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MISE A JOUR 23.07.18

RUSSIE

28 juin au 5 juillet 2018

parcouru 2153km

RUSSIE Koursk


28 juin 2018 Glukhiv (Ukraine) - Rylsk (Russie)
Nous quittons notre petit lac vers 10 h 30 alors qu’il fait déjà 25°C. Nous rejoignons rapidement la grande et bonne route nationale que nous poursuivons en direction du nord-est. Nous avons renoncé à l’itinéraire plus direct qui relie Glukhiv à Rylsk car la douane russe semble beaucoup plus tatillonne à cet endroit. De plus il ne paraît pas possible de contracter une assurance RC pour la Russie à la frontière, ce qui semble être le cas plus au nord.
Peu après 11 heures nous arrivons à la frontière après avoir remonté, prudemment, une queue de camion de 2,2 km qui attendent pour les formalités. Les formalités de sortie d’Ukraine, avec une brève visite du camion, sont rapidement effectuées. Les routiers présents sont intrigués par Babar et ne manquent pas de l’observer avec attention. Peu après 12 heures nous nous encollonnons dans la queue, regroupant camions et voitures, qui sépare les deux douanes. Le kilomètre est franchi en deux heures sous un soleil ardent et nous pénétrons sur la plateforme douanière. Nous tentons le couloir des bus, mais un militaire nous renvoie côté camion et nous arrivons à la hauteur des formalités vers 14 h 30. La visite du camion est assez brève et les formalités pour les personnes également. Cela se complique pour les papiers véhicules car il faut enregistrer le quad côté véhicule léger et Babar côté poids lourds. Après quelques échanges avec agents et chefs, ponctués de longs moments d’attente, Sylviane reçoit ses papiers et le permis d’importation du quad vers 17 h 15. Pour Babar le délai est proportionnel au poids et c’est peu avant 18 h qu’un douanier vient me chercher en me disant : "Komm ! ". Les formalités, ratifiées par deux douaniers sont effectuée en 25 minutes car Babar devait gêner l’évolution des camions.
Nous quittons la plateforme douanière pour entrer en Russie. Ça y est, nous sommes dans le plus grand pays du monde : 8'000 km de longueur, 17 millions de km2 soit plus de 400 fois la Suisse, 147 millions d’habitants. Un tiers du pays, à l’ouest de la chaîne de l’Oural, est en Europe, deux tiers en Asie. Il y a plus de 160 ethnies reconnues et plus de 100 langues sont parlées dans ce vaste territoire. Les parties centrale et nordique de la Sibérie sont quasi inhabitées à l’exception de population nomades, de quelques rares villes et d’installations d’exploitations des ressources du sous-sol. La densité globale de population est de l’ordre de 8,5 habitants au km2.
Nous stoppons, à proximité de containers commerciaux, 500 mètres après la douane, pour trouver une police d’assurance RC. La chance est avec nous et nous pouvons assurer Babar en responsabilité civil pour 4 mois pour la modique somme de 100 dollars ! Pour le quad, l’employée ne trouve malheureusement pas de référence dans son ordinateur et nous ne pouvons contracter. Une autre démarche nous préoccupe aussi, le paiement de la taxe poids lourds, introduite en Russie en 2013 pour tous les véhicules de plus de 12 tonnes. Il n’y a pas d’enregistrement après la douane et nous ferons ces formalités à Koursk. Une quinzaine de kilomètres après la douane, nous obliquons direction sud pour redescendre su la ville de Rylsk. La route est bonne, à part de forts sillons de camions par endroit, et traverse de grandes cultures céréalières.

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C’est à la nuit tombante que nous stoppons, après avoir traversé la ville et franchi la rivière Seijm.

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Nous nous installons dans un faubourg de la ville, Borovskoie, à proximité d’un commerce de pièces de voiture entouré d’herbe et de quelques maisons.

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29 juin 2018 Rylsk (Russie) - Logh
Au matin, mise en route tranquille et salutation au propriétaire du commerce de pièces de voiture qui a le sourire ravageur du type Goldfinger. Toutes ses dents sont en or et nous verrons que cette coutume du sourire étincelant est fréquente dans les pays que nous allons traverser. Nous démarrons peu avant 10 heures pour reprendre notre nationale en direction de la ville de Kursk située 120 km plus à l’est. Nous traversons de temps en temps des villages regroupant maisons traditionnelles en bois aux encadrements de fenêtres ouvragés et des maisons plus modernes. Les cours carrées de quelques petites fermes avec volaille et meules de fourrage témoignent d’une agriculture modeste.

