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MISE A JOUR 21.01.19

Saint Petersbourg - Pays Baltes et liaison jusqu'en Suisse

du 22 octobre au 15 novembre 2018

parcouru 4015 km


Pays Baltes


22 octobre 2018 Saint-Petersbourg (Russie) Sillamae (Estonie)
C’est sous la pluie que nous quittons Saint-Pétersbourg après y avoir bénéficié de beau temps pendant plusieurs jours. Après les opérations logistiques habituelles, Babar s’ébranle vers midi pour passer sous la barre d’immeuble qui nous a protégés des bruits de la ville. Nous longeons la Neva en direction du Sud pour regagner le périphérique dans une circulation pas trop dense. Nous suivons ensuite celui-ci vers l’Ouest pour gagner la frontière estonienne. Compte tenu du temps défavorable nous renonçons à aller visiter le palais de Gatchina, construit par la grande Catherine pour son favori le comte Orlov, et son parc.
En sortant de l’agglomération nous passons par un rond-point dominé par un arc de triomphe de style stalinien érigé sans doute pour célébrer la victoire sur l’Allemagne en 1945.

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Après avoir parcouru les vastes plaines agricoles sous la pluie, les premières éclaircies se découvrent alors que nous approchons de la frontière estonienne et donc de l’UE. Cette fois nous sommes vraiment sur le chemin du retour…
Arrivé au poste frontière russe d’Ivangorod, les formalités administratives sont faites relativement rapidement et nous passons au contrôle de sortie du véhicule. Un douanier contrôle la cabine de conduite et les soutes extérieures avec moi tandis qu’un autre contrôle l’intérieur de la cellule habitable avec Sylviane. Il est accompagné d’un joli petit cocker aux yeux pleureur qui s’assied bientôt dans la douche. Sylviane a presque envie de le caresser tandis que le douanier interroge : « Do you see the dog ? ». Sylviane répond oui tandis que le douanier enchaîne : »Medikament ? ». Le chien antidrogue a simplement marqué, en s’asseyant, une odeur de médicaments suspects situés dans la pharmacie au-dessus des WC. Sylviane extrait les caissettes de l’armoire et le douanier examine une partie des médicaments avant de déclarer que c’est en ordre.
Nous quittons la douane russe et traversons le vallon de la rivière Narva, dominé par la forteresse de la ville du même nom, pour remonter vers la douane estonienne. La route large est bordée de tunnels grillagés pour canaliser les piétons qui franchissent la frontière de part et d’autre. A l’entrée du poste estonien se trouvent trois présélections : une pour les voitures, une pour les bus, que je choisis, et une pour les camions. Un policier autoritaire s’avance vers moi pour me demander ce que je fais là et me force à prendre la piste des voitures. Je sens les complications arriver et lorsque je m’avance dans les couloirs de contrôle en épis, clos par une barrière, l’arrière de Babar bloque le couloir d’accès. Le jeune douanier en charge de nous contrôler doit finalement ouvrir la barrière avant le contrôle de manière à ce que nous puissions nous avancer suffisamment.
Alors que la nuit tombe nous poursuivons sur une vingtaine de kilomètres avant de sortir de la route principale et de nous arrêter sur un parking à proximité de la mer Baltique, en bordure de la localité de Sillamae.

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23 octobre 2018 Sillamae (Estonie) - Tartu

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Nous profitons du début de matinée pour une balade sur la plage qui borde la mer Baltique, en contrebas des immeubles de l’époque soviétique à proximité desquels nous avons dormis.

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Nous nous élançons ensuite direction Sud-Ouest à travers les plaines et forêts estoniennes. Nous longeons le vaste lac Pepsi, 3'300 km2 pour une profondeur moyenne de 7 mètres, partagé entre l’Estonie et la Russie. C’est sur la rive russe du lac que se déroula en 1242 la grande bataille qui vit Alexandre Nevsky triompher, à la tête des troupes de Novgorod, de l’ordre des Chevaliers Teutoniques qui attaquaient la principauté. La rive Ouest que nous longeons est principalement constituée de zones de marais et de sable qui offre des conditions idéales pour la faune aviaire.

