée.

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Après quelques kilomètres, un éleveur, munis d’un estagnon de lait, fait du stop. Il confirme qu’il va à Sari Tash et nous le faisons monter. Peu avant la localité nous rejoignons une bonne route, suivie par de nombreux camions de charbon, qui viennent de Karamik, au fond de la vallée avec un poste frontière fermé au trafic pour les étrangers. Compte tenu de l’épuisement de notre réserve de boulons de tête d’amortisseur, nous renonçons à partir vers le camp de base du pic Lénine et gagnons Sari Tash où nous déposons notre autostoppeur, qui va en réalité à Osh que nous n’atteindrons que demain. C’est une pratique fréquente des passagers locaux que nous embarquons de dire d’abord qu’il vont à la prochaine localité puis de demander à aller plus loin, parfois à plus de 100 kilomètres…
Nous circulons dans le bourg pour trouver du pain. C’est l’occasion d’observer les nombreuses maisons rurales aux toits pointus d’éternit ou de tôle, entourées d’enclos pour parquer le bétail et d’étables aux toits plats sur lesquels les réserves de fourrage pour l’hiver sont entassées comme de gros bonnets. Il ne faut pas oublier que nous sommes à 3'150 mètres d’altitude et que les hivers sont rigoureux. La population de 3'500 habitants, principalement éleveurs dont une partie sont en camps de yourtes durant la saison d’estivage, doit donc être prévoyante et assurer la survie des humains et des bêtes par des températures qui s’abaissent au-dessous de -30°C et de fortes tempêtes de neige.

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Nous quittons la vallée de l’Alay par le col Taldik Ashuu, à 3'615 m, entre des pâturage qui ont déjà pris les couleurs d’automne et ne sont occupés que par quelques troupeaux de chevaux.

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La route est bonne et les montagnes nous offrent parfois une palette de couleur ocre et beige superbe. Dans la basse vallée de la ville de Gülchö, les récoltes de fourrages sont en cours.

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Nous remontons ensuite en direction d’Osh par le col Chiyirchik, à 2'402 mètres d’altitude, où nous trouvons un bivouac dans une région occupée par des yourtes touristiques dont la plupart sont fermées.

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24-29 août 2018 Col Chiyirchik - Osh

Beau, 18°C à 9 h. A Osh : températures diurnes 22 à 26°C, nocturnes 15 à 18°C.

Nous partons vers 9 heures pour parcourir la soixantaine de kilomètres qui nous séparent d’Osh. La vallée que nous descendons est aride et la rivière a un très faible débit qui mouille à peine une partie de son lit. Nous dépassons plusieurs troupeaux qui redescendent également.

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En nous rapprochant de la Fergana, nous retrouvons des régions irriguées plus vertes et fertiles une circulation plus dense.

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Nous commençons notre deuxième séjour à Osh par une visite ravitaillement au supermarché puis par une halte chez DHL pour récupérer nos paliers de tête d’amortisseur arrivé pendant notre séjour au Pamir. Nous allons enfin pouvoir réparer plus durablement, encore faudra-t-il trouver des boulons… Nous regagnons ensuite la guesthouse Tes où il y a heureusement de la place. Nous y rencontrons de nouveaux voyageurs, dont Jérôme un français serrurier, qui travaille pour le CERN à Genève et qui fait le rallye Mongolie 2018 avec une Panda 4x4.

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Dave et Angelica, anglais et écossaise sympathiques, qui voyagent avec une Land Rover avec solide tente de toit, se dirigent vers le Pamir.