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Le contraste est fort avec les champs de céréales et de tournesols de plusieurs dizaines d’hectares chacun qui occupent la majorité du paysage. Les exploitations de grandes tailles occupent parfois les sites d’anciens kolkhozes ou sont équipées de bâtiments modernes de grandes tailles avec d’immenses tunnels bâchés.

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Les Lada et les camions Kamaz, de bois ou à benne sont fréquents sur la route, mais la majorité du parc automobile est moderne.

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Nous arrivons à Koursk, devenue célèbre à cause du tragique accident, en mer de Barents, du sous-marin nucléaire qui portait son nom. En août 2000, lors de grande manœuvre deux explosions se produisent à bord du sous-marin nucléaire de 158 mètres de long qui sombre sur des hauts fonds à 108 mètres de profondeur. Les opérations de sauvetage déclenchées trop tardivement n’ont pas permis d’accéder au sous-marin qui a perdu ses 118 membres d’équipage. Les secrets militaires n’ont pas permis d’établir une version publique transparente de l’accident malgré le renflouage de la majorité de l’épave en 2001…
La ville de Koursk, qui compte aujourd’hui 450'000 habitants et est chef-lieu d’un oblast (province russe) fut célèbre un demi-siècle plus tôt pour la plus grande bataille de chars de l’histoire, qui se déroula du 5 juillet au 23 août 1943. 900'000 soldats allemands avec 2'700 chars et 10'000 canons affrontèrent, dans une gigantesque contre-offensive, 1'900'000 soldats russes avec 3'300 chars et 19'000 canons. Au prix de lourdes pertes (180'000 tués, blessés ou disparus et 1'600 chars détruits) les russes l’emportent sur les allemands qui subissent moins d’un tiers des pertes de leurs adversaires.
Nous pénétrons dans la ville par le Sud pour gagner le centre où se trouve le bureau du système Platon de taxe poids lourds. Notre parcours nous fait d’abord côtoyer des lignes de charmants trams désuets qui brinquebalent en site propre.

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L’affaire se corse lorsque nous entrons dans le réseau des trolleybus dont les lignes de contacts sont plus ou moins hautes ou tendue. Nous rentrons notre tête dans les épaules tandis que Babar tente de ne pas être mis au courant !

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Enfin nous atteignons, au flanc d’une colline au-dessus de la cathédrale, la place principale du quartier administratif bordée par le monument aux morts, le musée et le monumental bâtiment de l’administration provinciale devant lequel Lénine donne sa bénédiction à Babar.

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Le bureau Platon est à proximité et j’y suis accueilli par trois jeunes femmes qui m’aident à définir mon parcours et à introduire celui-ci dans un automate situé dans restreint sas d’entrée. Malgré l’exiguïté des lieux nos relations restent… platoniques. Une heure après je ressors en ayant acquis les droits routiers jusqu’au Kazakstan, soit environ 2'000 km, pour une soixantaine de francs. Nous quittons la ville et poursuivons en direction de l’est sur environ 130 km avant de quitter la nationale pour nous arrêter à Logh. Babar se niche à l’entrée d’une parcelle avec un bâtiment délabré partiellement rénové qui surplombe un grand jardin dans lequel travaillent deux retraités qui nous accueillent volontiers.

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RUSSIE Orenburg

30 juin et 1er juillet 2018 Logh - Saratov - Usovka
Nous continuons notre traversée du Sud-Ouest de la Russie à grande vitesse car il y a peu de points touristiques d’intérêt en raison des grandes destructions de la deuxième guerre mondiale, de plus nous sommes en étapes de liaison vers l’Asie centrale.
La nationale est bonne à très bonne et nous roulons entre 70 et 75 km/h. Il faut juste rester attentif aux sillons des camions qui parfois ont marqué la chaussée.

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Autre attention indispensable, le respect des limitations de vitesses. Il y a en effet un radar mobile installé tous les vingt à trente kilomètres, ils ont dû les fabriquer par milliers…

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Les immenses champs se succèdent avec un machinisme moderne similaire au nôtre. Le contraste est fort avec les petits domaines qui, à proximité des villages, fauchent parfois à la faucheuse attelée.

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L’engraissement intensif existe aussi ici, comme le démontrent les parcs boueux et surpeuplés de bovins de certaines grandes fermes. Les maisons traditionnelles en bois avec leurs beaux cadres de fenêtre nous ravissent toujours.