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Les villages sont relativement rares mais les fermes isolées, aux murs de blocs de pierre, fréquentes.

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En fin d’après-midi nous atteignons la ville de Tartu, 100'000 habitants et deuxième du pays par sa population. La capitale, Tallinn, 450'000 habitants, est le centre économique et financier de l’Estonie, plat pays de 45'000 km2 et 1'350'000 habitants. Tartu est considérée comme la capitale historique et culturelle du pays. L’histoire des pays baltes, et du Nord de la Pologne, a été marquée par les Croisades baltiques lancées par le pape, pendant les trois premières décennies du 13ème siècle. Les habitants de ces contrées étaient des derniers peuples païens d’Europe occidentale et le souverain pontife lança deux ordres militaires chevaleresques à la conquête de ces territoires en vue de les évangéliser : les Chevaliers teutoniques et les chevaliers Porte-Glaive, qui furent rapidement sous la tutelle des premiers. Ces ordres, après avoir conquis la Prusse et les territoires des actuels pays baltes, s’affranchirent rapidement de la tutelle des évêques et dominèrent la région jusqu’au début du 15ème siècle, époque de leurs défaites contre les Russes et les Polonais. Au-delà de leur mission d’évangélisation le pontificat les utilisa pour combattre les orthodoxes qui dépendaient de l’église de Constantinople.
Tartu, appelée Dorpat, était le siège d’un évêché et d’une forteresse des Chevaliers Porte-glaive. Sa colline, qui porte des fortifications depuis le 7ème siècle, est aujourd’hui occupée par les ruines d’une cathédrale monumentale transformée partiellement en musée et par l’Université fondée en 1632. La cathédrale, construite au 13ème siècle, comprenait deux tours carrées fortifiées qui atteignaient plus de 50 mètres de hauteur, elle était à cette époque la plus grande église d’Europe de l’Est. C’est également à cette époque que la ville devint membre de la ligue hanséatique et développa un commerce florissant.
Nous passons la nuit sur un parking en bordure de la rivière Emajögi, sur la rive opposée au marché couvert.

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24 octobre 2018 Tartu (Estonie) - Tuja (Lettonie)
C’est sous la pluie que nous découvrons le ville de Tartu, en commençant par le marché couvert, qui regroupe plusieurs petits bâtiments au débouché d’une grande passerelle piétonnière qui enjambe la rivière.

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Nous suivons ensuite une promenade aménagée qui longe le cours d’eau en direction du centre historique de la ville.

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La place de l’hôtel de ville et les rues adjacentes regroupent de nombreux bâtiments construits entre le 17ème et le 19ème siècle.

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Nous découvrons l’église réformée Saint-Jean, grand édifice construit dans le style gothique en brique, au 14ème siècle, sur l’emplacement de deux églises antérieures. Le style gothique balte était très sobre et la particularité de cette église est sa richesse en bas-reliefs en terre-cuite.

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Plus de mille figurines ornaient le meurs extérieurs du bâtiment. Elle a été ravagée par le grand incendie de Tartu en 1775 puis par la seconde guerre mondiale. Complétement rénovée dans les années 1990 elle présente 200 figurines, qui ont survécu, à l’intérieur de sa nef. Le temps peu favorable incite Sylviane à se diriger vers les centres commerciaux modernes tandis que je gravis l’ancienne colline fortifiée, aujourd’hui largement boisée pour découvrir les ruines de l’immense cathédrale livonienne et les bâtiments universitaire qui coiffent l’ancienne colline fortifiée. Après avoir traversé le quartier commercial moderne, nous rejoignons Babar et quittons la ville vers 12 heures, en direction du Sud-Ouest et de la frontière lettone située à une centaine de kilomètres.