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L’après-midi départ à la chasse aux boulons M14 pas fin pour nos têtes d’amortisseurs. La réceptionniste nous indique un bazar de pièces mécaniques à côté des rochers appelés Trône de Salomon et nous partons en taxi. Un rapide parcours à travers ce dédale de containers-magasins nous montre qu’il ne s’agit que de pièces de voitures. Le chauffeur du taxi nous dit qu’il connaît un autre marché de pièces pour véhicules, à l’autre bout de la ville et nous y conduit. Ce marché-container occupe bien 2 hectares de terrain avec des allées bien alignées et d’innombrables commerces de pièces détachées de… voitures. Nous repartons et je stoppe le chauffeur devant un magasin de pièces pour poids lourds que j’ai repéré au bord de la route. Il n’y a pas nos fameux boulons, mais l’un des trois hommes présent vient avec nous pour nous conduire dans une mine de pièces détachées. Après quelques centaines de mètres dans une rue en terre nous pénétrons dans une vaste cour intérieure entourée de vieux bâtiments industriels. Une douzaine de camion en réparation occupent la surface et notre homme interpelle un mécano lorsque survient le patron. Cet homme chaleureux, d’origine turque, est à Osh depuis une dizaine d’année et a développé une entreprise de démolition et de réparation de camion florissante qui emploie une quarantaine d’ouvrier. Il nous montre une partie de son stock de pièces détachées et nous découvrons la caverne d’Ali Baba. Une soixantaine de pistons sont pendus à une étagère centrale, tandis que d’innombrables pièces de toutes sortes sont sur des étagères périphériques. Les boulons et plus petites pièces sont stockés dans une dizaine de carters de camions.

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Le patron nous recommande, à défaut de trouver nos pièces d’origine de prendre des boulons de culasse M14 pas fin. Ils sont trop long mais nous indique un atelier en ville pour les faire raccourcir et refileter. Il nous offre les pièces et explique au chauffeur de taxi où se trouve l’atelier. Nous voilà repartis pour le centre-ville où, après avoir stationné dans une cours, il faut dénicher l’atelier dans un angle, derrière une grosse chaudière et une citerne.

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Nouvelle caverne, plus sombre et poussiéreuse dans laquelle trône une grosse fraiseuse, une pointeuse aléseuse, et un gros tour avec un ban d’au moins trois mètres de longueur.

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Le mécanicien-magicien des lieux y travail avec un adjoint. Il nous accueille, sous un plafond poussiéreux et en voie d’effondrement, avec bienveillance et entreprend sans tarder le travail au tour et avec une filière de M14 pas fin… Après une bonne heure d’attente le travail est fait et nous avons 6 boulons utilisables pour l’équivalent de 18 CHF. Il a bien gagné sa journée et nous avons des boulons indispensables. Le lendemain c’est dimanche et nous savourerons repos et nouvelle visite au bazar. Nous partons vers 10 heures pour une nouvelle visite dans l’un des plus grands temples du commerce d’Asie centrale avec sa quinzaine d’hectares de boutiques et de venelles couvertes. Oh surprise ! nous découvrons de nouveau secteur dans lesquels nous n’avions pas mis les pieds lors de notre première longue visite. C’est en particulier le cas d’un secteur des tissus et habits, de sortie, professionnels ou uniforme qui se prolonge dans une rue vers le Nord.

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Autre découverte, le secteur des oiseaux, d’agrément ou d’élevage, qui jouxte le secteur des ateliers et vendeurs de cycle qui doivent être plus d’une quarantaine.

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Un grand secteur des articles de ménages, avec vaisselles dorées et paquets combinés pour mariage, est également bien développé.

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Mais le clou, pour celui qui écrit, est la découverte du bazar technique, qui se prolonge au-delà du périmètre dans une rue de fournitures pour le bâtiment.

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Le bazard technique occupe un demi-hectare de paradis pour mécanicien, électricien, ferblantier ou serrurier. On y trouve un peu de matériel neuf, mais surtout les pièces et outils usagés nécessaire à toute réparation. Roulement à billes, fraises mèches et burins, chaînes et pignons de toute taille garnissent les étalages des marchands.

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Ressorts, disjoncteurs, compteurs, moteurs électriques, poulies, fourneaux, meules, vannes, ne sont qu’un petit échantillonage de l’assortiment fascinant. J’y achète des boulons M14, pas normal et des rondelles, même un étau de perceuse de 3 ou 4 kg qui coûterait quinze fois plus en Suisse, un beau souvenir du grand bazar d’Osh. Le soir c’est une bonne bourguignonne qui termine la journée.