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Nous traversons Voronej sans nous y arrêter et quittons la route principale 250 km plus loin pour trouver un bivouac tranquille au soir du 30.

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Nous parcourons une quinzaine de kilomètres direction sud, sur une route déformée et tourmentée par les camions pour gagner le bord d’un lac à proximité d’un village du bout du monde.
Le 1er, nous regagnons la route principale par notre route en montagnes…russes. Nous prenons la direction de Saratov sur les rives de la Volga à environ 270 km à l’est. A ville est chef-lieu de son oblast et compte 850'000 habitants, elle a été fondée en 1590. C’est un nœud routier et ferroviaire important et un centre industriel. L’histoire de sa construction est originale puisqu’elle fut une ville préfabriquée dont les bâtiments furent construits sur des collines boisées puis démontés pour être remonté à l’emplacement choisi pour défendre la traversée de la Volga, à mi-chemin entre les autres forteresses de Samara au Nord et Tsaritsyne (Volgograd) au Sud. Elle était principalement une ville de garnison occupée par les soldats et leurs familles. En 1613 elle fut détruite par un grave incendie qui fit de nombreuses victimes et fut reconstruite sur la rive gauche. En 1674, selon un décret du tsar Alexis 1er elle fut définitivement transférée la ville fut transférée sur la rive droite au bord d’un ravin qui dominait la Volga. Elle s’imposa comme port de commerce pour les poissons, les céréales et le sel. En 1870 elle fut reliée par le chemin de fer avec Moscou et -St-Petersburg. Dès la fin du 18ème siècle elle fut, à l’appelle de la tsarine Catherine II, une terre immigration de nombreux paysans allemands dont les descendant étaient près de 800'000 au début du 20ème siècle. La majorité d’entre eux subit la déportation vers la Sibérie et le Kazakhstan dans les années 40.La ville compte aujourd’hui une dizaine d’université et est une pépinière d’éminents scientifiques.

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Après avoir passé sans encombre un contrôle de police, à l’entrée de la ville, devant une interdiction aux poids lourds, nous descendons chercher le littoral. Il est difficilement accessible en aval du grand pont qui relie Saratov à Engels, ville jumelle sur la rive Est. Après avoir passé sous la première arche nous nous infiltrons dans des ruelles jusqu’à une petite plage à l’amont du pont. L’endroit est agréable mais bondé car nous sommes dimanche et les baigneurs sont nombreux.

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Nous trouvons une place précaire pour Babar, juste le temps de pique-niquer et de faire quelques pas.

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Nous remontons ensuite vers la vieille ville qui a encore de nombreuses maisons anciennes en bois et quittons Saratov pour trouver un bivouac ailleurs.

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Un événement important ponctue notre parcours en ville : nous passons nos 100'000 km à bord de Babar, depuis son acquisition en 2009. La Russie est le 26ème pays que nous visitons avec lui.
Notre pachyderme franchit ainsi les 169'500 km.
Nous tâtonnons ensuite passablement pour trouver un bivouac agréable au bord de la Volga. Après plusieurs essais nous traversons enfin le petit village d’Usovka, avec de belles maisons traditionnelles.

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Nous aboutissons au bout d’une rue qui se termine vers le monument aux morts 41-45, situé près de la moraine d’une trentaine de mètres qui plonge dans le fleuve. L’endroit est parsemé de déchets, mais offre une belle vue sur la Volga.

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C’est malheureusement aussi l’emplacement où les coquelets viennent bruyamment draguer les poulettes qui gloussent à qui mieux mieux. Bref un manège nécessaire au renouvellement de l’espèce humaine que deux vieux globetrotters trouvent trop bruyant. En fin de soirée nous nous déplaçons sur la moraine qui surplombe le village et passons une nuit tranquille et mieux ventilée avec un autre point de vue superbe sur la Volga.

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2-3 juillet 2018 Usovka - Khvalynsk
Légèrement couvert le matin puis grand beau, 27°C avant 8 h et 33°C dès 15 h.
La température ayant tendance à s’élever graduellement c’est avant 8 heures que nous nous mettons en route alors qu’il fait déjà 27°C. L’enveloppe de notre maison a de plus en plus de peine à se refroidir la nuit, heureusement que nos deux ventilateurs mobiles permettent de faire circuler l’air dans la chambre à coucher.