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Notre traversée des pays baltes est un survol puisque nous voulons être à la maison mi-novembre et qu’il nous reste à peine trois semaines de voyage dont une à passer dans la famille de ma sœur à Darmstadt. Nous dégustons un échantillonnage de ces pays dans lesquels nous reviendrons certainement.
Nous entrons en Lettonie, pays plat de 65'000 km2 et de 1'900'000 habitants, en milieu d’après-midi. Nous obliquons ensuite plein Ouest pour atteindre les rives du golfe de Riga en vue de trouver un bivouac. Le golfe de Riga s’enfonce d’une centaine de kilomètres entre la Lettonie et l’Estonie, sur la côte Est de la mer Baltique. Sa longueur Nord-Sud approche les 150 kilomètres et malgré sa surface de 18'000 km2 sa profondeur ne dépasse pas une septantaine de mètres.
Alors que le ciel s’éclaircit un peu, nous atteignons la côte en fin d’après-midi. Le village de Tuja est situé en bordure de mer, à l’écart de la route principale qui passe trois kilomètres à l’intérieur des terres. Au bout de la route de desserte qui longe le village, nous arrivons dans un camping qui est fermé à cette saison, le couple de gérants sympathiques effectuant les travaux d’entretien. Comme nous n’avons besoin de rien, hormis une prise électrique, ils nous accueillent volontiers et gratuitement et nous prenons place face à la mer au-dessus de la magnifique plage de sable. La fréquentation doit être nombreuse en période de vacances, mais entre saisons, cet endroit est un petit paradis. Nous assistons à un beau coucher de soleil sur le golfe, les nuages créant de beaux effets d’éclairage.

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25 octobre 2018 Tuja - Riga - Engure
Nous quittons la magnifique plage vers 10 heures pour partir en direction de la capitale, Riga, 640'000 habitants, située à l’embouchure de la rivière Daugava dans le golfe. La ville a été fondée en 1201 par l’évêque de Livonie Albert de Buxhoeveden, originaire de la région de Brême, qui fonde également l’ordre des Chevaliers Porte-Glaive pour imposer et défendre le christianisme. Le pape accorde au nouvel ordre le même statut que celui accordé aux Templiers. De nombreux colons allemands viennent s’installer dans la région et y développent un commerce florissant renforcé par l’adhésion de Riga à la ligue hanséatique en 1282.
Les pays baltes ont été au fil des siècles un enjeu territorial permanent entre les royaumes du Nord de l’Europe et la ville a été successivement occupée par les Polonais en 1561, les Suédois en 1621 et les Russes dès 1710. Mais l’administration politique et ecclésiastique est demeurée germanophone jusqu’à la première guerre mondiale, les populations de souche originelle étant plutôt rurale. Les anciens remparts, qui avaient permis de résister à un siège des troupes napoléoniennes, ont été détruits au milieu du 19ème siècle pour permettre le développement de la ville nouvelle. Celle-ci compte de nombreux immeubles art nouveau et de beaux parcs.

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Nous entrons dans la ville dans une circulation assez dense mais trouvons grâce à notre GPS, une place de parc au bord de la Daugava, à proximité du centre-ville. Nous découvrons les rues pavées du centre-ville bordées de belles maisons restaurées.

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La cathédrale protestante a été construite au 13ème siècle puis modifiée et agrandie au 14ème et 15ème siècle. La pointe de la tour s’élève à 140 mètres de hauteur. L’intérieur a une sobriété réformée mais contient à l’extrémité de la nef des orgues de 1883, qui étaient à cette époque les plus grandes du monde avec 120 jeux. Le centre de leur buffet date du 16ème siècle et a été complété et agrandi lors de chaque rénovation jusqu’à la fin du 19ème siècle.

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Un magnifique cloître jouxte la cathédrale, présentant des objets anciens et des œuvres d’art contemporaine.


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La cité historique est très agréable à visiter et compte également une cathédrale catholique et une orthodoxe. La façade d’un bâtiment ancien du centre-ville représente les blasons des 110 communes et 9 villes du pays.

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Nous quittons la ville en fin d’après-midi pour remonter la côte Ouest du golfe de Riga, bordée de zone résidentielles puis de petits villages coquets. Après avoir stoppé d’abord sur le parking d’une église bordant le littoral, nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres pour être nous installer, pieds dans l’eau, au début d’une digue en retrait de la route principale.

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26 octobre 2018 Engure - Jurkalne
Après collage des armoiries de deux nouveaux pays sur la porte arrière gauche de Babar, nous quittons notre agréable bivouac vers 10 heures.