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A TES Guesthouse nous rencontrons également un couple d’anglais, Chris et Pete, à la blanche crinière et à la soixantaine bien tassée. Ils habitent dans un petit village proche de la muraille que l’empereur romain Hadrien avait fait ériger, entre 122 et 127, pour contenir les barbares pictes près des limites actuelles sud de l’Ecosse. Nos courageux cyclistes ont donc décidé de relier ce mur à la muraille de Chine dans un périple intitulé « cycling wall to wall ».
Le 29 c’est journée réparation avec remise en place des demi-paliers d’amortisseurs, confection d’entretoises, le tout fixé par les fameux boulons M14. Babar est à nouveau prêt à bondir vers de nouveaux horizons.

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30 août 2018 Osh - Kara-Köl
Nous démarrons vers 10 heures après avoir fait le plein d’eau. Nous devons effectuer un contournement de la Fergana ouzbèque par l’Est puisque nous n’avons pas de visa. Retour sur Özgon puis Jalal-Abad par une route assez bonne, bordée de vendeurs de pastèques, courges et légumes.

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Nous repartons ensuite vers l’ouest en direction de Tash-Kömur pour prendre la direction de Toktogul et de Bishkek. Nous constatons en contournant l’Ouzbékistan et jouant à cache-cache avec sa frontière que le conflit autour de l’eau est bien réel. En effet toutes les rivières qui descendent des montagnes kirghizes sont pratiquement à sec au moment de franchir la frontière, leur précieuse eau étant retenue pour irriguer les terres kirghizes.

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Au bas de la vallée de la rivière Narin, que nous retrouvons pour remonter le cours jusqu’au barrage de Togtogul, la route longe la frontière qui est marquée par une double clôture avec chemin de ronde au milieu parcouru par des soldats kirghizes.

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N’oublions pas qu’en 2010 des islamistes ouzbèques avaient tenté de prendre le contrôle d’Osh et de sa région. Plusieurs barrages s’échelonnent le long de la Narin, permettant l’irrigation, la pisciculture intensive et la production d’électricité.

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Les pentes qui entourent la vallée et ses cultures sont cependant de plus en plus arides en reprenant de l’altitude. C’est peu avant d’atteindre le barrage de Togtogul, à Kara-Köl, que nous trouvons un bivouac tranquille au bord d’une petite rivière.

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31 août 2018 Kara-Köl - Sosnovka
Le réservoir créé par le barrage de Togtogul, sur la rivière Narin qui draine l’Est du Kirghizstan, crée un immense lac d’une cinquantaine de kilomètres de long par une quinzaine de kilomètres de large. Construit dans la période soviétique des années 70 il a permis l’irrigation de 800'000 hectares et la mise en culture de plus de 400'000 nouveaux hectares en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Des accords, établis entre les républiques vassales de l’Union soviétique, prévoyaient l’échange de l’eau kirghize contre des hydrocarbures issus des gisements des deux pays inférieurs. L’effondrement de l’URSS, et sa dislocation, a mis à mal ces accords et de créé de nombreux débats entre les partenaires. La gestion de l’eau par les régions récipiendaires sous l’influence productiviste communiste a d’ailleurs conduit à l’assèchement de la mer d’Aral.
Le lac de Togtogul est comme une immense émeraude, à 900 mètres d’altitude, sertie dans les pentes arides.

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La route le contourne par l’Est en bordant quelques grands villages, entourés de cultures et de verdure, qui ont accueillis les populations de la vingtaine de village engloutis par le barrage. Ce lac magnifique pourrait être un magnifique lieu de navigation à voile et pourtant il ne semble pas avoir d’infrastructure touristique adéquate.

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Nous franchissons ensuite le col Alabel Ashuu pour rejoindre la vallée de Suusamir. Les éleveurs plient les campements de yourtes et redescendent le bétail car la saison d’alpage touche à sa fin.

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Les vendeurs de fromages sont cependant toujours présents avec leurs étalages de boulettes de tous âges.