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Après avoir contrôlé le serrage des roues, nous rejoignons la très bonne nationale qui remonte direction nord-est la rive droite de la Volga. La route s’éloigne du fleuve pour chevaucher les ondulations des collines qui marquent l’ouest du fleuve. La région alterne grandes cultures et zones herbagères.
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Nous côtoyons une voie de chemin de fer que nous traversons à plusieurs reprises, c’est l’occasion de retrouver les plaques obstacles, que nous avions vues depuis le transsibérien, qui se lèvent lorsque les barrières se baissent.

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En attente au passage à niveau nous voyons un Kamaz modèle Babar, avec une belle cellule qui doit servir de laboratoire ou de bureau de chantier.

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Notre recherche d’un coin pour se poser au bord de la Volga nous conduit à Balakovo, ville industriel qui borde un grand barrage sur le fleuve et une centrale nucléaire. Pas de coin de rêve : un resto de fête sordide avec des petites tables autour d’un marigot, plus loin une petite plage qui a échappé aux déchets industriels mais qui est bordée par des vieux flotteurs de ponton rouillé.

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Nous retraversons le barrage pour revenir sur la rive Ouest et reprenons la direction du nord. Peu après le pique-nique nous grimpons sur le sommet des collines boisées pour atteindre, de l’autre côté de celles-ci, Khvalynsk, une petite ville côtière repérée sur le GPS.

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Centre administratif du raïon (district) qui porte son nom, la ville de 13'000 habitants a été fondées en 1606 sur les rives de la Volga. Elle était connue au 18ème et 19ème siècle comme port et marché agricole important. Sa population est quasiment stable depuis 1850 et elle compte de nombreux bâtiments anciens et maisons traditionnelles.

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Assommés par le soleil qui pousse le thermomètre à plus de 33°C, nous pénétrons dans la ville après quelques hésitations dues à une limitation à 5 tonnes mal placée. Depuis l’entrée, deux avenues à sens unique bordées de maisons traditionnelles en bois descendent jusqu’à une église située à mis hauteur de la ville.

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De là un réseau de rue à angle droit descendent vers la grande digue qui borde le fleuve dont le niveau est remonté de 2 ou 3 mètres depuis la construction du barrage de Balakovo. Le charme de la grève qui baignait les bâtiments côtiers a disparu, mais nombre de ceux-ci ont été protégée par la digue qui sert de magnifique promenade aux habitants de la ville.

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Après avoir essayé de caler Babar à l’ombre d’un arbre, nous partons en fin d’après-midi, en promenade à travers les rues de la cité. Nous ne manquons pas de photographier de nombreux bâtiments qui ont défié les siècles et repérons le marché, fermé à cette heure-là, pour le visiter le lendemain.

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Enfin nous repérons de grands arbres, à côté de l’école, dans une rue calme qui finit vers la digue. Babar y est bientôt installé et le sourire doré accueillant du concierge, ajouté au charme de la ville, nous invite à y rester deux nuits en profitant d’une ombre maximum.

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Le lendemain matin nous visitons le marché qui est une succession d’échoppes et de halles regroupant tous les commerces nécessaires à la vie de la cité. J’en profite pour acheter des souliers bas percés car mes pieds cuisent pendant la conduite en chaussures montantes.

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Trois supermarchés complètent notre ravitaillement, mais les indices givreux d’une chaîne du froid chancelante nous rendent prudents.

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4 juillet 2018 Khvalynsk - Utiovka
Grand beau, 23°C à 7 h et 30°C dès midi.
La chaleur persiste et nous partons vers 7 heures pour profiter de deux ou trois heures de route sans cuire. La nationale nous emmène, sur une centaine de kilomètres, vers Syzran, une ville industrielle sans charme qu’elle contourne. Elle oblique ensuite plein Est sur une presqu’île entourée par une large boucle de la Volga dont on sort par un grand barrage avec écluse pour arriver dans la ville de Toliatti.