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Nous roulons au Nord en direction du cap Kolka qui marque la limite entre le golfe de Riga et la mer Baltique. C’est un itinéraire bucolique alternant forêts de pins et petits villages entourés de champs.

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Chaque fois que la route se rapproche de la rive nous pouvons admirer au-delà du cordon boisé de belles plages de sable ornées de blocs de pierre arrondis par la mer. Nous arrivons vers le cap en milieu de journée et nous baladons entre les pins jusqu’au vieux bâtiment du phare puis jusqu’à la pointe sablonneuse qui marque la limite entre les eaux de la Baltique et celles du golfe. Il est interdit de se baigner à cet endroit à cause des forts courants habituels dans ce type d’endroit.

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Plusieurs pêcheurs ont établi leurs lignes malgré le vent. Le cap Kolka est particulièrement dangereux pour la navigation car des hauts fonds et rochers affleurant prolonge le cap dans la mer sur plus de 5 kilomètres.

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La région est un important cimetière d’épaves. Un phare en bois a remplacé les feux, faits précédemment au sol, à partir de 1532, puis un phare en pierre a été érigé en 1787. La construction du phare actuel, haut de 20 mètres et érigé sur une île artificiel à 5 km au large du cap terrestre, a été réalisée en 1872 en profitant des périodes de gel pour acheminer les matériaux.
Après le casse-croûte, nous repartons cette fois direction Sud en suivant la côte de la baltique. La route est cependant éloignée de la mer et nous traversons essentiellement des forêts jusqu’à la ville de Ventspils qui met les bovins à l’honneur dans ses parcs publics et ses places de jeux. La ville est un port important qui était utilisé pour l’exportation des matières premières russes jusqu’en 1990. Il a largement perdu de son importance après l’indépendance de la Lettonie, la Russie ayant développé de nouvelles infrastructures portuaires près de Saint-Pétersbourg. A la sortie de la ville nous apercevons la tour d’un moulin à vent en voie de restauration. Les pays baltes utilisaient, comme les hollandais, la force éolienne pour moudre le grain et pomper l’eau.

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Nous sommes dans le duché de Courland qui fut fondé en 1561 par Gotthard Ketteler, dernier Grand Maître des chevaliers Porte-Glaive, lors de la sécularisation des biens et terres de cet ordre. Il se convertit au luthéranisme et devint le premier duc de Courland, état vassal du Royaume de Pologne jusqu’à son annexion en 1795 par les Russes.
Nous cherchons un lieu de bivouac à proximité de la mer, ce qui est quasiment impossible, la route étant en retrait du littoral et les rares accès trop exigus pour Babar.

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C’est finalement au Nord de la ville de Liepäja que nous trouvons un petit parking sur une piste qui s’éloigne de la route pour quelques kilomètres. Nous installons Babar et je descends par un petit chemin sur la plage, car la côte est délimitée, dans cette région par des moraines d’une trentaine de mètres de hauteur. La mer Baltique rejette parfois des morceaux d’ambre mais je n’en trouve pas et suis intrigué par des petits piquets numéroté qui sont plantés à intervalle régulier dans le sable de la plage. On pourrait penser à la préparation d’un concours de pêche… Aucune indication ne figurant sur le petit parking nous passons une nuit calme… jusqu’au petit matin !