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Nous escaladons ensuite les lacets de mauvaise qualités du col Töö Ashuu que nous franchissons dans un tunnel à circulation alternée pour les camions. Il est en effet étroit et ne permet pas le croisement de deux poids lourds.

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Sa chaussée constituée de plaques en béton est bien détériorée et la galerie est un supplice pour la navigatrice un peu claustrophobe. A la sortie c’est un chantier de goudronnage qui nous attend et qui est régulé par des feux. Nous redescendons ensuite en direction du Nord dans une vallée rocheuse et escarpée qui paraît infinie et qui est inhabitée sur plusieurs dizaines de kilomètres.

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C’est au débouché de ce couloir, à Sosnova, à l’Ouest de Bishkek la capitale kirghize que nous nous installons pour la nuit en bordure de village.

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1er septembre 2018 Sosnovka - Balikchi
Je commence la journée par une petite visite autour des bâtiments du kolkhoze proche de notre lieu de bivouac. Les bâtiments de ces fermes collectives de l’époque soviétique sont parfois totalement abandonnés, ou souvent en déliquescence partielle et partiellement utilisés. C’est le cas de celui dont je m’approche, qui a les toitures partiellement percées mais qui est encore utilisé. Ces grandes fermes étaient souvent organisées en carrés fermés avec des halles pour les machines, des bâtiments pour le stockage des récoltes avec balance et trémie à grain.

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Seul un coq règne sur la cour dont le portail est fermé. Il n’aura pas faim car un tas de grain d’une dizaine de mètres de cube est entreposé sous une toiture percée. Le gaspillage de bâtiments est l’un des points accrocheur dans les anciens pays communistes. Les vastes volumes couverts ont été souvent désertés ou sont parfois utilisés partiellement sans être entretenus. Au Kirghizstan, la privatisation des terres a été engagée dès l’élection du premier président qui était un académicien et non un ancien apparatchik du système communiste. La répartition progressive, entre tous les natifs, des biens des kolkhozes qui étaient les seules structures locales de pouvoir, explique peut-être ce relatif abandon des anciens centres d’exploitation. Les pâturages d’estivage sont restés en main publique et sont gérés par les collectivités locales.
Nous partons ensuite en direction de la capitale Bishkek, 950'000 habitants, située à une soixantaine de kilomètres plus à L’Est. La ville a été d’abord une forteresse russe construite en 1878 au pied des montagnes Alaa Too, à 800 mètres d’altitude. Son plan de rues en damier rappelle son origine militaire, mais les avenues sont larges et abondamment arborisées.

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Nous entrons dans la ville dans une circulation fluide et atteignons le centre marqué par de grands bâtiments officiels implantés autour d’une longue place bordée de par des massifs floraux. Après avoir longé les parkings bordiers le long de quels se trouve un policier nous arrivons, vers la fin de ceux-ci à trouver une magnifique place pour Babar que nous plantons là, le nez dans les fleurs.

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Nous partons pour une balade dans les rues fleuries et agréablement ombragées.

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Après avoir fait quelques courses, nous décidons de ramener celles-ci au camion, puis de trouver un bon resto. De nombreux policiers sont postés aux carrefours et lorsque nous approchons de Babar nous voyons une grappe de chemises blanches tourner autour de lui tandis qu’un camion plateau pour charger les voitures est à proximité. A l’exception d’une voiture qui va être chargée, Babar est désormais le seul véhicule parqué au bord de la place qui doit faire 300 mètres de long.

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Les policiers nous interpellent en souriant, soulagés de voir enfin les propriétaires de cet indéplaçable véhicule. La place doit être évacuée car le Président Kirghize accueille cet après-midi deux homologues pour l’ouverture des Jeux nomades qui a lieu demain au bord du lac Issy Kul. Nous n’avons plus qu’à déguerpir en vitesse pour laisser place aux officialités, écourtant notre visite de la ville.