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Cette cité industrielle, la ville de l’usine Lada a été baptisée par Staline en hommage au grand communiste italien Palmiro Togliatti, secrétaire du PC italien dès 1920, réfugié en URSS pendant la guerre, ministre après la défaite de Mussolini et chef du PC jusqu’à sa mort en 1964. Dans le cadre du plan quinquennal 1966-70 la volonté de construire une nouvelle usine automobile est inscrite sous l’impulsion de Kossyguine. Un accord de transmission de technologie est trouvé avec le groupe italien Fiat. En janvier 1967 débutent les travaux pour construire une réplique de l’usine de Turin Mirafiori. En 1970 débute la production de Lada sur la base de la Fiat 124 de l’époque. La production culminera dans les années 80 à plus de 700'000 voitures par an.
Nous poursuivons notre route en direction de Samara, située sur les bords du fleuve à une centaine de kilomètres au Sud-Est. Nous avons essayé de contacter un couple russe, possédant un camping-car, que nous avions brièvement rencontré au camping de Budapest en 2013. A ce jour pas de réponse de leur fils qui parle anglais. La ville, capitale de l’oblast qui porte son nom, compte 1'200'000 habitants. Fondée en 1586 comme forteresse, à la frontière est de la Russie, elle dut lutter encore pendant 2 siècles contre les brigands et pirates qui écumaient la région. Au 19ème siècle, elle devint un port et grand centre de collecte de céréales. Samara est prise en 1917 par les bolchéviques puis en 1918 par leurs ennemis socialistes-révolutionnaires, en punition elle recevra un nom révolutionnaire entre 1935 et 1991. Elle tirera sa nouvelle prospérité de la seconde guerre mondiale avec le déplacement vers elle, devant l’avancée allemande, d’usines d’armement et d’aviation. Le gouvernement y prévoit également son transfert et un énorme bunker y est construit pour abriter Staline. Après la guerre elle devient un centre important de développement de technologie des missiles et la fusée qui propulsera Youri Gagarine dans l’espace y est construite.

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Après avoir tenté d’atteindre le centre et renoncé, nous traversons les quartiers périphériques et poursuivons en direction de l’est, quittant la Volga. Ce magnifique fleuve, aménagé en voie navigable pour navires commerciaux par la construction de nombreux barrages au cours du 20ème siècle, est le plus grand d’Europe. Long de 3'700 km, il a un bassin versant de 1'350'000 km2 et un débit moyen de plus de 8'000 m3/sec à Volgograd. Sa source est à 228mètres d’altitude, au nord-ouest de Moscou et il se déverse dans la mer Caspienne à -28 mètres d’altitude. Il est relié au Don, qui se jette dans la mer Noire, par un canal de 100 km, à la hauteur de Volgograd.

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Nous nous arrêtons une cinquantaine de kilomètres après Samara et nous éloignons de la nationale de 5 kilomètres pour trouver la tranquillité dans le village d’Utiovka.

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5 juillet 2018 Utiovka - Sol-Iletsk
Couvert, 21°C à 8 h et 28°C dès midi.
Nous démarrons vers 8 heures et stoppons, sur une excellente idée de Sylviane, dans un garage avec lavage de voiture, pour essayer d’obtenir de l’eau que nous n’avons pu avoir dans les stations-service. Le patron, un trentenaire souriant nous accueille avec bienveillance en s’intéressant à notre voyage. Nous pouvons faire le plein et il refuse tout paiement.
Ayant regagné la route nationale nous poursuivons au sud-est et entrons dans l’oblast d’Orienburg qui fait frontière avec le Kazakhstan. Les champs deviennent immenses, des centaines d’hectares par parcelle, principalement des céréales. Nous voyons des flottes de 4 ou 5 tracteurs de plus de 250 chevaux qui hersent la même parcelle. Les récoltes sont stockées dans d’immenses paquebots posés au milieu des cultures. Ces immenses silos en béton mesurent 150 ou 200 mètres de longueur, pour 30 à 40 mètres de largeur et une cinquantaine de mètres de hauteur.

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Mais la principale ressource de cette région n’est plus agricole, mais gazière et pétrolière, et après les premiers discrets derricks nous découvrons les immenses installations de Gazprom. Le conglomérat emploie environ 400'000 personne et produit plus de 90% du gaz naturel russe. Son chiffre d’affaire dépasse 100 milliards de francs et elle reste malgré une privatisation partielle sous contrôle majoritaire de l’Etat russe.

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Après avoir dépassé Orenburg, nous nous dirigeons vers la ville thermale de Sol-Iletsk, qui devrait être notre dernier bivouac en Russie. Elle est connue pour ses eaux minérales et ses bains de boue. Des mines de sel sont exploitées dans la région de cette cité de 27'000 habitants. Nous mettons un moment avant de comprendre que les conducteurs de dizaines de voitures stationnées sur le bord de la route, brandissant des pancartes, dans les derniers kilomètres avant la ville, sont des offreurs de logement chez l’habitant.

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La ville est en effet inondée de curistes lorsque nous y pénétrons en début de soirée. Nous devons vite renoncer à aller sur le parking bondé des bains, à proximité duquel est installé un immense bazar. Nous trouvons finalement un stationnement sous des arbres dans une petite rue jouxtant le parc avec le monument aux morts 41-45.

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