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27 octobre 2018 Jurkalne (Lettonie) - Veiveriai (Lituanie)
A 6 h 30 raffut autour de Babar et coup contre sa cabine, il y a bien un concours de pêche et nous bloquons une place stratégique pour l’installation des tentes pour l’accueil des pêcheurs. Habillage rapide et départ sans toilette et déjeuner pour laisser la place à des organisateurs tout excités. Nous croisons de nombreuses voitures de pêcheurs qui arrivent sur la piste, puis nous roulons sous la pluie en vingtaine de kilomètres avant de nous arrêter pour toilette et petit déjeuner.
Nous poursuivons ensuite en direction du Sud, parallèlement à la côte de la Baltique, et après avoir traversé la ville portuaire de Liepäja, entrons en Lituanie. A la frontière nous stoppons près d’un véhicule de police pour demander les modalités de la taxe poids lourd et apprenons que nous pouvons acquitter cette taxe forfaitaire proportionnelle à la durée dans séjour dans la prochaine station-service.
La Lituanie est un pays de 65'000 km2 comptant 2'800'000 habitants. Au début du XIIIème siècle, la Lituanie est un vaste territoire au-delà de la Vistule dans lequel la population de souche et païenne domine une population slave de culture russe byzantine. Le Duc Mindaugas, qui règne sur ces populations est en confrontations continue avec les Chevaliers Teutoniques et finalement accepte en 1250 de se faire baptiser pour empêcher l’ordre Teutonique de se prévaloir de christianisation pour l’affronter. Il est assassiné une dizaine d’année plus tard par les partisans du paganisme. Dès le milieu du 14ème siècle, le duché se développe et se substitue à la Rus de Kiev pour combattre les incursions Mongoles. Son territoire devient alors immense et s’étend jusqu’à 300 kilomètres de Moscou et jusqu’à la mer Noire. En 1385 un traité dynastique et politique uni le Royaume de Pologne au Grand-Duché. Cette réunion est dissoute en 1795 à l’occasion du partage de la Pologne au profit de la Russie, de l’Autriche et de la Prusse. Le territoire de la Lituanie est intégré à l’empire Russe jusqu’à la première guerre mondiale. Elle connaît ensuite une période d’indépendance entre 1918 et 1940, avec un territoire amputé à l’Est et Kaunas comme capitale.
C’est vers cette ville, que nous nous dirigeons, après avoir quitté la côte pour éviter l’enclave russe de Kaliningrad. L’oblast de Kaliningrad (Königsberg) est un territoire côtier de la Baltique, faisant antérieurement partie du royaume de Prusse, cédé à l’Union soviétique en 1945, en compensation des dommages de guerre subis dans l’agression allemande. Cette province de 15'000 km2 pour 980'000 habitants est enclavée entre la Lituanie et la Pologne. Elle est devenue un important port militaire malgré qu’elle soit éloignée de 600 km de la plus proche frontière russe.
Nous arrivons à Kaunas, 340'000 habitants, sous la pluie que nous décidons de braver pour visiter le centre historique. Celui-ci est concentré autour d’une longue rue pavée bordée de bâtiments anciens qui conduit à la place principale de l’hôtel de ville et de la cathédrale.

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A mi-chemin nous devons nous réfugier, à demi-trempé par la tempête, dans un salon de thé. Dans cette ville, comme dans toutes les villes des pays de l’Est occupés par les allemands, un ghetto fut créé, celui de Kovno qui a compté jusqu’à 40'000 habitants. Sur les 37'000 juifs qui vivaient à Kaunas avant la guerre seuls 3'000 ont survécu au génocide nazi. Nous quittons Kaunas avec une éclaircie et parcourons une vingtaine de kilomètres avant de bivouaquer vers un petit lac.

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28-29 octobre 2018 Veiveriai (Lituanie) - Olsztyn (Pologne)- Lutol Mokry
Nous prenons le rythme retour car le ciel n’est pas avec nous, dans les deux sens du terme. La météo est de saison avec des températures diurnes inférieures à 8°C, pluie et giboulées et des températures nocturnes proches de 0°C.

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Nous traversons en deux grandes étapes les terres agricoles fertiles de la Pologne et admirons ses grandes exploitations dotées d’un machinisme moderne.

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Le premier jour, jusqu’à Olsztyn, le paysage est légèrement vallonné, comme le Sud de la Lituanie, et constellé de lacs et de forêts.