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Après le pique-nique à la sortie de Bishkek, nous partons vers l’Est en direction du lac Issy Kul dont nous voulons explorer la rive Sud, renonçant à s’approcher des jeux nomades qui se déroulent sur la rive Nord. Ces jeux vont se dérouler pour la troisième fois à Cholpon Alta, station touristique qui a été équipée d’un stade pour accueillir ces joutes internationales. Elles réunissent des athlètes d’une soixantaine de pays pour des compétitions liées aux traditions des peuples nomades : lutte, tir à l’arc, compétitions équestres, etc..

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Recherchant la tranquillité, nous nous installons pour la nuit au bord d’une rivière près de Balikchi, à la pointe Ouest du lac.

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2 septembre 2018 Balikchi - Chon Jargilchak
Nous décollons vers 11 heures (c’est dimanche !) pour suivre la rive sud du lac Issy Kul. Ce lac, légèrement salé et situé à 1'700 mètres d’altitude, a une longueur de 180 kilomètres, mesure 60 kilomètres dans sa plus grande largeur et dépasse 650 mètres de profondeur. Il est le deuxième plus grand lac de montagne du monde après le Titicaca. Il a une surface égale à dix fois celle du lac Léman est les itinéraires de la Route de la Soie ont suivi son pourtour, ramenant peut-être la peste noire qui décima l’Occident au milieu de XIVème siècle. La rive Nord du lac a connu un développement touristique dans la période soviétique au profit de la nomenklatura. Les hôtels étaient réservés aux cadres communistes qui étaient un peu plus égaux que les autres… La partie Est a été longtemps une base d’essai pour la mise au point de nouvelle torpilles pour la marine soviétique. L’accès au lac était d’ailleurs interdit aux étrangers jusqu’au début des années 90.
La rive Sud est plus sauvage, fertile et vallonnée. Les villages qui l’occupent sont arrosés par de nombreuses rivières qui descendent des Tian Shan, aux neiges éternelles au -dessus de 4'000 mètres.

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Ils sont entourés de nombreux vergers qui produisent pommes, poires, abricots et pruneaux pour ne citer que les fruits les plus fréquents. Les producteurs vendent leur production au bord de la route et nous ne manquons pas d’acheter des abricots.

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De grands ruchers mobiles sont installés dans les zones de verdure, irriguées et dominées, au loin, par les sommets enneigés.

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La route suit souvent la côte, laissant entrevoir des plages sauvages peu fréquentées, ou parfois s’en éloigne pour contourner des montagnes arides qui dominent le lac de 300 ou 400 mètres.

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Nous aurions bien aimé faire une boucle de piste au milieu des Tian Shan mais la circulation y est interdite en raison du développement des mines d’or et autres matériaux précieux.

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Le temps est légèrement brumeux et l’on ne voit rien à l’horizon de l’autre côté du lac qui dégage une impression de bord de mer. Aux environs du milieu de la côte Sud, entre Bökönbaev et Barksoon, nous sommes stoppés par un vétuste site touristique monumental. Il est entièrement clos par des murs et comprend deux ailes avec une douzaine de « yourtes » en béton accolées à la clôture.

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Au milieu de celle-ci, qui doit bien faire 500 mètres de longueur, un portail monumental cerné de deux arbres métalliques portant des fleurs lumières et de grandes mosaïques, s’ouvre sur des jardins et bassins à l’abandon.

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Face à cette ouverture, un grand mur, d’une trentaine de mètres de longueur et de six mètres de hauteur, barre la vue sur le lac pour porter une grande fresque avec un vieux moustachu à béret assis en tailleur.
Une statue du même personnage dans la même position et construite sur la montagne au-dessus de la route où une autre grande fresque représente des personnages chevauchant un dragon…

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Ancien siège d’une secte ? Paradis de vacances pour un gouvernement ? A ce jour je n’ai pas trouvé l’information sur ce site intriguant.
En fin de journée nous apercevons une petite plage, à 200 mètres au-dessous de la route, et nous y installons pour le bivouac.

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3-7 septembre 2018 Chon Jargilchak - Karakol
Beau, températures diurnes entre 18 et 23°C, nocturnes entre 10 et 14°C.

Nous quittons notre petite plage tranquille pour poursuivre sur la côte, au pied des Tian Shan, qui dépassent 5'000 mètres dans cette région. Les contrastes entre le vert des zones irriguées, les pentes arides du plan médian et les sommets enneigés de l’arrière-plan sont superbe.

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Les vergers et les véhicules chargés de récoltes, foin ou grains nous accompagne jusqu’à Karakol, 68'000 habitants, capitale de la province d’Issyk Kul. Jusqu’en 1991, la ville s’appelait Prjevalsk, du nom de l’officier et grand explorateur russe qui a donné son nom à la seule espèce de chevaux sauvage originelle. Prjevalski a conduit plusieurs grandes expéditions en Asie centrale, y compris en Chine et au Tibet, identifiants des centaines d’espèces botaniques et des dizaines d’espèces animales alors inconnues. Il n’a cependant jamais réalisé son rêve qui était d’atteindre Lhassa et est décédé à Karakol en 1888 alors qu’il préparait une nouvelle expédition.
La ville actuelle est issue de la conquête russe de la 2ème moitié du 19ème siècle. Elle est implantée à proximité des traces de quelques sites médiévaux restreints dont des monastères datant du premier millénaire. Sa population a d’abord été constituée de paysans russes installés dans la région sur décision du Tsar. Les populations indigènes kirghizes étaient essentiellement des nomades qui vivaient en suivant la croissance herbagère pour nourrir leurs troupeaux au fil des saisons. Sédentarisés de force, sur décision de Staline dans les années 1930, ils furent regroupés dans des villages dont ils s’échappent volontiers aujourd’hui, pour retrouver la yourte en famille et avec leur bétail, pendant la saison d’été.
Outre de nombreuses anciennes maisons centenaires dans le style russe, la ville est dotée d’une magnifique église orthodoxe en bois.

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Nous nous installons dans une adresse recommandée par de nombreux voyageurs : la Guesthouse Riverside, construite et exploitée par André, un hollandais qui est marié et installé ici depuis une dizaine d’années. Ancien chef scout, il est venu ici dans le cadre d’un projet de développement monté par l’association scoute de son pays et n’est jamais reparti. Sa maison comprend une dizaine de chambres confortables et sa cour peut accueillir une demi-douzaine de véhicules. Les campeurs peuvent installer leurs tentes dans une partie du terrain qui est un véritable jardin d’Eden avec de nombreux arbres fruitiers. Il nous suffit d’élever la main pour bénéficier de la saveur inégalable des fruits cueillis sur l’arbre.
Nous restons cinq jours dans ce petit paradis, avec électricité, douche chaude, wi-fi, etc. Mais le repos est laborieux puisqu’entre deux visites en ville, il faut écrire le journal. La récompense est succulente, deux repas du soir dans un excellent restaurant de la ville. Nous rencontrons plusieurs voyageurs dont deux frères belges qui vont indirectement en Afrique du Sud avec une Toy- tente de toit, une genevoise, ainsi qu’un jeune couple de Nyon qui sont en voyage court et un couple de jeunes cyclistes vaudois de Renens qui visitent le Kirghizstan jusqu’en octobre. Deux jeunes français, chacun avec un fourgon Renault, nous confirment qu’il y a foule à Cholpon Alta, avec une circulation difficile et de grands problèmes pour trouver des billets pour les jeux nomades…

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BON A SAVOIR :

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TES Guesthouse
Située près du stade, calme, quelques arbres (ombre) et verdure. WIFI. Electricité. Possibilité de loger dans une chambre, dans son camping-car ou planter une tente. Lessive possible.
Petits déjeuners compris dans le prix.
GPS N40.522416°/E72.802525°

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KARAKOL

RIVERSIDE Guesthouse
Située dans quartier tranquille, grand jardin. Possibilité de loger dans une chambre, dans son camping-car ou planter une tente. WIFI. Electricité. Lessive possible. A 20min du centre, mini bus régulièrement.
Tenu par André, hollandais qui est installé là depuis 10 ans. Super sympa.
GPS N42.477495°/E78.384285°

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DASTORKON etno-café
Excellent restaurant.

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