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Nous côtoyons par moment une ligne de train dont un pont trop bas pour Babar va nous contraindre à faire une soixantaine de kilomètres pour contourner un lac par le Nord. A Olsztyn nous trouvons un port de plaisance à l’écart de la ville, au milieu d’une forêt pour bivouaquer au calme sur le parking. Au matin une poudrée de neige donne des cheveux blancs aux herbages.
Le deuxième jour nous fait pénétrer dans une région plus plate et monotone. Torun, ville fondée par les Chevaliers Teutoniques vers 1230, a un centre historique magnifique dont les vieux bâtiments ont échappé aux destructions de la guerre. La pluie et la brume nous dissuade cependant de nous y arrêter… nous reviendrons. Après Inowroclaw, nous longeons les vastes bâtiments d’une ferme expérimentale de 2'000 hectares et 1'200 vaches laitières du groupe bavarois Sano Agrar Institut qui produit, dans une dizaine de pays, des aliments et compléments alimentaire pour le bétail.

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Nous retrouvons ensuite une semi-autoroute, puis à l’Est de Poznan, la grande autoroute qui relie Varsovie à Berlin. La fièvre des passages à faune à grands coûts, qui traversent l’autoroute, touche aussi la Pologne.

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En fin de journée, nous sortons de l’autoroute pour trouver un bivouac, une cinquantaine de kilomètres avant la frontière allemande. Nous arrivons rapidement dans des routes étroites avec peu de dégagement et un terrain trempé. Nous trouvons finalement une place sur le parking d’un petit cimetière, à la sortie d’un village, en bordure de forêt. Les tombes sont illuminées car nous sommes dans la semaine de la Toussaint.

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30 octobre au 16 novembre 2018
Lutol Mokry (Pologne) - Le Vaud (Suisse)

Nous entrons en Allemagne et donc dans les grandes étapes de liaison et le séjour dans la famille près de Darmstadt.
Joignant l’utile à l’agréable nous faisons notre premier bivouac à 100 km au Sud-Ouest de Berlin, à Wittenberg-Lutherstadt où Luther placarda, en 1517, ses 95 thèses bases de la Réfomation. Nous arrivons fortuitement le soir du 30 octobre et trouvons un magnifique hôtel-camping à 2 km du centre-ville, sur les bords de l’Elbe. Le placardage des thèses de Luther eut lieu le 31 octobre 1517 et le 500ème anniversaire de la Réformation a été célébré l’an dernier. Mais chaque 31 octobre se déroule, dans la vieille ville, des célébrations officielles et un grand marché du Moyen-Âge. Nous restons donc sur place le 31 pour participer à cette belle fête.

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En repartant de Wittenberg par les petites routes nous traversons, sous le soleil une belle campagne aux couleurs d’automne.
Nous rejoignons ensuite l’autoroute au Nord de Leipzig, et à 80 kilomètres au Sud de cette ville nous obliquons en direction de l’Ouest et d’Erfurt. Nous sommes interpellés, à la hauteur de Weimar, ville de 70'000 habitants qui vit se réunir l’assemblée Constituante qui rédigea la Constitution régissant l’Allemagne à la chute de l’Empereur, par une immense colonne. Celle-ci est implantée sur une crête parallèle à l’autoroute à 5 kilomètres au Nord de celle-ci. Toujours curieux, nous décidons de sortir pour aller voir, avant de lire des écriteaux annonçant le Mémorial de Buchenwald. Nous atteignons le site de ce grand camp de concentration après une dizaine de kilomètres. En fin d’après-midi, nous visitons le site du camp, qui a emprisonné, entre 1937 et 1945, plus de 250'000 prisonniers, dont 56'000 sont morts de privations ou de mauvais traitements.

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Nous le quittons ensuite pour retourner deux kilomètres en arrière, sur le parking du mémorial qui est situé sur l’autre versant de la colline. Ce monument immense, construit par la RDA en blocs de pierres taillés, sous le règne de Erich Honecker, est dans le plus pure style 3ème Reich, démonstration flagrante que les régimes autoritaires se ressemblent…

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Le lendemain nous reprenons la route pour aller dans la famille près de Darmstadt, où nous restons huit jours. Après un crochet chez notre constructeur, près de Sigmaringen, pour régler quelques problèmes techniques, nous rentrons en Suisse pour arriver à Le Vaud le 16 novembre, veille de la « Journée des Saveurs » qui se déroule au centre communal. Une excellente occasion de renouer avec les amis villageois et les goûts de chez nous après un périple de 5 mois (sans compter le faut départ) et 23'400 km.



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